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vendredi 31 mars 2017

Démantèlement d'une filière d'émigration



Démantèlement d'une filière d'émigration entre le Sénégal et la France (média)

Au terme de treize mois d’une enquête très serrée, une cinquantaine de policiers spécialisés ont démantelé, lundi en région parisienne, une des plus spectaculaires filières d’immigration et d’aide au séjour jamais mise au jour entre le Sénégal et la France, rapporte Le Figaro sur son site.
 
‘’La +Dakar connection+ vient de voler en éclats’’, écrit la publication en ligne, soulignant qu’après treize mois d’enquête, ‘’la police française a mis au jour un stratagème très lucratif puisque chaque arnaque était facturée entre 10.000 et 12.000 euros’’.
 
Elle ajoute qu’une quinzaine de personnes ‘’ont été interpellées lors d’un coup de filet mené par l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest) avec l’appui du groupe d’intervention régional (GIR) de Seine-Saint-Denis’’. 
 
‘’Placés en garde à vue, les suspects sont au cœur d’une nébuleuse animée par un escroc sénégalais d’envergure internationale, déjà connu de la police, disposant de solides relais tant en France qu’en Europe et ayant permis à des compatriotes clandestins de se maintenir illégalement’’ en France.

Un peu plus sur la "Dakar Connection" : Cette filière d’immigration clandestine démantelée en France et dont le cerveau est un Sénégalais
Du neuf sur la ‘’Dakar connection’’ du nom de cette filière d’immigration clandestine démantelée en France. En effet, les policiers de l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titres (OCRIEST) ont intercepté « une soixantaine de dossiers » frauduleux. Pendant deux ans, un réseau d’immigration clandestine a piégé le service d’état-civil de Nantes, en remettant de faux documents, pour l’établissement d’authentiques certificats de nationalité française.
D’après nos informations, le système plutôt rôdé de ce réseau consistait à faire obtenir la nationalité française à des immigrés clandestins, en trompant l’état-civil nantais.
Lundi, quinze hommes soupçonnés ont été interpellés en région parisienne et près de Bordeaux.
Sept de ces suspects, dont la tête de file de la bande, un Sénégalais connu des services de police, ont été déférés hier au parquet de Bobigny. Le réseau, « actif depuis près de deux ans », a connu un « pic d’activité récent » grâce à un nouveau mode opératoire difficile à mettre à jour. Des complices implantés dans les bureaux d’état-civil.
Ses membres permettaient aux clients du réseau d’ « obtenir indûment la nationalité française en trompant le Service central de l’état-civil (SCEC) de Nantes », a expliqué cette source. Le réseau déposait des dossiers de reconnaissance de la nationalité française, en assurant que le demandeur était un enfant de Franco-Sénégalais ou de Français nés à l’étranger.
Afin de s’assurer de la véracité de ces informations, les services nantais envoyaient ensuite un courrier au pays d’origine.
À Dakar, des complices implantés dans les bureaux d’état-civil interceptaient les courriers et les remettaient à des faussaires qui n’avaient plus qu’à fabriquer à la demande les justificatifs réclamés.
Enfin, les dossiers étaient renvoyés aux autorités françaises qui délivraient d’authentiques certificats de nationalité française. Selon une source policière, « une soixantaine de dossiers » ont été interceptés par les policiers de l’OCRIEST. Ils estiment qu’une centaine de personnes sont susceptibles d’avoir fait appel au réseau.
Le trafic était prospère, affirme une source policière. L’obtention de la nationalité française étant facturée de 10 000 à 12 000 euros et payable à l’avance. Ainsi, le patrimoine du chef de réseau s’élèverait selon les enquêteurs à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Des investigations ont été lancées pour suivre les transactions effectuées par le chef du réseau depuis la France. Le réseau proposait d’autres services à ses clients, comme de fausses copies littérales d’actes de naissance, des justificatifs de séjour trafiqués ou encore des états-civils contrefaits.
dakaractu.

Revue de Presse du Vendredi 31 Mars 2017 Avec Ahmed Aidara

jeudi 30 mars 2017

Revue de Presse du Jeudi 30 Mars 2017 Avec Ahmed Aidara

Conseil des Ministres du 29 mars 2017



Le Président Macky SALL a réuni le Conseil des Ministres, mercredi 29 mars 2017, à 10 heures, au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat présente, à nouveau, les condoléances de la Nation, à la communauté musulmane du Sénégal, à la Famille de El Hadji Malick SY, suite au rappel à Dieu, le 15 mars 2017, du Khalife général des Tidianes, Serigne Cheikh Tidiane SY « Al Maktoum ». Il adresse, également, ses meilleurs vœux de santé et de succès, au nouveau Khalife général des Tidianes, Serigne Abdoul Aziz SY « Al amine », et lui renouvelle le soutien et l’accompagnement de l’Etat.
Appréciant la mise en œuvre des réformes adoptées lors du referendum du 20 mars 2016, le Chef de l’Etat se félicite du taux d’effectivité de 98% des innovations introduites dans la Constitution et dans notre arsenal juridique. Ces efforts importants consacrent sa volonté de consolider la démocratie, l’Etat de droit, et de renforcer les droits des citoyens qui, le 25 mars 2012, l’ont porté, avec 65, 80% des voix, à la magistrature suprême.
Ainsi, rappelant son engagement permanent à améliorer le pouvoir d’achat des Sénégalais, leurs conditions de vie et leur bien être de manière générale, le Chef de l’Etat invite le Gouvernement à poursuivre et à intensifier, dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (PSE), les réalisations d’envergure et les actions déterminées dans tous les secteurs économiques et sociaux, en vue de relever, de façon significative, le plateau infrastructurel dans les régions, d’accroître l’attractivité et la compétitivité du pays, préalables d’une croissance forte, durable et inclusive.
Dès lors, le Chef de l’Etat rappelle au Gouvernement, l’impératif d’assurer d’une part, un suivi dynamique de la mise en œuvre effective des projets et programmes, notamment des Grands projets présidentiels, et d’autre part le déploiement pragmatique du Plan d’urgence pour l’emploi des jeunes en partenariat avec le secteur privé, dont la place dans l’exécution de la commande publique et le développement économique doit être significativement renforcée.
Dans la même perspective, il convient de veiller à l’application consensuelle des décisions issues des concertations nationales sur l’Education et l’Enseignement supérieur, ainsi qu’à l’amélioration de l’accès continu des populations à des services de santé de qualité et à un système de protection sociale efficace.
Par ailleurs, appréciant l’organisation des semaines régionales de la jeunesse, un moment fort de communion et de mobilisation de la jeunesse autour de l’engagement citoyen et des valeurs de la République, le Président de la République demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions requises pour un bon déroulement des activités programmées dans toutes les régions du Sénégal.
Rappelant au Gouvernement l’impératif de veiller au respect scrupuleux des institutions, symboles et valeurs de la République par tous les segments de la Nation, le Chef de l’Etat l’invite à développer une stratégie nationale de promotion de la citoyenneté impliquant le système éducatif, les institutions de la République, les services de l’Etat, ainsi que la société civile.
Enfin, abordant les préparatifs du 57ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, le Président de la République informe le Conseil qu’il présidera, le 4 avril 2017, à Dakar, à la Place de la Nation, la cérémonie de prise d’armes, suivie du défilé civil et militaire. En outre, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions requises pour la bonne organisation des manifestations et célébrations prévues sur l’ensemble du territoire national, avec la participation de toutes les forces vives de la Nation.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur son agenda diplomatique, en informant le Conseil de la visite officielle qu’il a effectuée, du 19 au 22 mars 2017, en Suisse et de sa participation, le 28 mars 2017 a Abidjan, à la deuxième Conférence Internationale sur l’Émergence en Afrique (CIEA) .
Le Premier Ministre a axé sa communication sur les réalisations et le niveau d’exécution des engagements issus des Conseils des ministres délocalisés tenus dans les 14 régions du Sénégal, avant de rendre compte du suivi et de la coordination de l’activité gouvernementale.
Le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a fait le point de la conjoncture économique nationale et internationale.
Le Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural a rendu compte du déroulement de la campagne de commercialisation arachidière 2016-2017.
Le Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance a rendu compte de la participation du Sénégal à la 61ème session de la Commission de la Condition de la Femme (CSW), à New York.
Le Ministre de la Pêche et de l’Economie maritime a fait une communication sur l’accord en matière de pêche et d’aquaculture et son protocole d’application, entre la République du Sénégal et la République de Gambie.
Le Ministre du Travail, du Dialogue social, des Organisations professionnelles et des Relations avec les Institutions a fait une communication sur la politique nationale de sécurité et santé au travail qui a été adoptée par le Conseil.
Le Ministre Porte-parole du Gouvernement

mardi 28 mars 2017

Crise dans la copération de pêche avec le Sénégal: les exigences de la Mauritanie se précisent



La réflexion sur la crise en vogue dans le secteur de la pêche se poursuit entre les deux pays, et surtout en Mauritanie où l’Etat a chassé plus de 300 pêcheurs sénégalais privés de licence alors que l’expertise nationale n’était pas assez importante pour combler le vide.

Il en est découlé une crise interne dans le secteur que les stratèges de ce pays auraient dû prévoir avant de durcir le ton. Alors, on en sait un peu plus sur les exigences de la partie mauritanienne qui, selon diverses sources, est prête à poursuivre la coopération en la matière avec Dakar. Nous savions par exemple que les nouvelles lois mauritaniennes exigeaient que les débarquements de poissons pêchés dans leurs eaux soient faits sur leurs plages, au profit du marché local. Mais, ce que nous savions moins, c’est qu’il y a d’autres conditions qui n’ont rien à voir avec la pêche.

En effet, il ressort d’une réflexion du Dr Sidi El Moctar Taleb Hamme rendue publique hier par le site cridem.org, que « se sont substitués au motif politique qui était à l’origine de l’octroi des premières licences lors des élections présidentielles DIOUF-WADE, d’autres motifs tels que les conditions d’accès de nos troupeaux au Sénégal pour la transhumance, le commerce de notre bétail, le transport terrestre et la nécessité d’assurer la sécurité des Mauritaniens installés au Sénégal (Saint-Louis) et de préserver leurs intérêts ». Car, à l’en croire, « il n’était plus secret que le poisson mauritanien devrait être troqué contre un ensemble de services rendus ou devant être rendus par le Sénégal à notre pays ».

Tout de même curieux. Quel est le Sénégalais qui n’a pas de Mauritanien comme voisin? Est-ce que sa sécurité est menacée ? Pas le moins du monde. Dans cette même dynamique, le Sénégal se ravitaille fréquemment en bétails à partir de la Mauritanie, surtout lors de la fête de Tabaski.
  Dakarmatin via Rewmi

Revue de Presse du Mardi 28 Mars 2017 Avec Ahmed Aidara

lundi 27 mars 2017

Mort de deux pêcheurs Marocain et Sénégalais : La justice espagnole met en examen deux marins russes



La justice espagnole a mis en examen vendredi le capitaine d'un navire russe et son second pour homicide involontaire après la mort de deux pêcheurs Marocain et Sénégalais dont ils avaient percuté l'embarcation près de Barcelone.

Le capitaine et le premier officier du bateau ont été entendus par un magistrat de Barcelone, qui leur a notifié des poursuites pour "délit d'imprudence ayant entraîné la mort", a annoncé la Cour d'appel de Catalogne dans un communiqué. Le premier officier, qui manoeuvrait le bateau lundi lors de l'accident, devra verser 50.000 euros de caution s'il veut échapper à la détention provisoire. Le capitaine a été laissé en liberté.

Les autorités espagnoles avaient auparavant annoncé avoir récupéré les corps de deux pêcheurs, un Marocain de 34 ans et un Sénégalais de 37 ans.
Les sauveteurs en mer ont repêché le premier corps jeudi soir "à proximité" du bateau accidenté des deux pêcheurs, baptisé El Fairell, puis le deuxième dans la nuit de jeudi à vendredi à l'aide d'un robot sous-marin "à 37 mètres du premier".

Le bateau de pêche accidenté avait été localisé à 160 mètres de profondeur à trois milles (environ 5 kilomètres) du port de Barcelone. "El Fairell" était entré en collision avec le navire marchand russe de 140 mètres de long "Midvolga 2" lors d'une manoeuvre à l'entrée du port. Sur les quatre passagers du bateau, deux ont été secourus par le navire russe, mais les deux autres étaient portés disparus.
Quant au "Midvolga 2", il est immobilisé dans le port catalan pour les besoins de l'enquête.
 dakaractu

Revue de Presse du Lundi 27 Mars 2017 Avec Ahmed Aidara

samedi 25 mars 2017

Education bilan 5 ans de Macky Sall: derrière les infrastructures, c’est presque le statu quo !



Dire que le régime actuel n’a pas investi dans les infrastructures relève sans doute du nihilisme. Mais au-delà, il y a peu de points positifs durant les 5 dernières années. Le recrutement et la formation du personnel, la réforme des contenus, le non-respect des accords et la diabolisation des enseignants sont autant de manquements sous l’ère Macky Sall.

 5 ans ! Voilà le nombre d’années passées au pouvoir par l’actuel régime avec à sa tête le Président Macky Sall. De quoi jeter un coup d’œil sur le rétroviseur pour  voir ce qui a été fait dans l’Education et ce qui ne l’a pas été. Ce serait sans doute prétentieux de vouloir faire le tour, mais juste un aperçu des grandes lignes. Pour cela, il faudra peut-être porter le regard sur les points majeurs que sont la gouvernance, les investissements et les contenus des enseignements. Il est à noter qu’il n’y a pas eu de grande instabilité institutionnelle. Car le département de l’Education nationale et celui de l’Enseignement  supérieur et de la Recherche n’ont connu que deux ministres. D’abord respectivement Ibrahima Sall et Serigne Mbaye Thiam. Ensuite, ce dernier envoyé à l’Education nationale s’est fait remplacer au supérieur par Mary Teuw Niane.  Il y a cependant le morcellement du secteur en trois ministères, avec une multitude de directions et d’agences. ‘’Nous pensons que cette question pourrait être réglée de sorte qu’il y ait une meilleure cohérence dans l’organigramme du système éducatif et une gestion holistique’’, préconise le coordonnateur de la Cosydep, Cheikh Mbow.

S’agissant de la gouvernance, elle connaît des fortunes diverses en fonction du temps et des ministères. Au département de l’Enseignement supérieur, la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur a indiqué la voie à suivre et les ruptures à opérer. Le Pr Mary Teuw Niane avait montré une ferme détermination à appliquer les recommandations. Mais il avait un problème de méthode. L’ancien recteur de l’UGB a voulu tout faire passer par le forcing. Il s’est frotté non seulement aux étudiants dont les Amicales ont été presque toutes suspendues, mais aussi aux enseignants, notamment le  Saes. Un syndicat qui a eu à brûler publiquement la loi portant réforme des universités pour faire face à la tutelle. Le ministre a voulu aussi prendre les orientations des mains des instances pédagogiques. Un bras de fer sans merci a été engagé. Sans compter le front ouvert du  côté des étudiants avec l’augmentation des frais d’inscription, les critères d’attribution des bourses, ceux relatifs aux orientations… Bref, il a voulu ‘’extirper ce qui l’intéressait’’ des résultats de la concertation, selon les mots du coordonnateur du Saes du campus de Dakar, Ibrahima Daly Diouf. Le mathématicien a appris à ses dépens le proverbe selon lequel qui trop embrasse mal étreint. Il a fallu la mort de l’étudiant Bassirou Faye en septembre 2014, suite à une série de manifestations violemment réprimées, pour qu’il se résolve à mettre la pédale douce.

Depuis lors, Mary Teuw Niane semble avoir trouvé le bon chemin menant vers l’application des réformes. ‘’Il a su rebondir et avoir une oreille attentive. Depuis, le dialogue n’a jamais été rompu’’, admet M Diouf. C’est d’ailleurs aujourd’hui le bilan le plus évident de sa gestion. Plusieurs points de la plate-forme revendicative du syndicat ont été satisfaits. La réforme des titres en est un aspect majeur. Du côté des étudiants, que ce soit l’orientation des bacheliers, les inscriptions ou l’attribution des bourses, un grand ménage a été réussi. Ce qui fait qu’il y a moins de grèves des étudiants depuis deux ans maintenant pour réclamer une orientation ou le paiement des bourses. Pour autant, il y a des choses à redire sur ces points. En effet, demander à un nouveau bachelier de faire 18 choix obligatoires (campusen), c’est l’inviter pratiquement à faire du remplissage après avoir défini ses 3 ou 4 priorités. De même, il reste un grand effort à faire dans la bancarisation des bourses, puisque les bénéficiaires affrontent d’énormes difficultés avant de percevoir leur dû.

Un mépris vis-à-vis des enseignants

Si Mary Teuw Niane se voit reconnaître aujourd’hui ‘’une oreille attentive’’ par ses vis-à-vis, c’est tout le contraire de son collègue de l’Education nationale. Avec Serigne Mbaye Thiam, on parle plutôt de sourde oreille. Comme le département de l’Enseignement supérieur, l’Education nationale a eu aussi ses assises du 28 au 30 août 2014. Un comité multi acteurs de suivi devait être mis en place dans les meilleurs délais. Depuis deux ans maintenant, cette structure n’existe pas, rappelle Cheikh Mbow et d’autres leaders syndicaux. La tutelle semble avoir opté pour ‘’une application sélective et exclusive des recommandations des assises’’. Si son collègue de l’enseignement supérieur avait rectifié le tir, le ministre de l’Education nationale semble lui, foncer tête baissée. Presque l’ensemble des acteurs se retrouve sur le fait que sa gestion est solitaire, y compris du côté du comité du dialogue social. L’on se rappelle le coup de colère de Mamadou Diop Castro qui n’arrivait plus à le joindre. ‘’Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de comité de suivi qu’il n’y a pas application. Il y a des choses qui relèvent du gouvernement. Laissons-le faire son travail’’, rétorquait Marie Siby Faye, du MEN, à une critique dans ce sens. Le même problème se pose dans la gestion démocratique des enseignants, très décriée par les syndicalistes.



Ce serait pourtant faire un tort au ministre que de lui faire porter toute la responsabilité. La posture de Serigne Mbaye Thiam traduit l’appréciation de son patron Macky Sall à l’endroit des animateurs du système éducatif, les enseignants (ceux du supérieur exclus). À son arrivée à la tête de l’Etat, le président Sall a trouvé une situation chaotique avec plusieurs mois de grèves qui menait tout droit vers une année blanche. Après avoir ‘’colmaté’’ ce qui pouvait l’être, avec deux sessions au choix, il a demandé un temps de grâce pour pouvoir apprécier la situation. Après quoi, il a engagé les négociations qui vont durer un an. Entre-temps, son gouvernement, particulièrement le ministre de la Fonction publique de l’époque, Mansour Sy, ne cessait de répéter que la nouvelle équipe dirigeante ne prendrait que des engagements ‘’réalistes  et réalisables’’. Autrement dit, ‘’dire ce qui est fait et faire ce qui est dit’’, selon leurs propres termes. Une fois les accords signés le 17 février 2014, ce même Mansour Sy a déclaré publiquement que ce qui a été convenu est réaliste et réalisable.  

Seulement, une année après, les nouveaux tenants du pouvoir n’ont presque rien respecté de leurs engagements. Les grèves reprennent pour le respect des accords paraphés. À titre d’exemple, Amadou Diaouné, Abdoulaye Ndoye et Oumar Waly Zoumarou, tous des leaders syndicaux, soutiennent que les lenteurs administratives persistent à tous les niveaux. Il s’y ajoute que le nouveau système de rémunération des agents de la Fonction publique promis le 31 décembre 2016 n’est toujours pas disponible, insiste Ndoye, patron du Cusems. L’année dernière, le gouvernement a respecté les 10 000 mises en solde et les 24 milliards de rappel promis. Mais cette année, l’Etat refuse de prendre de nouveaux engagements.

Non-respect  des accords

Outre le non-respect des promesses, il y a le discours en direction des enseignants, fait de critiques et de menaces. Particulièrement de la part du président de la République. Macky Sall ne rate presque aucune occasion pour égratigner ces derniers sur leur formation et la qualité des enseignements/apprentissages, non sans leur rappeler que la masse salariale est trop importante. Une façon  de dire : ‘’Vous bouffez trop et vous servez peu.’’ Une perception qui fait que la confrontation a pris le dessus sur le dialogue au point de déboucher sur une situation extrême avec une volonté ferme de l’Etat de radier les enseignants (7 000, selon Zoumarou) qui refusaient de livrer les notes, l’année dernière. Un point de rupture atteint qui fait que les enseignants se disent aujourd’hui très déçus de Macky Sall.

Le  béton oui,  l’humain non !

S’agissant des investissements, force est de reconnaître que beaucoup d’efforts ont été fait à la fois dans l’Education nationale et l’Enseignement supérieur. Pour le moment, la formation professionnelle reste le parent pauvre du système. Il semble qu’il n’y a pas encore une vision ou une volonté affichée de donner à cette  branche la partie qui lui revient dans la formation des ressources humaines. Dans le supérieur, le ministre Mary Teuw Niane a déclaré tout récemment que plus de 400 milliards de F CFA ont été investis dans les infrastructures et les équipements. Le Saes ne dit pas le contraire. ‘’Il y a eu énormément d’investissements qui ont été faits  dans les universités’’, concède Ibrahima Daly Diouf. Même propos de la part de Cheikhou Issa Sylla, le secrétaire général du Sudes, section Enseignement supérieur. ‘’Il y a des investissements massifs qu’il faut avoir l’honnêteté de reconnaître. À Ziguinchor par exemple, on va passer du simple à 10 fois la capacité d’accueil’’, dit-il. Cependant, les syndicats émettent des objections. Oumar Dia, le chargé des questions de recherche du Sudes, estime que les retards de ces chantiers traduisent le peu de volonté de l’Etat, comparé au centre de conférence de Diamniadio, réalisé en 11 mois. Quant à M. Diouf, il doute de l’opportunité de certains choix opérés. ‘’On aurait dû prendre cet argent pour renforcer l’existant à Thiès, Bambey et Ziguinchor’’, souligne-t-il.

Dans l’Education nationale également, des infrastructures ont été réalisées. D’après le ministre Serigne Mbaye Thiam, 132 647 000 000 F CFA ont été dépensés pendant les cinq ans. Dans l’élémentaire, c’est 49 560 000 000 F CFA qui sont allés à la construction d’ouvrages annexes, de 2012 à 2016. Et pour les écoles complètes qui sont au nombre de 333, un montant de 12 milliards F CFA a été investi. Des sommes qui n’ont pas convaincu les enseignants. Selon  Abdoulaye Ndoye et Oumar Wally Zoumarou, ce sont  plus ‘’des reconstructions, réfections ou extensions de certains établissements existants’’ dont il s’est agi,  plutôt que l’élargissement de la carte scolaire. Les abris provisoires persistent, même si le taux est passé de 18% en 2011 à 10,49% en 2016.

3 500 par élève, un leurre

À propos de la politique relative au personnel, presque personne n’est satisfait. Certes, Abdoulaye Fané le président de l’Unapees se félicite du relèvement du niveau de recrutement des enseignants, du BFEM au Bac. Cependant, Cheikh Mbow note que le recrutement ne cesse de baisser depuis l’avènement du  président Macky Sall. Un point de vue qu’il partage avec Cheikhou Issa Sylla qui estime qu’il n’existe pas de politique de promotion de la ressource humaine. Juste 200 professeurs recrutés, alors qu’il faut, selon lui, un plan Marshall de 500 enseignants par an pendant 5 années. Ce qui, à son avis, va  rejaillir sur les résultats, puisque ‘’le béton’’ à lui seul ne suffit pas. D’ailleurs, les résultats des examens varient toujours entre 34% et 40%, en attendant l’effectivité des 3 500 F par élève promis par Serigne Mbaye Thiam et qui actuellement tourne autour de 500 F, à en croire Cheikh Mbow.

Même cas de figure pour ce qui est de la recherche. L’année dernière, lors du Next Einstein forum organisé à Dakar, l’Etat s’était engagé à mettre un milliard de F CFA par an à travers un Fonds national de la recherche et de l’innovation. Mais rien ! Oumar Dia du Sudes y voit un manque de volonté et invite à faire la comparaison entre les budgets déficitaires des universités et qui, réunis, font moins que celui de la présidence de la République (74 milliards), alors qu’en France, une université a un budget 4 fois supérieur à celui de l’Elysée. Quant à l’offre de formation et les méthodes d’enseignement et d’évaluation, elles n’ont pas connu beaucoup d’évolution. C’est presque le statu quo !

Enquête