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mardi 27 septembre 2016

PATENTES RÉCLAMÉES À SOCOCIM, SENELEC, CCBM, APR ENERGY ET AGREEKO : Les maires font adhérer les populations de Rufisque à leur combat

La conférence des maires de Rufisque (Daouda Niang maire de ville, Alioune Mar de l’Ouest, Mame Oumar Mané de l’Est et Albé Ndoye de l’Est) a réussi ce samedi à enrôler dans leur lutte pour le paiement des patentes par les sociétés présentes dans le périmètre communal les employés municipaux, la société civile et tous les acteurs de développement de la vieille cité. Le discours fut simple. A défaut de paiement correct des impôts par la Sococim et la Senelec et d’autres entreprises, les maires ne pourront pas payer ni des salaires dans les mois à venir, mais surtout tous les projets d’infrastructures initiés sur fonds propres par la ville de Rufisque ne pourront être poursuivis. Parlant plus de la Sococim que de la Senelec, le maire de Rufisque indique que le Dg de la Cimenterie Youga Sow ne respecte pas les Rufisquois.

 Ce samedi, la mairie de la vieille cité a viré au rouge. L’heure est grave. Elle est même préoccupante. Des employés municipaux aux brassards rouges, des imams et membres de la société civile venus s’associer à la bataille menée par la conférence des maires, des banderoles où on lit « Rufisque est notre parti. Nous réclamons notre argent à la Sococim, à la Senelec, à APR Energy, à Contour Global, au CCBM, à Agrecco, et à Etat du Sénégal » campent le décor des lieux. Une certaine nervosité se lit à travers les visages crispés et inquiets d’un devenir sombre que le maire Daouda Niang ne cache guère. L’édile de Rufisque de pointer du doigt la Senelec qui pratiquerait « la loi du basculement ». « Cette loi consisterait pour la Senelec de dégrever chaque année entre 200 à 300 millions dans ce qu’elle doit verser normalement à Rufisque. De 2012 à 2015, ce sont près de 1 milliard 400 millions que Rufisque a perdu de la Senelec. Au niveau du Cap des Biches, les centrales comme APR Energy, Contour Global, Agrecco ne s’acquittent pas normalement de la patente ». 
Un manque à gagner de 13 milliards provoqué par la Sococim
Mais le courroux de Rufisque, c’est surtout au niveau de la cimenterie de la ville. Le maire Daouda Niang a tenu rappeler que c’est suite à une convention signée en 2004 en l’absence de la ville de Rufisque que la Sococim a obtenu une exonération de 1,3 milliard sur dix ans. « Mais suite à la réclamation de la ville de Rufisque, la Sococim est imposée à 2 milliards 600 millions de frs, mais elle ne paie que 1 milliard 300 millions de frs pour avoir bénéficié contre toute attente et toujours en l’absence de la ville, d’un dégrèvement de 1 milliard 300 millions. Cette supposée exonération accordée par le régime du président Abdoulaye Wade devait s’étaler sur dix ans de 2004 à 2014 pour des investissements estimés à 130 milliards de francs destinées à faire passer la production de près de 800.000 tonnes en 1999 à plus de 3,5 millions de tonnes avec la mise en place du four 5 en 2009. Nous réclamons aujourd’hui entre 6 à 7 milliards à la cimenterie » dénonce Daouda Niang. Ce dernier est alors sidéré de voir que « non seulement la Sococim a bloqué la patente à 2 milliards 600 millions, mais elle l’a diminuée de la moitié, alors que la cimenterie qui fait un chiffre d’affaires de près de 157 milliards a quadriplé sa production. Ce qui n’est pas juste et honnête de la part de la Sococim surtout que tous les effets nuisibles de l’entreprise se répercutent sur les populations. Le directeur général de la Sococim Youga Sow doit savoir raison garder et surtout arrêter de regarder les populations de Rufisque d’une manière condescende. Youga Sow ne respecte pas les Rufisquois. Il y a un manque à gagner de 13 milliards pour Rufisque venant de la Sococim ». Daouda Niang tout comme les autres maires Albé Ndoye de l’Est, Alioune Mar de l’Ouest et Mame Oumar Mané du Nord ont clairement indiqué que leurs collectivités locales ne pourront pas payer leurs salaires les mois à venir si les hautes autorités ne raisonnent pas la Sococim, la Senelec, mais aussi le CCBM de Serigne Mboup et les centrales électriques qui rechignent à payer normalement leurs patentes. La conférence des maires en appelle d’ailleurs à l’arbitrage du chef de l’Etat. « Normalement l’Etat a l’obligation de compenser les pertes subies de ces entreprises. Nous ne sommes que pour le moment dans une posture de négociations sous l’arbitrage du chef de l’Etat » souligne le conseiller municipal Amadou Sene Niang qui estime que Rufisque est riche, mais appauvrie par la Sococim, la Senelec et les centrales indépendantes du Cap de Biches. Il reste que samedi, la conférence des maires a réussi à faire adhérer à leur combat de paiement des patentes les délégués syndicaux, les imams, les représentants de la société civile et les acteurs de développement ont tour à tour dénoncé la situation actuelle. Ces derniers se sont engagés à accompagner leurs édiles sur ce combat. En attendant les autres jalons, les maires ont réussi à populariser ce dossier.
 
« Le Témoin » quotidien


 

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