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lundi 28 septembre 2015

Moctar DIACK, ancien prof de philo et acteur de mai 68 : « Le rôle de l’intelligentsia a été déterminant dans la mobilisation des masses » 
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Le docteur en philosophie, Moctar Diack, faisait partie des étudiants qui ont été au coeur du mouvement de revendication de mai 68. Il rappelle le grand rôle de l’intelligentsia dans la mobilisation des masses durant cette époque. Selon lui, les étudiants qui étaient de l’opposition la plus visible, avaient fait preuve de clairvoyance pour échapper au piège du régime de Senghor.

Introduisant le thème : « Mai 68 dans le monde et au Sénégal, approches politiques, idéologiques, culturelle et  sociologique », organisé samedi par  le Comité d’initiative refondation de la gauche historique, dans le cadre de la commémoration des  événements de « Mai 68 », Moctar Diack a rappelé le rôle clé que  l’intelligentsia avait joué  dans la mobilisation des masses laborieuses à cette époque. C’est d’ailleurs, pour lui, l’une des leçons à tirer de ces événements.  « La situation politique de l’époque faisait que les étudiants étaient l’opposition la plus visible. C’était aussi l’épicentre et le  point focal de la société où s’étaient concentrés tous les problèmes sociaux. C’est pourquoi, la jonction entre les mouvements des étudiants et ceux des travailleurs avait porté ses fruits », s’est-il rappelé.  Les revendications sociales des étudiants trouvaient ainsi un écho favorable chez les populations lesquelles  étaient aussi prises à la gorge par la crise économique. Selon lui, l’Etat avait avoué son incapacité d’octroyer des bourses entières aux 700 nouveaux bacheliers qui venaient d’accéder à l’Université. Il fallait alors procéder autrement, la fraction des bourses.  A cette situation de crise économique, il s’ajoutait une crise idéologique et la nécessité de procéder à une reforme de l’enseignement. De l’avis de M. Diack,   le pouvoir de l’époque, en lieu et place de  satisfaire la demande sociale, continuait à bâillonner les libertés, ce qui  ne pourrait pas être sans conséquence. Face à la pression sociale, a-t-il poursuivi, le gouvernement avait fini par céder.  A l’en croire, cette situation que les  « soixante-huitards » ont interprété comme la victoire d’une idéologie, a été  surtout favorisée  par la solidarité des  masses et la clairvoyance des mouvements qui avaient su faire face au piège du régime. Dès lors, il  a exclu tout rapprochement entre  les événements de Dakar et ce qui s’est passé en France à cette période. « Certes la situation nationale et internationale  de l’époque interagissaient, mais les événements de 1968 sont partis  de la situation universitaire de l’époque liée  essentiellement à la détérioration  des conditions des étudiants Sénégalais avec la fraction des bourses », a-t-il précisé. Selon le docteur en philosophie, « Mai 68 » doit être considéré comme un important jalon dans la libération nationale.
Nécessité  de s’unir
Aujourd’hui, 45 ans après ces événements, l’idéologie de gauche que réclamaient les  acteurs de « Mai 68 » semble s’effriter. Et  pourtant les revendications de cette époque restent toujours d’actualité. D’où  toute l’importance, selon  Mansour Aw, coordonnateur du Comité d’initiative refondation de la gauche historique, «d’être plus visible, plus présente et active en terme de solutions alternatives à tous les problèmes qui interpellent notre pays et le continent. »  Et cela,  pour conduire les processus en cours. De fait, il a exhorté toutes les générations de gauches à s’unir.  « La Gauche a porté tous les combats  et défendu toutes les causes justes. Elle a joué les plus grands rôles dans la première et deuxième alternance en 2000 et 2012 mais elle est encore dans la périphérie du pouvoir », a-t-il soutenu. Tout en déplorant le silence de la Gauche face aux problèmes du pays alors qu’elle a l’expérience, les hommes et l’expertise. M. Aw se veut formel, il faut  œuvrer pour que  la Gauche soit  la troisième alternance du Sénégal. « En prenant en compte du calendrier républicain, notamment les élections locales de 2014 et la présidentielle de 2017, nous disons qu’il faut, dès maintenant,  réunir nos forces et œuvrer  pour  une troisième alternance avec la Gauche dans sa pluralité », a-t-il déclaré.
Ibrahima BA

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