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lundi 9 juin 2014

Polémique autour du livre «Le Coran et la culture grecque» : Wasis joue les notes de Sankharé


Le chanteur Franco-Sénégalais Wasis Diop a réussi un retour gagnant sur la scène du festival international de Jazz de Saint-Louis. Absent depuis plusieurs années, le musicien a donné sans nul doute le meilleur concert depuis le début d’édition 2014. Il n’a pas manqué de faire un clin d’œil au Pr Oumar Sankharé.




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Polémique autour du livre «Le Coran et la culture grecque» : Wasis joue les notes de Sankharé
Fidèle à sa réputation d’artiste engagé, le chanteur Franco Sénégalais Wasis Diop lors de son concert au 22e festival de Jazz de Saint-Louis, a fait allusion sur scène entre deux morceaux, au Pr Oumar Sankharé qu’il a appelé «l’homme qui ne dort plus», lui adressant un salut bien fraternel. Interrogé sur le sens de sa démarche, le musicien n’a pas mis de gants pour prendre la défense de celui qu’il considère en quelque sorte comme un incompris. «Sankharé c’est celui qui ne dort plus tout simplement  parce qu’il a eu le malheur d’être quelqu’un de brillant, d’intelligent, quelqu’un qui réfléchit, qui jette un pavé dans la marre» dit-il, avant d’ajouter : «au Sénégal à chaque fois que quelqu’un s’était échappé, s’il traversait la frontière il était à l’abri, nous sommes le pays de l’amitié, le pays de la Téranga les idéologies ne doivent pas nous séparer. C’est une régression l’agressivité, c’est terrible !». 
Sur la même lancée, Wasis Diop invite les intellectuels Sénégalais à prendre position dans de pareilles situations. «Tous les intellectuels doivent dans des épreuves comme ça  se montrer. Non pas pour faire la guerre mais parce que nous sommes généreux. Avant toute autre religion, notre première religion c’est l’amitié. Ce que le Sénégalais appelle la Téranga» souligne-t-il, même si par ailleurs il déclare ne pas récuser le débat autour d’un tel sujet. «Le débat il est éternel. A chaque fois que quelqu’un a un avis et qu’il y a des contre avis, il a raison ou il a tord peu importe ! Mais c’est juste un avis qui ne vaut pas la peine de tambouriner» dit-il. Toutefois, l’artiste tient les médias en partie responsable de cette situation, pour avoir fait l’écho des contradictions que le livre du professeur Sankharé a suscité. «Je pense qu’il y a aussi  la responsabilité des médias qui font souvent l’écho de choses dangereuses pour tout le monde.  Il revient aux médis d’apaiser. Sankharé est un Séné­galais qui a fait ses travaux, on peut être d’accord ou ne pas être d’accord. Mais aller jusqu’à proférer des menaces, ce n’est pas sénégalais» pense-t-il.
 
Le retour gagnant de l’enfant du pays
C’est un public nombreux  qui a fait le déplacement à la place Faidherbe dans la nuit du jeudi au vendredi dernier pour suivre le concert de Wasis Diop. Ces spectateurs sont rentrés certainement très comblés après sa remarquable prestation. Wasis Diop a en effet pour l’occasion, signé de fort belle manière son came Back sur la scène de Saint-Louis Jazz au terme d’un concert qui a duré plus de deux tours d’horloge. Le public a en effet eu largement le temps de savourer les différentes facettes de la musique de l’artiste Franco sénégalais qui était accompagné de son groupe. Une sorte de musique suave faite de mélange entre sonorités européennes, orientales, africaines et fortement teintées d’acoustique. 
Sa guitare en bandoulière et armé de sa voix mélodieuse et forte, le musicien a su bercer son public en revisitant une bonne partie de son répertoire. Il chante plusieurs morceaux qui ont fait son succès à travers le monde : Dem na qui lui sert d’entrée en matière, Aïda ou encore Anna ou l’histoire d’une jeune femme qui s’adonne à la prostitution pour nourrir ses parents et ses enfants après un mariage avorté à cause de la polygamie, que faut-t-il faire le ma­tin… Ces sons ont suffit pour faire adhérer le public à sa cause. Ce fut une remarquable communion car le public l’a accompagné tout le long de ce voyage en jazz. Forte­ment applaudi, Wasis a également servi un morceau dédié à Saint-Louis et à son mythique pont Faidherbe. Une véritable berceuse que le public apprécia à sa juste valeur. Un public qui en redemanda encore et encore au moment où Wasis prenait congé non sans exprimer sa gratitude au peuple Saint-Louisien et son attachement à la vieille ville. 
 
lequotidien.sn

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