La nouvelle carte
d’identité biométrique à puce de la Cedeao va servir de document
d’identification nationale et de carte d’électeur. Les autorités
profitent de l’occasion pour la coupler à la refonte partielle du
fichier électoral. Lors d’une rencontre tenue hier avec le commandement
territorial, le ministre de l’Intérieur exhorte préfets et sous-préfets à
mettre les bouchées doubles.
Les autorités n’en
démordent pas. ‘‘Présence obligatoire pour un audit physique devant les
commissions administratives’’, a réitéré le directeur de la formation et
de la communication Bernard Demba Cissé, hier, lors d’une rencontre
organisée par le ministère de l’intérieur. Cette troisième refonte
partielle du fichier électoral de l’histoire du Sénégal, après celles de
1999 et 2000, survient dans le contexte de la fusion avec la carte
d’électeur numérisée, produite en 2006. ‘‘Au terme de la refonte
partielle, le fichier sera délesté de toutes les impuretés, notamment de
son stock mort d’électeurs et tous ceux qui ne souhaitent pas y
figurer’’, confirme à son tour le ministre de l’Intérieur Abdoulaye
Daouda Diallo.
Des commissions d’inscriptions seront implantées
sur l’ensemble du territoire. Pour ce faire, les autorités font d’une
pierre deux coups : coupler la refonte du fichier à l’instruction de la
carte d’identité biométrique de la Cedeao. La prorogation de la validité
des présentes cartes ayant déjà été portée jusqu’au 31 décembre
prochain, les opérations pour les nouvelles ne devraient pas aller
au-delà de la deuxième décade de février. ‘‘Nous avons l’obligation de
bien mener à terme ces opérations. Au plus tard le 21 février 2017, on
devrait finir les premières opérations pour ne pas tomber sous le coup
de la loi, car les Législatives approchent. Il y en a pour 4 millions et
demi de cartes mais je ne doute pas de votre capacité à réussir’’, a
exhorté le ministre, s’adressant au commandement territorial.
Pour
verrouiller et sécuriser la nouvelle carte, 17 dispositifs, dont
l’hologramme et l’encre UV, y ont été incorporés pour éviter les
falsifications. Le fichier digital comportera dix doigts au lieu des
habituelles quatre empreintes. Même le numéro d’identification nationale
(NIN) a subi une petite retouche pour parer aux manœuvres frauduleuses,
explique le directeur de l’automatisation du fichier, le commissaire
divisionnaire Ibrahima Diallo. En plus du code genre, du code région, et
de l’année de naissance, un numéro est automatiquement généré par la
machine qui ne peut pas être reconstitué par des personnes tierces.
‘‘Nous
avons beaucoup de problèmes avec la fiabilité de l’état civil ; le
numéro d’identification est censé être un identifiant unique. Nous
allons créer un nouveau numéro qui va contribuer à son unicité’’,
déclare-t-il. La carte, valable une décennie, est obligatoire pour tous
les citoyens âgés de 15 ans et plus mais peut être obtenue à partir de 5
ans. ‘‘Les Sénégalais désireux de confirmer leur inscription sur les
listes, modifier leur adresse électorale, ou s’inscrire pour la première
fois, iront devant les commissions administratives dans les chefs-lieux
de préfectures et sous-préfectures, ou dans les commissions
itinérantes’’, précise le directeur des opérations électorales. Quant à
ceux qui ne désirent pas figurer dans le fichier, la Police et la
Gendarmerie instruiront leurs dossiers. ‘‘Ce n’est pas un déplacement
obligatoire mais si le citoyen vient pour chercher sa carte, on va en
profiter pour savoir s’il veut figurer dans le fichier électoral ou pas.
il s’agit de rapprocher le fichier électoral de la réalité’’, rajoute
le directeur général des élections Tanor Thiendella Fall.
Enquête
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