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jeudi 22 décembre 2016

Train Express Régional (TER)



Cérémonie de lancement des travaux du projet de Train Express Régional (TER) à Dakar - Discours de Son Excellence, Monsieur le Président de la République Macky Sall
CICAD, 14 décembre 2016
Le chef de l’Etat, Macky Sall, a officiellement lancé les travaux du projet de Train Express Régional (TER). Voici le discours prononcé à cette occasion.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Monsieur le Premier Ministre,
Monsieur le Président du Haut Conseil des Collectivités territoriales,
Madame la Présidente du Conseil économique, social et environnemental,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames, Messieurs les Députés,
Mesdames, Messieurs les membres du Haut Conseil des collectivités territoriales,
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil Economique, social et environnemental,
Excellence, Monsieur l’Ambassadeur de la République Française au Sénégal,
Monsieur le Représentant de la Banque islamique de Développement,
Monsieur le Représentant de la Banque africaine de Développement,
Mesdames, Messieurs les représentants des entreprises partenaires,
Mesdames, Messieurs les membres du Corps diplomatique,
Mesdames, Messieurs les autorités administratives et territoriales,
Autorités religieuses et coutumières,
Mes chers compatriotes d’ici et de la diaspora,
Aujourd’hui, 14 décembre 2016, notre pays franchit, en vitesse, une étape significative de sa marche résolue vers l’émergence. En vitesse, parce que nous lançons les travaux d’un train express.
Comme vous le savez, nous avons inscrit les infrastructures parmi les secteurs stratégiques du Plan Sénégal Emergent, parce que sans infrastructures, il ne peut y avoir ni émergence, ni développement, ni prospérité.
Sans infrastructures, la circulation des personnes, des biens et services est réduite à sa plus simple expression ; le transport est paralysé et nous restons isolés les uns des autres.
Voilà pourquoi les infrastructures sont si fondamentales pour un pays qui aspire au progrès.
Et voilà tout le sens de cette cérémonie de lancement des travaux du projet de Train Express Régional (TER), le plus grand projet du Sénégal indépendant.
L’histoire du chemin de fer au Sénégal remonte au 19e siècle, avec la ligne ferroviaire Dakar - Saint-Louis, inaugurée en 1885.
Ce chemin de fer, à écartement métrique, sans doute moderne à son époque, a fait son temps.
Aujourd’hui, 131 années après, nous sommes ici à Diamniadio, animés par une volonté inébranlable de changer de paradigme ; une volonté de vivre notre temps ; une volonté d’épouser la modernité ; une volonté de regarder l’avenir avec confiance et ambition.
Nous sommes ici pour offrir à notre pays ce qui se fait de meilleur dans le monde et c’est cela ma vision et mon ambition pour un Sénégal Emergent. Et pour ce faire, nous avons mobilisé nos intelligences et mis nos moyens avec ceux de nos partenaires au service de nos ambitions.
Voilà la vision qui sous-tend le projet de Train Express Régional.
Il s’agit de réaliser un chemin de fer à traction électrique, moderne, rapide et à écartement standard ; le premier en Afrique de l’Ouest.
Plus qu’une évolution, c’est assurément une révolution technologique que nous entamons à partir d’aujourd’hui.
Nous constatons que l’Afrique Subsaharienne est en train de sauter une génération technologique.
Le Sénégal est fier d’être dans le peloton de tête de ce mouvement, celui des joints ventures où des industriels français, turcs, chinois, sénégalais et autres coopèrent ensemble.
Le TER qui fera désormais partie de notre lexique quotidien, correspond à notre aspiration légitime aux mieux être et répond à des nécessités multiples.
Premièrement, le TER répond à une nécessité impérative de désengorger Dakar et ses environs.
Avec moins de 0,3 % du territoire national, la région de Dakar abrite plus de 66 % de l’activité économique de notre pays et près de 25 % de la population sénégalaise.
S’y ajoute la densité de son parc automobile : chaque année la région de Dakar enregistre environ 40 000 nouvelles immatriculations.
Le TER aidera donc à résoudre les désagréments liés à cette concentration excessive de l’activité économique, de la démographie et du trafic routier.
Deuxièmement, le TER répond à un besoin logique de mieux connecter Dakar, le pôle urbain de Diamniadio et le pays profond. A trente kilomètres de Dakar, la nouvelle ville de Diamniadio est en train de prendre forme.
Avec son Centre international de conférences, ses hôtels, sa Cité du Savoir, dont la 2e Université de Dakar, son stade multifonctionnel, son parc industriel, ses logements et ses bâtiments administratifs, pour ne citer que ces quelques infrastructures, Diamniadio ville-carrefour, devient progressivement comme un cœur qui bat pour irriguer les artères entre Dakar et le Sénégal des profondeurs.
Afin d’assurer cette vocation naturelle et vitale de ville-relais, Diamniadio doit disposer des infrastructures les plus avancées et éviter ainsi le piège d’une modernité mal conçue et mal maitrisée.
Diamniadio est déjà desservie par une autoroute.
Mais une projection sur le futur, dans cinq ans, dix ans, vingt-ans ou plus, nous montre que cette infrastructure est certes indispensable, mais largement insuffisante pour porter toutes les ambitions du Sénégal émergent.
Or, gouverner c’est prévoir. C’est aussi cela le sens et la rationalité du TER : venir en complément de l’autoroute pour désengorger Dakar et sa banlieue, les connecter à Diamniadio, et ouvrir de nouveaux horizons, vers le centre, l’Est, le Nord et le Sud de notre pays.
Troisièmement, enfin, le TER répond au rendez-vous de la mise en service, l’année prochaine, de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD).
Les travaux de construction de l’AIBD sont en phase finale. Dès 2017, l’aéroport devra être opérationnel, pour accueillir environ trois millions de passagers par an, d’après les premières estimations. Sans doute beaucoup plus dans le futur.
Or un aéroport, c’est plus qu’une piste, une tour de contrôle, des halls et un parking. Un aéroport, c’est tout un environnement infrastructurel qui doit répondre aux normes internationales les plus exigeantes, dont la facilité d’accès et de connexion à des voies de circulation rapides et confortables. C’est le prix à payer si nous voulons que notre nouvel aéroport joue pleinement sa vocation de hub aérien moderne et dynamique.
Voilà ce qui fonde la troisième rationalité du TER.
Aujourd’hui, nous lançons la première phase du projet, entre Dakar et Diamniadio, sur 36 km.
D’un coût global de 568 milliards FCFA, toutes infrastructures incluses, les travaux de cette première phase vont durer deux ans et être achevés en 2019.
Nous sommes le mercredi 14 décembre 2016. Je donne rendez-vous aux entreprises partenaires le lundi 14 janvier 2019 pour inaugurer la ligne et faire le premier trajet Dakar-Diamniadio en TER.
Près de dix mille 10 000 personnes travailleront sur le projet, en emplois directs et indirects.
Le projet aura aussi d’autres effets d’entraînement, notamment la valorisation des zones traversées, la réduction des embouteillages et des accidents routiers.
S’y ajoute le transfert de technologies avec la création d’un Centre de formation dédié à la mobilité urbaine, pour former et perfectionner les ressources humaines indispensables au renouveau du chemin de fer au Sénégal.
S’agissant de ses spécificités techniques, le TER sera à écartement standard, avec une traction bi-mode, thermique et électrique.
Il portera sur un linéaire total de 55 km, de Dakar à AIBD, et desservira 14 gares.
Avec une vitesse de pointe pouvant atteindre 160 km/h, il reliera le centre-ville de Dakar à l’AIBD en 45 minutes.
Son volume de transport sera sans commune mesure avec nos capacités actuelles : le TER pourra transporter jusqu’à 115 000 passagers par jour, contre 15 000 seulement aujourd’hui avec le Petit Train de Banlieue.
De plus, il sera combiné avec d’autres systèmes de transport interurbains, notamment les Bus Rapid Transit (BRT) ; avec un système intégré de billetterie, le même ticket permettant d’effectuer un même voyage en TER et BRT.
Voilà mesdames, messieurs, les contours globaux de cette première phase du TER, entre Dakar et Diamniadio.
Par souci d’anticipation, nous avons déjà travaillé sur les étapes futures parce que le TER est conçu pour desservir AIBD, et plus tard Saly, Mbour et Thiès.
Et ce ne sera pas fini, parce que nous comptons aussi relancer la ligne ferroviaire Dakar-Tambacounda-Bamako, avec le même écartement standard que le TER.
Je tiens absolument à la relance du chemin de fer Dakar-Bamako parce que c’est un projet économiquement rentable, un projet intégrateur, qui nous relie au Mali, un pays plus que voisin et frère, auquel nous sommes unis par l’histoire et la communauté de destin.
Et puis, si nous avons le sens de l’histoire et du destin commun, nous ne pouvons pas faire au 21e siècle moins que ce qui a été fait au 20e siècle.
Le chemin de fer Dakar-Bamako date du siècle dernier. Il a rendu d’énormes services mais il ne peut plus satisfaire nos besoins en matière de transport de personnes et de biens entre nos deux pays.
Rien que le fret des marchandises mobilise plus de 400 camions par jour, avec comme conséquence directe une dégradation rapide des routes qui entraîne des dépenses coûteuses en entretien et réparation.
Je voudrais maintenant faire une mention spéciale pour les partenaires qui nous accompagnent dans le financement du projet du TER : la France, la Banque islamique de Développement et la Banque africaine de Développement.
En nous faisant confiance par les prêts qu’ils nous ont consentis, nos partenaires font aussi un pari optimiste sur nos ambitions et notre vision du développement.
C’est pourquoi je tiens à les remercier chaleureusement pour ce partenariat pionnier, à la pointe du progrès.
Je félicite toutes les entreprises qui, à l’issue d’une sélection rigoureuse, sont attributaires des différents lots des marchés du TER. Elles ont été nombreuses dans la compétition. Celles qui ont gagné ont assurément fait les meilleures offres techniques et financières en conformité avec les exigences du projet.
Je me réjouis en particulier que des entreprises sénégalaises participent à la réalisation du projet, non pas en sous-traitance, mais en groupement.
Je salue également l’expertise sénégalaise qui a travaillé sans arrêt pendant deux ans, avec l’appui de nos partenaires, pour le montage de ce projet complexe aux plans technique, financier et juridique.
Je veux dire à tous ma fierté. Je félicite les Ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, le Ministre de l’Economie des Finances et du Plan et toutes leurs équipes, le Secrétaire d’Etat chargé des Chemins de fer, ainsi que le Directeur général de l’APIX et celui de l’Agence Nationale des chemins de fer du Sénégal SYSTRA pour la qualité du travail accompli.
J’exhorte toutes les entreprises partenaires et toutes les autorités impliquées à différents niveaux dans la réalisation du projet à faire preuve de la même diligence dans l’exécution des travaux. Ensemble, nous avons pris des engagements, ensemble respectons nos engagements.
Alors, au travail et en avant pour les autres étapes. Et croyez-moi, je ferai souvent des visites de chantier sans prévenir !
Nous avons, enfin, un autre défi à relever : celui de l’adaptation à l’environnement du TER. Le jalon que nous plantons aujourd’hui introduit une révolution dans notre système de transport public de masse et aura de profondes répercussions sur notre mode de vie.
Le TER combine la vitesse et la précision. On sait exactement quand-est ce que le train entre en gare et quand est-ce qu’il quitte.
Tous les ouvrages qui l’accompagnent sont conçus pour répondre à ces deux impératifs.
Voilà pourquoi le TER devra aussi susciter, plus qu’une évolution, une révolution des mentalités. Pour être au diapason de cette nouvelle ère de modernité que nous voulons pour notre pays avec des projets de cette nature, il nous faudra de nouvelles attitudes ; il nous faudra une discipline individuelle et collective  ; un esprit de méthode et d’organisation, comme aimait à le dire le Président Senghor.
C’est pourquoi j’ai demandé qu’une Maison du TER soit créée dans le cadre du projet.
Cette plateforme, dont je viens de visiter un prototype à la gare de Dakar, servira de cadre d’accueil, d’information et d’échange sur tous les aspects du projet, allant de la conception à la mise en service.
J’invite les futurs usagers du train à visiter la Maison du TER pour s’informer sur toutes les facettes de ce nouveau mode de transport de masse, se familiariser avec les spécificités technologiques propres au dispositif ferroviaire électrique, au système d’émission des tickets et aux services rattachés à l’exploitation du TER.
Mes chers compatriotes,
Après cette cérémonie consacrée au TER, je vous donne rendez-vous pour le lancement d’autres projets, en d’autres lieux, parce que plus que jamais, avec la mise en œuvre du PSE, nous sommes dans le temps de l’action. Et nos actes répondent à nos promesses.
Nous l’avons fait avec les projets achevés du prolongement de la VDN, de l’échangeur de l’Emergence et de l’autoroute Diamniadio-AIBD-Sindia.
Nous l’avons fait avec les travaux en cours du projet phare d’autoroute Ila Touba.
Nous l’avons fait récemment avec l’inauguration des centrales solaires de Bokhole, de Malicounda et vendredi des ICS de Darou Khoudos.
Nous le faisons aujourd’hui avec le lancement des travaux du TER.
Et nous le ferons demain, avec d’autres projets, dans l’agriculture, dans l’élevage, dans la pêche, dans le tourisme, le transport aérien et dans bien d’autres domaines.
C’est cela le PSE, un plan soutenu par une vision et décliné en actions, pour un Sénégal qui bouge, un Sénégal qui avance, un Sénégal toujours plus prospère, un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous !
Rendez-vous le lundi 14 janvier 2019 pour l’inauguration !
Je vous remercie de votre aimable attention.

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