Décédé au cours de la mutinerie de Rebeuss survenue
mardi dernier, Ibrahima Fall (33 ans) a laissé derrière lui une fillette de 6
mois. Orphelin de père depuis son adolescence,
cet originaire de Thiaroye Guinaw-rails a été emprisonné, la veille de la Tabaski,
pour avoir acheté un mouton volé. Ses codétenus ont été jugés, hier, par le
Tribunal d’instance de Rufisque.
On en sait davantage sur le détenu tué lors de la sanglante mutinerie de
Rebeuss qui, selon le bilan officiel, a fait un mort et 41 blessés parmi les
gardes pénitentiaires et les prisonniers. Il s’agit du nommé Ibrahima Mbow,
plus connu sous le nom d’Ibrahima Fall, ex-pensionnaire de la chambre 4 de la
prison centrale de Dakar. La victime des évènements de Rebeuss a été
emprisonnée la veille de Tabaski, pour le délit de recel, pour avoir acheté un
mouton volé.
C’est pourquoi il a été placé sous mandat de dépôt par le substitut du
procureur de la République de Rufisque, en même temps que d’autres personnes
impliquées dans la cause. D’ailleurs, ses co-prévenus ont été extraits hier de
leurs cellules et ont été aussitôt fixés sur leur sort par le Tribunal
d’instance de la vieille ville, sans l’intéressé.
Orphelin de père depuis son adolescence, Ibrahima Fall (33 ans) est marié et
père d’une fillette aujourd’hui âgée de six mois. Il est originaire du quartier
de Thiaroye Guinaw-rails, dans la banlieue dakaroise. Sa famille ne
réclame que le corps de son fils, pour procéder à l’enterrement et célébrer ses
funérailles.
C’est du moins ce qu’exige la maman du défunt qui, par la même occasion,
déplore la démarche des autorités qui n’ont ni délivré un certificat de décès,
ni remis le corps à qui de droit. «Depuis lors, nous n’avons pas
d’informations sur la destination du corps de notre fils. Les gens du quartier
nous présentent des condoléances alors que nous n’avons pas encore procédé à
l’enterrement. Il devait être jugé en même temps que d’autres personnes
aujourd’hui (hier, vendredi, Ndlr)», tonne la dame Amy
Kassé, les larmes aux yeux.
La mère d’Ibrahima Fall qui regrette le sort infligé à son fils, ne
compte pas laisser cette mort impunie. «C’était l’unique soutien de
notre famille car son père est décédé.
Il assurait la dépense familiale et s’acquittait de toutes les charges de la
maison. Il était mon aîné et tenait dignement la place de son père depuis le
rappel à Dieu de ce dernier. Nous demandons aux autorités de nous remettre son
corps», plaide encore la maman d’Ibrahima Fall.
Du côté de la prison de Rebeuss, les responsables continuent d’entretenir le
mystère sur l’identité des autres victimes ayant reçu des blessures résultant
de la violente répression de mardi dernier. Certains prisonniers blessés sont
toujours internés à l’hôpital, tandis que d’autres sont retournés en cellule,
de même que les gardes pénitentiaires. Seulement, l’accès n’est pas encore
autorisé au lieu où les victimes sont internées, à l’hôpital.
Une situation déplorée par Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty international
Sénégal. «Personne ne connait le nombre de blessés ou de morts dans
cette mutinerie car la gendarmerie et l’Administration pénitentiaire
interdisent l’accès à l’hôpital Principal. Mais on attend que toute la lumière
soit faite dans cette affaire en disant aux Sénégalais qui sont morts dans
cette mutinerie (…)», a-t-il réagi.
Walf
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