Le docteur en philosophie, Moctar Diack, faisait partie des étudiants qui ont été au coeur du mouvement de revendication de mai 68. Il rappelle le grand rôle de l’intelligentsia dans la mobilisation des masses durant cette époque. Selon lui, les étudiants qui étaient de l’opposition la plus visible, avaient fait preuve de clairvoyance pour échapper au piège du régime de Senghor.
Introduisant
le thème : « Mai 68 dans le monde et au Sénégal, approches politiques,
idéologiques, culturelle et sociologique », organisé samedi par le
Comité d’initiative refondation de la gauche historique, dans le cadre
de la commémoration des événements de « Mai 68 », Moctar Diack a
rappelé le rôle clé que l’intelligentsia avait joué dans la
mobilisation des masses laborieuses à cette époque. C’est d’ailleurs,
pour lui, l’une des leçons à tirer de ces événements. « La situation
politique de l’époque faisait que les étudiants étaient l’opposition la
plus visible. C’était aussi l’épicentre et le point focal de la société
où s’étaient concentrés tous les problèmes sociaux. C’est pourquoi, la
jonction entre les mouvements des étudiants et ceux des travailleurs
avait porté ses fruits », s’est-il rappelé. Les revendications sociales
des étudiants trouvaient ainsi un écho favorable chez les populations
lesquelles étaient aussi prises à la gorge par la crise économique.
Selon lui, l’Etat avait avoué son incapacité d’octroyer des bourses
entières aux 700 nouveaux bacheliers qui venaient d’accéder à
l’Université. Il fallait alors procéder autrement, la fraction des
bourses. A cette situation de crise économique, il s’ajoutait une crise
idéologique et la nécessité de procéder à une reforme de
l’enseignement. De l’avis de M. Diack, le pouvoir de l’époque, en lieu
et place de satisfaire la demande sociale, continuait à bâillonner les
libertés, ce qui ne pourrait pas être sans conséquence. Face à la
pression sociale, a-t-il poursuivi, le gouvernement avait fini par
céder. A l’en croire, cette situation que les « soixante-huitards »
ont interprété comme la victoire d’une idéologie, a été surtout
favorisée par la solidarité des masses et la clairvoyance des
mouvements qui avaient su faire face au piège du régime. Dès lors, il a
exclu tout rapprochement entre les événements de Dakar et ce qui s’est
passé en France à cette période. « Certes la situation nationale et
internationale de l’époque interagissaient, mais les événements de 1968
sont partis de la situation universitaire de l’époque liée
essentiellement à la détérioration des conditions des étudiants
Sénégalais avec la fraction des bourses », a-t-il précisé. Selon le
docteur en philosophie, « Mai 68 » doit être considéré comme un
important jalon dans la libération nationale.
Nécessité de s’unir
Aujourd’hui, 45 ans après ces événements, l’idéologie de gauche que réclamaient les acteurs de « Mai 68 » semble s’effriter. Et pourtant les revendications de cette époque restent toujours d’actualité. D’où toute l’importance, selon Mansour Aw, coordonnateur du Comité d’initiative refondation de la gauche historique, «d’être plus visible, plus présente et active en terme de solutions alternatives à tous les problèmes qui interpellent notre pays et le continent. » Et cela, pour conduire les processus en cours. De fait, il a exhorté toutes les générations de gauches à s’unir. « La Gauche a porté tous les combats et défendu toutes les causes justes. Elle a joué les plus grands rôles dans la première et deuxième alternance en 2000 et 2012 mais elle est encore dans la périphérie du pouvoir », a-t-il soutenu. Tout en déplorant le silence de la Gauche face aux problèmes du pays alors qu’elle a l’expérience, les hommes et l’expertise. M. Aw se veut formel, il faut œuvrer pour que la Gauche soit la troisième alternance du Sénégal. « En prenant en compte du calendrier républicain, notamment les élections locales de 2014 et la présidentielle de 2017, nous disons qu’il faut, dès maintenant, réunir nos forces et œuvrer pour une troisième alternance avec la Gauche dans sa pluralité », a-t-il déclaré.
Aujourd’hui, 45 ans après ces événements, l’idéologie de gauche que réclamaient les acteurs de « Mai 68 » semble s’effriter. Et pourtant les revendications de cette époque restent toujours d’actualité. D’où toute l’importance, selon Mansour Aw, coordonnateur du Comité d’initiative refondation de la gauche historique, «d’être plus visible, plus présente et active en terme de solutions alternatives à tous les problèmes qui interpellent notre pays et le continent. » Et cela, pour conduire les processus en cours. De fait, il a exhorté toutes les générations de gauches à s’unir. « La Gauche a porté tous les combats et défendu toutes les causes justes. Elle a joué les plus grands rôles dans la première et deuxième alternance en 2000 et 2012 mais elle est encore dans la périphérie du pouvoir », a-t-il soutenu. Tout en déplorant le silence de la Gauche face aux problèmes du pays alors qu’elle a l’expérience, les hommes et l’expertise. M. Aw se veut formel, il faut œuvrer pour que la Gauche soit la troisième alternance du Sénégal. « En prenant en compte du calendrier républicain, notamment les élections locales de 2014 et la présidentielle de 2017, nous disons qu’il faut, dès maintenant, réunir nos forces et œuvrer pour une troisième alternance avec la Gauche dans sa pluralité », a-t-il déclaré.
Ibrahima BA
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