De 26 en 1996, les partis passent à 267 en 2016
Difficile de s’y retrouver dans un pays où 267 formations
politiques sont officiellement recensées. Sans doute la « modernisation
des partis », adoptée par référendum, permettra-t-elle de faire le
ménage.
On les surnomme les « partis télécentres », du nom des cabines téléphoniques qui précédaient, au Sénégal, l’avènement du portable. « Le nombre total de leurs adhérents est tellement dérisoire qu’ils pourraient tenir dans le box étroit d’un télécentre », s’amuse Madiambal Diagne, directeur du Quotidien. Avec le thieboudiène et la lutte avec frappe, la création compulsive de nouveaux partis figure au hit-parade des spécialités nationales depuis l’instauration du multipartisme intégral par Abdou Diouf, en 1981. En 1996, ils n’étaient que 26. Au dernier recensement officiel, on en dénombrait 267, peut-on lire sur Dakarmatin.com.
Dans un pays où le corps électoral plafonne à 5,3 millions d’inscrits, cette profusion fait désordre. Entérinée lors du référendum constitutionnel du 20 mars, la « modernisation de la vie des partis politiques » est censée ouvrir la voie à une réforme. « Le dialogue national qui s’est ouvert le 28 mai avec l’opposition et la société civile doit notamment permettre de définir, dans la concertation, les modalités de rationalisation du nombre de partis », résume Seydou Guèye, le porte-parole du gouvernement.
Ces douze derniers mois, le phénomène s’est encore accentué. Deux anciens Premiers ministres ont ainsi créé leur propre parti, s’estimant promis à un destin national : Souleymane Ndéné Ndiaye, démissionnaire du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), et Abdoul Mbaye, un ancien banquier qui avait été le premier chef du gouvernement de Macky Sall. Deux quadras réformateurs exclus de leurs partis respectifs ont fait de même : Malick Gakou, issu de l’Alliance des forces de progrès (AFP, coalition présidentielle), et Modou Diagne Fada, militant de longue date du PDS tombé en disgrâce. En 2015, Magaye Gaye, issu de la société civile, décidait de créer son parti, La Troisième Voie, pour incarner une alternative inédite entre la mouvance socialiste et le courant libéral. S’il n’a toujours pas obtenu le récépissé du ministère de l’Intérieur officialisant sa création, il revendique plus de 5 000 adhérents. Adepte de la visibilité médiatique pour se faire entendre, il entend présenter des candidats aux législatives de 2017, tout en se défendant de « venir pour manger ».
Lui-même reconnaît toutefois « la nécessité de parvenir à un filtrage des partis politiques fondé sur leur représentativité lors des scrutins ». Actuellement, l’enregistrement d’un parti ne coûte que 2 000 F CFA (3 euros) en timbres fiscaux. Et la réforme constitutionnelle prévoit la possibilité pour les candidats indépendants de se présenter aux élections, ce qui comporte le risque d’aggraver la cacophonie ambiante.
« Si l’on appliquait réellement les dispositions de la loi de 1981, beaucoup de ces partis disparaîtraient purement et simplement », analyse Babacar Guèye. Et de rappeler l’obligation théorique de présenter annuellement les comptes du mouvement, celle de tenir un congrès régulièrement ou de posséder un siège autonome. « Lors des élections locales de 2014, on a dénombré 2 700 listes à l’échelle nationale », déplore Seydou Guèye, le porte-parole du gouvernement.
Au Sénégal, seule l’élection présidentielle fait actuellement l’objet de garde-fous. Pour pouvoir se présenter, un candidat doit se prévaloir de 10 000 parrainages d’électeurs émanant de six régions du pays, à raison de 500 signatures au moins pour chaque région. Il doit en outre verser une caution importante : 65 millions de F CFA – elle n’était que de 27 millions en 2000. Un dispositif qui n’aura pas dissuadé les ambitions illusoires. Sur les quatorze candidats en lice pour le premier tour, en 2012, neuf ont recueilli chacun moins de 2 % des suffrages.
On les surnomme les « partis télécentres », du nom des cabines téléphoniques qui précédaient, au Sénégal, l’avènement du portable. « Le nombre total de leurs adhérents est tellement dérisoire qu’ils pourraient tenir dans le box étroit d’un télécentre », s’amuse Madiambal Diagne, directeur du Quotidien. Avec le thieboudiène et la lutte avec frappe, la création compulsive de nouveaux partis figure au hit-parade des spécialités nationales depuis l’instauration du multipartisme intégral par Abdou Diouf, en 1981. En 1996, ils n’étaient que 26. Au dernier recensement officiel, on en dénombrait 267, peut-on lire sur Dakarmatin.com.
Dans un pays où le corps électoral plafonne à 5,3 millions d’inscrits, cette profusion fait désordre. Entérinée lors du référendum constitutionnel du 20 mars, la « modernisation de la vie des partis politiques » est censée ouvrir la voie à une réforme. « Le dialogue national qui s’est ouvert le 28 mai avec l’opposition et la société civile doit notamment permettre de définir, dans la concertation, les modalités de rationalisation du nombre de partis », résume Seydou Guèye, le porte-parole du gouvernement.
Ces douze derniers mois, le phénomène s’est encore accentué. Deux anciens Premiers ministres ont ainsi créé leur propre parti, s’estimant promis à un destin national : Souleymane Ndéné Ndiaye, démissionnaire du Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition), et Abdoul Mbaye, un ancien banquier qui avait été le premier chef du gouvernement de Macky Sall. Deux quadras réformateurs exclus de leurs partis respectifs ont fait de même : Malick Gakou, issu de l’Alliance des forces de progrès (AFP, coalition présidentielle), et Modou Diagne Fada, militant de longue date du PDS tombé en disgrâce. En 2015, Magaye Gaye, issu de la société civile, décidait de créer son parti, La Troisième Voie, pour incarner une alternative inédite entre la mouvance socialiste et le courant libéral. S’il n’a toujours pas obtenu le récépissé du ministère de l’Intérieur officialisant sa création, il revendique plus de 5 000 adhérents. Adepte de la visibilité médiatique pour se faire entendre, il entend présenter des candidats aux législatives de 2017, tout en se défendant de « venir pour manger ».
Lui-même reconnaît toutefois « la nécessité de parvenir à un filtrage des partis politiques fondé sur leur représentativité lors des scrutins ». Actuellement, l’enregistrement d’un parti ne coûte que 2 000 F CFA (3 euros) en timbres fiscaux. Et la réforme constitutionnelle prévoit la possibilité pour les candidats indépendants de se présenter aux élections, ce qui comporte le risque d’aggraver la cacophonie ambiante.
« Si l’on appliquait réellement les dispositions de la loi de 1981, beaucoup de ces partis disparaîtraient purement et simplement », analyse Babacar Guèye. Et de rappeler l’obligation théorique de présenter annuellement les comptes du mouvement, celle de tenir un congrès régulièrement ou de posséder un siège autonome. « Lors des élections locales de 2014, on a dénombré 2 700 listes à l’échelle nationale », déplore Seydou Guèye, le porte-parole du gouvernement.
Au Sénégal, seule l’élection présidentielle fait actuellement l’objet de garde-fous. Pour pouvoir se présenter, un candidat doit se prévaloir de 10 000 parrainages d’électeurs émanant de six régions du pays, à raison de 500 signatures au moins pour chaque région. Il doit en outre verser une caution importante : 65 millions de F CFA – elle n’était que de 27 millions en 2000. Un dispositif qui n’aura pas dissuadé les ambitions illusoires. Sur les quatorze candidats en lice pour le premier tour, en 2012, neuf ont recueilli chacun moins de 2 % des suffrages.
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