Le Cadre Unitaire Syndical
de l’Enseignement Supérieur (Cusems) et le Grand cadre se disent
satisfaits de la rencontre qu’ils ont eu hier avec le porte-parole du
khalife général des Tidianes. Dans cet entretien accordé, Mamadou Lamine
Dianté parle de la trêve et revient sur les grandes lignes des
accords signés avec l’Etat.
Vous
sortez d’une rencontre avec le porte-parole du khalife des Tidianes
Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Qu’est ce qui a été dit lors de cette
audience ?
Le
porte-parole des Tidianes nous a conviés à une rencontre aujourd’hui
(hier) à la suite de la visite du président de la République. Evidement
c’est le dimanche 12 juin après une médiation d’Abdoul Aziz Diop du
Forum Civil de Thiès et de l’honorable député Helene Tine que le
marabout a décidé officiellement de s’impliquer pour trouver une issue
heureuse à la crise scolaire. Il a estimé que jusqu’à un certain moment,
il faut se faire discret, prendre des informations de part et d’autres
et essayer d’arrondir les angles. Aujourd’hui (hier) on est revenu sur
l’audience du dimanche.
Al Amine a
réaffirmé sa position en nous disant en réalité, que son implication n’a
qu’un seul objectif : aller dans le sens de trouver une solution à la
fois définitive et durable sur la crise scolaire. Il nous a expliqué que
lors de son entretien avec le chef de l’Etat avant-hier, il n’a pas
manqué d’évoquer la crise scolaire. Il nous a fait l’économie de leurs
échanges et nous a fait part du plan d’action qu’ils ont élaboré en
accord avec le khalife général des mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké
et son porte-parole Serigne Bassirou Abdou Khadre. Serigne Abdou Aziz Sy
Al Amine, nous a également informés des contacts qu’il a eus avec la
famille Niassene de Kaolack et celle Layène de Yoff. Il est prévu une
rencontre au sommet dans les prochains jours. Cela a rassuré la
délégation.
Il y a espoir qu’on
puisse déboucher sur une solution définitive. On a aussi profité de la
rencontre pour informer le marabout sur les agissements du
gouvernement. Parce que nous avons eu des appels venant de Matam faisant
état d’une convocation d’enseignants à la gendarmerie de Ourossogui.
Nous avons dit aux camarades de ne pas déférer à ces convocations.
Désormais, aucune mesure ne pourra être suivie d’effet parce que nous la
considérons comme étant sans objet. Que ça soit des demandes
d’explications, des mises en demeure, des réquisitions ou autres
convocations à la gendarmerie ou à la police, personne ne doit les
recevoir, dès lors que nous avons déposé les notes à l’administration.
Nous lui avons fait part de l’existence de fossoyeurs de la paix dans
notre système éducatif. Il s’en est offusqué et a réitéré que tout le
monde doit se mettre dans une dynamique de décrispation. Sur ce, il
n’est pas question aujourd’hui, que des mesures d’intimidation puissent
se poursuivre à l’encontre des enseignants. Al Amine a promis
d’informer qui de droit pour que ces agissements cessent.
Est-ce à dire qu’aujourd’hui vous n’êtes plus dans les dispositions de faire la grève ?
C’est
une concession qui a été faite à des chefs religieux, ils ont élaboré
un plan d’action qui prend en charge nos revendications. Ainsi, avant
d’entamer quelques actions que ce soit, on reviendra vers eux. Rien
n’est encore décidé pour le moment. Dès lors que la médiation est en
cours, il faut laisser une chance à ça en espérant que de l’autre côté,
ils seront dans les mêmes dispositions. Pour le moment nous ne serons
pas les fossoyeurs de leur travail.
Donc la pacification de l’espace scolaire repose sur la réussite de la médiation ?
La
médiation est un outil. Tout dépend de la volonté du gouvernement et de
ses bonnes dispositions. Cela dépendra de l’efficacité aussi de la
médiation. Si l’on se rend compte que le gouvernement reste toujours
dans la même dynamique qu’elle a affichée en début juin, cela veut dire
qu’il n’y a plus raison de continuer la médiation. En ce moment nous
reprendrons nos méthodes pour contraindre le gouvernement à s’exécuter.
Mais pour le moment on a pris un engagement vis-à-vis des autorités
religieuses nous leur laisserons le temps que cela demande pour dérouler
leur plan d’action. Tout en espérant que le gouvernement ne fera rien
pour torpiller leur travail.
Pouvez-vous revenir sur les accords signés avec le gouvernement ?
Il
faut dire qu’aujourd’hui, l’Etat ne veut travailler que sur deux
choses. La première c’est le paiement des rappels dus aux enseignants à
partir de ce mois de juin. La deuxième est le relèvement de la mise en
solde de 5000 à 10000 dossiers. Tout cela, les autorités étatiques l’ont
assujetti à la Loi de finance rectificative (LFR). On vient d’avoir
l’information que la LFR est arrivée à l’Assemblée Nationale et que le
gouvernement aurait demandé une procédure d’urgence pour la voter. Mais,
nous attendons surtout du gouvernement la publication des actes qui
dorment encore dans les tiroirs de la Direction générale de la Fonction
Publique.
Il y a aussi le problème de
la formation diplomate des professeurs contractuels de philosophie
ainsi que des instituteurs adjoints. Nous pensons qu’on ne doit pas
souffrir des lenteurs administratives. On a demandé à ce que tous les
actes de validation soient publiés pour éviter que l’argent ne soit pas
libre en fin d’exercice budgétaire. En dehors de cela, les décrets
relatifs aux passerelles professionnelles, à l’intégration des sortants
de l’UGB, doivent être signés dans les meilleurs délais.
Pour
ce qui concerne le régime indemnitaire, il faudrait que le rapport du
cabinet ‘’MGB Afric’’ soit publié. Nous espérons que dans les tous
prochains jours le gouvernement ouvre des négociations sérieuses sur le
régime indemnitaire des enseignants. Parce que, nous ne voulons pas de
modification sur le régime indemnitaire seulement. Il y a beaucoup
d’indemnités dans le bulletin de salaire de l’enseignant qui nous
intéressent. Il s’agit de l’indemnité d’enseignant, l’indemnité de
résidence, l’indemnité de recherche documentaire compensatoire de
l’année scolaire, tout ça doit faire l’objet de discussion avec le
gouvernement.
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