Mes chers compatriotes,
A l’occasion du nouvel an, je suis heureux de
m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux.
Ce soir, j’ai d’abord une pensée affectueuse pour tous
ceux et celles qui, souffrant des aléas de la vie, sont démunis et rêvent d’un
monde meilleur. Nous avons à leur égard un devoir de solidarité et de partage.
Je prie avec vous pour nos chers disparus et adresse mes souhaits ardents de
prompt rétablissement aux malades parmi nous.
Je me réjouis de nos acquis dans la quête d’une paix
durable en région naturelle de Casamance. Cette dynamique positive sera
résolument confortée par la mise en œuvre intégrale des politiques et mesures
d’accompagnement en cours d’exécution.
Je salue nos compatriotes de la diaspora. Je leur
redis notre appréciation pour la contribution précieuse qu’ils apportent à nos
efforts de développement et de solidarité nationale. Je renouvelle mes
chaleureuses félicitations à notre équipe nationale de football de plage,
championne d’Afrique en titre. Puisse son exemple inspirer les Lions, que
j’encourage vivement sur la route de la CAN 2017.
Mes chers compatriotes,
L’année 2016 s’achève dans une conjoncture mondiale
difficile. Des économies stagnent. D’autres sont en récession. Malgré tout,
notre pays continue d’améliorer ses performances économiques. Nos agrégats
macro-économiques sont maîtrisés. L’inflation est maintenue à un niveau faible
de moins d’un pour cent et nos relations avec nos partenaires demeurent solides
et confiantes. Et avec 6,6%, le taux de croissance de notre pays reste parmi
les plus élevés d’Afrique.
Le Plan Sénégal Emergent (PSE), qui termine sa
deuxième année de mise en œuvre, se poursuit sans relâche.
A ce titre, j’ai inauguré des projets
d’infrastructures majeurs, notamment :
- l’autoroute Diamniadio-AIBD-Sindia ;
- l’échangeur de l’Emergence ;
- la 3ème section de la Voie de Dégagement Nord ;
- et la route des Grandes Niayes, Rufisque-Bayakh-Notto-Diogo-Lompoul.
D’autres projets seront lancés prochainement, dont les
routes :
- Sédhiou-Marssassoum ;
- Kédougou-Salémata ;
- Dabo-Médina Yoro Foulah ;
- Bambey-Baba Garage ;
- et la dorsale de l’île à morphile.
A ces chantiers s’ajoutent la construction du pont de
Foundiougne et la réhabilitation des Routes Nationales n°1, Tambacounda-
Bakel ; n°2, Ndioum-Ourossogui-Kanel-Bakel ; et n°7, Dialocoto-Mako.
De plus, j’ai lancé ce 14 décembre le projet de Train
Express Régional (TER). C’est le plus grand projet du Sénégal indépendant. Près
de 10 000 personnes travailleront sur le chantier. Au total, 15 trains d’une
capacité de transport de 115 000 passagers par jour, desserviront la ligne, en
raison d’un départ toutes les 15 minutes.
En utilisant les technologies les plus avancées, le
TER qui sera mis service en janvier 2019 va révolutionner le système de
transport public de masse de notre pays en alliant le confort, la sécurité et
la ponctualité.
Nous poursuivons, en même temps, l’amélioration du
transport routier, avec la mise en place prochaine, par Dakar Dem Dikk, de
lignes devant desservir Tivaouane, Mbour, Touba, Saint-Louis, Podor, Matam,
Fatick, Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor et Kolda à partir de Dakar.
Mais je suis au regret de constater avec vous le
nombre trop élevé d’accidents mortels sur nos routes, par la négligence des uns
et l’imprudence des autres. Nous ne pouvons pas nous résigner à cette fatalité.
C’est pourquoi j’ai donné des instructions fermes pour
un contrôle technique plus rigoureux des véhicules et une veille stricte sur le
respect du code de la route.
Dans le secteur de l’énergie, autre pilier du PSE, nos
efforts de redressement portent leurs fruits. Grâce aux mesures vigoureuses
d’assainissement dans la gestion, la SENELEC qui accusait des pertes cumulées
de plusieurs milliards, affiche un exercice bénéficiaire pour la troisième fois
consécutive depuis 2014.
La fourniture d’électricité connait une nette
amélioration. Ainsi, de 912 heures en 2011, le temps moyen annuel de coupure a
été réduit à 73 heures en 2016 Rien que pour l’année 2016, la SENELEC a mis en
service 270 MW additionnels, soit plus de la moitié de ses capacités cumulées
en 2015, qui étaient de 510 MW. Voilà ce qui nous a permis d’améliorer
considérablement la qualité du service et de donner à des milliers de
Sénégalais l’accès à l’électricité.
Ces efforts seront consolidés. Après la mise en
service des centrales solaires de Bokhol et Malicounda, six autres projets
d’énergie solaire et éolienne seront achevés d’ici 2018, confortant ainsi notre
politique de mix énergétique.
Avec tous ces acquis, mes Chers Compatriotes, j’ai le
plaisir de vous annoncer une baisse de 10% sur le prix de l’électricité, à
compter du premier bimestre 2017, dont les modalités seront fixées par la
Commission de Régulation du Secteur de l’Electricité. Cette baisse représentera
un gain de 30 milliards en faveur des consommateurs.
Mieux, grâce à nos récentes découvertes de gaz et de
pétrole, de nouvelles opportunités s’offrent à notre pays d’assurer son
indépendance énergétique. L’exploitation prochaine de ces importantes
ressources exige, dès à présent, une préparation sérieuse, méthodique, et
sereine. A cet effet, j’ai mis en place un Comité d’Orientation Stratégique du
Pétrole et du Gaz, le COS-PETROGAZ.
Cette instance multisectorielle est chargée d’assister
le Président de la République et le Gouvernement dans la définition des
meilleures stratégies pour favoriser l’exploitation transparente et optimale de
nos ressources pétrolières et gazières, au bénéfice des générations actuelles
et futures. J’ai aussi décidé de créer un Institut National du Pétrole et du
Gaz pour doter notre pays des meilleures expertises dans les différents métiers
du pétrole et du gaz.
Ce soir, mes chers compatriotes, je suis également
heureux de vous annoncer les progrès significatifs dans notre quête de
l’autosuffisance alimentaire. Pour la présente campagne, pratiquement toutes
les productions sont en hausse.
La récolte du riz a progressé, avec 950 779
tonnes ; un niveau jamais atteint. Au total, la production céréalière
s’élève à 2 247 094 tonnes, et la production horticole cumule à 1 206 810
tonnes, dont 91 000 exportées ; une performance sans précédent.
En définitive, seule la récolte d’arachides a accusé
un très léger recul, avec 997 593 tonnes, contre 1 050 042 tonnes en 2015. En
soutien aux producteurs, le prix du kilogramme d’arachides a été relevé de 200
à 210 francs.
Si notre agriculture a amélioré ses résultats malgré
une pluviométrie moyenne à déficitaire, c’est parce que nous avons consenti des
investissements substantiels sur les autres facteurs de production, avec une
meilleure sélection des semences et une mécanisation progressive.
En effet, sur les trois dernières années, le parc
mécanique agricole a été renforcé de 850 tracteurs et de plus de 60 000 autres
équipements, notamment des moissonneuses-batteuses, décortiqueuses et semoirs.
L’élevage et la pêche, parce qu’ils constituent, avec
l’agriculture, les sources nourricières de notre pays, restent aussi au cœur de
mes priorités. C’est tout le sens de la 3e édition de la Journée de l’élevage
sous le thème « Enjeux et défis d’un financement optimal pour l’émergence
du sous-secteur de l’élevage ». En conformité avec les recommandations de
cette édition, le gouvernement mobilisera 31 milliards de FCFA à travers deux
projets d’appui au pastoralisme dont l’un est déjà en cours d’exécution. Une
attention soutenue sera accordée à la lutte contre le vol de bétail, y compris
par le renforcement substantiel des peines prévues à cet effet.
Comme je l’avais annoncé à la même occasion l’année
dernière, la modernisation du secteur de la pêche et de l’économie maritime
s’est poursuivie.
Ainsi, la construction des quais de débarquement
modernes de Yoff, Ngaparou et Pointe Sarène de même que l’aménagement d’aires
de traitement et de transformation des produits de la pêche à Bargny, Fass Boye
et Gooxu Mbathe sont terminés. Les travaux sont en cours pour les quais de
Soumbédioune, Goudomp, Bargny et Potou, ainsi que pour les aires de traitement
et de transformation des produits de la pêche de Penthium Sénégal à Thiaroye,
de Mbao, Ndeppé-Rufisque et Kafountine.
Pour la sécurité des acteurs de la pêche artisanale,
le stock des gilets de sauvetage a été reconstitué à hauteur de 20 000 unités.
J’ai également le plaisir d’annoncer que la vocation
maritime de notre pays sera considérablement renforcée avec le lancement
prochain de deux projets de grande envergure : le port à conteneurs de
Ndayane et le port minéralier et vraquier de Bargny Sendou.
Avec ces deux infrastructures de classe mondiale, de
nouvelles activités maritimes se feront jour et notre pays confortera son
standing d’hub maritime et logistique international.
S’agissant du secteur vital de l’hydraulique, 2017
verra le démarrage du chantier de la 3e usine de Keur Momar Sarr. Les études
techniques du projet d’unité de dessalement de l’eau de mer aux Mamelles et de
renouvellement de 460 km de conduites d’eau à Dakar seront aussi achevées.
A terme, les besoins en eau potable pour Dakar,
Diamniadio et la petite côte seront sécurisés pour 20 ans.
J’accorde la même priorité à l’hydraulique rurale,
dont le programme de 300 forages, démarré en 2013, est en cours
d’exécution ; 210 forages et 13 stations de pompage étant réalisés, et 45 localités
principales desservies en 2016.
Au total, ces réalisations ont permis à 630 000
personnes d’avoir accès à l’eau potable.
Mais, des zones entières de notre pays, comme oubliées
depuis des années du processus de développement, restent dépourvues du minimum
de services publics.
A l’occasion de mes visites à l’intérieur du pays, je
vois encore des villages entiers isolés du reste du pays, sans accès à l’eau et
à l’électricité. Je vois le quotidien pénible des femmes de tous âges, endurant
toutes sortes de corvées insupportables.
Je trouve injuste qu’au 21e siècle, nos mères, nos
épouses, nos sœurs et nos filles continuent d’exécuter des tâches d’un autre
âge.
J’ai à cœur de réparer les grandes injustices qui
pénalisent des millions de sénégalaises et de sénégalais. C’est pourquoi j’ai
inscrit l’équité territoriale et le développement solidaire et inclusif au cœur
des priorités du PSE ; parce que je veux un Sénégal de tous, et un Sénégal
pour tous.
Et c’est justement la finalité du Programme d’Urgence
de Développement Communautaire (PUDC) que j’ai lancé en juillet 2014 avec
quatre composantes : eau, électricité, pistes de désenclavement et
équipements pour alléger la pénibilité des travaux des femmes.
Après deux années de mise en œuvre, les résultats du PUDC
sont plus que satisfaisants. Des centaines de villages ont été sortis de
l’obscurité et du désenclavement, et ont pu avoir accès à l’eau et aux
équipements pour l’allégement des travaux des femmes ; à l’image de
Bambadinka, de Tessékéré, de Loumbol Samba Abdoul, de Ya Moussa et de
Goundiaye, entre autres localités ayant bénéficié du PUDC.
Sur le volet hydraulique du PUDC, nous avons acquis un
financement additionnel de 60 milliards de FCFA pour démarrer, dès le 1er
trimestre de 2017, des travaux de construction et de réhabilitation de 251
forages. Un nouveau lot de 1000 moulins et 1000 décortiqueuses sera également
disponible pour une distribution immédiate.
Je suis très encouragé par les témoignages me
parvenant directement des populations bénéficiaires du PUDC ; comme celui
du Maire de la commune de Djinani, qui renseigne, après l’édification de la
piste Djinani-Madina Wandifa, que le trajet qui durait de 3 à 4 heures entre
ces deux localités distantes de 23 kilomètres seulement, se fait désormais en
25 minutes.
Le même écho nous est venu du Maire de la commune de
Dindéfélo, qui, suite à l’installation du forage de Ya Moussa, a eu raison de
dire que le PUDC est un programme de justice sociale qui met les Sénégalais sur
un pied d’égalité. Au regard de ces résultats probants, j’ai demandé au
Gouvernement d’initier sans tarder la 2e phase du PUDC pour 2017-2019.
En même temps, nous poursuivrons la modernisation des
cités religieuses, ainsi que la mise en œuvre du Programme d’urgence pour la
Modernisation des Axes frontaliers (PUMA) et du Programme de Modernisation des
Villes du Sénégal (PROMO-VILLES), déjà en cours à Dakar, Kaolack, Diourbel et
Gossas.
Mes chers compatriotes,
L’école et l’Université continuent de retenir toute
mon attention. Dans un monde où le savoir et le savoir-faire déterminent le
progrès des Nations, j’estime, en effet, qu’aucun investissement n’est de trop
pour l’éducation et la formation.
Ainsi, pour l’année 2016, 9 547 professeurs et maîtres
contractuels ont été mis en solde et plus de 21 milliards payés à titre de
rappel au corps enseignant, toutes catégories confondues.
Nous avons investi plus de 89 milliards pour
l’extension de la carte scolaire, les équipements et l’amélioration des
conditions de travail en milieu scolaire. Le programme de résorption des abris
provisoires sera étendu à 2714 établissements en 2017, pour 6600 classes à
remplacer.
Pour des campus universitaires plus accueillants, le
programme de 30 000 lits pour le logement des étudiants, qui a déjà démarré à
Dakar et Saint-Louis, sera poursuivi, en même temps que la construction de
nouveaux restaurants.
Avec l’adoption de la loi sur les universités
publiques et celle portant sur la réforme des titres et grades, nous avons créé
le cadre pour une meilleure gouvernance de l’Enseignement supérieur.
Au total, l’investissement consacré à l’enseignement
supérieur sur la seule période 2015-2017 mobilisera 302 milliards de FCFA.
Au regard de tous nos efforts, nous devons aussi
réfléchir sur la qualité de notre système éducatif, sur ses performances et son
adéquation aux besoins du marché de l’emploi.
Des mutations s’imposent, si nous voulons que notre
système reste au contact du progrès.
En plus du renforcement du quantum horaire des
filières scientifiques et techniques, j’ai donc fixé au gouvernement l’objectif
d’orienter au moins 30% des élèves issus du cycle fondamental vers la formation
professionnelle et technique.
A cet effet, 25 nouveaux centres de formation seront
construits à partir de 2017, en plus du Pôle des métiers de Diamniadio et des
lycées professionnels de Sandiara et de Fatick en cours de réalisation.
Plus que l’acquisition de connaissances théoriques,
c’est en développant davantage une formation qualifiante aux métiers et aux
activités génératrices de revenus que nous lutterons plus efficacement contre
le chômage.
Le Programme des Domaines agricoles communautaires
(PRODAC) s’inscrit dans cette nouvelle dynamique. A ce jour, il a permis de
créer plus de 11 000 emplois, de former 8 570 jeunes et de soutenir 533 jeunes
entrepreneurs agricoles déjà actifs.
Pour l’année 2016, le PRODAC s’est renforcé de 7
nouveaux Domaines, à Dodji, Boulel, Fafacourou, Notto Diobass, Niombato, Matam
et Sangalkam.
Dans le domaine de la santé et de l’action sociale,
nos efforts porteront en 2017 sur :
- la construction de 4 nouveaux hôpitaux, à Touba, Kaffrine, Sédhiou et Kédougou ;
- l’acquisition de 195 ambulances médicalisées ;
- le renforcement du système d’approvisionnement en médicaments grâce à l’initiative « Yeksinaa », qui facilitera la distribution de médicaments et produits essentiels aux zones isolées ;
- enfin, le recrutement de 1 000 agents dans le secteur de la santé.
Mes chers compatriotes,
Ces derniers mois, nous avons tous été émus par une
série d’agressions d’une rare violence contre d’innocentes victimes. L’Etat ne
cédera pas devant de tels actes inhumains qui n’ont pas de place dans notre
société.
Les pouvoirs publics continueront de veiller sur la
sécurité des personnes et des biens.
Pour l’année 2017, 10 nouveaux postes de police
frontaliers seront créés, 1769 agents de Police et 1416 agents de
sapeurs-pompiers tous grades confondus seront recrutés.
De plus, j’ai demandé au gouvernement de travailler au
durcissement des peines prévues pour certaines catégories de crimes et délits
graves. J’appelle aussi à une introspection individuelle et collective, pour
que tous, ensemble, nous revenions à la sagesse des anciens, par la
revitalisation des valeurs éthiques et morales comme fondement de la vie en
société.
Ce soir, mes chers compatriotes, en votre nom et au
mien propre, je voudrais aussi réitérer notre soutien et notre solidarité à nos
frères et sœurs de la Gambie, pour une transmission pacifique du pouvoir,
conformément au choix qu’ils ont librement exprimé à l’élection présidentielle
du 1er décembre 2016 ; choix reconnu par la CEDEAO, l’Afrique, la Oummah
islamique et les Nations Unies.
Sur ce dossier et sur d’autres, notre diplomatie, dont
je me réjouis du dynamisme, continuera d’œuvrer sans relâche, y compris dans le
cadre de son mandat au Conseil de Sécurité, à la promotion des idéaux de paix,
de démocratie, de justice et de fraternité humaine.
Parce qu’ils font la force et la raison d’être de la
Nation sénégalaise, ces idéaux nous engagent à nous rassembler par-dessus nos
différences, et à être unis et solidaires, dans le respect de nos diversités.
Pour ma part, je continuerai d’y consacrer tous mes
efforts, en restant dans le temps utile pour notre pays, je veux dire le temps
de l’action.
Mes chers compatriotes, à tous et à toutes, je
renouvelle mes sentiments d’affection et de fraternité. Je vous adresse mes
vœux les meilleurs, pour une année de paix, de bonne santé et de réussite, dans
un Sénégal uni et prospère. Bonsoir et Deweneti !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire