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samedi 27 février 2016

Conseil des ministres du 24 février 2016

Le Président Macky SALL a réuni le Conseil des Ministres, ce mercredi 24 février 2016, à 9 heures 30 minutes au Palais de la République.

Entamant sa communication sur le rôle de l’entreprise et du secteur privé dans l’exécution du Plan Sénégal Emergent (PSE), le Chef de l’Etat exhorte le Gouvernement à poursuivre, dans le respect de l’agenda défini, l’exécution des projets et réformes phares, ainsi que le Plan d’actions prioritaires (PAP) 2014 – 2018 du PSE. Il importe dans ce cadre de consolider un environnement des affaires de standard international, propice au développement de l’entreprenariat, du secteur privé, à la création d’emplois, et de procéder à l’évaluation à mi-parcours du PAP du PSE ainsi que de notre politique de promotion du secteur privé.
Abordant par ailleurs les programmes multisectoriels d’investissements prioritaires validés à l’issue des Conseils des ministres délocalisés tenus dans 13 régions, le Président de la République demande au Premier Ministre de présenter, en début mars 2016, le rapport d’exécution des programmes arrêtés, de veiller au respect des engagements pris et à la finalisation du processus de préparation du Conseil des ministres délocalisé à Dakar.
A ce titre, il réitère au Gouvernement ses directives relatives à l’élaboration d’un Programme d’Action Stratégique de l’Etat dans chaque région (PASER), en s’inspirant du modèle déjà réalisé pour la région naturelle de Casamance. A cet égard, le Chef de l’Etat rappelle au Gouvernement qu’il a placé son action sous le sceau de la gouvernance de proximité, afin de mieux valoriser les potentialités de nos territoires et prendre en charge les préoccupations légitimes des populations sur l’étendue du territoire national.
Dans cette perspective, le Président de la République invite le Gouvernement, dans le cadre du dialogue constructif entre l’Etat et les Collectivités locales, à amplifier la territorialisation des politiques publiques, à travers la rénovation des relations financières entre l’Etat et les collectivités locales, le développement de mécanismes de coopération et de partenariats adaptés aux réalités et aspirations locales, tels que les contrats de projets publics (CPP).
En conséquence, le Chef de l’Etat demande au Premier Ministre de veiller à la modernisation de la gestion des ressources humaines des collectivités locales, par l’application du statut général des fonctionnaires des collectivités locales, la formation et le reclassement des agents, l’adoption d’un système cohérent de recrutement et de rémunération, conforme aux lois et règlements qui régissent la Fonction publique.
Abordant la performance de notre système de santé, le Président de la République indique au Gouvernement l’urgence d’intensifier la mise en œuvre d’un schéma d’organisation territoriale des services publics de santé, basé sur la proximité, la complémentarité, la mutualisation des ressources, la spécialisation et la coopération entre les structures sanitaires publiques. En outre, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement d’examiner la possibilité d’intégrer un volet complémentaire « réalisation d’infrastructures sanitaires » dans le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), afin d’accroître l’accès des populations aux services de santé et de lutter contre la mortalité maternelle et la mortalité infanto- juvénile. Par ailleurs, le Président de la République invite le Gouvernement à veiller à l’amélioration de la formation, des conditions sociales et d’exercice des personnels de santé, et à procéder à la généralisation de la signature de contrats de performances avec les établissements publics de santé.
Le Président de la République a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil du voyage qu’il effectuera, du 24 au 26 février 2016, à Bujumbura, au Burundi, dans le cadre du Groupe de Haut Niveau de l’Union Africaine.
Le Ministre des Forces armées assurant l’intérim du Premier Ministre a rendu compte de la coordination de l’activité gouvernementale.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait le point de la situation africaine et internationale.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte du suivi de la campagne commercialisation agricole.
Le Ministre auprès du Président de la République en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a rendu compte de l’état d’avancement des différents projets et réformes.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le conseil a adopté :
  • le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’accord de facilitation des échanges, adopté à Bali ;
  • le projet de décret portant extension de l’exigibilité des cartes nationales d’identité numérisées.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
  • Monsieur Cheikh Tidiane SY, précédemment Ambassadeur du Sénégal à Doha, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès du Serviteur des Deux Saintes Mosquées, Sa Majesté Salman Bin Abdulaziz AL-SAOUD, Roi d’Arabie Saoudite, en remplacement de Monsieur Papa Ousmane SEYE ;
  • Monsieur Abdoul Ciré DIA, Ingénieur des Travaux publics, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal auprès de Son Excellence Monsieur Ali Bongo ONDIMBA, Président de la République gabonaise, en remplacement de Madame Saoudatou Ndiaye SECK ;
  • Monsieur Ibrahima Souka Ndella DIOUF, Diplômé en Management des Ressources humaines, précédemment Chef de la Division Gestion du personnel au ministère de la Santé et de l’Action sociale, est nommé Directeur des Ressources humaines audit ministère, poste vacant ;
  • Monsieur Doune Pathé MBENGUE, Administrateur civil, est nommé Directeur du Partenariat avec les ONG à la Direction générale de l’Administration territoriale, poste vacant ;
  • Madame Ndèye Nguénar MBODJ, administrateur civil, précédemment Adjoint au Gouverneur de la Région de Fatick chargé du Développement, est nommée Directeur des Affaires générales à la Direction générale de l’Administration territoriale, poste vacant ;
  • Monsieur Souleymane Demba SY, Administrateur civil principal, précédemment conseiller technique au Cabinet du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est nommé Directeur des Ressources humaines et du matériel à la Direction générale de l’Administration territoriale, en remplacement de Monsieur Amadou DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Thierno Souleymane SOW, Administrateur civil, précédemment Chef de Division à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Matam, chargé des Affaires administratives, poste vacant ;
  • Monsieur Abou SOW, Administrateur civil, précédemment secrétaire général de la ville de Guédiawaye, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Kédougou, chargé des Affaires administratives, poste vacant ;
  • Monsieur Sathie FALL, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Saint-Louis, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Monsieur Maurice Latyre DIONE, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Kolda, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Madame Ngoné CISSE, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommée Adjoint au Gouverneur de la Région de Sédhiou, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Monsieur Jean Paul Malick FAYE, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Kaolack, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Monsieur Mbaye DIONE, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Diourbel, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Monsieur Cheikh Souleymane NDIAYE, Administrateur civil, précédemment en service à la Direction générale de l’Administration territoriale, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Matam, chargé du Développement, poste vacant ;
  • Monsieur Alioune Badara MBENGUE, Administrateur civil, précédemment Adjoint au Préfet du Département de Dakar, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Fatick, chargé du Développement, en remplacement de Madame Ndéye Nguénar MBODJ, appelée à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Moussa DIAGNE, Administrateur civil, précédemment Adjoint au Gouverneur de la Région de Ziguinchor, chargé du Développement, est nommé Adjoint au Gouverneur de la Région de Ziguinchor, chargé des Affaires administratives, en remplacement de Monsieur Ousmane NIANG, appelé à d’autres fonction ;
  • Monsieur Latyr NDIAYE, Administrateur civil, précédemment en service à l’Université Assane SECK de Ziguinchor, est nommé Adjoint au Gouverneur de la région de Ziguinchor, chargé du Développement, en remplacement de Monsieur Moussa DIAGNE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Serigne Babacar KANE, Administrateur Civil, précédemment Préfet du département de Kaolack, est nommé Préfet du département de Dakar, en remplacement de Monsieur Baye Oumy GUEYE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Fodé FALL, Administrateur Civil, précédemment Préfet du département de Sédhiou, est nommé Préfet du département de Kaolack en remplacement de Monsieur Serigne Babacar KANE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Makane Mbengue, Administrateur Civil, précédemment Préfet du département de Mbacké, est nommé Préfet du département de Tivaouane, en remplacement de Monsieur Magatte DIALLO, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
  • Monsieur Abdoul Khadre Diack NDIAYE, Administrateur Civil, précédemment Préfet du département de Bounkiling, est nommé Préfet du département de Koungueul, en remplacement de Monsieur Madiop KA, appelé d’autres fonctions ;
  • Monsieur Ibrahima FALL, Administrateur Civil, en service au Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est nommé Préfet du département de Diourbel, en remplacement de Monsieur Saer NDAO, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Baye Oumy GUEYE, Administrateur Civil Principal, précédemment Préfet du département de Dakar, est nommé Préfet du département de Rufisque, en remplacement de Monsieur El hadji Bouya AMAR, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Ousmane NIANG, Administrateur civil, précédemment Adjoint au gouverneur de la région de Ziguinchor chargé des affaires administratives, est nommé Préfet du département de Goudomp, en remplacement de Monsieur Demba TOURE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Mouhamadou Lamine MANE, Administrateur civil, précédemment Préfet du département de Koumpentoum, est nommé Préfet du département de Mbacké, en remplacement de Monsieur Makane Mbengue, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Papa Demba DIALLO, Administrateur civil principal, précédemment Préfet du département de Kédougou, est nommé Préfet du département de Pikine en remplacement de Monsieur Guédji DIOUF appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Abdoul Wahab TALLA, Administrateur civil, en service au ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, est nommé Préfet du département de Bounkiling, en remplacement de Monsieur Abdoul Khadre Diack NDIAYE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Saer NDAO, Administrateur civil, précédemment Préfet du département de Diourbel, est nommé Préfet du département de Mbour en remplacement de Monsieur Ousmane KANE appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Ibrahima FALL, Administrateur civil, précédemment conseiller technique au cabinet du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, est nommé Préfet du département de Sédhiou, en remplacement de Monsieur Fodé FALL, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Demba TOURE, Administrateur civil, précédemment Préfet du département de Goudomp, est nommé Préfet du département de Koumpentoum, en remplacement de Monsieur Mouhamadou Lamine MANE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Madiop KA, Administrateur civil, précédemment Préfet du département de Koungueul, est nommé Préfet du département de Kébémer, en remplacement de Monsieur Gorgui MBAYE, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Moustapha DIAW, Administrateur civil, précédemment Adjoint au Gouverneur de la région de Tambacounda, chargé des affaires administratives, est nommé Préfet du département de Kédougou, en remplacement de Monsieur Papa Demba DIALLO, appelé à d’autres fonctions ;
  • Monsieur Gorgui MBAYE, Administrateur civil, précédemment Préfet du Département de Kébémer, est nommé Préfet du département de Foundiougne, en remplacement de Monsieur Alioune Badara MBENGUE, appelé à d’autres fonctions.

Le Ministre, Porte-parole du Gouvernement

jeudi 25 février 2016



HOMMAGE À AMINATA SOPHIE DIÈYE « NDÈYE TAKHAWALOU » L’éclipse brutale d’un génie anticonformiste (MBEMBA DRAME)
Elle n’est point sortie du moule des dogmatiques mais son territoire, en termes d’écriture, elle l’aura marqué par une originalité qui ne laisse aucun lecteur indifférent. Pour appréhender le personnage, la dimension  de la personnalité qu’incarnait Sophie, il faudrait peut-être remonter vers les années 86-87, période à laquelle l’adolescente alors élève au Collège Badara Mbaye Kaba de Bopp partageait ses humanités en compagnie de sa douce maman qui n’est aussi plus de ce monde, avec votre serviteur.
Cette séquence de sa vie illustrative du déclic de sa détermination en termes d’option fut aussi révélatrice de la forte personnalité que son Professeur de Français M. Ndoye assimilait à un anticonformisme précoce.
Etait-ce le tracé brutal d’un destin en perspective, là où l’élève de 4e ou 3eSecondaire devait plutôt être astreinte à une rigueur d’encadrement pédagogique passant par le respect des heures de cours, bref l’assiduité. Ce flair anticonformiste que lui soupçonnait son Professeur se traduira plus tard par une turbulente réalité qui dans les faits la rapprochait plutôt de l’école d’un certain Charles Gainsbourg pionnier de l’anticonformisme, à la différence que Sophie ne déchirait au moins un billet de banque.
Sa perception du bouillonnement sociétal auquel elle appartenait et en marge duquel elle marquait son territoire lui donnait la singulière posture d’un personnage énigmatique. Toujours le sourire en coin, l’élève qui étalait un génie pétillant reconnue de ses professeurs et de l’administration du collège, passera haut les mains le BFEM et finira par tomber dans le piège de ses ambitions de consécration littéraire. À l’heure des choix pour une série littéraire en Seconde, Sophie accentua son gout pour la lecture là où elle avait toujours pensé que les œuvres inscrites aux programmes constituaient pour elle un écueil face à son souci affirmé de donner libre cours à son intuition, ses préférences bref une perception libérale de la pensée prospective, loin du carcan du dogmatisme intellectuel.
Curieux phénomène de désintéressement et de choix assumé, elle préféra intégrer la ligne rédactionnelle d’un certain Sud quotidien, sans expérience journalistique, pour, dit-elle fuir le piège du gain hâtif. Ce choix, elle l’expliquait par «  le souci de raffermir la qualité de la pensée et de l’écriture »  et non celui de « faire des piges pour simplement avoir des honoraires ».
Débarquant ainsi à bonne école où, des professionnels reconnus de la presse écrite comme Abdou Latif Coulibaly, Vieux Savané et Demba Ndiaye constituaient le socle d’un groupe où de jeunes loups comme Malick Rockhy Bâ, Malick Diagne et feu Madior Fall entre autres constituaient le plateau d’une équipe en difficulté de trésorerie, elle plongea volontiers dans la mêlée. Histoire, sans doute de commencer par le plus dur.
Les années 90 constitueront une époque charnière consécutive à son attrait pour le roman. Au-delà des confidences qu’elle me faisait sous les yeux de sa mère attendrie mais tout de même perplexe, face à la défection scolaire de sa fille unique, elle constituait véritablement un « cas ».
Les écrits de Ousmane Sembène  notamment «  La  noire de… », «  Les bouts de bois de Dieu », qui, à ses yeux étalent des clivages sociaux profonds, l’attirèrent. Dans ces romans réalistes où l’écriture rendait de façon naturelle le cliché social des travers et incohérences, la jeune Sophie sentait le manque d’une saveur caustique pour mieux faire ressortir le sens de la condamnation des faits sociaux qui dérangent l’équilibre ou l’égalité sociale. Ceci l’amènera à faire d’Ousmane Sembene son repère idéologique. Elle finira d’ailleurs par partager son temps entre le domicile du vieux romancier cinéaste, auprès de qui elle constituera un objet de complicité dans la lutte pour l’instauration d’une société juste et saine par les idées. Admiratrice de feue Mariama Ba (Une si longue lettre), elle disait souvent  « se retrouver  dans la peau de la héroïne qui incarnait l’injustice, les incohérences sociales et la furie du destin implacable ».
Parler de celle-là qui n’est point sortie du moule de Jupiter et qui est venue à la communication par effraction, c’est évoquer la facette élogieuse d’un génie pétillant qui aura eu le mérite de partir de la trame de l’originalité auto créative pour imposer sa manière de voir et d’analyser la société à la manière de Charles Baudelaire en mettant dans le bouillon des idées une harmonie entre la forme et le fond.
Que de facettes originales, de figures littéraires allant de l’analogie à la fiction en passant par l’allégorie et la peinture brutale des faits qui heurtent parfois la morale mais instaurent une visibilité turbulente mais réaliste des situations. La rubrique « Ndèye Takhawalou » saura-t-elle garder la splendeur de sa métaphore pour adoucir le sommeil de ce génie, de cet orfèvre de la plume pour que la page habituelle puisse toujours fourmiller du menu croustillant auquel Sophie nous aura habitués.
Dors en paix, amazone de la plume alerte !
 MBEMBA DRAME
Journaliste consultant
 rewmi.com

L’Observateur # « Ndèye Takhawalou nelaw na »*

GFM – (Dakar) Aminata Sophie Dièye ou Ndèye Takhawalou n’est plus. Elle nous a quitté il y a quelques minutes, avons-nous appris auprès des membres de la rédaction de L’Observateur ce mercredi 17 février 2016.
Auteure de ces mots :«Quarante ans, Sénégalaise, toujours dans le pétrin» auxquels les Sénégalais et lecteurs de L’Observateur s’étaient habitués au point de ne plus pouvoir se passer de ses chroniques croustillantes dans les éditions du samedi, notre «Ndèye Takhawalou» s’en est allée, terrassée par le diabète.
Aminata Sophie Dièye avec qui nous avons eu le bonheur de partager, dans les années 1990, la salle de rédaction mythique de Wal Fadjiri, nous présentait en décembre 2013 à L’OBS, à l’occasion d’une belle cérémonie de dédicace, son ouvrage intitulé «De la trainée à la sainte».
Une compilation de ses rubriques parues dans le quotidien d’informations du Groupe Futurs Medias (GFM).
« Drapées dans une tunique rose fushia ornée de perles argentées, un foulard de la même couleur gracieusement noué sur la tête, Aminata accueille avec un sourire majestueux ses nombreux «fans» venus découvrir sa véritable personnalité », écrivaient alors des confrères qui avaient percé le mystère voilé que cachaient cette intelligence rare, cette plume légère, cette âme propre qui fit ses classes au Conservatoire national d’arts dramatiques, joua des rôles dans le monde du cinéma, dans par exemple «La petite vendeuse de soleil»le dernier film de Djibril Diop Manbéty (réalisateur sénégalais)».
C’est prolixe, hors norme, que Aminata Sophie Dièye qui nous a gratifié de son talent énorme, remplissant des pages de nouvelles, «Destroy system» publié dans l’anthologie des «Jeunes poètes du Sahel», ou encore «Saison d’amour et de colère» publié en 1998, nous quitte pour ne plus s’arrêter dans sa quête de l’infini.
Charles FAYE
Ndèye Takhawalou est partie *
L’OBS – «J’ai été sauvée de beaucoup choses grâce à ma foi»

«Nous sommes seulement de passage sur cette terre et on n’a pas besoin de s’encombrer»
«L’objet auquel je m’attache le plus, c’est le livre»
«Les rendez-vous fixés par Dieu sont les plus bouleversants»
Dans son studio dépouillé de Liberté VI, Aminata Sophie alias Ndèye Takhawalou recevait dans son refuge d’ascète où rien de familier n’attestait d’un ancrage. Le décor est à l’image du propriétaire.
Une natte de prière sur laquelle est disposé un exemplaire du Coran orne le sol. Un matelas, un ventilateur, quelques effets de toilettes et des paniers à rangement constituent le reste du décor.
La seule chose qui atteste des gouts littéraires de l’écrivain est une rustique bibliothèque garnie d’œuvres de son auteur préféré, Rùmi (philosophe musulman du XIIIe siècle). Posée sur le lit à même le carrelage, la chroniqueuse qui vient de publier son premier recueil de nouvelles, «De la traînée à la Sainte», réajuste son top fleuri en triturant nerveusement les cordons, dans une ambiance aux senteurs d’Orient.
Le rire facile, Ndèye Takhawalou passerait pour une glaciale caricature si la personne qu’elle est à l’état civil ne revendiquait pas cette touche d’authenticité qui la fait replonger dans son enfance, son boulot et cette chronique aux relents autobiographiques. Cette interview a été publiée le vendredi 13 décembre 2013.
Le lendemain, elle procédait à la dédicace de sa toute première œuvre, «De la traînée à la sainte». Une interview  décapante. Un brut de décoffrage comme l’était Aminata. En hommage à sa mémoire, L’Obs republie l’intégralité de l’entretien. Du Ndèye Takhawalou tout court.
PAR NDEYE FATOU SECK & AICHA FALL THIAM
D’où vient le pseudonyme de Ndèye Takhawalou ?
Je suis considérée au Sénégal comme une femme qui erre. Mais, l’errance chez moi est moins physique que spirituelle.
Comment en est-on arrivé à vous appeler ainsi ?
J’aime bien ce qu’on appelle l’autodérision. J’ai trouvé que Ndèye Takhawalou est un prénom qui répondait bien à la société sénégalaise et personne ne veut l’endosser.
Vous vous sentez plus proche de Ndèye Takhawalou ou de votre véritable personnage ?
Mon véritable personnage se confond à Ndèye Takhawalou. J’ai toujours aimé les pseudonymes qui me permettent d’avoir beaucoup plus de liberté. Il y a eu «Ndawsi», «Miss Town» etc. Cela procède un peu du dédoublement de la personnalité. C’est à la limite de la Schizophrénie. J’aime bien habiter les personnages. Cela s’explique peut-être par le fait que j’étais fille unique du côté de ma mère.
«Le noyau de mes chroniques, c’est la réalité»
Souvent, on prend des personnages quand on veut fuir une réalité. Est-ce votre cas ? 
Ceux qui liront le recueil «De la trainée à la sainte» sauront si je fuis une réalité ou pas. Dans mes chroniques, il y a une grosse part de réalité que j’ai vécue.
Quelle est la part de la réalité et celle de la fiction ?
Le noyau, c’est la réalité. Ensuite, il y a l’écorce littéraire qui l’entoure. Je change les noms des personnes citées pour ne pas avoir de problème.
Tout à l’heure vous parliez de votre nature errante. Est-ce que vous avez un ancrage familial ?
Il n’y a ni tableau au mur, ni lit dans mon studio qui est totalement dépouillé parce que je considère que nous sommes seulement de passage sur cette terre et qu’on n’a pas besoin de s’encombrer. L’objet auquel je m’attache le plus, c’est le livre.
Quand vous parlez de ne pas s’attacher, cela inclut la famille ?
Je suis fille unique du côté de ma mère. J’ai connu mes demi-frères et sœurs sur le tard et à l’exception d’une seule, j’ai des rapports très conflictuels avec les autres. J’ai perdu ma mère à l’âge de 26 ans. Le jour de son décès, j’ai beaucoup pleuré car je me disais que, désormais je serai seule au monde. Elle était une grande amie. Mon goût pour l’écriture me vient d’elle. Elle était secrétaire au tribunal de Thiès et chaque soir, elle rentrait à la maison avec un nouveau fait divers. Elle écrivait aussi, elle tenait un journal et c’est à ce moment que je me suis rendu compte qu’il était possible de passer de l’autre côté des mots, d’être auteur et cela a été le déclic. J’ai commencé à écrire à 16 ans. Même si je n’ai pas fait des études poussées parce que j’ai été virée de l’école en classe de Seconde. Actuellement, je cite beaucoup Rùmi mais pendant très longtemps, mes références étaient les auteures américaines comme Tony Morrison. Ma préférée reste Maya Angelou qui a écrit un roman autobiographique intitulé, «Je sais pourquoi l’oiseau chante en cage».
Pour quels motifs avez-vous été virée de l’école ?
J’ai été virée pour insuffisance de résultats. Je  préférais rester à la maison pour lire les auteurs qui me plaisaient. Dans ce cas, pourquoi aller à l’école pour me coltiner des auteurs que je n’aime pas ? J’étais nulle en mathématiques et quand quelque chose ne m’intéresse pas, je ne m’investis pas.
Quel genre d’élève étiez-vous?
J’étais un trublion. Quand j’allais à l’école, c’était vraiment pour déconcentrer mes camarades et disparaître pendant 3 mois. Quand je revenais, j’inventais des histoires incroyables pour justifier mes absences.
Est-ce que votre mère n’a pas été déçue de vous voir virer de l’école ?
Ma mère était très déçue et elle m’a dit que je ne pouvais pas rester oisive. Pour m’occuper, je me suis inscrite au Conservatoire d’arts dramatiques sans conviction.
Vous êtes virée de l’école à 18 ans et vous vous retrouvez à Dakar avec votre mère. Qu’est ce qui s’est passé avec votre père ?
Mon père et ma mère ont divorcé quand j’avais 12 ans. Mais, avec mon père, j’avais des rapports très conflictuels. Et malgré cela, à son décès, j’ai beaucoup pleuré parce que je me disais qu’il n’était plus possible de revenir en arrière. J’ai habité avec lui pendant 3 mois.
Quel était le problème avec votre père ? Il n’aimait pas votre mode de vie ?
C’est quelque chose que je ne peux pas expliquer.
Quels étaient vos sentiments pour lui ?
Mon père était inspecteur des impôts et c’était un personnage qui me faisait très peur. Il était capable d’élan de générosité incroyable comme il pouvait être d’une indifférence sidérante. Son grand problème, c’est qu’il était trop riche. C’est pour cela que j’ai un rapport conflictuel avec l’argent. Je peux avoir des millions cette semaine et la semaine d’après être dans la dèche totale. Pour moi, l’argent cultive l’orgueil, encombre l’esprit et chasse l’affectif et la part d’humanité chez les gens.
De là à vivre en ascète ?
Oui. Il fut un moment de ma vie où je me suis dit qu’il n’y a que Dieu pour régler mes problèmes car, il y en avait trop. J’ai été sauvée de beaucoup choses grâce à ma foi.
Lesquelles ?
L’errance et les hommes. J’ai toujours eu un problème avec les hommes. Quand un homme venait me voir, il me contait fleurette et je suis très crédule, j’y croyais. A la fin, c’était juste un simple désir qu’il voulait assouvir. C’est pourquoi dans le recueil, il y a l’association des femmes naïves. Je n’arrivais pas à déceler le vrai du faux.
Comment se fait-il que Ndèye Takhawalou ait subi autant de galères et que vous gardiez toujours votre naïveté ?
Dans la famille de ma mère, tout passe par l’autodérision, l’humour, même les choses les plus graves. Je suis donc restée une femme naïve.
«Les talibés étaient les seuls invités à mon mariage»
Est-ce que Ndèye Takhawalou a ses coups de gueule ?
Je peux passer d’une extrémité à une autre. Je peux être d’une endurance extraordinaire comme je peux être d’une grande fragilité. Je suis sûre que si l’homme à la moustache était avec une autre femme, elle l’aurait virée mais moi… En fait, il y a toujours dans l’homme quelque chose d’assez sacré que j’essaie de voir. Cet épisode  m’a d’ailleurs valu le fou rire de ma vie, ça a duré un moment. C’est une histoire entièrement vraie, j’ai juste changé la profession de l’homme.
Parlez-nous de cette vie à Paris. Eric Madelin, votre mari dans la chronique, a-t-il réellement existé ?
Attendez… (Elle se lève du lit sur lequel se déroule l’entretien, farfouille dans un de ses sacs rangés à l’étagère du bas de la bibliothèque et en ressort un petit carnet bleu qu’elle nous présente en riant). Voilà mon livret de famille délivré par la mairie du 9e arrondissement de Paris. Eric s’était converti à l’Islam pour m’épouser mais, à dire vrai, je ne l’ai jamais vu prier et cela l’énervait lorsque je fredonnais des chants religieux.
Comment s’est fait la rencontre ?
Les rendez-vous fixés par Dieu sont les plus bouleversants. On s’est rencontré à une conférence sur le polar et j’ai aimé la manière dont il ponctuait ses discours de mots wolofs. C’était un homme qui avait sa part d’ombre et de lumière. Il était assez gauche dans son approche de la société sénégalaise, je me suis mise en devoir de le rectifier mais, je me suis rendu compte qu’il était assez braqué sur ses positions.
Comment s’est fait le mariage ?
Je suis issue d’une famille lébou où l’on se marie entre nous. Je savais que ma famille ne cautionnerait jamais une telle union, j’ai alors eu recours à un ami. Je lui ai envoyé des tonnes de mails parce que j’avais des problèmes de conscience à vivre en concubinage. Il avait une association d’enfants de la rue, et ce sont eux qui ont mangé et bu tout le gingembre et les beignets.
Votre mari n’a jamais rencontré votre famille ?
Si. Une fois je l’ai emmené à Diamegeune à Thiès, il tenait à voir là où j’ai grandi et vécu, il voulait remonter à la source pour comprendre le personnage que j’étais.
«J’ai peur de la France»
Après le mariage, vous débarquez à Paris. Comment se passe l’intégration ?
J’étais dans un quartier chic avec des bourgeois bohêmes, des artistes, des gens qui étaient dans le snobisme. J’ai joué dans un long métrage de Roman Bohringer, «Lili et le baobab». En fait, je n’ai plus envie d’aller en France.
Expliquez-vous ?
La France n’est plus un pays fréquentable. Quand on voit le ministre de la Justice française être traitée de singe (Allusion à un épisode de la vie politique française où Christiane Taubira, l’ex-ministre de la Justice d’origine guadeloupéenne, avait été traitée de guenon par une fillette brandissant une banane, Ndlr), je trouve cela horrible. La seule chose précieuse dans ma vie en ce moment, c’est la foi en Dieu. Et, là où il caricature le Prophète… Enfin voilà, je préfère le Sénégal, c’est rassurant d’entendre 5 fois par jour l’appel du muezzin. Je suis plus rattachée à l’Au-delà qu’ici-bas, la prière est pour moi un lien, un équilibre. A Paris, on ne peut même pas dire Incha’Allah.
On dirait que l’occident vous fait peur ?
J’ai peur de la France. J’y allais tous les 3mois de 2000 à 2002  et j’y ai vécu en permanence de 2002 à 2007. Puis un beau jour, j’ai pris mes cliques et mes claques et je me suis cassée.
En laissant votre mari derrière vous ?
Vous le saurez dans les chroniques à venir. Je ne suis pas intéressée par le confort de vie donc je ne reste pas à Paris si c’est seulement pour me la jouer Parisienne, je ne suis pas attirée par la frime.
Avez-vous songé à prendre la nationalité française ?
Non. J’ai été très choquée un jour parce qu’une femme m’a appelée pour un film ou une conférence, elle pensait qu’elle allait me blesser en me disant que j’étais d’origine sénégalaise. Je lui ai rétorqué fièrement que j’étais Sénégalaise et que j’avais un passeport sénégalais. Je trouve qu’il y a de la récupération du côté des artistes, vu que tout le monde rêve d’avoir la nationalité.
«Je suis une grande angoissée»
Songez-vous à vous remarier et à faire des enfants ?
J’ai une conception assez particulière de la maternité. Je trouve le spectacle de la mère et de l’enfant sublime mais, je n’en ferais pas un drame si je n’ai pas d’enfant.
Ce n’est pas dans l’ordre de vos priorités ?
Ce n’est pas une question de priorité. Je me suis mariée pendant des années et je n’ai pas eu d’enfant.
C’était voulu ?
Non, je ne suis jamais tombée enceinte.
Ne pensez-vous pas être plus stable avec un enfant dans votre vie ?
Je suis une grande angoissée. Si j’avais un enfant, j’aurais tout le temps peur qu’il lui arrive quelque chose. Je ne saurais décrypter ni ses cris ni ses pleurs. J’étais tellement précieuse aux yeux de ma mère que c’était directement la clinique dès que je me plaignais. J’avais d’ailleurs trouvé des astuces, je disais que j’avais mal au ventre lorsque je voulais prendre l’air. Une fois, j’ai fait la mourante et ma grand-mère a donné l’ordre qu’on m’emmenât à la clinique. Dès qu’on est entré dans le taxi, résurrection ! Je commençais à commenter: ah le tribunal ! Ah la mairie !
Pourquoi l’enfant que vous étiez, ne sortait pas ?
Parce qu’on avait peur pour moi. C’était de la surprotection. Je me rappelle mes tantes m’ont emmenée à une séance de tam-tam, je voulais danser. On me l’a interdit et arrivée à la maison, j’ai piqué une crise de nerfs. Ma grand-mère a fait venir le batteur à la maison pour une séance de sabar privé. J’ai dansé à satiété applaudi par ma grand-mère pendant que le reste de la maison vaquait à ses occupations. Ma mère était ébahie parce qu’elle n’adhérait pas à mes caprices. J’ai grandi dans cette ambiance-là. Je n’étais donc pas préparée aux trucs durs que j’ai vécus par la suite.
«Aucun Sénégalais ne veut de moi»
Et l’adolescence ?
(Elle respire profondément). C’était vraiment dur parce que ma mère est tombée malade. On était à Dakar, la vie coutait cher…J’ai vécu des choses terribles et assez traumatisantes.
Vous étiez tout d’un coup confronté à la déche ?
Avec le diabète de ma mère, c’était très compliqué. Je n’avais pas encore commencé à travailler, c’était vraiment compliqué.
Vos chroniques sur le tribunal et la légitimité c’est du vécu ?
Oui ! Mon père était tellement riche qu’il avait prêté 20 millions à un de ses amis, ça ce n’est pas l’héritage mais juste une dette. Ils se sont partagé l’argent et moi je n’y figurais pas. J’ai donc fait valoir mes droits au tribunal.
Sur un ton plus léger, peut-on savoir vos occupations lorsque vous n’écrivez pas ?
J’aime lire, rigoler avec des amis. Ce qui me manque aussi, c’est d’aller au cinéma. En France, j’allais tout le temps au cinéma de la Bastille. Sinon côté cuisine, j’adore manger le ndolé, un plat camerounais.
Vous cuisinez ?
Ma famille comprise, il y a beaucoup de gens qui pensent que je ne sais pas faire la cuisine mais, la cuisine est en fait une affaire de générosité. Je n’aime pas trop manger du riz tout le temps, je varie donc  avec du attiéké, du alloco. Lorsque je fais du couscous sénégalais, j’y incorpore des épices de la méditerranée. La cuisine, c’est une alchimie et il se trouve que j’aime bien brasser.
Si l’occasion vous était offerte de renaitre et de choisir votre vie ?
J’aurais prié Dieu d’avoir la même mère et contre toute attente, d’avoir le même père. Peut-être que j’aurais une sœur pour éviter la solitude de l’enfant unique. J’aurais aussi un mari qui ne serait pas forcément Français. Surtout pas ! J’ai des problèmes maintenant pour trouver un mari sénégalais, aucun sénégalais ne veut de moi à cause de ce que je raconte dans la presse (rires). Les gens se disent que je suis une fille à problèmes.


La petite vendeuse de soleil - Film entier - de Djibril Diop Mambety

Sili a dix ans et vit sur les trottoirs, se déplace à l'aide de deux béquilles. Elle tend la main mendiante, là où les garçons proposent des journaux. Ce matin elle est violemment bousculée par les garçons!
Elle est profondément vexée.
Sa décision est alors prise. Dès demain, elle vendra des journaux comme tout le monde. Ce qui est valable pour l'homme l'est également pour la femme.
Ce petit monde des vendeurs de journaux est sans pitié. Elle y rencontrera la douleur, le rêve... et enfin l'amitié.
1999, Fiction, 44 min., Suisse/France/Senegal

Prix de Qualité du CNC--France
Prime de Qualité de l'Office Fédéral de la Culture Suisse

Festival de Bellinzona : Mention spéciale pour Lissa Baléra
Festival de Namur : Prix spécial du Jury. Prix de l'ACCT à Lissa Baléra, Prix de la PROCIREP
Festival de Nuremberg : Prix des Journées Internationales des Droits de l'Homme.
Children's Film Festival de Washington : Ellen Award
Festival du Nouveau Cinéma de Montréal :Best Short Film Award
Aminata Sophie DIÈYE 

© DR
Ecrivain, dramaturge et actrice sénégalaise (1973-2016).

Parfois créditée sous le nom de
Aminata Zaaria
Ndèye Takhawalou

Elle est née en 1973 à Thiès, une ville à 70 km de Dakar, au Sénégal. Journaliste chroniqueuse depuis l'âge de 21 ans, elle est aussi l'auteure de "Consulat Zénéral", une pièce de théâtre jouée dans cinq pays d'Afrique. La Nuit est tombée sur Dakar est son premier roman (2004, Grasset). Elle se forme au Conservatoire supérieur d'art dramatique de Dakar. Elle fait du cinéma avec Djibril Diop Mambety La Petite vendeuse de soleil, Moussa Touré, Khady Sylla, Mariama Baldé et en France avec Laurent Tirard, Chantal Richard (Lili et le Baobab), Albert Dupontel. Elle écrit des chroniques hebdomadaires dans le quotidien L'Observateur (Dakar), sous le pseudonyme de Ndèye Takhawalou. Elle décède le mercredi 17 février 2016, à Dakar.


Au Sénégal son pays natal, elle a exercé comme journaliste culturel à Sud quotidien et au Cafard libéré, deux journaux très lus à Dakar. Aminata Sophie Dièye a confirmé ses talents de comédienne sur la scène du centre culturel de Dakar en 2002. Elle jouait le rôle d'une vieille femme à moitié folle et analphabète, l'un des personnages de sa toute première pièce "Consulat zénéral " écrite en 2000.

"Consulat zénéral " est une satire drôle et moderne de la société  africaine. Cinq personnages en quête d'un visa pour la France  ont des sueurs froides dans le bureau d'une employée du consulat de France . D'où le titre de la pièce " consulat zénéral " avec un " z " non un " g ". En fait c'est une référence au personnage principal, qui est une vieille dame analphabète et qui s'efforce de parler français aussi bien que possible.



C'est son premier rôle au théâtre. " Même si j'ai fait le Conservatoire national d'arts dramatiques, le cinéma m'était plus familier parce que j'ai eu à interpréter des rôles par exemple dans " La petite vendeuse de soleil "le dernier film de Djibril Diop Manbéty (réalisateur sénégalais)". Avant d'écrire pour le théâtre, Aminata Sophie Dièye a écrit des nouvelles notamment " Destroy system " qui a été publié dans l'anthologie des" Jeunes poètes du Sahel ". Ainsi qu'un autre recueil intitulé " Saison d'amour et de colère " publié en 1998.




Senegalese Actress, Playwriter and Writer (Thiès 1973 - Dakar 2016).


films



Pour Aminata Sophie Dièye
"Mais souvent on meurt sans s'être revus"


J'ai ouvert un journal ce matin et j'ai pleuré.
Parce qu'avec elle, j'en ai vécu, des choses, depuis "nos années Walfadjri". Des choses inattendues, improvisées, surprenantes...
Marcher seules dans Dakar, de nuit, dans une ville aux rues mal (voire pas) éclairées aux heures où elles sont à la merci des alors très craints "agresseurs". Prendre la chaloupe pour Gorée, le temps juste d'aller tremper les pieds dans la mer côté plage et de re-sauter dans le bateau, parce qu'en fait, c'est la dernière rotation. Ou aller s'attabler dans un café chic devant une grande coupe de glace, régler la note, laisser un généreux pourboire pour ensuite faire le trajet jusqu'à la maison à pied, parce que n'ayant plus rien en poche pour prendre le car. C'étaient "La Grande Voilée", née gracieuse, taillée comme un mannequin, et "La Petite en Jeans". C'étaient nous. Il paraît que pour certains, nous n'étions "peut-être pas normales" - il est vrai que nous n'étions dans aucune norme...



J'ai pleuré parce que je ne lui ai jamais vraiment dit combien j'ai apprécié sa sollicitude, de m'avoir fait porter jusqu'à Dakar, par son ami Edouard Baer, un exemplaire de "La nuit est tombée sur Dakar" depuis son exil parisien.

J'ai pleuré parce que j'ai réalisé que je ne lui ai jamais vraiment dit combien j'aime sa plume, combien je l'aime, en tant que personne.
Je ne lui ai jamais dit que là où je passe la plus grande partie de mes journées, les numéros de L'Observateur s'accumulent depuis 2013, attendant le temps de pouvoir compiler les chroniques de Ndèye Takhawalou qui, les samedis, égayent ou donnent à réfléchir à tant d'amoureux de sa plume.


Je ne lui ai jamais dit que ses mots d'hommage à son amie et complice Khady Sylla, cinéaste décédée en 2013, m'ont hantée pendant longtemps.
"On se parlait du regard et un coup d'oeil suffisait pour déclencher l'hilarité devant une scène cocasse. Si j'ai pleuré le jour de sa mort, c'est parce que je ne pourrai plus jamais rire de cette façon-là. Désormais, il me faut apprendre à apprivoiser la solitude", a-t-elle écrit.
Quand j'ai ouvert ce journal ce matin, la nuit m'est tombée dessus.
Il me faut apprendre maintenant à parler au passé de ma "Grande Voilée", de "ma mère" (elle est l'homonyme de ma mère), de "Madame Mad", de "La dame de Lu". D'Aminata Zaaria.
"C'est pourtant comme ça dans la vie : on est les meilleurs amis du monde, les circonstances viennent nous séparer, absolument comme la tempête disperse les épaves. Quelquefois les hasards vous remettent en présence, mais souvent on meurt sans s'être revus. Mais voilà que je me mets à dire des choses tristes et à parler de mort ! Allons, secouons notre mélancolie et tâchons d'être plus joyeux !" - Alphonse Allais, "Chroniques du bon sens" dans "A l'oeil"
Alors, au revoir Aminata Sophie Dièye. Et bonnes retrouvailles avec ceux qui t'ont précédée là-bas et qui, depuis leur départ, te manquaient tant.

Coumba Sylla
Dakar, jeudi 18 février 2016
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   liens films

Lili et le baobab 2004
Chantal Richard


Petite vendeuse de soleil (La) 1998
Djibril DIOP Mambéty


   liens artistes

Dièye Aminata Sophie


Zaaria Aminata


   évènements

04/03/2005 > 03/04/2005
représentation |France |
Consulat Zénéral
d'Aminata Zaaria mise en scène Lucio Mad.


Petite vendeuse de soleil (La)
Little Girl Who Sold the Sun
Die kleine Verkäuferin der Sonne [Allemagne] | The Little Sun Seller [GB] | La pequeña vendedora de sol [Spain]
Djibril DIOP Mambéty
Moyen | Sénégal | 1998
avec Mansour Diouf, Cheikh Ngaïdo Bâ, Lissa Baléra, Tayerou Mbaye, Abdoulaye Yama Diop






descriptif [ VHS ou DVD disponible à la médiathèque des 3 mondes ] Film de la trilogie inachevée Histoires de petites gens. Avec Lissa Balera, Tayerou M'Baye Une fillette d'une dizaine d'années, handicapée physique, doit se déplacer à l'aide de béquilles. Elle mendie pour survivre et aider sa grand-mère aveugle. Un jour, elle décide de mettre un terme à cette vie qu'elle ne supporte plus. Elle décide de vendre des journeaux dans la rue comme tous ces garçons qui la bousculent. Peu à peu, elle se fait respecter malgré toutes les tentatives pour la décourager. Dans la rue, elle rencontre un monde sans pitié qu'elle connaît bien mais aussi l'amitié partagée entre petites gens. Réal: Djibril DIOP Mambéty Prod: Silvia VoserIn Dakar, selling newspapers on the street is an occupation always occupied by boys. But one morning, Sili, a young beggar, challenges that exclusive rule. Her age is uncertain, between 10 and 13, and she walks the streets with the help of her crutches. She begs for help in the same spot the boys sell their papers, but today they attack her and she falls, rolling over and over. That's it; she too will sell newspapers starting tomorrow.

This film is a luminous portrait of a young physically-challenged girl and her determination to be a street vendor of Le Soleil, the national newspaper of Senegal, against the wishes of the "street boys". It is at once a tribute to the indomitable spirit of the "street children" of Dakar and to the individual's capability for transforming his/her situation.

Conceived as the second instalment of an unfinished trilogy of dramatic shorts entitled "Tales of Little People", Mambety works in a much simpler style than his two feature films "Touki Bouki" and "Hyenas", which reflects his move beyond documenting Africa's victimisation towards envisioning the continent's recovery. Consequently, "La Petite Vendeuse de Soleil" is a luminous portrait of a young handicapped girl and her determination to be a street vendor of Le Soleil, the national newspaper of Senegal, against the wishes of the other street boys. It is at once a tribute to the indomitable spirit of the street children of Dakar and to the individual's capability for transforming her situation.

By Djibril Diop Mambety
Senegal/France/Switzerland/Germany 1999 | 45min | DigiBeta | French/Wolof with English subtitles | Rating 15 | Short


____________

Da tempo immemore la vendita dei giornali per le strade di
Dakar è in mano a giovanissimi strilloni, bambini dei tanti
disoccupati dei quartieri popolari. Sili è una ragazzina di dodici
anni, costretta a camminare con l'aiuto di stampelle. Lei e i suoi
amici chiedono l'elemosina e vendono riviste e quotidiani ai
passanti, ma un giorno vengono "spodestati" da un gruppo di
ragazzi. Spintonata, Sili cade a terra. Si sente umiliata, derisa,
ma non si arrende. E il giorno dopo prende la decisione:
venderà solo lei i giornali in quell'angolo di strada.

Senegal/Francia, 1998, DVD, 45 min., woolof sottotitoli in
italiano


___________________

ESPAÑOL
En Dakar, la venta ambulante de periódicos siempre ha sido una actividad reservada a los chicos, pero una mañana, Sili, la pequeña mendiga, lo pone en duda. Debe tener entre 10 y 13 años de edad y vive en la calle desplazándose con la ayuda de muletas. Pide en el mismo lugar donde los chicos venden los periódicos. Pero hoy, estos la agraden con violencia y rueda por el suelo. Está decidido. Ella también venderá periódicos, como todo el mundo.

TITULO: La Petite vendeuse de soleil (La pequeña vendedora de sol | The Little Sun Seller)
DIRECTOR: Djibril Diop Mambéty
GENERO: Ficción
PAÍS: Francia, Senegal, Swazilandia
AÑO: 1998
CARACTERÍSTICAS: 45'-35 mm - color - VO uolof - Subtitulado español

Dirección / Réalisation / Director: Djibril Diop Mambéty
Producción / Production / Producer: Waka Films, Maag Daan, Renardes Productions
Guión / Scénario / Screenplay: Djibril Diop Mambéty
Fotografía / Image / Cinematography: Jacques Besse
Música / Musique /Music: Wasis Diop
Montaje / Montage / Editing: Sarah Touss Matton
Intérpretes / Interprètes / Cast: Lissa Baléra (Sili), Tayerou M'Baye, Oumou Samb, Moussa Baldé, Dieynaba Laam, Martin N'Gom

PREMIOS
Namur IFF 1999
Los Angeles Pan African FF 2000
International Biennal for Film Music 1999
Chicago International children FF 2000
Castellinaria IFF Young Cinema 1999
Aspen Shortsfest 2000

DISPONIBILIDAD EN CINENÓMADA
Disponibilidad en formato DVD y BETA SP

Source:
www.fcat.es/FCAT/index.php?option=com_zoo&task=item&item_id=596&Itemid=61

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fiche technique
pays
Sénégal

format Moyen

catégorie fiction

genre comédie dramatique

format de distribution35 mm / Bétacam SP / DigiBeta / DVD / VHS

durée 45'

autre titre du film Die kleine Verkäuferin der Sonne [Allemagne] | The Little Sun Seller [GB] | La pequeña vendedora de sol [Spain]

site web http://wakafilms.com

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fiche artistique
Acteur/trice
Tayerou Mbaye
Cheikh Ngaïdo Bâ
Abdoulaye Yama Diop
Lissa Baléra
Mansour Diouf
Directeur/trice de la photo
Jacques Besse
Monteur/se
Sarah Taouss Matton
Producteur/trice
Silvia Voser
Djibril DIOP Mambéty
Réalisateur/trice
Djibril DIOP Mambéty
Scénariste
Djibril DIOP Mambéty

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production
Maag Daan Film & TV
Mr Teemour DIOP Mambéty
DAKAR
Sénégal
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Céphéide Productions
France
Waka Films
Obfelderstrasse 31
8910 Affoltern Am Albis
Suisse
tel.1 : 0041-79-62 32 876
tel.2 : 0033-6 74 35 59 17
fax : +41/91/972 23 86
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distribution
Cinenómada
Mané Cisneros, Directrice
Calle Monte Carmelo, 5 bajo
41011 SEVILLA
Espagne
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Libération Films
Duponstraat 67 (67 rue Dupont)
1030 BRUXELLES
Belgique
tel.1 : +32 02 217 48 47
fax : +32 02 217 48 47
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Films du Paradoxe (Les)
2bis rue Mertens
92270 Bois-Colombes
France
tel.1 : 01 46 49 33 33
fax : 01 46 49 32 23
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Trigon Film
Limmatauweg 9
5408 Ennetbaden
Suisse
tel.1 : +41 - 056 430 12 30
fax : +41 - 056 430 12 31
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Xenix Filmdistribution
Cyril Thurston, Directeur général
Langstrasse 64, Postfach
CH-8026 Zürich
Suisse
tel.1 : +41 44 296 50 40
fax : +41 44 296 50 45
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