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dimanche 31 mai 2020

Reprise des cours : « Le G7 condamne avec la dernière énergie le pilotage à vue effectué par les services du MEN » (LA PLENIERE )

Dakar ACTU

 Depuis son apparition en chine en décembre 2019, la pandémie de la Covid-19, à l’image des grandes crises qui ont secoué le monde, s’est propagée sur quasiment toute l’étendue de la planète. Elle risque ainsi de faire payer un lourd tribut à l’humanité toute entière. 

Dès son apparition au Sénégal le 2 mars 2020, toutes les forces vives de la nation ont décidé de se joindre à l’élan de solidarité nationale qui a été mis en place pour éradiquer le Coronavirus. Ainsi, le G 7 salue les mesures d’urgence qui ont été prises par le Gouvernement du Sénégal. 

Dans la même optique, le G 7 avait décidé de surseoir à son mouvement de grève afin de contribuer à l’effort de guerre consenti par les différents secteurs d’activités du pays. 

Depuis la fermeture des établissements scolaires à la date du 16 mars 2020, le G 7 n’a cessé d’œuvrer pour la sensibilisation et la mobilisation des ressources afin de combattre le Coronavirus. 

Le G7 adresse ses sincères remerciements et sa profonde gratitude à tous les enseignants et acteurs du système éducatif qui ont versé leurs contributions dans le fonds national de solidarité  qui a été mis en place en collaboration avec les services du MEN. 

Ce fonds estimé aujourd’hui à plus de Seize Millions de francs CFA est la parfaite illustration du sens élevé du patriotisme dont les enseignants ont toujours fait montre à chaque fois que leur nation a pris rendez-vous avec l’histoire. 

Après trois mois de crise sanitaire, le G 7 a pris acte de la décision de reprise des cours à la  date du 2 juin 2020 annoncée par le Chef de l’Etat à l’occasion du Conseil des ministres du 6 mai 2020. 

En effet, il est impératif de rappeler que l’Education et la Formation, moteur du développement d’une nation, ne sauraient être en reste par rapport à la dynamique globale de relance des activités présentement en cours dans les différents secteurs de notre économie. Toutefois, compte-tenu de la spécificité de ce secteur de l’Education et du nombre important d’acteurs qu’il brasse (3,5 millions d’élèves et plus de 100 000 enseignants du public et du privé, soit près d’ ¼ de la population du Sénégal), il importe que le Gouvernement prenne des dispositions particulières de prévention pour préserver l’intégrité de l’école. 

C’est pourquoi le G 7 condamne avec véhémence la démarche unilatérale et cavalière enclenchée par le ministère de l’éducation qui a été à l’origine de graves négligences et violations flagrantes des mesures barrières constatés lors du convoiement des enseignants et de l’acheminement des dotations des écoles et établissements en matériels de protection sanitaire. 

Le G 7 condamne avec la dernière énergie le pilotage à vue effectué par les services du MEN mettant ainsi en péril la vie des soldats du savoir dont la nation a le plus besoin. 
Il exige l’implication effective des partenaires sociaux dans toutes les initiatives pour une  reprise des enseignements et apprentissages dans un espace scolaire sain et sécurisé. 

Conformément à sa mission d’alerte et de défense de notre système d’éducation et de formation ainsi que des intérêts matériels et moraux des enseignants, le G 7 rappelle que cette reprise passera nécessairement par le strict respect d’un certain nombre de préalables de la part du Gouvernement du Sénégal. 

Il devra ainsi assurer : 
- le strict respect du protocole sanitaire dans tous les établissements et écoles et sa mise à disposition auprès des partenaires sociaux ; 
- la dotation effective de toutes les écoles et établissements en matériels de protection sanitaire (masques, gel hydro-alcooliques, thermoflash, produits d’entretien, équipement de lavage des mains) conformément aux termes du protocole sanitaire et du plan de reprise partagés avec l’ensemble des partenaires sociaux; 
- la disponibilité de points d’eau dans tous les établissements scolaires ; 
- le strict respect des gestes barrières indiqués par les autorités sanitaires et à la limitation des effectifs des classes à 20 élèves au plus à raison d’un élève par table banc; 
- la prise à temps de toutes les dispositions administratives utiles pour permettre aux enseignants de démarrer les enseignements ; 
- la mise en place d’un dispositif spécial de transport des enseignants et des élèves dans certaines localités et plus particulièrement dans les centres urbains ; 
- l’élargissement des mesures aux enseignants et élèves du privé afin d’assurer le redémarrage des cours dans ledit secteur ; 
- la mise en œuvre d’un « Plan de riposte spécial » pour la région de Dakar qui concentre plus de 75% des cas au niveau national ; 
- la mise en place d’un dispositif pédagogique spécial pour la prise en charge des élèves en classes d’examen souffrant de pathologies chroniques ; 
- l’évaluation inclusive de la reprise des enseignements et apprentissages après  
deux semaines de cours pour apprécier l’efficacité du dispositif global. 

Le G 7 rappelle aux autorités et à tous les acteurs que toute négligence ou légèreté, toute prise de décision hâtive et irréfléchie pourrait faire de l’école un puissant vecteur de transmission de la maladie dont les conséquences seraient pernicieuses pour la santé des populations.

Cap Skiring: des camions-citernes ou des pelotons de gendarmes ? Par Babacar Justin Ndiaye

On ne réprime pas une colère (même tumultueuse) liée à une pénurie d’eau. C’est politiquement aberrant, démocratiquement absurde et socialement fâcheux. 
Les citoyens ont droit à l’eau qui est garante de la santé et aussi garante du droit à la santé ; notamment en cette période de déferlement du coronavirus.
La mission louable de la Gendarmerie ne saurait donc être un substitut à la mission primordiale et permanente de l’Etat dans certains domaines vitaux. Autrement dit, on n’étanche pas la soif par le feu ou la poudre. Au contraire ! On négocie. Mieux, on console des populations assoiffées. 
Dans le contexte correctement cerné du Cap Skirring, la gouvernance avisée convoque normalement l’esprit d’apaisement avant l’instrument de répression. N’est-on pas dans une région sensible qui a horreur des étincelles. En effet, les parages de Djimbéring ne sont pas aussi paisibles que les environs de Dialacoto. Une fraction armée est toujours perdue et présente dans la forêt dense. 
A mon avis, une ou deux rames de camions-citernes sont plus appropriés et plus productifs que deux ou trois pelotons de gendarmes. C’est moins coûteux en hommes (gendarmes blessés) et en budget de ravitaillement en eau. 
Au demeurant, la pénurie est insupportablement vieille de plusieurs semaines. Donc chronique. Voire structurelle. Inadmissible : la vitrine touristique du Sénégal ne doit pas (durablement) manquer d’eau. Ironie du sort, la Casamance est la zone la plus humide du Sénégal. 
Gouverner un Etat de droit comme le Sénégal, à la fois, complexe et démocratique, n’est point un exercice aisé. Autant naviguer entre promontoires et précipices. Au Cap Skirring, les populations assoiffées ont bravé une interdiction préfectorale. Elles ont tort, avec l’excuse d’une pénurie d’eau prolongée. Cependant, aux yeux des observateurs, elles n’ont pas fait pire que les habitants de Médina Gounass qui ont violé allègrement et ostensiblement les arrêtés du Ministre de l’Intérieur. Le Patron des Préfets.
Du reste, la colère violente du Cap Skirring ne porte ni sur la vie chère ni sur un sujet politique ; encore moins sur l’ouverture des mosquées ou des églises. Il s’agit d’une triste émeute d’eau.   
Babacar Justin Ndiaye

mercredi 27 mai 2020

CONSEIL DES MINISTRES DU 27 MAI 2020


Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des ministres, le mercredi 27 mai 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, réitéré ses chaleureuses félicitations et présenté ses meilleurs vœux à la Oumah islamique, à l’occasion de la fête de Korité. Il a, dans cet élan, présenté ses condoléances à la famille de Feu El Hadji Amadou Dème de Sokone, suite au rappel à Dieu, du Khalife Serigne El Hadji Omar Ahmad Dème.
Le Président de la République a ensuite exhorté les populations à accroître la vigilance et à veiller au strict respect des mesures sanitaires requises afin d’endiguer la propagation de la COVID-19.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, demandé aux Ministres en charge de l’Economie et du Travail de faire le point sur l’impact de l’ordonnance relative aux mesures dérogatoires au licenciement et au chômage technique durant la période de la pandémie du Covid-19.
Le Président de la République a, au titre du renforcement de la solidarité nationale durant la pandémie, rappelé au Ministre en charge du Développement communautaire, la nécessité de finaliser les opérations de distribution des vivres dans les régions, et d’élargir les listes des bénéficiaires aux personnes vivant avec un handicap notamment. 
Le Président de la République a, enfin, demandé au Ministre de l’Elevage d’intensifier les mises à disposition d’aliments de bétail et d’assurer, avec la forte implication des éleveurs, l’approvisionnement correct du pays en moutons, en perspective de la fête de la Tabaski.
Le Chef de l’Etat, évoquant la question de la stabilisation et de la relance du secteur du tourisme, a demandé au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération d’ériger le tourisme, en priorité, dans le Plan global de relance de l’économie, en cours de finalisation.
Il a, en outre, indiqué au Ministre du Tourisme et des Transports aériens, au Ministre des Finances et au Budget, au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’impératif d’élaborer une stratégie innovante de relance de la « Destination Sénégal ».
Le Chef de l’Etat, sur la gouvernance des entreprises du secteur parapublic, a demandé au Ministre des Finances et du Budget de lui proposer, en relation avec le Contrôle financier, une doctrine de gouvernance du portefeuille de l’Etat conforme aux meilleures pratiques internationales.
Le Président de la République a, enfin, invité le Ministre des finances et du Budget à finaliser la révision de la loi relative à l’organisation et au contrôle des entreprises du secteur parapublic.
Le Chef de l’Etat, revenant sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures a  abordé la question des réseaux hydrauliques et de l’accès à l’eau potable. 
Il a, à cet effet, demandé au Ministre de l’Eau et de l’Assainissement de faire prendre toutes les dispositions urgentes, par l’Office des Forages ruraux (OFOR), la SONES et l’opérateur SEN’EAU, pour un fonctionnement adéquat des réseaux d’adduction d’eau sur l’ensemble du territoire national.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le processus de renégociation de la Concession de l‘Autoroute à péage Dakar-Diamniadio-AIBD.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources et la situation des dépenses liées au FORCES COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point sur la situation internationale et l’assistance apportée à nos compatriotes dans la Diaspora.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur le dispositif multisectoriel mis en place pour soutenir les entreprises des secteurs en difficulté et sur les levées de fonds des projets stratégiques de l’Etat.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la campagne agricole en cours, l’acheminement des semences et l’exportation des fruits et légumes.
Le Ministre de la femme, de la Famille, du Genre et de la protection des Enfants a fait une communication sur la mise en œuvre des projets de son département, initiés pour contribuer au programme de Résilience économique et sociale (PRES).
Le Ministre, en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur la mise en œuvre des réformes prioritaires, notamment le projet de modernisation de l’administration (PAMA).
 Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
  • Le Projet de loi d'orientation des Transports terrestres ;
  • Le Projet de décret fixant les conditions d’octroi, de retrait de l’agrément et de fermeture des établissements privés de formation professionnelle et technique ;
  • Le Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement des organes de partenariat public-privé de la formation professionnelle et technique. 
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Paul FAYE, Enseignant–Chercheur à l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, est Président du Conseil d’Administration de l’Institut national de Pédologie du ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural ;
Monsieur Cheikh NDIAYE, Inspecteur Principal du Trésor, matricule de solde N°604 445/E, précédemment Conseiller technique du Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor au Ministère des Finances et du Budget, est nommé Coordonnateur de la Direction général de la Comptabilité publique et du Trésor, poste vacant ;
Monsieur Abdoulaye FALL, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°510575/A, précédemment Payeur général du Trésor, est nommé Trésorier général, Agent Comptable Central du Trésor à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget en remplacement de Monsieur Adama Racine SOW admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Mame Diama DIOUF, Inspecteur principal du Trésor, matricule de solde n°604440/J, est nommée Payeur général à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor du Ministère des Finances et du Budget, en remplacement de Monsieur Abdoulaye FALL, appelé, à d’autres fonctions.
Monsieur Papa NDIAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°510 969/H, précédemment Directeur régional des Produits pétroliers et Unités spécialisées, est nommé Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, en remplacement de Monsieur Malick MBAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Malick MBAYE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 437/B, précédemment Directeur de la règlementation et de la Coopération internationale à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières, en remplacement de Monsieur Abdourahmane WADE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Abdou Khadre Dieylani NIANG, Inspecteur Principal des Douanes de classe exceptionnelle, matricule de solde N°513 577/B, est nommé Directeur du Contrôle interne à la Direction générale des Douanes, poste vacant ;
Monsieur Abdourahmane WADE, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°604 124/G, précédemment Directeur du Renseignement et des Enquêtes douanières à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur des Systèmes informatiques douaniers, en remplacement de Monsieur Alioune DIONE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Saliou DIOUF, Inspecteur principal des Douanes , matricule de solde608856/E, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Sud-Est, en remplacement de Monsieur Georges DIEME, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Ibrahima Faye, Inspecteur principal des Douanes, matricule de solde 606890/M, précédemment Directeur régional des Douanes du Centre, est nommé Directeur régional de l’Ouest, poste vacant ;
Monsieur Georges DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°606 899/D, précédemment Directeur régional des Douanes du Sud-Est, est nommé Directeur régional des produits pétroliers et Unités spécialisées, en remplacement de Monsieur Papa NDIAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Bourama DIEME, Inspecteur Principal des Douanes, matricule de solde N°616 277/I, précédemment Contrôleur interne à la Direction générale des Douanes, est nommé Directeur régional des Douanes du Centre, en remplacement de Monsieur Ibrahima FAYE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Samuel Joseph Waly FAYE, Juriste, titulaire d’un diplôme d’Etudes Supérieures spécialisées (DESS) est nommé Directeur du Centre national de Formation des Techniciens des Pêches et de l’Aquaculture, en remplacement de Madame Tening SENE, poste vacant.

samedi 23 mai 2020

Korité 2020: La famille omarienne célébre la fête ce samedi


Korité 2020: La famille omarienne célébre la fête ce samedi
Par: Mohamed Rassoul GUEYE - Seneweb.com | 23 mai, 2020 à 01:05:41  | Lu 5782 Fois |  16 Commentaires
Korité 2020: La famille omarienne célébre la fête ce samedi
Comme la coordination des musulmans du Sénéga ( CMS)  la famille omarienne va célébrer la fête de la korité ce samedi. Dans un message vocal qui nous est parvenu, l’Imam de la mosquée omarienne Thierno Seydou Nourou Tall a annoncé que la lune a été aperçu dans le Nord du Sénégal mais également au Mali. 

Korité-2020 : La coordination des musulmans du Sénégal célèbre l'Eid-el-Fitr ce samedi

Korité-2020 : La coordination des musulmans du Sénégal célèbre l'Eid-el-Fitr ce samedi
Par: Salla GUEYE - Seneweb.com | 22 mai, 2020 à 22:05:42  | Lu 35078 Fois |  107 Commentaires
[Document-Vidéo] Korité-2020 : La coordination des musulmans du Sénégal célèbre l'Eid-el-Fitr ce samedi
La Coordination des musulmans du Sénégal (Cms) a décidé de célébrer la fête de l'Eid-el-fitr, ce samedi 23 mai. Dans un communiqué parvenu à Seneweb, la commission d'observation du croissant lunaire de la Cms informe que "la lune a été aperçue à Kaolack (Sénégal), en Côte d'Ivoire, en Somalie, au Mali et au Niger".

Par conséquent, conclut la Coordination des musulmans du Sénégal, "demain samedi 23 mai 2020 sera le premier jour du mois de 'Chawal' 1441".

Pour rappel, ce vendredi correspond au 29e jour de jeûne pour cette association qui avait démarré le mois béni, le 24 avril dernier

jeudi 21 mai 2020

CONSEIL DES MINISTRES DU 20 MAI 2020

Le Président de la République, Son Excellence Monsieur Macky SALL, a présidé le Conseil des Ministres, le mercredi 20 mai 2020, à 10 heures, au Palais de la République.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, réitéré la solidarité, le soutien permanent et les encouragements de la Nation, à l’administration territoriale, aux personnels de santé, de sécurité et de secours, notamment les sapeurs-pompiers, qui œuvrent sans relâche dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19.
Le Président de la République a, au titre de son agenda diplomatique et du plaidoyer pour renforcer la place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale post COVID-19, informé le Conseil avoir participé, le 19 mai 2020, à la Table Ronde virtuelle organisée par le » New York Forum Institute ».
Le Chef de l’Etat a ensuite abordé la question de la qualité et des performances de notre système éducatif. A ce titre, il a indiqué que la reprise des enseignements et apprentissages pour les classes d’examen est fixée au 02 juin 2020. Dans cette perspective, il lance un appel pour la mobilisation nationale, afin de compléter l’action de l’Etat.
Le Président de la République a, dans ce cadre, demandé au Ministre de l’Education nationale, de prendre toutes les dispositions afin de faire respecter par l’ensemble des composantes de la communauté éducative, les mesures d’hygiène sanitaires préventives préconisées.
Il a, à cet effet, souligné l’impératif de se conformer scrupuleusement au protocole sanitaire indiqué à travers, notamment, le port systématique de masque dans les établissements scolaires, et la distanciation physique.
Le Chef de l’Etat, évoquant la question de la gestion optimale des ressources halieutiques, a demandé au Ministre des Pêches et de l’Economie maritime de faire respecter les dispositions du Code de la pêche, en consensus avec les différents acteurs. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de continuer la mise en œuvre du programme de modernisation de la pêche artisanale, avec le renouvellement des moteurs, des pirogues, l’aménagement des quais de pêche et des aires de transformations. 
Le Président de la république, a enfin invité le Ministre des Pêches, en relation avec le Délégué général à l’Entreprenariat rapide des femmes et des jeunes, à veiller à l’extension du programme de renouvellement des camions frigorifiques.
Le Chef de l’Etat a, au titre de la gestion et du suivi des affaires intérieures, rappelé la place fondamentale de l’horticulture et de la riziculture dans le Programme national de Développement agricole. Il a insisté sur le soutien de l’Etat aux producteurs horticoles et rizicoles de la zone des Niayes et des Vallées du fleuve Sénégal et de l’Anambé.
Le Président de la République a, à ce titre, demandé au Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, de mettre en place un dispositif spécial d’accompagnement de ces producteurs, afin d’assurer la continuité de leurs activités et d’optimiser la valorisation de leurs productions.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication en souhaitant une bonne fête de l’ascension à la communauté chrétienne.  Il a également adressé ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique, à l’occasion de la célébration prochaine de l’Aïd El fitr, la fête de Korité, qui marque la fin du mois béni de Ramadan.
Au titre des Communications
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi du Programme d’urgence intégré d’aménagement des VRD, sur la situation foncière et cadastrale du Pôle urbain de Diamniadio (PUD), et sur le raccordement des ouvrages de la SOGIP.  
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources destinées au FORCE COVID-19 et l’exécution des dépenses.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point sur la situation internationale et l’assistance à nos compatriotes dans la Diaspora. 
Le Ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale a fait une communication portant sur l’approche communautaire pour lutter contre le COVID-19 et le point sur la mobilisation et la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait une communication sur les financements concessionnels et informé le Conseil de la création d’une plateforme dédiée au dispositif de soutien financier aux entreprises dans le cadre du programme de résilience économique et sociale. 
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie et informé le Conseil de la tenue ce jour de l’assemblée mondiale de la santé.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait le point sur la préparation de la campagne agricole 2020-2021.
Le Ministre de l’Environnement et du Développement durable a fait une communication   sur la collecte de l’Eco-redevance sur les déchets d’équipements électriques et électroniques.  
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait une communication sur l’état d’exécution des projets de réformes phares relatifs aux zones économiques spéciales.
 Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
  • le projet de loi modifiant la loi 65-60 du 21 juillet 1965 portant code pénal et consacrant le placement sous-surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines ;
  • le projet de loi modifiant la loi 65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénal et introduisant l’assignation à résidence avec surveillance électronique comme alternative à la détention provisoire et le placement sous surveillance électronique comme mode d’aménagement des peines ; 
  • le Projet d’ordonnance aménageant des mesures dérogatoires relatives à l’utilisation de médicaments pour le traitement de la Covid-19, durant la période de la pandémie ; 
  • le Projet de décret relatif aux conditions d’implantation et d’exploitation des stations de distribution des produits pétroliers raffinés. 
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
  • Monsieur Moustapha Lô DIATTA, Docteur en relations internationales, Enseignant chercheur à l’Université Assane SECK de Ziguinchor, matricule de solde n°172145/F, est nommé Directeur du Centre régional des Œuvres universitaires sociales (CROUS) de Ziguinchor, en remplacement de Monsieur Mamadou DIOMBERA, appelé à d’autres fonctions
Docteur Anta Sarr DIACKO, est nommée, Présidente du Conseil d’Orientation du Fonds de l’Habitat social, au Ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique

samedi 16 mai 2020

CONSEIL DES MINISTRES DU 13 MAI 2020


Le Conseil des ministres s’est tenu le mercredi 13 mai 2020 au Palais de la République, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, informé le Conseil des nouvelles mesures d’adaptation prises pour asseoir l’efficacité de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie du COVID-19. Il a, à cet effet, demandé aux membres du Gouvernement de veiller à l’application effective des décisions, annoncées lors de son Message à la Nation du 11 mai 2020.
Le Président de la république a, au titre de la confiance des acteurs et de la relance durable des activités économiques post crise COVID-19, insisté sur l’impératif d’assurer la vigilance absolue dans la gestion de la pandémie, mais également d’anticiper la reprise durable et la relance dynamique des activités économiques.
Le Chef de l’Etat a, en outre, indiqué aux membres du Gouvernement que la poursuite de l’exécution des projets d’investissements publics, la protection des travailleurs, le maintien des activités et le développement de nos entreprises, constituent des catalyseurs pour la relance économique.
Le Président de la République a, à cet égard, demandé aux ministres d’intensifier l’accompagnement de l’Etat aux entreprises et ménages. 
Le Chef de l’Etat a, à cet effet, demandé au Ministre des Finances et du Budget de mettre à contribution toutes les lignes de financement disponibles au niveau des structures publiques de promotion et de développement du secteur privé.
Le Président de la République a exhorté les membres du Gouvernement à préparer la relance globale de l’économie par une transformation locale de nos productions agricoles et leur consommation nationale.
Le Chef de l’Etat a, à cet égard, demandé au Ministre de l’Industrie d’actualiser, en relation avec le Ministre du Plan, la stratégie nationale de développement industriel, à la lumière des enseignements de la crise.
Le Président de la République, revenant sur la relance de la production et la permanence du dispositif de suivi du chômage technique dans les entreprises a souligné que la crise du COVID-19 ne doit pas avoir un impact sur la productivité des entreprises et les emplois. Il a, ainsi rappelé au Ministre du Travail la nécessité de veiller au respect des droits des travailleurs.
Le Chef de l’Etat a, enfin instruit le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre en charge de la Coopération de diligenter, en relation avec le Délégué général du pôle urbain de Diameniadio, les dossiers techniques et financiers, relatifs à l’accélération des travaux d’aménagement   programmés.
Au titre des Communications, 
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur la revue du projet TER et sur la modélisation de la COVID-19 au Sénégal.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources du FORCE COVID-19 et l’exécution des dépenses.
Le Ministre des Affaires étrangères a fait le point sur la situation et l’assistance apportée à nos compatriotes de la Diaspora.
Le Ministre   de la Solidarité nationale a fait une communication sur la situation de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence. 
Le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération a fait le point sur la ligne de financement de 200 milliards mise à la disposition des entreprises, à travers les banques, ainsi que le financement des projets prioritaires.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait le point sur l’évolution de la pandémie.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2020-2021
Le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement du Territoire a fait une communication portant sur les résultats issus de l’évaluation des performances des communes bénéficiaires du PACASEN en 2020.
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE) a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des projets prioritaires.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté:
  • Le projet de décret relatif à la formation professionnelle ;
  • Le projet de décret relatif à la certification professionnelle.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Monsieur Mamadou Badji, Professeur titulaire des Universités, matricule de solde n° 100402/E est nommé Recteur, de l’Université Assane Seck de Ziguinchor au Ministère de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, en remplacement de Monsieur Courfia Kéba DIAWARA, appelé à d’autres fonctions.
Monsieur Tenguella BA, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de Solde n°518550/L, est nommé Directeur de l’Education préscolaire au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ousmane DIOUF.
Monsieur Serigne Sabou BADIANE, Inspecteur de l’Enseignement élémentaire, matricule de solde n°515786/D, est nommé Directeur des Ressources humaines au ministère de l’Education nationale, en remplacement de Monsieur Ibou NDIATHE, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite

mardi 12 mai 2020

Le Covid-19 en Afrique vu par les experts du Quai d’Orsay « L’effet pangolin », une note confidentielle sur la crise africaine qui vient par Frédéric Mantelin, 9 avril 2020

Écailles de pangolin confisquées par les autorités camerounaises cc0 Kenneth Cameron / USFWS, février 2017.

Le
Lire aussi « Covid-19, et la vie bascula »,Le Monde diplomatique, avril 2020.
Le Monde diplomatique
Une note, donc, interne aux réseaux du Quai d’Orsay et produite par un organisme de conseil et de de réflexion dirigé depuis juillet 2019 par Manuel Lafont Rapnouil, diplomate de carrière. Créé en 1974, le CAPS a pour rôle d’offrir de la matière aux dirigeants politiques, pour les aider à penser, à organiser et à vulgariser leurs actions. Responsable du département Afrique du CAPS, l’auteur de la note est un africaniste chevronné. Diplômé de l’École des Chartes, agrégé et docteur en histoire, Jean-Pierre Bat a notamment écrit Le syndrome Foccart. La politique française en Afrique, de 1759 à nos jours (Gallimard, 2012). Rédigée dans un style précis, direct et vigoureux, sa note de quatre pages dresse sans fioritures un diagnostic de la crise en Afrique ainsi que des recommandations sur l’effet attendu de l’« onde de choc » de la pandémie sur le continent. Un document très confidentiel — et qui devait le rester ! — initialement adressé à une cinquantaine de décideurs et acteurs politiques français triés sur le volet (1) — dont le cabinet de Jean-Yves Le Drian et l’Élysée —, et qui fut partiellement révélé par le journal français La Tribunele… 1er avril 2020. Depuis, les extraits publiés de cette note ont fait le tour des réseaux sociaux, notamment en Afrique, où les publications et réactions se sont multipliées.
En quelques jours, « L’effet pangolin » est devenu une vibration virale qui n’avait pourtant rien d’un poisson d’avril ! — ce que certains ont d’abord cru, tant le ton tranche avec celui, diplomatique et prudent, des habituels écrits qui émanent des cercles du Quai d’Orsay. Que dit au juste cette « note diplomatique » référencée « NDI-2020-0161812 » et que Le Monde diplomatique s’est procurée dans son intégralité ? Elle mérite que l’on s’y attarde, tant pour ce qu’elle dit clairement, que pour ce qu’elle ne dit pas — et ce qu’elle sous-entend. « La crise du Covid-19 peut être le révélateur des limites de capacité des États, incapables de protéger leur population. En Afrique notamment, ce pourrait être “la crise de trop” qui déstabilise durablement, voire qui mette à bas des régimes fragiles (Sahel) ou en bout de course (Afrique centrale) », analyse d’emblée M. Rapnouil dans le « résumé » du document. Avant de poursuivre : « Vu d’Afrique, le Covid-19 se présente sous la forme d’un chronogramme politique qui va amplifier les facteurs de crise des sociétés et des États. Face au discrédit des élites politiques, il convient de trouver d’autres interlocuteurs africains pour affronter cette crise aux conséquences politiques ». La suite documente en trois temps ces craintes.
« Une crise de trop pour les États ? » d’Afrique
Lire aussi Jean-Christophe Servant, « Vers l’Afrique, un “soft power” qui tourne au “hard” », Le Monde diplomatique, 14 novembre 2019.
Le coronavirus, d’abord, va-t-il être « une crise de trop pour les appareils d’État ? ». L’auteur est formel : en Afrique, francophone notamment,« l’État va faire massivement la preuve de son incapacité à protéger ses populations. Cette crise pourrait être le dernier étage du procès populaire contre l’État, qui n’avait déjà pas su répondre aux crises économiques, politiques et sécuritaires ». Des « transitions » s’imposeraient alors. Quels en seraient les éléments déclencheurs « Le Covid-19 a deux dimensions économiques spécifiques sur le continent, précise l’auteur du texte. En Afrique de l’Ouest, les mesures de confinement saperont l’équilibre fragile de l’informel, économie de survie quotidienne essentielle au maintien du contrat social. En Afrique centrale, le choc pourrait précipiter la crise finale de la rente pétrolière au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville (effondrement d’un prix du baril déjà en crise avec la demande (...)), là aussi au cœur des équilibres sociaux. Dans les deux cas, cela pourrait constituer le facteur économique déclencheur des processus de transition politique.
Second temps de l’argumentaire, l’auteur décrit la dynamique d’« un virus politique ». Pourquoi et comment ?« Les villes sont les potentiels épicentres de crises, rappelle-t-il. Au bout de quelques semaines — certainement assez rapidement —, la question du ravitaillement des quartiers va se poser sous trois formes : l’eau, la nourriture et l’électricité. Des phénomènes de panique urbaine pourraient apparaître : elles sont le terreau sur lequel se construisent les manipulations des émotions populaires. Cette recette fait le lit d’entreprises politiques populistes. Ce sont les classes moyennes en cours de déclassement qui seront les premières fragilisées, car leur quotidien risque de s’effondrer ». Qui plus est, « le discrédit qui frappe les paroles institutionnelles »pourrait s’amplifier : « L’information se recompose déjà par le bas, en marge des informations publiques via les réseaux sociaux (...). Faute de parole publique crédible, les thèses complotistes commencent déjà à fleurir et s’ajoutent aux simples fausses informations pour participer d’une perte de contrôle des opinions publiques ».
« Gestion de la crise » et nouveaux interlocuteurs
Enfin, le document anticipe les conséquences de cette « perte de crédit des dirigeants » africains. Quatre acteurs sont identifiés comme susceptibles de convoquer « le répertoire de la morale publique » face à la « faillites des gouvernants ». Les « autorités religieuses », d’abord, dont certaines « pourraient vouloir défier l’ordre public pour imposer le leur dans ce moment de faiblesse de l’État  ; les « diasporas » africaines, ensuite, qui d’Europe, se donneront « un devoir d’information civique » en diffusant« des informations fiables lues et diffusées sur le Covid à travers l’Afrique francophone » ; puis les « artistes populaires » qui sont souvent « des autorités morales crédibles » et« façonnent les opinions publiques ».Enfin, dernier acteur identifié, les « entrepreneurs économiques » et autres « businessmen néolibéraux » qui« riches et globalisés » se « positionnent comme les philanthropes du continent ».Ces individus puissants « peuvent jouer un rôle s’ils décident d’engager leurs moyens ou de se poser en intermédiaires entre le système de gouvernance mondiale et l’Afrique ».Dans tous les cas, « ils souligneront la faillite de l’État ».
Lire aussi Olivier Piot, « Rencontre avec les pionniers de l’“africapitalisme” », Le Monde diplomatique, novembre 2017.
En conclusion, l’auteur formule des recommandations pragmatiques. Car après tout, c’est bien le sens de ces études du CAPS : aider les diplomates et politiques à comprendre, s’adapter et agir. S’agissant de ces quatre acteurs qui ont, selon la note, « la capacité de mobiliser des foules », ils sont présentés comme devant « d’ores et déjà constituer des interlocuteurs pour nos efforts de gestion de la crise en Afrique ». Car face à « l’incapacité de l’État à protéger ses populations et face aux ambitions politico-opportunistes de certains », il convient de réagir. Clairement, « la crise du Covid-19 va repositionner la perception du bien public en dehors des mains des gouvernants, dans le discours mais surtout dans les rapports de force politique pour le contrôle de l’État, pendant et après la crise », précise Jean-Pierre Bat. Comment alors gérer cette crise pour la France « Anticiper le discrédit des autorités politiques signifie accompagner en urgence l’émergence d’autres formes d’autorités africaines crédibles pour s’adresser aux peuples afin d’affronter les responsabilités de la crise politique qui va naître du choc provoqué par le Covid-19 en Afrique... et sans doute ailleurs ».
Cynisme et perception « paternaliste » de l’Afrique ?
Pour cynique qu’elle puisse apparaître à la première lecture, cette note de synthèse a le mérite d’aller droit au but dans l’analyse des risques que fait peser la pandémie sur le continent africain. Contrairement à la plupart des autres études produites par le CAPS, sur l’Afrique notamment, cette note ne vise à aucun moment à formuler des conseils ou une volonté de soutien aux États d’Afrique francophone fragilisés. Tout se passe comme si le coronavirus agissait comme un révélateur inéluctable des fragilités de ces États, avec le souci dans cette synthèse, non pas de les sauver de la menace du chaos, mais bien de préparer la France à agir dans le cadre de transitions politiques inéluctables. Ce choix de perspective traduit une vision à moyen (et long) terme qui, en quelque sorte, entérine les processus démocratiques engagés sur le continent.
Faut-il y voir aussi une approche arrogante ou « paternaliste » des sociétés africaines et de leurs États et élites politiques ? Oui et non. Oui, parce que la note laisse entendre que les dirigeants africains sont dans l’incapacité absolue de venir en aide à leurs populations, alors que la France elle-même — et bien d’autres pays occidentaux —, connaît les plus grandes difficultés à gérer cette crise. Non, car la lucidité dont fait preuve l’auteur s’appuie sur une connaissance approfondie du discrédit qui frappe la plupart des dirigeants de ces pays auprès des sociétés civiles africaines, depuis de très longues années. Cette ambivalence de la note du CAPS ressort très nettement des réactions de diverses personnalités contactées par nos soins, en France comme en Afrique.
« Précisons avant tout que ce texte ne reflète pas du tout le point de vue de notre ministre des affaires étrangères ou du président de la République, sur la situation en Afrique », se défend ce diplomate chevronné, en poste en Afrique (francophone) pendant de longues années et qui souhaite garder l’anonymat. Pour autant, cette analyse me paraît correspondre assez bien à la réalité et reflète la défiance de nombreux diplomates français vis-à-vis de certains États africains et de leur dirigeants ». Prudence, donc, à l’image de la position du ministère français des affaires étrangères, lors de son point presse du 3 avril, à Paris, où il fut précisé que « les notes produites par le Centre d’analyse et de prévision ne visent qu’à alimenter, de façon libre, la réflexion interne sur l’ensemble de la politique étrangère » ajoutant en outre qu’elles « ne représentent en aucune façon la position du Quai d’Orsay ». On l’aura compris, la missive du CAPS ne traduit pas une nouvelle architecture de la politique de la France à l’égard de ses partenaires politiques au sein des États africains.
« Colonialiste », « déphasée » et... « pertinente »
En Afrique, en revanche, les réactions sont moins feutrées et certaines critiques fusent. « J’ai d’abord cru à une blague, commente Jean-Bernard Padaré, secrétaire général adjoint du Mouvement patriotique du Salut (MPS), le parti au pouvoir au Tchad. Cela prouve juste que ceux qui sont au quai d’Orsay ignorent tout des pays sahéliens. Malheureusement pour eux, le Covid-19 ne commettra pas les mêmes dégâts qu’en Europe. Cette note est criminelle et elle ne va pas aider à réconcilier les Africains avec la France institutionnelle ». Pour de toutes autres raisons, Hamd H., un spécialiste des médias en Algérie, ne mâche pas ses mots : « Vos diplomates sont décidément en déphasage complet avec ce qui se passe dans le monde et en Afrique aujourd’hui. Ils vivent encore au XIXe siècle. Comment espèrent-ils trouver des “interlocuteurs” fiables en Afrique alors qu’ils n’ont pas pu organiser l’approvisionnement de la France en quantités suffisantes de masques fabriqués en Chine — premier investisseur en Afrique, notamment en Afrique de l’est —, dont l’aide sanitaire a déjà commencé à être acheminée vers les pays amis ? Le paternalisme des rédacteurs de cette note n’aide guère à la compréhension des enjeux en Afrique. Cette crise va plutôt amener les états africains à renforcer leur coopération avec des partenaires fiables, la Chine et l’Allemagne en tête.
Lire aussi Fanny Pigeaud, « Présence française en Afrique, le ras-le-bol », Le Monde diplomatique, mars 2020.
Mais le commentateur algérien va plus loin, invoquant même le ton « colonialiste » de l’étude : « Pour Paris, la question que devrait soulever les expert du CAPS devrait être : “Comment la France va-t-elle pouvoir sortir du confinement géopolitique dans lequel elle se trouve pour préserver une place dans le monde d’après cette pandémie ?” ». Même son de cloche acerbe au Togo : « Cette note fait sourire, déclare Fabbi Kouassi, une célèbre bloggeuse de Lomé. Ce que pense la France de l’Afrique en ces temps de pandémie nous importe peu. Qu’elle laisse tranquille les peuples d’Afrique, et surtout celui du Togo qui mérite justice, dignité et alternance politique alors que Paris soutient le pouvoir en place. Faut-il rappeler que notre pays connaît une dictature vieille de 54 ans que la France porte à bout de bras sans honte aucune ? Les dernières élections se sont avérées un braquage grandeur nature avec la bénédiction de la France qui vient de féliciter M. Faure Gnassingbé pour un scandaleux et quatrième mandat usurpé au peuple souverain ».
À l’inverse, certains voient dans cette note du CAPS matière à soutenir leurs critiques contre les élites africaines au pouvoir. C’est le cas du nouveau journal d’opposition gabonais FD (pour « Faut le Dire »), qui s’empare de l’étude dans son éditorial du 3 avril (« Le contrecoup du coronavirus ») pour critiquer l’État gabonais et sa « non assistance à populations en danger ! ». Face au Covid-19, l’éditorialiste Désiré Ename déplore qu’« aucun agenda précis et concret ne se dégage quant à la prise en charge des populations en cas d’aggravation de l’épidémie (aménagement des établissements d’accueil, logistique, etc.) et aux mesures d’accompagnement, vu le contrecoup économique ». De son côté, le Dr Succès Masra, ancien économiste de la Banque africaine de développement (BAD) et président du parti Les Transformateurs, principale force d’opposition au président tchadien Idriss Deby, estime que la note du CAPS « a le mérite de la vérité ».
Pour cet opposant au pouvoir de N’Djamena, « Il est vrai que les élites autocrates sans légitimité démocratique ont perdu la confiance de leur peuple en Afrique. Quand, dans un pays comme le Tchad, après 30 ans de pouvoir, le président se soigne avec son ministre de la santé et son épouse en France parce que, malgré le pétrole, malgré les ressources du pays, il n’ont jamais pris la peine de construire un hôpital digne de les soigner au Tchad, il est temps que cela change et que d’un côté ou de l’autre, nous ne repartions plus au monde d’avant, après cette crise sanitaire qui ne fait que mettre à nu la défaillance de gestion que certains faisaient semblant de ne pas voir ». Exilé en Allemagne depuis plusieurs années, un intellectuel et opposant tchadien surenchérit : « J’approuve cette synthèse du CAPS, même si elle arrive un peu tard. C’est un secret de polichinelle que d’écrire que les pays africains de l’espace francophone ont un déficit de gouvernance et de démocratie, notamment dans le domaine de la liberté de la presse. Mais Paris tient à ces régimes, notamment celui du président Déby. Or ce dernier est un homme mortel et il va de soi que la France pense à un plan B si le Covid-19 devait le frapper. Il va bien falloir lui trouver un successeur… Que la France cesse de soutenir des pouvoirs personnels en Afrique et contribue plutôt à l’enracinement de la démocratie pour éviter le chaos dans nos pays ».
Lire aussi « France-Afrique : cartes, citations, faits et chiffres », Le Monde diplomatique, juin 2019.
D’autres intellectuels africains ont profité de la divulgation de la missive du CAPS pour réaffirmer leurs positions sur la crise démocratique sur le continent. C’est le cas notamment de l’écrivain camerounais Achille Mbembe, auteur d’une récente chronique au vitriol sur le Cameroun dans Le Monde Afrique. Début avril, dans un post de sa page Facebook, il écrit : « La plupart des régimes tyranniques d’Afrique ont souvent utilisé le chaos comme l’un des ressorts les plus efficaces pour leur survie ». Puis le philosophe africain souligne qu’« après avoir longtemps instrumentalisé le désordre pour se maintenir au pouvoir, seront-ils capables, cette fois-ci, d’instrumentaliser la mort de masse elle-même ? ». Avant de conclure  : « Il est cependant vrai que si le virus oblige à fermer les puits de pétrole et à précipiter la crise fiscale, alors nous serons face à l’inattendu le plus radical depuis la décolonisation. ». Autant dire que cette note du CAPS n’est pas toujours perçue comme « déphasée » avec la réalité des États et sociétés africaines.
Hasard du calendrier ? Dès le 3 avril, deux jours après la divulgation de la note dans les médias, l’Élysée annonçait une visio-conférence avec divers États africains. Cette conférence à distance s’est tenue en présence de Cyril Ramaphosa, le président en exercice de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission. En outre, Ibrahim Boubacar Keïta, Abiy Ahmed, Paul Kagame, Macky Sall, Félix Tshisekedi, Abdel Fattah Al Sissi, Emmerson Mnangagwa et Uhuru Kenyatta ont également participé à cette réunion, à laquelle se sont joints le président français Emmanuel Macron, le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus,et le Dr John Nkengasong, directeur du Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine (CDC). Objectif pour Paris : aider les chefs d’États africains à définir et mettre en œuvre un « plan de riposte » à la pandémie sur le continent.
Frédéric Mantelin