Cérémonie d’ouverture de la 49ème session ordinaire de la Conférence des
Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO-Discours de S.E.M Macky SALL,
Président de la République du Sénégal
Dakar, le 04
juin 2016
Mes chers Collègues,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,
Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU,
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, titres et qualités,
Mesdames, Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO,
Monsieur le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU,
Mesdames, Messieurs, en vos rangs, titres et qualités,
Le Sénégal, par ma voix, vous souhaite la fraternelle
bienvenue à Dakar à l’occasion de cette 49ème session ordinaire de la
Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.
C’est toujours avec un plaisir renouvelé que nous
accueillons les membres de notre communauté et les invités de notre Sommet.
Je vous souhaite à tous un agréable séjour parmi nous.
A Abuja en décembre dernier, nous avons célébré avec confiance et foi dans
l’avenir le quarantième anniversaire de notre Institution commune.
Nous voici à nouveau réunis, cette fois dans un
contexte de transition institutionnelle au sein de la Commission de l’organisation.
Après l’installation du Vice-Président de la
Commission et de sept Commissaires dans leurs fonctions respectives, Monsieur
Marcel Alain de SOUZA, Président nouvellement désigné, prêtera serment
aujourd’hui.
Au nom de mes collègues et en mon nom personnel,
j’adresse à Monsieur de Souza et aux nouveaux Commissaires toutes nos
félicitations et nos meilleurs vœux de succès.
Les tâches qui vous attendent sont à la fois multiples
et complexes. Vous avez notre soutien et notre confiance dans l’exercice de vos
charges. Nous comptons en retour sur votre engagement pour réaliser notre idéal
commun d’une CEDEAO des peuples, dans un espace ouest-africain mieux intégré,
plus pacifique et plus prospère.
Je saisis l’occasion pour rendre hommage à Monsieur
Kadré Désiré OUEDRAOGO, Président sortant de la Commission, pour le travail
appréciable qu’il a accompli au service de la Communauté.
Au fil des ans, la CEDEAO a patiemment forgé ses
outils d’intégration, comme en témoigne l’entrée en vigueur le 1er janvier
2015, de son Tarif extérieur commun.
Neuf Etats membres appliquent déjà le TEC-CEDEAO.
J’engage les six autres, avec le soutien de la Commission, à accomplir cette
formalité essentielle à la constitution du grand marché ouest-africain.
C’est ainsi que le schéma de libéralisation des
échanges intra-communautaires produira son plein effet.
De même, la Task-force sur la libre circulation des
personnes et des biens qui vient d’être constituée devrait urgemment travailler
à la levée des multiples entraves qui affectent la mobilité des personnes et
des biens dans la région. Nous atteindrons notre objectif d’intégration quand
chaque citoyen de notre communauté pourra librement s’y mouvoir et vaquer à ses
occupations. C’est la finalité même de la carte d’identité biométrique de la
CEDEAO dont la mise en circulation devrait démarrer au cours de cette année.
Au Sénégal, nous avons entamé le processus avec
l’adoption de la loi instituant cette carte.
Au plan économique, le processus de signature de
l’Accord de Partenariat économique entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union
européenne reste encore inachevé. La date butoir du 1er octobre 2016 se
rapproche. En vue de préserver nos acquis et maintenir la cohésion et la
dynamique solidaire de notre communauté, il est hautement souhaitable que l’APE
déjà conclu emporte l’adhésion de tous les Etats membres de la CEDEAO.
Il est tout aussi nécessaire de résoudre l’équation
que pose la pluralité de monnaies dans un espace dont la vocation est de se
constituer en marché commun.
C’est dire l’importance que revêt le chantier devant
mener à la création de l’Institut monétaire et de la Banque centrale de la
CEDEAO, dans la perspective du lancement de la monnaie unique en 2020.
Dans le même esprit, je me réjouis de l’offre de notre
frère le Président Alassane Ouattara d’accueillir en Côte d’Ivoire la
Conférence régionale de haut niveau et la Table ronde pour le financement du
Programme communautaire de Développement.
La mise en œuvre de ce Programme est cruciale pour
satisfaire nos ambitions en projets de développement structurants dans des
domaines aussi stratégiques que l’agriculture et les infrastructures, entre
autres.
Au plan politique, l’expérience démocratique de notre
sous-région se consolide, en dépit des difficultés inhérentes à sa
construction.
Je félicite chaleureusement les collègues élus ou
réélus à l’issue des scrutins récents électoraux.
Au cours de mon mandat, j’ai suivi de près l’évolution
de la situation en République sœur de Guinée Bissau. J’appelle à nouveau toute
la classe politique bissau-guinéenne à faire preuve de dépassement pour
préserver les acquis démocratiques du pays et lui éviter des lendemains
incertains.
Sur le front sécuritaire, je salue les progrès
significatifs réalisés par la République sœur du Nigeria dans la lutte contre
le groupe terroriste Boko Haram, grâce à la détermination sans faille de notre
frère, le Président Muhammadu Buhari. A lui et à tous les collègues engagés
dans le combat quotidien contre le terrorisme, je renouvelle notre solidarité
et notre soutien. Malgré ces succès, les attaques au nord Mali, à Bamako, à
Ouagadougou et à Grand Bassam montrent clairement que la menace terroriste
reste une source de préoccupation pour notre sous-région. Nous devons y faire
face en associant tous nos moyens, dans une perspective globale à long terme.
Il nous faut en même temps lever tout amalgame dans la
terminologie : il n’y a aucun Etat islamique en Afrique de l’ouest
correspondant aux visées terroristes de Boko haram. Boko haram reste Boko
Haram. Et l’islam n’a rien à voir avec le terrorisme et sa folie meurtrière.
Mes chers Collègues,
Les défis politiques, économiques et sécuritaires que
je viens d’évoquer mettent en évidence l’ampleur sans cesse croissante de la
mission dévolue à notre Organisation. Mais nos ambitions resteront vaines sans
la mobilisation conséquente des moyens nécessaires à leur mise en œuvre.
Je réitère, par conséquent, mon appel à tous les Etats
membres afin qu’ils s’acquittent de leurs obligations statutaires en versant, à
temps, et intégralement, leurs contributions au titre du prélèvement
communautaire.
Pour sa part, la Commission doit poursuivre la
rationalisation de ses structures et de ses dépenses, et le recentrage de ses
objectifs stratégiques par une meilleure définition des priorités de la
Communauté.
Je me réjouis des mesures déjà prises par le Président
de la Commission dans ce sens.
La Commission et l’ensemble des institutions de la
communauté doivent en effet dépenser moins dans le fonctionnement et plus dans
le financement de projets de développement. C’est ainsi qu’elles répondront
davantage à la finalité que leur assigne notre vision commune de la CEDEAO des
peuples.
Mes chers Collègues,
Le mandat que vous m’aviez confié tire à sa fin. Je
remercie tous les collègues et les membres de la Commission pour le soutien
qu’ils m’ont apporté. Pendant un an, j’ai fait de mon mieux pour maintenir
vivace le flambeau allumé le 28 mai 1975 par les pères fondateurs.
A cette époque, ceux de ma génération baignaient
encore dans les douceurs de l’adolescence, loin de penser à la gravité des
charges qui nous occupent aujourd’hui.
En poursuivant la continuité de l’histoire, j’ai,
d’une certaine façon, témoigné de la pertinence visionnaire de l’œuvre des
pionniers.
Aujourd’hui plus que jamais, nous réalisons que les
pères fondateurs avaient vu juste en associant leurs pays autour de l’idéal
communautaire que traduit la CEDEAO.
Aujourd’hui plus que jamais, notre salut individuel et
collectif réside dans la poursuite de cet idéal ; aucun de nos pays ne
pouvant, à lui seul, s’assurer un destin séparé des autres.
Mais ensemble, pour toujours, nous réussirons.
Puisse le flambeau des anciens continuer d’éclairer
notre chemin.
Sur cette note d’espoir, je déclare ouverte la 49ème
session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la
CEDEAO.
Je vous remercie de votre attention.
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