Le Fonds monétaire
international (Fmi), qui vient de boucler sa troisième revue sur
l'Instrument de soutien à la politique économique (Ispe), a décerné un
satisfecit au Sénégal. Cependant, il a demandé à l'Etat du Sénégal de
veiller à ce que «tout le monde au Sénégal paye sa part des impôts à des
taux raisonnables». Ce, pour maintenir la croissance à un taux élevé.
Les
missionnaires du Fonds monétaire international (Fmi) ont bouclé leur
troisième revue sur l’Instrument de soutien de la politique économique
(Ispe). Les membres de la mission qui ont séjourné au Sénégal du 17 au
30 août ont dressé un bilan positif de l'économie sénégalaise tout en
exprimant leurs «satisfactions» dans la mise en œuvre du Plan Sénégal
émergent (Pse).
Face à la presse, hier, le chef de la mission du
Fmi, Ali Mansoor a estimé que «la mise en œuvre du Pse se poursuit d’une
façon satisfaisante avec un impact de plus en plus marqué sur
l’économie sénégalaise». Dans ce contexte, dit-il, «nous pensons que la
croissance pour cette année va être maintenue à des taux élevés, ainsi
que pour l’année prochaine. Ça devrait dépasser les 6% et peut être
tourné autour de 6.5%».
«S’assurer que tout le monde paye sa part des impôts pour financer le développement du pays»
Il
a aussi indiqué que «ce qui est surtout encourageant, c’est que ce
résultat n’est pas seulement celui de la baisse du coût des matières
premières, en particulier le pétrole. On commence aussi à voir une
augmentation des exportations. Donc, sur le court terme, la situation
macro semble aller dans la direction qu’il faut».
Selon M.
Mansoor, qui estime que tous les objectifs du Sénégal sur l’Instrument
de soutien à la politique économique (Ispe) ont été atteints, «le
déficit est maîtrisé et devrait permettre au Sénégal d’atteindre les
critères de convergence de l’Uemoa, un déficit de 3% en 2018».
«Les
défis du moyen terme, pour l’article 4, c’est de maintenir cette
croissance sur une longue durée, si on veut réussir l’émergence. C’est
un long voyage et il faut aller jusqu’à la fin. Pour pouvoir maintenir
ce niveau de croissance, il faudra miser sur l’efficacité de la dépense,
sa transparence, assurer un bon niveau de recettes fiscales et
s’assurer que tout le monde au Sénégal paye sa part des impôts à des
taux raisonnables pour financer le développement du pays», recommande le
chef de mission du Fmi au Sénégal.
Il a aussi invité le
gouvernement à faire tout son possible pour que tout le monde au Sénégal
paie sa part des impôts. «Tout le monde doit payer pour financer le
développement du pays. Il y a des efforts à faire pour améliorer
l’efficacité du système fiscal et des dépenses», a dit M. Mansoor qui a
fait savoir que «pour maintenir cette croissance, le Sénégal doit miser
sur la transparence, l’efficacité et la qualité dans les dépenses pour
s’assurer que l’augmentation des services publiques se fait en relation
avec les montants dépensés».
Il a, à cet effet, souligné que
seule une croissance inclusive et durable permettra de créer beaucoup
d’emplois pour les jeunes et de réduire d’une manière durable la
pauvreté.
Lui emboîtant le pas, le représentant résident du Fmi à
Dakar, Loko Boileau, a invité les autorités à maintenir ce cap, «si
elles veulent atteindre l’émergence à l’horizon 2035 tel que fixé dans
le Pse». «Pour maintenir ce cap, il faut dès lors trouver des ressources
pour financer ces projets. Ces ressources peuvent être internes
(recettes fiscales) ou externes notamment les investissements directs
étrangers», a indiqué M. Boileau.
Senenews
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