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vendredi 17 juin 2016

Mamadou Lamine Dianté (Coordonnateur du Grand cadre) – « Ce que Al Amine nous a dit… »

Le Cadre Unitaire Syndical de l’Enseignement Supérieur (Cusems) et le Grand cadre se disent satisfaits de la rencontre qu’ils ont eu hier avec le porte-parole du khalife général des Tidianes. Dans cet entretien accordé, Mamadou Lamine Dianté parle  de la trêve  et revient sur  les grandes lignes des accords signés avec l’Etat.
Vous sortez d’une rencontre avec le porte-parole du khalife des Tidianes Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Qu’est ce qui a été dit lors de cette audience ?
Le porte-parole des Tidianes nous a conviés à une rencontre aujourd’hui (hier) à la suite de la visite du président de la République. Evidement c’est le dimanche 12 juin après une médiation d’Abdoul Aziz Diop du Forum Civil de Thiès et de l’honorable député Helene Tine que le marabout  a décidé officiellement de s’impliquer pour trouver une issue heureuse à la crise scolaire. Il a estimé que jusqu’à un certain moment, il faut se faire discret, prendre des informations de part et d’autres et essayer d’arrondir les angles. Aujourd’hui (hier) on est revenu sur l’audience du dimanche.
Al Amine a réaffirmé sa position en nous disant en réalité, que son implication n’a qu’un seul objectif : aller dans le sens de trouver une solution à la fois définitive et durable sur la crise scolaire. Il nous a expliqué que lors de son entretien avec le chef de l’Etat avant-hier, il n’a pas manqué d’évoquer la crise scolaire. Il nous a fait l’économie de leurs échanges et nous a fait part du plan d’action qu’ils ont élaboré en accord avec le khalife général des mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké et son porte-parole Serigne Bassirou Abdou Khadre. Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine, nous a également informés des contacts qu’il a eus avec la famille Niassene de Kaolack et celle Layène de Yoff. Il est prévu une rencontre au sommet dans les prochains jours. Cela a rassuré la délégation.
Il y a espoir qu’on puisse déboucher sur une solution définitive. On a aussi profité de la rencontre pour informer le marabout sur  les agissements du gouvernement. Parce que nous avons eu des appels venant de Matam faisant état d’une convocation d’enseignants à la gendarmerie de Ourossogui. Nous avons dit aux camarades de ne pas déférer à ces convocations. Désormais, aucune mesure ne pourra être suivie d’effet parce que nous la considérons comme étant sans objet. Que ça soit des demandes d’explications, des mises en demeure, des réquisitions ou autres convocations à la gendarmerie ou à la police, personne ne doit les recevoir, dès lors que nous avons déposé les notes à l’administration. Nous lui avons fait part de l’existence de fossoyeurs de la paix dans notre  système éducatif. Il s’en est offusqué et a réitéré que tout le monde doit se mettre dans une dynamique de décrispation. Sur ce, il n’est pas question  aujourd’hui, que des mesures d’intimidation puissent se poursuivre à l’encontre des enseignants. Al Amine a promis d’informer qui de droit pour que ces agissements cessent.
Est-ce à dire qu’aujourd’hui vous n’êtes plus dans les dispositions de faire la grève ?
C’est une concession qui a été faite à des chefs religieux, ils ont élaboré un plan d’action qui prend en charge nos revendications. Ainsi, avant d’entamer quelques actions que ce soit, on reviendra vers eux. Rien n’est encore décidé pour le moment. Dès lors que la médiation est en cours, il faut laisser une chance à ça en espérant que de l’autre côté, ils seront dans les mêmes dispositions. Pour le moment nous ne serons pas les fossoyeurs de leur travail.
Donc la pacification de l’espace scolaire repose sur la réussite de la médiation ?
La médiation est un outil. Tout dépend de la volonté du gouvernement et de ses bonnes dispositions. Cela dépendra de l’efficacité aussi de la médiation. Si l’on se rend compte que le gouvernement reste toujours dans la même dynamique qu’elle a affichée en début juin, cela veut dire qu’il n’y a plus raison de continuer la médiation. En ce moment nous reprendrons nos méthodes pour contraindre le gouvernement à s’exécuter. Mais pour le moment on a pris un engagement vis-à-vis des autorités religieuses nous leur laisserons le temps que cela demande pour dérouler leur plan d’action. Tout en espérant que le gouvernement ne fera rien pour torpiller leur travail.
Pouvez-vous revenir sur les accords signés avec le gouvernement ?
Il faut dire qu’aujourd’hui, l’Etat ne veut travailler que sur deux choses. La première c’est le paiement des rappels dus aux enseignants à partir de ce mois de juin.  La deuxième est le relèvement de la mise en solde de 5000 à 10000 dossiers. Tout cela, les autorités étatiques l’ont assujetti à la Loi de finance rectificative (LFR). On vient d’avoir l’information que la LFR est arrivée à l’Assemblée Nationale et que le gouvernement aurait demandé une procédure d’urgence pour la voter. Mais, nous attendons surtout  du gouvernement la publication des actes qui dorment encore dans les tiroirs de la Direction générale de la Fonction Publique.
Il y a aussi le problème de la formation diplomate des professeurs contractuels de philosophie ainsi que des instituteurs adjoints. Nous pensons qu’on  ne doit pas souffrir des lenteurs administratives. On a demandé à ce que tous les actes de validation soient publiés pour éviter que l’argent ne soit pas libre en fin d’exercice budgétaire. En dehors de cela, les décrets relatifs aux passerelles professionnelles, à l’intégration des sortants de l’UGB, doivent être signés dans les meilleurs délais.
Pour ce qui concerne le régime indemnitaire, il faudrait que le rapport du cabinet ‘’MGB Afric’’ soit publié. Nous espérons que dans les tous prochains jours le gouvernement ouvre des négociations sérieuses sur le régime indemnitaire des enseignants. Parce que, nous ne voulons pas de modification sur le régime indemnitaire seulement. Il y a beaucoup d’indemnités dans le bulletin de salaire de l’enseignant qui nous intéressent. Il s’agit de l’indemnité d’enseignant,  l’indemnité de résidence, l’indemnité de recherche documentaire compensatoire de l’année scolaire, tout ça doit faire l’objet de discussion avec le gouvernement.

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