Déclaration de Politique Générale de Monsieur le Premier Ministre Mahammed
Boun Abdallah DIONNE
Dakar, le 05
décembre 2017
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Dans son message solennel à la Nation du 31 décembre
2015, le Chef de l’État, Son Excellence, Monsieur Macky Sall rappelait la
vision du développement que portent sa pensée et son action politiques, une
vision qui réside dans son engagement à construire, avec tous ses compatriotes,
une société plus juste et plus solidaire : « Le Sénégal de tous,
le Sénégal pour tous ».
C’est ce « Sénégal de tous, ce Sénégal pour
tous », dont nous partageons la passion, qui nous réunit au sein de
cet hémicycle, vous, majorité et opposition parlementaires portant en
bandoulière le mandat du peuple, et, nous, membres du Gouvernement, investis de
la confiance de Monsieur le Président de la République, qui seul définit la
politique de la Nation, conformément à la Constitution.
Vous comprendrez, dès lors, que mes premiers mots
devant la représentation nationale, soient d’exprimer toute ma gratitude et ma
grande reconnaissance au Chef de l’Etat pour sa confiance renouvelée.
C’est cette confiance qui me vaut, aujourd’hui, le
privilège de me retrouver devant vous, Honorables Députés, pour sacrifier à
cette tradition républicaine de vous présenter ma déclaration de politique
générale, avec tous les membres du Gouvernement, que j’ai l’honneur de
coordonner.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Le gouvernement et moi-même partageons une haute
conscience de vos éminentes missions. De là découle notre souhait ardent et
sincère de vous souhaiter à tous une législature accomplie. Je mesure l’étendue
de votre engagement et de votre attachement, à tous, pour ce pays.
Cette haute conscience de vos responsabilités, mais
aussi des nôtres, nous impose en tant que Gouvernement, un devoir de
transparence, de vérité et d’ouverture, pour répondre à toutes vos
sollicitations concernant l’exécution des politiques publiques, dans le cadre
du respect de la séparation des pouvoirs.
C’est un devoir que nous remplirons, à chaque fois que
de besoin, avec diligence.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Pour avoir attentivement écouté le peuple, le Chef de
l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky SALL, a expressément instruit le
Gouvernement à incliner le Plan Sénégal Emergent vers davantage d’inclusion
sociale, pour plus de cohésion sociale.
Cette cohésion sociale sera d’autant plus renforcée,
que des milliers de jeunes accèderont à des emplois décents et seront moins
tentés par des aventures périlleuses ; que les efforts des travailleurs du
secteur informel comme formel, des paysans, pêcheurs, éleveurs, artisans,
seront rémunérés à leur juste valeur ; que les inégalités sociales, les
disparités spatiales entre les villes et les campagnes, les zones urbaines et
périurbaines seront éliminées et l’équité renforcée.
Elle sera d’autant plus renforcée, que vivre en milieu
rural, dans les zones frontalières, les quartiers périurbains, ne constituera
plus un handicap pour accéder aux services essentiels et à un mieux-être. C’est
vers tout cela que la vision du Chef de l’Etat nous dirige.
La vision « d’un Sénégal de tous, d’un Sénégal
pour tous », porté par le PSE, c’est d’abord un Sénégal sans
exclusion, où tous les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes
opportunités pour réaliser leur potentiel et prendre en main leur destin.
C’est aussi un Sénégal avec un Etat qui rassure le
citoyen en lui assurant une gouvernance vertueuse et un partage équitable des
ressources ; un Etat qui associe le citoyen à ses décisions par une écoute
attentive ; un Etat qui prend soin du citoyen et réalise ses attentes.
C’est aussi un Etat qui combat la précarité, l’injustice sociale, les
inégalités, l’insécurité, l’iniquité et la vulnérabilité.
« Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous »
c’est également un pays de grande prospérité, d’une réelle inclusion et d’une
forte cohésion sociale ; un pays où l’on produit plus de richesses et où
règne une forte solidarité envers les moins favorisés, notamment les jeunes et
les femmes.
C’est cette vision du Plan Sénégal Emergent, qui a été
et qui demeure la feuille de route du Gouvernement que j’ai l’honneur de
conduire avec d’autant plus de détermination et d’engagement qu’elle a été
plébiscitée par une forte majorité de nos compatriotes, le 30 juillet 2017,
lors des dernières élections législatives.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Je le disais tantôt : « le Sénégal de
tous, le Sénégal pour tous », c’est d’abord un pays, le nôtre, où tous
les citoyens bénéficient des mêmes chances et des mêmes opportunités de
promotion sociale, en particulier grâce à l’accès démocratique à la
connaissance. Et c’est là où l’éducation et la formation en tant que
facteurs clés du changement dans tous les domaines, restent déterminants.
C’est d’ailleurs ce qui justifie l’option, du
Président de République, pour une école pour tous, cette école de la
réussite, cette école viable, stable et pacifiée, que nous voulons, qui promeut
la qualité et qui est davantage orientée vers l’enseignement des sciences, du
numérique et des technologies. C’est là le rationnel de notre engagement à
consentir des efforts importants, en termes d’investissements et de réformes
structurantes pour le secteur de l’éducation et de la formation.
Déjà, entre 2012 et 2016, au-delà des
programmes de réhabilitation, le Gouvernement a investi environ 132,6
milliards de FCFA pour construire et équiper 9.538 salles de classe,
333 écoles élémentaires, 162 collèges de proximité, 21 lycées,
20 blocs scientifiques et technologiques, et 12 daaras modernes.
Concomitamment à cette expansion importante de la
carte scolaire, les effectifs de personnels enseignants se sont accrus de 7.481
enseignants dans le public. Des mesures spécifiques ont aussi été prises pour
renforcer la formation initiale, relever le niveau académique des recrutements
et développer la formation continue.
Plusieurs actions ont aussi été menées pour la
correction des disparités régionales par la construction et l’équipement de 200
nouvelles écoles élémentaires dans les 25 départements les moins
scolarisés de notre pays et la construction de 49 collèges clés-en-main
au niveau des zones frontalières.
Plus de 8,2 millions de manuels et livrets d’activités
de français, de mathématiques et d’éducation aux sciences et à la vie sociale,
ont été distribués gratuitement aux élèves de l’élémentaire représentant un
coût de 10 milliards FCFA, un effort sans précédent dans notre pays.
A cela s’ajoute la mise à disposition d’outils numériques
en mathématiques, sciences physiques et philosophie pour les classes
de terminales dans 240 lycées, la mise en place de projets
d’établissement, orientés vers les mathématiques et les sciences
dans 300 CEM, l’augmentation des heures hebdomadaires en mathématiques,
sciences physiques, et sciences de la vie et de la terre.
D’ici 2019, plus de 221,4 milliards de FCFA,
en ressources additionnels, seront consentis par l’Etat pour l’élargissement
des capacités d’accueil, l’extension de la carte éducative et l’amélioration
des conditions de travail et d’apprentissage.
Cet investissement servira à la réalisation de 6.369
salles de classe, et 4729 blocs administratifs, de 2498 blocs
d’hygiène, dans le cadre du programme national de résorption des abris
provisoires dans les établissements d’enseignement élémentaire, moyen et
secondaire général que le Chef de l’Etat vient d’initier.
Il permettra aussi la construction et l’équipement de 99
nouvelles écoles élémentaires, 45 nouveaux collèges, 14 nouveaux
lycées, ainsi que la réhabilitation et l’équipement de 263 écoles
élémentaires, de 97 collèges et de 6 lycées et d’ouvrages
annexes (points d’eau, blocs d’hygiène et administratifs etc).
Conformément aux engagements pris par le Gouvernement
lors des Conseils des ministres décentralisés, nous avons déjà entamé la
construction de 6 lycées d’enseignement général à Grand Yoff, Ngor,
Yoff, Sangalkam, Tivaouane Peulh et Pikine Dagoudane, de même que la
réhabilitation des lycées de la région de Dakar.
L’état d’exécution du Projet d’appui à la
modernisation des daaras, d’un coût de 10,3 milliards de FCFA est très
satisfaisant. En effet, tous les 64 daaras ciblés seront livrés entre
février et octobre 2018. Le curriculum de formation est en train d’être testé
dans 10 daaras depuis 6 mois avec 18.731 enfants enrôlés.
Le programme d’investissements du secteur de
l’éducation prend également en compte différents projets portant sur la
promotion de la lecture, y compris dans les langues nationales, la protection
des enfants en milieu scolaire, la dotation en supports pédagogiques et
didactiques des écoles. Il garantira l’amélioration des conditions d’accueil et
d’apprentissage dans les disciplines fondamentales que sont le français, les
mathématiques et les sciences, le renforcement des compétences des enseignants
et l’amélioration de l’accès aux manuels scolaires.
C’est aussi par une offre de formation
professionnelle mieux orientée vers les besoins du marché du travail que
nous renforcerons la compétitivité et les performances de l’économie
sénégalaise et l’employabilité des jeunes, sur la voie de ce Sénégal de tous,
ce Sénégal pour tous.
Le Gouvernement en a pris toute la mesure.
C’est pourquoi, d’ici 2020, d’importants projets
seront mis en œuvre pour renforcer l’accès équitable à la formation
professionnelle et à des enseignements et apprentissages de qualité à
travers :
- la réhabilitation de l’ensemble des lycées techniques du pays ainsi que la finalisation des 2 lycées professionnels de Fatick et Sandiara en 2018 ;
- la mise en place de trois clusters de formation professionnelle dans les domaines de l’horticulture, de l’aviculture et du tourisme pour un montant de 19 milliards FCFA ;
- le démarrage de la construction de huit (8) centres de formation professionnelle dans les localités de Porokhane, Nabadji Civol, Mboumba, NGourane, Foundiougne, Goudomp, Ndangalma, Koungheul, Médina Gounass, Thiempieng, Ndouloumadji, Aéré lao et Sokone, à travers les fonds de la CFCE, pour 4 milliards de FCFA ;
- la construction d’un centre de formation aux métiers de la foresterie à Bounkiling, d’un centre orienté vers les métiers industriels à Sédhiou et d’un centre de formation aux métiers de l’agriculture et de l’élevage à Goudiry, pour un coût prévisionnel de 2,5 milliards FCFA ;
L’Office Nationale de la Formation Professionnelle
envisage de former 2.000 jeunes dans les métiers du pétrole et du gaz
ainsi que 2.000 ouvriers meuniers.
Dans le cadre des programmes apprentissage, 4.068
apprentis et 814 maîtres seront pris en charge.
D’ici 2020, 3.500 jeunes bénéficieront de
formation dans les domaines de l’horticulture, de l’aviculture et du tourisme
et 10.000 autres pourront accéder à des certificats de spécialité, à
travers le Projet de Formation Professionnelle pour l’Emploi et la
Compétitivité (le FPEC).
Quant au Fonds de Financement de la Formation
professionnelle et technique (3FPT), il s’est fixé une cible de 6.600 bénéficiaires
pour la formation du personnel des entreprises et de 8.300 autres
bénéficiaires concernant les demandeurs individuels, d’ici 2019.
En étroite collaboration avec le secteur privé, plus 10.000
jeunes recevront des formations dans le cadre du modèle de formation duale
école-entreprise, financée à travers la Contribution Forfaitaire à la Charge de
l’Entreprise (la CFCE), à côté d’autres initiatives développées avec le secteur
privé.
Ces efforts seront accompagnés de la finalisation,
avant fin 2019, des centres sectoriels de formation professionnelle aux métiers
de la mécanique des poids lourds, de l’automobile, du machinisme
agricole de Diama et de la maîtrise énergétique, réalisés aussi en parfaite
synergie avec le secteur privé.
Au total, plus de 81 milliards FCFA seront consacrés
d’ici 2020 au renforcement de l’employabilité des jeunes, à leur insertion
professionnelle ainsi qu’au renforcement de l’offre d’infrastructures de
formation professionnelle.
Ces efforts renseignent sur l’option vigoureuse qui a
été prise pour mieux préparer la jeunesse aux réalités du marché du travail.
A l’image du secteur de la formation professionnelle,
l’enseignement supérieur sera aussi davantage orienté vers des filières
professionnelles spécialisées, vers les sciences et techniques, délivrant des
enseignements plus centrés sur les réalités des terroirs et les besoins de
l’économie. Notre pays a besoin de demeurer une référence avec un enseignement
supérieur d’excellence plus ouvert sur le monde, offrant un encadrement
pédagogique de qualité, notamment dans les domaines de pointe. A cet effet, un
vaste programme d’extension et de renforcement des capacités des universités de
Dakar, Thiès, Saint Louis, Diourbel, et Ziguinchor, est engagé avec la
construction de nouveaux amphithéâtres, de laboratoires et d’équipements
pédagogiques.
Aujourd’hui, 5 Instituts supérieurs de formation
professionnelle sont en cours de construction sur les 14 prévus, à Bignona,
Diamniadio, Matam, Richard Toll et Thiès.
Ces investissements sont accompagnés d’un programme de
construction de 30.000 lits en résidences universitaires ainsi que des
restaurants pour les étudiants et de logements pour les professeurs.
Les Technologies de l’Information et de la
Communication sont mieux intégrées dans le système d’enseignement, à travers
l’interconnexion des Universités, la création de l’Université virtuelle du
Sénégal (UVS), avec la construction de 16 Espaces numériques ouverts, en
cours de finalisation, et de 4 autres dont les travaux sont en voie de
démarrage et la mise à disposition d’ordinateurs portables pour 47.100 étudiants.
Aussi, la Cité du savoir prend-t-elle forme à Diamniadio,
par le démarrage de la maison des sciences dotée d’un Planétarium avec des
espaces de démonstration, pour la promotion de la culture scientifique, de même
que la construction de 100 nouveaux laboratoires pour améliorer les
conditions d’apprentissage.
En définitive, c’est un montant de 434 milliards
FCFA qui sera injecté dans le sous-secteur, entre 2012 et 2019,
constituant, ainsi plus du double de tout ce qui a été investi dans
l’Enseignement supérieur de 1960 à 2012.
Depuis la réforme, les conseils d’Administration des
Universités et écoles supérieurs sont aujourd’hui ouverts au secteur privé, et
des évaluations annuelles sont établies sur la base de contrats de performance.
Pour donner un nouvel élan à la Recherche, le Sénégal
est en train d’acquérir des équipements scientifiques lourds, mutualisés entre
toutes les institutions universitaires et de recherche du pays. C’est le cas du
super-calculateur que l’Etat vient d’acquérir, qui sera installé à Diamniadio.
Un grand penseur disait au début du XIXème siècle
que : « Les hommes naissent tous à peu près avec les mêmes facultés
et les mêmes penchants ; l’éducation seule fait la différence de nos
vertus et de nos talents », et il avait bien raison car c’est l’éducation
qui fait éclore les talents.
Nous préparons ainsi notre jeunesse à prendre demain
le relais, par le savoir et la connaissance, par ses capacités et ses talents,
grâce à l’école et à l’innovation qui demeurent de hautes priorités du Plan
Sénégal Emergent. Afin de stimuler davantage l’éclosion des talents et la
création d’emplois, des Centres d’initiatives pour l’Emploi et l’Entreprenariat
Local (CIEL) ou missions locales seront créés au sein des départements pour
contribuer à l’effort national de création d’emplois. Les Centres de Dagana, Thiès
et Ziguinchor seront fonctionnels en 2018. Suivront ceux de Kaolack, de Dakar
et de Sédhiou. Cette démarche vise à développer une plus grande proximité entre
les services de l’emploi et leurs cibles.
La Convention nationale Etat-Employeurs de troisième
génération sera finalisée pour permettre l’insertion de 2.000 demandeurs
d’emplois.
Des pépinières d’entreprises et incubateurs de Petites
et moyennes entreprises seront installés dans toutes les régions, en
particulier à côté des centres universitaires, écoles supérieures, et centres
de formation. Ils seront accompagnés de mécanismes de financement, sous forme
de Bourses pour l’Insertion professionnelle, pour offrir un accompagnement
financier, matériel et en appui-conseil afin de soutenir les initiatives des
jeunes diplômés porteurs de projets.
L’Etat démarrera la mise en place de Centres
multimédia, offrant des formations ciblées dans les métiers du Numérique mais
également des plateformes de développement et de démonstration d’applications.
En plus de la mise à disposition de ces infrastructures, l’Etat offrira un
appui financier pour la promotion des meilleurs projets.
Des programmes à haute intensité de main d’œuvre
seront également développés dans le cadre de la réalisation, de l’entretien et
de la maintenance des infrastructures et équipements réalisés à travers les
programmes PUMA , PUDC et Promovilles , comme en ce qui concerne le cantonnage
manuel des routes et des pistes.
Ces programmes cibleront, à chaque fois, les jeunes
sans emploi dans les localités concernées, qui bénéficieront de formations
courtes, pour obtenir une qualification.
Un programme d’appui au développement local et à
l’employabilité, destiné aux zones de départ de migrants a démarré avec le
Bureau de Mise à Niveau et l’ADEPME.
Il vise la promotion de l’emploi et de l’insertion
professionnelle des jeunes, en proposant une mise à niveau d’entreprises dans
des secteurs à fort potentiel, tout en professionnalisant la main d’œuvre
employable dans des filières ciblées au sein des régions choisies des zones Sud,
Nord, et Sud-Est du pays. Il est d’un coût de 7,7 milliards FCFA et
sera exécuté sur la période 2017-2020.
Ces différentes interventions seront capitalisées avec
ceux en cours avec l’ANPEJ et l’ADEPME, en matière de financement des porteurs
de projets et de promotion de la PME.
Dans le cadre de la lutte contre les inégalités dans
l’accès aux opportunités économiques, une enveloppe de 8 milliards FCFA a
été injectée, sur la période 2012-2016, pour le financement de plus de 7.592
projets portés par des femmes dans les secteurs de la transformation des
produits agricoles, halieutiques et artisanaux, du commerce et de
l’agriculture.
Parallèlement, plus de 25.000 femmes ont
bénéficié de formation dans les chaines de valeurs et de 13.000 unités
de matériel d’allègement des travaux et d’équipements post-récolte. Cet effort
sera poursuivi, en 2018, à travers la seconde phase du Projet d’Alphabétisation
et d’Apprentissage/Lutte Contre la Pauvreté (PALAM 2), d’un coût de 13,7
milliards de FCFA, destiné à développer 200 microentreprises au
bénéfice de 5000 femmes ainsi que l’encadrement de 2000 jeunes
adultes, qui bénéficieront de formations qualifiantes et de crédits pour leurs
activités.
Le Projet de microfinance islamique, d’un
montant de 47 milliards de FCFA accordera des financements aux femmes, à
partir de lignes de crédits dédiés, pour leurs activités génératrices de
revenus. Ce projet vient renforcer les fonds destinés aux femmes à travers les
projets d’impulsion de la microfinance et d’entreprenariat féminin, dotés
chacun d’un budget d’un milliard de FCFA.
Pour stimuler l’entreprenariat féminin, le financement
des femmes et des organisations féminines sera renforcé à travers le Fonds pour
l’Entreprenariat Rapide, qui bénéficie d’une dotation annuelle de 30
milliards de FCFA, et ceci dès 2018.
Le Fonds pour l’Entreprenariat rapide se positionnera
ainsi pour assurer le financement de toutes les initiatives entrepreneuriales
orientées vers l’inclusion sociale et la création d’emplois, en ciblant les
cibles jeunes et femmes.
Le Gouvernement s’appuiera aussi sur la microfinance,
puissant instrument d’inclusion financière et de promotion socioéconomique,
pour soutenir davantage les activités créatrices d’emplois et de revenus.
Il nous faudra soutenir les centaines de milliers de
travailleurs du secteur informel, les micro unités familiales, les groupements
et travailleurs individuels impliqués dans la transformation des produits
agricoles, des ressources halieutiques, la production agricole et pastorale,
les différents corps de métiers de l’artisanat, le petit commerce, en somme,
tous les exclus des systèmes financiers.
A cet effet, un Programme national d’inclusion
financière pour les couches les plus vulnérables sera mis en œuvre pour un
développement de produits et services adaptés aux besoins de ces cibles.
L’offre de services des systèmes financiers décentralisés sera ainsi renforcée
grâce à des mécanismes de refinancement, à travers des lignes de crédits et de
garanties provenant de ressources publiques.
Pour conclure sur ce chapitre de l’inclusion, je
constaterai avec vous, que notre potentiel humain, résultant de la structure
démographique de notre population, même s’il constitue une source de défis
cruciaux à relever en termes d’emplois et de cohésion sociale pour la Nation,
constitue en même temps, un précieux atout pour le développement.
L’employabilité de nos ressources humaines restera
l’un de nos plus grands défis pour favoriser l’insertion professionnelle des
jeunes et exploiter tout notre potentiel en matière de développement économique
et social. Dotée des compétences requises et mise en présence d’opportunités
adéquates, la jeunesse sénégalaise pourra permettre à notre pays de se placer
sur une trajectoire de croissance encore plus soutenue. Elle en a l’énergie, le
talent et la créativité.
C’est aussi à travers le sport, cette autre école de
la vie, véritable facteur de promotion économique et sociale, que s’exprime son
talent. Par leurs performances dans les joutes continentales et internationales
notre jeunesse, nos sportifs, toutes disciplines confondues, contribuent au
rayonnement de notre pays sur la scène internationale. Nous leur exprimons
notre plus grande fierté et toute la reconnaissance du peuple.
A travers leur qualification à la prochaine coupe du
monde de football prévue en Russie, au terme d’un brillant parcours, nos lions
ont traduit, de manière éloquente notre ambition d’un « Sénégal qui
gagne ».
C’est dans cette perspective que l’Etat a décidé de
renforcer sa politique de maillage du territoire en infrastructures sportives
de proximité et de mise aux normes des stades régionaux. A cet effet, le
programme de réalisation des stades régionaux de Kaffrine, Kédougou et Sédhiou
sera achevé avant 2020 de même que la réhabilitation des différents stades,
entamée à Dakar et dans les régions.
Notre pays étrennera avant fin 2019, son arène
nationale de lutte et le Palais des Sports de Diamniadio, véritables complexes
sportifs ultramodernes et multifonctionnels.
Un accent particulier sera aussi mis sur la promotion
du sport scolaire et universitaire et sur la promotion de toutes les
disciplines sportives, sur l’ensemble du territoire. Le nouveau code du sport
sera adopté et des conventions d’objectifs seront signées avec les fédérations
nationales sportives, d’ici à 2019.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
« Le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous »
c’est aussi la correction des déséquilibres territoriaux et le rattrapage
infrastructurel qui ont déjà démarré avec le PUDC, Promovilles et
le PUMA, ces programmes d’inclusion sociale dans leur essence, conçus
pour éliminer les disparités spatiales et garantir une égalité de chances et de
conditions décentes pour tous.
Ces programmes constituent des demandes fortes des
populations. Ils sont exécutés dans une complémentarité et une parfaite
synergie avec les programmes sectoriels, dont ils contribuent à accélérer
l’atteinte des objectifs. Ils sont l’expression d’une forte volonté de garantir
une égalité des chances et des conditions de vie décentes à tous.
Le PUDC a fini de donner un nouveau visage au monde
rural en y recréant l’espoir.
Des centaines de localités longtemps confinées dans
l’obscurité, l’enclavement, souffrant de déficit en infrastructures
socioéconomiques, des conditions de travail pénibles des femmes, se découvrent
de nouvelles opportunités aux plans économique et social.
Avec le PUDC, près de 1.000 kilomètres de
pistes sont en voie d’être finalisés, dont 600 km déjà achevés,
permettant le désenclavement de 552 villages, impactant directement la
vie de 380.000 personnes.
Près de 229 forages déjà fonctionnels, 91
châteaux d’eau sur 153 prévus, et 104 systèmes d’adduction d’eau, ont
permis à 499 villages d’avoir accès à l’eau potable pour 200.000 personnes
dans toutes les régions, avec à la clé, plus de 1.600 emplois directs.
L’électrification de 466 villages est engagée
et 34 centrales photovoltaïques sont déjà installées, pour une puissance
totale de 730 KVA, avec 526 emplois générés.
Sur 5079 équipements post-récoltes prévus, 3.401
ont déjà été livrés aux femmes organisées en comités de gestion dans 2.500
villages, permettant la création de 1.200 emplois durables. Ce programme sera
renforcé avec l’acquisition de 1.000 nouvelles unités de transformation post
récolte déjà acquis.
Ces différents résultats ont été obtenus grâce à la
mise en place d’une enveloppe de 120 milliards de nos francs entièrement
financés par l’Etat du Sénégal.
Programme qui se pose en modèle de développement
inclusif et solidaire, qui inspire plusieurs pays du continent, le PUDC
sera consolidé dans le cadre d’une nouvelle phase pour un financement
additionnel de 300 milliards FCFA, dont 112 milliards FCFA provenant de
nos partenaires techniques et financiers.
S’agissant du Promovilles, réalisé en synergie et en
cohérence avec le PUDC, il ambitionne de contribuer à une amélioration durable
du cadre de vie en milieu urbain. Ses actions sont centrées sur une
densification de la voirie, le développement de systèmes d’assainissement des
eaux usées et pluviales, et la réalisation d’aménagements paysagers qui
valorisent le patrimoine des localités et le cadre de vie des populations, en
complément du programme « Villes vertes », exécuté directement par le
Gouvernement.
La phase pilote de PROMOVILLES a démarré avec un
programme d’investissement de 74 milliards FCFA, pour la réalisation dans 13
villes, de 103 Km de voiries, y compris le drainage des eaux pluviales,
l’éclairage public et les aménagements paysagers.
Ces réalisations seront poursuivies avec la première
phase du programme, d’un montant de 89 milliards, qui démarre en fin 2017, à
Dakar et dans 10 autres capitales régionales.
La phase 2 du programme, d’un montant de 84 milliards,
qui démarre en 2018, a comme objectifs la réalisation de 63 km de linéaire de
voiries assainies et éclairées ainsi que des aménagements paysagers dans la
région de Dakar. Elle prendra en compte le reprofilage et la couverture du
canal Ouest de Rufisque, l’aménagement des bassins versants de Yeumbeul et
Malika et la construction d’une digue route à Matam.
En synergie avec ces deux programmes destinés à la
résorption des disparités territoriales, le Programme PUMA est
spécifiquement dédié à la modernisation des axes et territoires frontaliers et
à l’amélioration des conditions de vie des populations de ces zones.
Il intervient dans dix (10) régions, avec pour
objectifs le désenclavement routier, fluvial, maritime, téléphonique et
numérique des zones et populations frontalières, mais également le
développement durable desdites zones par la réalisation d’infrastructures
sécuritaires, d’équipements sociaux de base et d’activités génératrices de revenus.
Le programme d’action y relatif est évalué à 593 milliards de FCFA sur un
horizon de neuf ans, avec une première phase triennale de 222 milliards qui a
démarré en cette fin d’année 2017.
Le PUDC, PROMOVILLES et le PUMA contribueront à
conforter les bases pour le développement de territoires viables consacré par
l’Acte III de la décentralisation.
Ces programmes sont en train de créer de nouvelles
dynamiques territoriales qui seront d’autant plus fortes que le processus de
territorialisation des politiques publiques sera accéléré.
Et c’est cela toute la philosophie de l’inclusion
sociale par les territoires, pour un Sénégal de tous, un Sénégal pour
tous.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
L’inclusion, « le Sénégal de tous, le Sénégal
pour tous », c’est aussi des mesures de politiques sociales fortes,
qui garantissent l’accès aux services essentiels de santé, au logement, à
l’eau, à l’assainissement et à un cadre de vie sain.
L’amélioration de l’offre de services de santé et
d’action sociale est devenue une réalité.
Le maillage du territoire en infrastructures
sanitaires et sociales s’est renforcé avec l’ouverture des hôpitaux de
Diamniadio, Matam, Fatick, Dalal Jamm et Ziguinchor, de 10 nouveaux centres de
santé dans les villes de l’intérieur, à Maka Coulibantang, Saraya, Dianké
Makha, Médina Gounass, Kidira, Koumpentoum, Pété, Samine, Goudomp et Niakhar et
de plusieurs postes de santé.
La mise en service de huit (8) nouveaux centres de
dialyse sur l’ensemble du territoire consacre la décentralisation de la prise
en charge des insuffisants rénaux.
Parallèlement à l’élargissement de l’offre, le plateau
technique a été relevé sur l’ensemble du territoire avec l’acquisition de 16
scanners, 14 appareils de mammographie, 35 tables de radiologie numérique, 50
appareils d’échographie, 10 générateurs de production en oxygène dans le
cadre de l’autonomisation des hôpitaux, et de 3 appareils de radiothérapie
en cours d’installation. Le système sanitaire s’est aussi renforcé avec
l’acquisition de 4 camions hôpitaux et 327 ambulances, depuis 2012.
Le gouvernement a aussi procédé, depuis 2015, à un
recrutement de 2.000 professionnels de santé à tous les niveaux de la pyramide
sanitaire, confortant les efforts consentis en matière de renforcement des effectifs
depuis 2012.
Les initiatives « Jegesi naa » et
« Yeksi naa » lancées en 2015 et 2016 ont permis de réduire le taux
de rupture des médicaments et produits médicaux et de procéder à une réduction
de 66% du coût des médicaments anti-cancéreux.
Pour assurer un accès équitable à des soins de
qualité, il est prévu dans les quatre prochaines années, la construction de 267
postes de santé, 22 centres de santé, 3 hôpitaux de niveau 2 à Kaffrine,
Sédhiou, Kédougou, d’un hôpital de niveau 3 à Touba, d’un centre national du
cancer à Diamnadio et d’un centre de traitement des brûlés à l’hôpital de Fann.
L’élargissement de l’offre et le relèvement des plateaux techniques se
traduiront par une meilleure prise en charge des malades, notamment des
situations d’urgence.
Cet effort d’investissement sera combiné à un
programme de renforcement des effectifs de personnels médical et paramédical.
Les profils et les effectifs de personnel sont déjà identifiés.
Dans le cadre des initiatives de gratuité des soins,
7,2 millions de cas d’enfants de moins de cinq ans, plus de 314.000 cas
de personnes âgées de 60 ans et plus, et plus de 45.000 femmes enceintes
ont été pris en charge. La santé de la mère et de l’enfant demeure une priorité
pour une réduction des niveaux de mortalité maternelle et infanto-juvénile, le
renforcement de la couverture vaccinale et l’amélioration de la situation
nutritionnelle des enfants.
S’agissant de la prévention et de la lutte contre les
maladies transmissibles, les efforts en cours permettront de consolider et
d’élargir la zone de pré-élimination du paludisme et de réduire encore plus
l’incidence du VIH Sida, jusqu’ici maintenu à des niveaux faibles.
Par ailleurs, pour ce qui concerne les programmes de
filets sociaux, 20.547 personnes identifiées comme vulnérables ont bénéficié
d’appui dans le cadre des programmes d’autonomisation.
A travers la Couverture Maladie universelle, 2,5
millions de personnes enrôlées dont 2,3 millions bénéficient des
prestations offertes au niveau de 675 mutuelles. Ces prestations seront
étendues en milieu scolaire et au sein des daaras. Les Mutuelles de santé
seront davantage professionnalisées pour plus de transparence, et célérité dans
le traitement des dossiers et de redevabilité dans la gestion des ressources
qui leurs sont allouées.
Mesure sociale phare du mandat actuel du Président de
la République, la Bourse de Sécurité Familiale bénéficie aujourd’hui à 300.000
ménages et la cible fixée à 250.000 bénéficiaires pour 2017 est
atteinte depuis 2 ans.
Toutefois, le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur
Macky Sall a décidé d’amplifier le programme pour le porter à 400.000 ménages
pour 2018, pour aider davantage les familles et leurs enfants à bénéficier
d’une couverture sanitaire adéquate et d’une bonne éducation pour sortir du
cycle de la pauvreté.
Des conventions ont été signées avec des partenaires
et des projets de développement pour accélérer l’autonomisation des
bénéficiaires, en leur permettant de développer des activités génératrices de
revenus.
Pour assurer un meilleur ciblage des interventions
dans le cadre des filets sociaux, un Registre national unifié a été mis en
place, afin de permettre aux ménages les plus vulnérables d’accéder de façon
équitable et transparente aux prestations.
A travers ce registre, notre objectif est, à court
terme, de bâtir un socle de protection sociale performant permettant des
interventions ciblées de prise en charge des groupes vulnérables.
Le Gouvernement poursuivra la lutte contre toutes les
formes de maltraitance, de négligence, d’abus, d’exploitation et de violence
que subissent les enfants, leurs familles et leurs communautés.
Les personnes vivant avec un handicap retiennent
également notre attention. Aujourd’hui plus de 45.503 Cartes d’égalité des
Chances ont été distribuées, permettant à leurs attributaires de bénéficier
d’une prise en charge gratuite dans les structures de santé publiques et dans
les centres de réadaptation fonctionnelles.
L’offre de services d’action sociale sera renforcée
avec la construction d’un Centre national de Réinsertion sociale et de neuf
Centres de Promotion et de Réinsertion sociale.
Je tiendrai, dès le début de l’année 2018, un Conseil
interministériel consacré aux mécanismes d’application de la Loi d’Orientation
Sociale, destinée à la promotion et à la protection des droits des personnes
handicapées. En ce qui concerne les personnes du troisième âge, en plus du Plan
Sésame, des efforts substantiels ont été consentis avec l’augmentation de 40%
des pensions de retraite, la mensualisation des pensions et l’exonération des
impôts et taxes sur les activités de l’IPRES, pour renforcer sa viabilité et sa
capacité à mieux soutenir les retraités.
Toutefois, nous estimons devoir encore faire plus pour
les retraités. En conséquence, le Président de la République a décidé de la
modernisation des régimes de retraite aussi bien pour les allocataires de
l’IPRES que ceux du Fonds National de Retraite (FNR).
Avant fin 2018, sera instituée une pension minimale de
retraite, d’au moins égale à 98% du Salaire minimum interprofessionnel garanti
(soit 35.518 FCFA). En outre, la réforme du Code des pensions prendra également
en compte la mise en place d’un régime complémentaire pour les non
cadres affiliés à l’IPRES.
Seront également institués un régime complémentaire
obligatoire pour les agents bénéficiant d’un régime indemnitaire
particulier et un régime supplémentaire par capitalisation, volontaire,
pour les agents ayant de réelles capacités contributives. Ces dernières
ressources seront confiées à des fonds de pensions privés.
Avec la réforme, les allocataires du Fonds national de
Retraite vont également bénéficier d’une augmentation sur quatre ans de leurs
pensions à raison de 10% par an, au même titre que ceux de l’IPRES.
Enfin, des régimes de retraites adaptés seront mis en
place pour les travailleurs, jusqu’ici exclus du système.
Toutes ces mesures ont pour finalité d’améliorer les
niveaux des pensions et de préserver des travailleurs, qui ont tout donné
durant leur période active, de toutes formes de précarité, auxquels pourraient
les exposer la faiblesse de leurs revenus.
Préserver le citoyen de la précarité, c’est aussi lui
garantir l’accès à un logement décent.
En prenant l’option d’une politique de renouveau
urbain, le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Macky Sall a décidé
d’engager le Sénégal dans une nouvelle dynamique de création de villes
modernes.
La loi d’orientation sur l’habitat définit aujourd’hui
un cadre permettant au plus grand nombre de sénégalais d’avoir accès à un
logement. En effet, elle prescrit aujourd’hui l’obtention d’un agrément, la
signature d’une convention et le respect d’un cahier de charges pour l’accès
des promoteurs au foncier. Cette contractualisation mettra un frein à la
spéculation foncière car permettant un suivi de l’atteinte des objectifs pour
lesquels le foncier est octroyé aux promoteurs immobiliers et aux coopératives
d’habitat agréées.
En outre, elle assure la gratuité de l’accès au
foncier pour les projets d’habitat comportant, au moins 60% de logements
sociaux, la prise en charge par l’Etat des aménagements primaires ainsi que des
allègements fiscaux et douaniers. Ces efforts substantiels doivent contribuer à
une baisse, d’au moins un tiers, des coûts des logements sociaux.
L’implantation des pôles urbains répond au souci du
Gouvernement de relever de manière significative une offre de logements
accessibles à toutes les couches de la population.
Elle correspond également à une volonté de créer de
nouvelles cités offrant toutes les fonctionnalités, avec notamment une mixité
avec des places d’affaires, des zones de production de biens et de services,
d’équipements administratifs et collectifs, d’espaces pour de grands évènements
culturels, sportives, de rencontres internationales, d’infrastructures
touristiques et de loisirs.
Premier de ces pôles, Diamniadio est en pleine
structuration, avec ses programmes de logements, ses infrastructures de
connectivité, ses sphères ministérielles, son parc industriel, ses équipements
sportifs, administratifs, commerciaux et hôtelier.
Il est appelé à devenir un pôle catalyseur pour le
développement d’activités économiques et sociales, et le moteur d’une demande
accrue de biens et de services, dans le cadre d’une urbanisation maîtrisée.
Son plateau d’infrastructures sera rehaussé grâce à la
proximité avec l’aéroport Blaise Diagne et au renforcement de sa connectivité
avec la région de Dakar et le reste du pays.
Les projets développés au sein des pôles génèrent
aujourd’hui des milliers d’emplois, contribuent à la structuration de
l’économie, au renforcement du capital humain et au mieux-être des populations.
La politique d’implantation de pôles modernes
s’étendra au Lac Rose, à Déni Biram Ndao (sur 1.741 hectares) et Daga Kholpa
(sur 2.870 hectares), ainsi que dans les régions. En ce qui concerne Daga
Kholpa, une assiette foncière de 300 ha sera mise, en 2018, à la disposition
des promoteurs immobiliers et des coopératives.
Cet effort de création de pôles urbains est accompagné
de programmes d’aménagements paysagers à travers le « Programme Villes
vertes » sur l’ensemble du territoire, pour assainir et améliorer
davantage le cadre de vie des populations.
Au titre des mesures sociales fortes qui ont marqué le
mandat, il faut aussi souligner la décision de haute portée historique du
Président Macky Sall, de rendre gratuite la procédure de transformation des
titres précaires en titres fonciers. C’est aussi cela le Sénégal de tous, le
Sénégal pour tous.
Avec cette décision, des milliers de sénégalais
peuvent aujourd’hui bénéficier d’une sécurisation juridique de leurs titres
d’occupation et de saisir toute opportunité de les valoriser.
Des dispositions sont déjà prises pour accélérer la
délivrance desdits titres aux ayant- droits.
Le renouveau urbain, c’est aussi la modernisation des
cités religieuses qui bénéficient d’un programme de construction d’esplanade,
d’amphithéâtres et de résidences fonctionnelles pour accueillir leurs hôtes.
Ce programme se poursuit pour offrir, à terme, à
toutes les grandes villes religieuses musulmanes comme chrétiennes, des cadres
d’épanouissement conformes aux attentes des populations.
Le logement décent impliquant la mise à disposition de
services essentiels, le gouvernement s’inscrit dans une politique offensive
pour faciliter l’accès à l’eau et à l’assainissement, qui correspond à une
attente forte des populations.
Pour preuve, en milieu urbain, le taux d’accès est
stabilisé aujourd’hui à 98,5% dont 89% par branchement particulier.
La sécurisation de l’alimentation en eau potable de
Dakar a nécessité la mobilisation de plus de 100 000 m3/j dans le cadre
d’un programme d’urgence pour un investissement global de 27 milliards FCFA
engagé en 2015.
Face à la croissance démographique de la ville de
Dakar et sa périphérie, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre deux
projets majeurs avec la construction d’une troisième usine de production d’eau
potable à Keur Momar Sarr (KMS III) et la réalisation d’une unité de
dessalement d’eau de mer. Ces projets prendront en compte l’extension des
réseaux dans les zones non encore desservies avec la réalisation de 85.000
branchements domiciliaires subventionnés.
Les deux projets seront finalisés en 2020 pour un coût
cumulé de 465 milliards FCFA et un volume d’eau additionnel de 300.000 m3/j.
C’est l’approvisionnement en eau de plus 3,5 millions de personnes qui
est en jeu.
En attendant la finalisation desdits projets, une
production de 60.000 m3/jour supplémentaires sera disponible pour la
région de Dakar, d’ici la fin 2018, à partir de nouveaux de forages en
construction.
En milieu rural, les opérations combinées du « programme
national de 300 forages » lancé en 2013 et du volet hydraulique du
PUDC ont permis la réalisation de 368 forages, 13 stations de traitement,
200 châteaux d’eau et plus de 109 km de réseaux dans plus de 500 villages,
au bénéfice de 1.000.000 de personnes supplémentaires, faisant passer le
taux d’accès à l’eau de 80 % en 2011 à 90% en 2016.
En même temps que la finalisation de ce programme, une
nouvelle opération portant sur la réalisation de 250 nouveaux forages
est en cours pour plus 60 milliards d’investissements qui devraient rapprocher
le Sénégal du taux d’accès universel à l’eau potable dans 3 ans.
Les perspectives du sous-secteur de l’assainissement
sont tout aussi bonnes avec la mobilisation d’un investissement de 272
milliards FCFA. Ces ressources sont destinées à la réalisation, sur l’ensemble
du territoire et dans toutes les grandes villes, d’ouvrages de drainage des
eaux usées et pluviales, à la densification des réseaux d’assainissement, à la
réalisation de stations d’épuration.
L’impact attendu est de permettre à plus de 312.000
ménages d’avoir accès à des systèmes d’assainissement adéquats. Un
programme de 100.000 latrines familiales sera réalisé, à partir de 2018,
au profit des communes rurales.
Ces programmes d’assainissement prendront également en
charge la restructuration de quartiers de la banlieue confrontés de manière
récurrente à des risques d’inondation.
Les impacts négatifs des changements climatiques sur
l’environnement seront aussi mieux pris en charge, à travers des programmes
ciblés de lutte contre l’érosion côtière, de renforcement de la protection des
ressources forestières et d’intensification des actions de reboisement. Notre
pays saisira toutes les opportunités offertes par la mobilisation des Fonds
verts Climat pour le financement de tels programmes.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
L’accès équitable des populations à un cadre de vie
sain et aux services essentiels doit être une réalité sur l’ensemble du
territoire. C’est tout le sens de l’Acte 3 de la décentralisation, dont la
première phase a été parachevée par l’adoption d’un nouveau Code général des
Collectivités locales, qui consacre la communalisation intégrale, autrement dit
l’égale dignité des territoires. C’est aussi cela le Sénégal de tous, le
Sénégal pour tous.
Aujourd’hui, nous nous acheminons vers de nouvelles
perspectives avec la mise en place des Pôles-Territoires. Cette phase est un
nouveau jalon dans la territorialisation des politiques publiques, avec
l’adaptation des instruments de planification et des mécanismes de financement
du développement territorial.
La territorialisation des politiques publiques permet
de corriger les disparités spatiales, de répondre à l’exigence de proximité et
de prendre en compte les diversités et spécificités des espaces locaux.
A terme, l’objectif de l’Etat est d’instaurer des
politiques publiques adaptées, co-construites avec les acteurs locaux,
articulées aux orientations politiques sectorielles et nationales, permettant
de promouvoir une action publique plus cohérente, plus efficace et répondant
mieux aux attentes des populations.
Cette dynamique sera accompagnée d’un repositionnement
de l’Etat dans les territoires à travers une réforme de l’architecture
organisationnelle des services déconcentrés et un renforcement de la
déconcentration et de la décentralisation.
Aussi, ce mouvement doit-il-être accompagné par
l’adaptation du dispositif d’incitation à l’investissement, à travers la
révision du Code des Investissements, pour promouvoir l’activité économique
dans les pôles de croissance.
C’est ainsi que sera promue l’émergence de pôles
territoires viables et productifs capables de porter la dynamique de croissance
et d’inclusion sociale du PSE.
En appui, il conviendra d’encourager, tout en les
encadrant, les financements innovants tels que les Partenariats public-privé,
les emprunts et les fonds verts.
L’objectif est de permettre aux territoires de
consolider leurs ressources et de réaliser leurs programmes d’investissement,
dans le cadre d’une fiscalité locale maîtrisée et d’une allocation optimale des
ressources provenant du budget de l’Etat.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Nous sommes tous conscients que pour partager la
richesse, il faudrait d’abord la produire. En économie ouverte, c’est
l’économique qui détermine le social et non l’inverse. Si nous sommes arrivés à
financer tous ces importants programmes d’inclusion sociale et de lutte contre
les inégalités et les disparités régionales, c’est que notre économie va mieux.
C’est pourquoi, le Gouvernement s’emploiera, au
quotidien, avec la vigueur nécessaire, à :
- mettre en phase les politiques avec les contingences et les urgences, qu’elles soient nationales ou internationales, comme la gouvernance stratégique des ressources minières, pétrolières et gazières, la recherche et l’innovation, le développement de l’économie numérique, le tourisme, le développement des infrastructures, terrestres, portuaires et aéroportuaires ; et dans le même temps
- prendre en charge les priorités essentielles autour des leviers que sont la microfinance et l’économie solidaire, la promotion de l’emploi, de l’insertion professionnelle et de l’intensification de la main-d’œuvre, ainsi que la protection sociale ;
La volonté d’atteindre de tels objectifs est
aujourd’hui portée par le PTIP 2018-2020 et traduite dans le budget 2018, en
cours d’examen. Cette volonté ira en s’amplifiant avec le prochain Programme
d’actions prioritaires, le PAP 2019-2024, du Plan Sénégal Émergent.
La forte inclinaison de la vision du Président de
la République, pour plus de justice sociale va franchir un nouveau cap, avec la
loi de finances 2018 que vous allez voter dans quelques jours, et qui constitue
le marqueur social du présent mandat du Président de la République.
Cette option fait suite aux efforts de
rationalisation, de redressement et de consolidation, de la période 2012-2017,
marquée par un retour de la croissance à un niveau de plus de 6% et c’est cette
prospérité retrouvée dans le respect de nos fondamentaux macroéconomiques qui
nous autorise cette inclinaison sociale du Plan Sénégal Émergent.
Dans la présente feuille de route du Gouvernement qui
s’inscrit dans le sillage de celle de 2014 que je vous avais présentée ici-même
au sein de votre prestigieux hémicycle, je voudrais évoquer à présent quelques
éléments de bilan, tout en mettant l’accent sur les actions fortes engagées
pour le court et le moyen terme afin de consolider et d’amplifier les
performances économiques, notamment dans les secteurs moteurs de la croissance
et créateurs d’’emplois.
Notre économie va mieux depuis 2012 et nous voilà
dorénavant installés dans la dynamique de l’émergence.
Cependant, ces performances aussi louables
soient-elles, sont loin d’être des motifs de satisfaction pour nous. Elles sont
davantage pour nous, des incitations à travailler plus, pour encore plus de
résultats. C’est cet esprit conquérant qui nous permettra d’atteindre notre
objectif d’émergence à l’horizon 2035.
La belle victoire de nos Lions du football et leur
qualification pour la Coupe du Monde Russie 2018 que j’évoquais tantôt, sont
des témoignages éloquents de ce que peuvent nous apporter la persévérance et le
travail. Nous leur exprimons une fois de plus, nos félicitations car quand les
jeunes réussissent, une nation construit sa confiance et sa propre réussite.
Eux, comme nous, devons cependant comprendre que ces
performances qui nous font franchir des pas décisifs en direction de la cour
des grands, exigent davantage de nous en nous imposant de redoubler d’effort,
de discipline et de patriotisme pour aller de l’avant.
Pour notre part, nous nous y attèlerons.
Quatre années de mise en œuvre du Plan Sénégal
Emergent (PSE) ont déjà permis à notre pays de restaurer les équilibres
macroéconomiques, de mener des réformes pour un environnement des affaires plus
compétitif, et de consolider les investissements publics structurants, notamment,
dans l’agriculture, les infrastructures et l’énergie.
Le taux de croissance du PIB a atteint 6,7% en
2016 contre 6,5% en 2015. Il est estimé à 6,8 % en 2017 et projeté
à 7,0% en 2018, une première dans l’histoire économique du Sénégal, qui n’a
jamais affiché un taux de 6% sur quatre années consécutives.
Mieux, en Afrique la croissance est ressortie à 1,3%
en 2016 à 2,7% en 2017, et projetée à 3,5% en 2018.
Ces performances valent à notre pays de figurer
aujourd’hui parmi les cinq pays ayant les croissances économiques les plus
fortes sur le continent. L’inflation est contenue sous la barre des 2%, avec
une réduction significative et continue du déficit budgétaire à 3,7% du PIB en
2017 contre 6,7% en 2011, grâce à des efforts soutenus de rationalisation des
dépenses et de mobilisation des ressources internes.
L’endettement reste maîtrisé, grâce à une politique
prudente privilégiant les emprunts concessionnels et les prêts sur le marché
financier ayant de plus longues maturités.
Le service de la dette publique extérieure s’est
établi en 2017, respectivement à 10,9% des recettes budgétaires et 9,1% des
exportations de biens et services, contre des plafonds de 22% et 25% retenus
dans le cadre de l’analyse de viabilité de la dette publique.
En vérité, ces performances sont la résultante d’une
nouvelle dynamique impulsée à tous les secteurs de la vie économique et
sociale. L’agriculture, un des leviers essentiels de notre économie, se situe
sur une trajectoire ascendante et enregistre des performances inédites durant
ces trois dernières années.
La production d’arachide, qui est passée de 527
mille tonnes en 2011 à 1 million de tonnes dès 2015 et attendue à plus de
1,411 million de tonnes en 2017, connaît une hausse de 73% par rapport à la
moyenne des cinq dernières années, un record depuis 40 ans.
Cette situation est d’autant plus encourageante que le
redressement de la filière arachidière s’accompagne de prix rémunérateurs pour
les producteurs, d’opportunités renforcées vers l’exportation et de
valorisation sur place, à la faveur du renforcement des capacités des unités
industrielles d’huilerie installées, qui ont atteint 450.000 tonnes.
La production de riz a atteint 1,015 million
de tonnes en 2017 contre 405 mille tonnes en 2011, soit plus du
doublement de la production en 5 ans. Ce qui nous rapproche à 68% de notre
objectif de production d’un million et demi de tonnes.
Au même moment, les équipements de transformation se
renforcent avec 12 rizeries installées et 300 décortiqueuses d’une capacité de
près de 500.000 tonnes
L’autosuffisance en oignons est dépassée depuis 2015,
avec une production de 400.000 tonnes, alors que nos exportations de produits
horticoles sont multipliées presque par deux, avec plus de cent mille tonnes en
2016 contre cinquante et un mille tonnes en 2011.
La valeur ajoutée du sous-secteur agricole est passé
de 344 milliards de FCFA en 2012 à 469 milliards en 2016.
Ces résultats confirment la justesse de notre option
résolue de construire une agriculture compétitive, diversifiée et durable,
avec pour fonctions de nourrir au mieux et durablement les populations, de
tirer profit des opportunités du commerce international et d’augmenter
significativement les revenus des ruraux.
C’est un signe que notre agriculture est sur une autre
échelle de production résultant d’une politique cohérente de soutien au
développement de ses filières, avec une meilleure disponibilité des intrants,
des engrais, des équipements et du matériel agricole.
Depuis 2012, c’est plus de 302,5 milliards de FCFA
qui ont été investis dans le sous-secteur pour assurer la disponibilité des
semences, des fertilisants et pour soutenir les prix aux producteurs.
Le capital semencier d’arachide est passé de 6.000
tonnes en 2011 à 55.000 tonnes en 2016, alors que le riz, à la
faveur de l’enrichissement de la carte variétale, se cultive aujourd’hui sur la
quasi-totalité du territoire en hivernage, avec des rendements améliorés.
Plus de 78,3 milliards de FCFA ont été
consentis pour l’acquisition d’équipements et de matériels agricoles, notamment
de 1 370 tracteurs équipés de matériel de travail du sol, de semis, de
récolte et de transformation, ainsi que 17 500 unités de petit matériel,
renouvelées chaque année depuis 2012 et cédées aux producteurs à des prix
subventionnés à plus de 60%.
Pour réduire la vulnérabilité de l’agriculture, plus
de 142 milliards de FCFA ont été investis pour la réalisation
d’aménagements hydro-agricoles. En termes de perspective, au moins 35 500
ha de terres seront aménagés durant les quatre prochaines années.
Dans le cadre des programmes de modernisation et
d’intensification agricole, 221 fermes « Natangué » et 6 aires
agricoles émergentes ont été réalisées, avec un cumul de 16.240 emplois
permanents et saisonniers créés pour les femmes et les jeunes.
Ces réalisations seront amplifiées en 2018 avec des
investissements de plus 16,063 milliards de FCFA à travers les interventions de
l’ANIDA, du Projet Pôle de Développement de la Casamance, du Projet d’Appui à
l’Emploi des Jeunes et des Femmes, qui projette la réalisation de 62 fermes.
En outre, 12 Domaines Agricoles Communautaires ont été
créés, avec 449 Groupements d’Entrepreneurs Agricoles (GEA) actifs, et 11.090
emplois directs dans toute la chaîne de production.
Plus de 17.000 emplois sont prévus sur la
période 2018-2019, avec le renforcement des infrastructures de production dans
les DAC existants, la création de nouvelles Unités autonomes d’Exploitation
(UAE), de centres de formation et l’extension des activités dans d’autres
régions. Un financement de 12 milliards sera mobilisé à cet effet en
2018 et une enveloppe de 56,45 milliards de FCFA sera consentie pour les
trois prochaines années.
En outre, quatre nouveaux domaines agricoles
communautaires seront réalisés dans les régions de Fatick (Niombato), Kaffrine
(Boulel), Kolda à Fafacourou et à Dodji dans la région de Louga, à travers un
financement de 47 milliards de FCFA, avec la Banque islamique de développement.
Ce projet permettra de créer de 30 000 emplois, avec la mise en place 348
groupements d’entrepreneurs agricoles (Gea). Il est attendu aussi la
formation de 30.000 entrepreneurs dans le domaine de la production et de
l’entrepreneuriat.
Ces investissements contribueront au renforcement des
exportations de fruits et légumes, à la production du riz et à la création
d’emplois durables et rémunérateurs.
Le renforcement des aménagements hydro-agricoles et la
poursuite des efforts en matière de subvention des intrants, des équipements et
matériels agricoles permettront d’amplifier les résultats déjà obtenus, avec un
accent particulier sur la structuration des filières et le renforcement des
processus de transformation des produits.
Diverses stratégies sont également mises en œuvre pour
faciliter la commercialisation des produits agricoles, le renforcement des
infrastructures de stockage, la mise en place de plateformes et de mécanismes de
contractualisation avec les commerçants, ainsi que la régulation des
importations par des mesures périodiques de gel.
Il faut aussi retenir, au titre de ces initiatives, la
politique active de conquête des marchés à l’export et la promotion, déjà
engagée, des produits agricoles dans les chaines de distribution locales.
A l’instar de l’agriculture, l’élevage occupe une
place centrale dans les performances du secteur primaire, avec une contribution
de 5% au PIB. Ce sous-secteur détient des atouts essentiels. Il a une
contribution déterminante en matière de sécurité alimentaire et d’amélioration
des revenus monétaires d’une frange importante de la population rurale.
Il a bénéficié d’importants investissements concernant
la consolidation de la protection sanitaire et la santé animale, le
renforcement de la résilience, la réalisation des infrastructures et
équipements d’élevage et de mise en marché des produits.
Aujourd’hui, les enjeux pour le sous-secteur se
situent autour de l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des
filières, du renforcement des infrastructures de transformation, de
conservation et de commercialisation, avec une meilleure intégration dans la
filière industrielle. L’amélioration de la structuration des segments industriels
et familiaux des filières lait, bétail-viande, aviculture et cuirs et peaux est
aussi devenue un impératif.
C’est là tout le sens des différents programmes
d’investissements engagés pour maintenir le secteur dans une dynamique de
croissance plus forte. Sur les trois prochaines années, un accent particulier
sera mis sur le renforcement du système national de surveillance
épidémiologique, la poursuite de la lutte contre les maladies animales
prioritaires, la construction et la réhabilitation d’abattoirs, avec notamment,
la construction de l’abattoir moderne et du marché à bétail de Diamniadio.
Cette période sera également marquée par le
renforcement des activités dans le cadre des projets de développement de la
filière lait, de modernisation de toutes les filières animales, d’appui à
l’aviculture familiale et de développement de l’élevage en Casamance, projets
phares du PSE. Diverses initiatives sont engagées pour accroître la
compétitivité du lait local par le biais de l’insémination artificielle,
l’acquisition d’animaux de race à haut potentiel laitier et l’amélioration de
la productivité des races locales.
Erigée en priorité, la question de l’autosuffisance en
moutons fera l’objet d’une attention particulière, avec notamment
l’installation de bergeries familiales, d’ateliers d’embouche ovine et d’une
meilleure organisation de la chaine de valeur « ovin ».
Des actions ciblées seront développées pour améliorer
durablement la productivité et la compétitivité des filières lait et petits
ruminants, afin de contribuer à la réduction de la pauvreté et au renforcement
de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations.
Des initiatives fortes seront aussi prises pour la
sécurisation de l’élevage pastoral ainsi que la mise en place d’un plan
d’aménagement pour une exploitation durable du Ranch de Dolly, en pleine
réhabilitation, avec l’érection d’un mur de clôture de 105 km, d’un forage et
d’un château d’eau de 1.000 m3, d’une piste de 82 km qui va désenclaver
57 villages et améliorer la mobilité de plus de 12 600 personnes.
La dynamique de croissance du secteur primaire est
aussi portée par le sous-secteur de la pêche qui occupe la première place dans
nos exportations en 2016, avec près de 15% des recettes en 2016 et 3,2%
de contribution au PIB, dans un contexte de hausse concomitante des
débarquements de la pêche artisanale et de la pêche industrielle.
Pour stimuler l’activité de la pêche artisanale, plus
de 4 000 moteurs de pirogues ont été subventionnés pour 4 milliards de
FCFA, avec l’objectif d’atteindre 20 000 moteurs pour 20 milliards d’ici
à fin 2019, en même temps que l’acquisition, chaque année, d’un stock de 20.000
gilets de sauvetage, cédés à deux mille cinq cents francs CFA l’unité.
Le secteur de la pêche, c’est aussi une filière de
transformation industrielle et artisanale qui a bénéficié d’un relèvement
appréciable de son potentiel de production. Au niveau des principaux pôles de
pêche situés sur les deux franges côtières, sept (7) nouveaux quais de pêche
sont en construction, dont quatre déjà inaugurés ainsi que (7) nouvelles
aires de transformation des produits de la pêche artisanale pour les femmes
dont 4 en cours de finalisation.
Ce programme sera complété par le renforcement de la
chaîne de froid avec l’implantation de complexes et l’acquisition de camions
frigorifiques pour améliorer les conditions de conservation des produits
halieutiques et réduire les pertes post captures.
La filière aquacole se développe avec l’implantation
de nouvelles fermes piscicoles qui contribuent à renforcer l’offre sur le
marché, avec des objectifs de production de 30.000 tonnes en 2018 et de 50.000
tonnes 2023. Les bonnes performances en matière de croissance économique sont
aussi le résultat du dynamisme des industries extractives.
Grâce à son programme de relance et à la faveur de la
réhabilitation de ses installations de production et de fourniture d’énergie,
les ICS sont parvenues à leur pleine capacité en 2016 avec une production de 1,67
million de tonnes de phosphates de chaux et 431.010 tonnes d’acide
phosphorique. Les niveaux de production attendus pour 2017 sont respectivement
de 1,8 million de phosphates de chaux et de 500.000 tonnes
d’acide phosphorique pour les ICS et 1,2 million pour les phosphates de
Matam.
Le renforcement de la production des mines de Matam et
la mise en exploitation de celles des régions de Diourbel, Matam, Louga, Thiès
et Kédougou augurent de bonnes perspectives pour la filière phosphates. La
production prévisionnelle attendue des nouvelles unités dépasse les 3 millions
de tonnes de phosphates et plus de 600 mille tonnes d’acide. Les
nouvelles découvertes de phosphates sont évaluées à plus de 120 millions de
tonnes. Mieux, les nouveaux investissements dans cette filière intègreront
des unités de production d’engrais.
Avec un tel potentiel, le Sénégal est aujourd’hui bien
positionné pour être parmi les trois premiers pays producteurs mondiaux de
phosphates et d’acide, conformément aux objectifs du PSE. Ce qui représente de
nouvelles opportunités pour relever nos exportations ainsi que les recettes
pour l’Etat et les Collectivités localités locales.
Le développement de la filière mines et fertilisants a
l’avantage de drainer tout un écosystème de PME-PMI contribuant à la création
d’emplois et de revenus dans les zones d’exploitation.
Le dynamisme de l’activité minière, c’est aussi la
production d’or qui devrait augmenter significativement avec la consolidation
de l’activité des mines existantes et le démarrage de trois nouvelles mines
d’un potentiel de près de 6 millions d’onces.
Il en est de même pour le zircon dont la production
sur la grande côte a atteint 62.000 tonnes en 2016.
Concernant le fer, en attendant une exploitation à
grande échelle des mines, il est prévu la réalisation d’une unité sidérurgique
dans la région de Kédougou pouvant produire deux cent mille (200.000) tonnes de
fer et deux (2) millions de tonnes de fonte pour les besoins nationaux.
Le ciment est aujourd’hui le quatrième poste
d’exportation du pays, avec une capacité installée de 8 millions de tonnes.
Les cimenteries soutiennent le dynamisme du sous-secteur des BTP, en plus de
contribuer à la création de valeur ajoutée et de satisfaire la demande pour
l’exportation, pour près de 3 millions de tonnes.
Ce regain d’activités dans le secteur des mines s’est
traduit par le doublement des recettes pour l’Etat. Celles-ci sont passées de 45
milliards F CFA à la fin de l’année 2012 à 107,4 milliards CFA en
2016. Parallèlement, les emplois générés sont passés de 3 000 en 2012 à 8
000 en 2016.
Fortement préoccupé par la prise en compte des
intérêts des Collectivités locales et des populations vivant dans les sites
d’exploitation, le Chef de l’Etat a décidé dans le nouveau code minier
d’affecter 0.5 % du chiffre d’affaires hors taxes des sociétés minières à
un Fonds d’appui aux collectivités locales.
En outre, 20% des recettes de l’Etat provenant des
opérations minières seront versées à un Fonds d’appui et de péréquation
destiné aux collectivités locales.
Un Fonds de Réhabilitation des Sites miniers,
alimenté par tous les titulaires de permis d’exploitation et dont les
ressources sont calculées sur la base des études d’impact environnemental, est
également mis en place.
Cette rénovation du Code minier participe d’un
souci de rétablir plus d’équité dans le partage des retombées des exploitations
minières.
Le Gouvernement veillera à une correcte mise en œuvre
de ces dispositions.
C’est ce souci qui est aussi à la base de l’option du
Gouvernement pour un développement industriel inclusif et durable, qui se
traduira par l’élargissement de la base industrielle et le rééquilibrage
progressif des implantations industrielles sur l’ensemble du territoire.
Cette politique industrielle s’inscrit dans une
volonté de positionner le Sénégal comme un hub logistique industriel
régional à l’horizon 2035, avec une place de choix pour des PMI/PME
compétitives, capables de contribuer au renforcement des capacités productives
et à la création de richesses et d’emplois décents et durables.
En réalité, il s’agit de gagner le pari de
l’innovation technologique et de la productivité en vue d’une compétitivité
plus soutenue de l’économie. A cet effet, les actions de l’Etat seront
orientées vers le soutien au développement d’une offre de produits industriels
compétitifs et à haute valeur ajoutée, pour satisfaire la demande nationale,
mais également les marchés communautaire et international.
La politique industrielle accordera aussi une place de
choix aux Petites et Moyennes Entreprises, facteurs clés de croissance économique,
d’intégration sociale et puissants leviers de lutte contre la pauvreté. Les
PME-PMI représentent en effet 99% de nos unités économiques et 30%
du PIB. Elles occupent 60% de la population active et concentrent 42%
du total des emplois du secteur moderne. C’est dire la place qui doit leur être
accordée dans nos politiques et stratégies, notamment pour ce qui est de leur
financement.
Les PME-PMI bénéficieront davantage de
l’accompagnement du dispositif constitué par le Fonds de garantie des
Investissements prioritaires (FONGIP), la Banque nationale pour le
Développement Economique (BNDE) et le Fonds Souverain d’Investissements
stratégiques FONSIS.
Ces trois structures ont déjà contribué au financement
de 2.155 PME-PMI, 2.005 GIE, 12 projets dans les secteurs de la santé, de
l’agriculture, du logement, de l’industrie, des transports et de l’énergie, qui
ont généré 35.000 emplois et permis plus de 313 milliards, en financement ou en
garantie.
Notre dispositif de financement a aujourd’hui montré
de réelles capacités permettant de relever le défi de l’appui aux PME-PMI, de
l’inclusion financière et de la création d’emplois. Les capacités financières
des 3 structures seront rehaussées par un soutien accru de l’Etat.
Le « réseau Sénégal PME » et le
« Programme Impact 20-25 », sous la coordination de l’ADEPME
permettra d’amplifier ces résultats avec la fourniture de services dédiés au
PME-PMI.
Les PME devront également tirer le meilleur profit du
cadre de développement du crédit-bail et de la mise en place des bureaux
d’information sur le crédit.
Un programme d’implantation de petites et moyennes
industries et de développement d’unités de transformation des produits de
l’agriculture, de l’élevage et de la pêche a déjà démarré cette année. Son
objectif est d’implanter 570 unités de transformation permettant la
valorisation des potentialités locales des régions du Sénégal. Il est soutenu
par un mécanisme innovant de financement par la BNDE, avec une offre de
garantie à hauteur de 70% par le FONGIP, l’octroi de prêts à un taux d’intérêt
de 6.5% pour une durée de 5 ans.
Le Parc Industriel Intégré de Diamniadio démarre ses
activités en 2018 avec cinq entreprises qui devront générer 3.000 emplois. La
seconde phase du projet Parc porte sur 40 ha et sera également lancée en 2018.
Un Domaine Industriel édifié sur le même site de Diaminiadio accueille
aujourd’hui 18 entreprises en pleine production.
Dans le cadre de l’aménagement de zones industrielles,
des domaines et parcs industriels sont déjà implantés à Sandiara, à Sédhiou, à
Fatick, et à Saint louis, avec le complexe des femmes transformatrices de
ressources halieutiques de Goxu-Mbacc.
Des hôtels industriels, espaces d’accueil de PME-PMI
gérés par les communes sont également édifiés à Linguère, Gossas, Touba, et
Matam.
Ces diverses initiatives s’inscrivent dans un
processus de structuration d’un tissu industriel local, devant favoriser la
création d’emplois, la mise en place de plateforme de valorisation des
ressources du terroir ainsi que le renforcement de l’intégration de l’industrie
locale par la remontée des filières.
Le sous-secteur de l’artisanat, vivier de petites
entreprises, bénéficiera aussi de la même attention. Au-delà de la mise à leur
disposition d’espaces de production et d’exposition dédiés, elles seront mieux
soutenues par les structures de financement dédiés à l’Entreprenariat.
Elles bénéficieront d’une meilleure promotion de leurs
produits sur les marchés extérieurs et d’une plus forte implication dans
l’exécution de la commande publique nationale.
La culture reste un des vecteurs de la cohésion
nationale, en permettant l’expression harmonieuse des identités plurielles.
Elle est aussi un facteur de rayonnement international et de développement
économique et social pour l’Etat, les artistes et toutes les populations. Le
Sénégal peut se féliciter du dynamisme de la création artistique nationale
aussi bien dans les arts vivants que dans les arts visuels. Aussi, le
Gouvernement s’est-t-il engagé à renforcer la promotion de la culture en créant
les conditions d’une meilleure structuration des filières et industries
culturelles tout préservant notre patrimoine matériel et immatériel.
Ainsi, le budget du Fonds de Promotion de l’Industrie
cinématographique et audiovisuel (FOPICA) a été porté à 2 milliards pour mieux
soutenir des activités de production, d’exploitation et de promotion
cinématographiques et audiovisuelles.
Un programme de réhabilitation et de valorisation des
lieux de mémoires, édifices religieux anciens, sites et monuments historiques,
est engagé sur l’ensemble du territoire, de même que l’implantation et la
rénovation d’infrastructures culturelles.
Le Musée des Civilisations, un de nos joyaux
culturels, sera inauguré en 2018.
Dans la même veine, un fonds de développement des
cultures urbaines a été mis en place et le budget de la Biennale de l’Art
africain contemporain renforcé.
La Société Sénégalaise du droit d’auteur et des droits
voisins et la mutuelle nationale de santé des acteurs culturels participent,
quant à elles, d’une volonté de garantir les droits des créateurs sur leurs
produits et leur meilleure prise en charge sociale.
Retenue comme un des leviers essentiels de la
croissance économique et de la création d’emplois, l’industrie touristique a
entamé son redressement. Au cours de ces trois dernières années, ce secteur a
enregistré une hausse de 7% du nombre d’établissements entre 2014 et 2016, de
22 % des capacité en lits, de 20% des entrées de touristes avec
1,2 millions d’entrées en 2016 et une hausse de 26% des recettes
touristiques, passées de 342 milliards FCFA en 2014 à 430 milliards FCFA en
2016.
Notre objectif est de consolider la progression
observée auprès des marchés émetteurs, à court et à moyen terme, et d’annihiler
la saisonnalité de l’activité touristique par une offre diversifiée et de
qualité, avec la mise en exergue de nouveaux produits.
Notre cible est d’atteindre 1,5 millions de touristes
en 2018 et 3 millions de touristes en 2023.
Cet objectif est bien à notre portée, si l’on
considère les performances actuelles qui découlent de mesures fortes relatives
à la baisse des redevances aéroportuaires, à l’érection de la Casamance en Zone
touristique spéciale d’intérêt national et à la baisse de la TVA à 10% pour le
secteur, en sus de nos atouts en termes de stabilité politique.
Le renforcement du réseau d’infrastructures
aéroportuaires et terrestres, combiné à nos atouts aux plans culturel et
naturel ainsi que notre positionnement géographique stratégique devraient
stimuler davantage l’activité touristique.
Le secteur touristique continuera de bénéficier d’un
soutien accru, par la consolidation du crédit hôtelier, l’accélération des
opérations d’aménagement des nouveaux sites et une promotion plus active vers
les marchés émetteurs. A cet effet, le projet d’aménagement et de restauration
des plages de Saly d’un coût de plus de 35 milliards de FCFA, sera lancé avant
la fin de l’année 2017, pour rehausser le potentiel de ce site.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Nous le savons tous, une économie qui croît, un pays
qui se transforme a besoin d’une énergie abondante et à moindre coût et d’un
réseau dense d’infrastructures de connectivité. Le dynamisme de l’activité
économique en est fortement tributaire.
Il faut donc se réjouir là aussi des bonnes
performances du secteur de l’énergie et des hydrocarbures, qui continue son redressement, à la faveur des mesures fortes prises par le
Gouvernement pour renforcer le parc de production, tout en développant un mix
énergétique avec des énergies renouvelables.
Aujourd’hui, le pari de la disponibilité continue de
l’énergie est en train d’être gagné avec la mise en service d’une puissance
additionnelle de 270 MW sur le réseau en 2016 pour renforcer un parc qui
était de 573 MW en 2011.
De nouvelles capacités d’une puissance de 205 MW sont
disponibles en 2017 avec les centrales solaires de Mékhé (30 MW), de Merina
Dakhar (pour 30 MW) et de Kahone (20 MW) ainsi que la centrale à charbon de
Sendou pour 125 MW.
La mise en service de ces nouvelles capacités portera
la puissance installée de Senelec à environ 1.100 MW dont 19%
d’énergies renouvelables, pour une demande totale de 610 MW. C’est dire que
Senelec dispose aujourd’hui de réserves suffisantes qui lui permettent de
respecter son planning de maintenance et d’envisager même la possibilité d’exporter
de l’électricité.
Mieux, pour l’exercice 2018, le renforcement des
capacités de production énergétique se poursuivra avec la mise en service de la
première tranche de 50 MW de la centrale éolienne de Taïba Ndiaye et des
centrales solaires de Diass (25 MW), de Sakal (20 MW) et Kahone (20 MW).
En plus de ces projets du plan de production, une
puissance additionnelle est attendue des projets hydro-électriques, réalisés
dans le cadre de la coopération au sein de l’OMVS et de l’OMVG avec les
barrages de Kaléta, Souapiti en Guinée, Gouina et Sambangalou au Sénégal.
Tout ce potentiel sera consolidé avec la mise en
service en 2021 des centrales à charbon de Mboro (300 MW) en 2021,
éolienne de Taïba Ndiaye (150 MW) et duale fioul de Malicounda de 120 MW
à partir de 2020 et le projet Scaling Solar de 100 MW, en instruction.
Parallèlement à la production indépendante,
d’importants projets et programmes publics sont également réalisés dans le
domaine des énergies renouvelables avec l’électrification par voie solaire de
120 infrastructures communautaires publics.
Ces efforts en matière d’investissements ont aussi
permis d’accélérer l’électrification rurale, avec 3.783 villages électrifiés
sur la période 2012 à 2016, contre 1.648 entre 1960 et 2012, ce qui a fait passer
le taux d’électrification rurale de 24% en 2012 à 33% en fin 2016.
L’objectif du Gouvernement est d’atteindre un taux
d’électrification rurale de 60 % à l’horizon 2019 et l’accès
universel en 2025. Dans cette perspective, les travaux portant sur les dix
concessions d’électrification rurale seront finalisés dans les trois prochaines
années avec la mise en place d’un système de tarification plus équitable.
Pour assurer la disponibilité de l’électricité sur
l’ensemble du territoire, ce qui est plus qu’une exigence, le Gouvernement a
pris l’option de construire « des autoroutes de l’électricité »
avec les travaux en cours pour les lignes 225 kV concernant les axes
Tambacounda-Kolda-Ziguinchor, Kaolack – Fatick ainsi que les projets de lignes
de transport avec l’OMVG (Kaolack-Mbirkilane-Tambacounda-Sambangalou et
Mbirkilane – Soma – Tanaf).
Les travaux concernant les lignes 225 kV des axes
Mbour-Fatick, Kounoune – Sendou, Nouakchott-Tobène Kayes-Tambacounda démarrent
en 2018. Globalement, d’ici 2021, une puissance supplémentaire de 1.202 MW
sera injectée dans le réseau électrique, ce qui portera les capacités du parc
de production à plus 1.700 MW dont 30% d’énergies renouvelables, pour une
demande projetée à 1.070 MW.
Le maillage du territoire, à travers un réseau
densifié garantira l’accès à une électricité de qualité à tous, y compris dans
les zones rurales les plus reculées.
La poursuite de la maîtrise des coûts de production
permettra d’amplifier la baisse de 10 à 15% des prix de l’électricité déjà
intervenue, en sus d’une politique de maîtrise de la consommation des ménages,
avec la diffusion des compteurs de pré paiement.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
En matière d’hydrocarbures, le Sénégal dispose
aujourd’hui de réserves de rang mondial avec les gisements de gaz découverts
dans la zone frontalière avec la Mauritanie et à l’intérieur du pays avec les
blocs de Cayar Offshore Profond, Teranga, Yaakar, et Requin Tigre. Il en est de
même pour le pétrole avec le bloc de Sangomar offshore profond.
L’exploitation de ces ressources interviendra en 2021
et permettra à notre pays de se positionner en hub pétrolier et comme
exportateur de brut et de produits finis avec l’extension des capacités de
raffinage existantes et l’installation de nouvelles unités.
D’ores et déjà, des mesures sont engagées par assurer
la conversion au gaz de toutes les centrales de SENELEC, y compris les
centrales privées fonctionnant au charbon.
La disponibilité d’une énergie à faible coût offre une
grande opportunité d’accélérer la transformation structurelle de l’économie, de
réaliser une percée décisive vers l’industrialisation, par l’attraction de
grandes multinationales orientées vers la production de biens et services pour
l’exportation.
C’est aussi une opportunité pour le Sénégal de
réaliser l’électrification universelle prévue en 2025, avec un coût de
l’énergie le plus bas possible pour tous les ménages aussi bien dans les
centres urbains qu’en milieu rural. Dans cette perspective, sera élaboré un
Code de l’électricité qui consacrera l’élargissement du cadre de régulation à
l’aval du sous-secteur des hydrocarbures.
Au-delà des possibilités de reprofilage de l’économie
et d’attraction de l’investissement direct étranger, les découvertes de
gisements d’hydrocarbures sont porteuses d’enjeux qui cristallisent toutes les
attentions.
Elles posent la problématique de la mise en place de
cadres de gouvernance appropriés pour concilier le souci de la rentabilité
économique avec les impératifs de développement durable, tout en préservant les
intérêts stratégiques de l’Etat et des populations, seules propriétaires de ces
ressources minière et pétrolière, comme l’affirme la réforme constitutionnelle
du 20 mars 2016.
C’est ce qui a motivé le Gouvernement, au-delà de la
réforme du code minier, à créer l’Institut des métiers du pétrole et du gaz et
à engager une réflexion inclusive pour bâtir un écosystème autour de ces
ressources.
A cette fin, le Président de la République a aussi mis
en place le COS-PETROGAZ, plate-forme de gouvernance démocratique et inclusive
pour une gestion rigoureuse, inclusive et durable des ressources pétrolières et
gazières, mais également pour leur juste et équitable répartition entre les
générations actuelles et les générations futures, en toute transparence et
responsabilité.
Ainsi, un projet de Loi sur le partage des
ressources pétrolières et gazières vous sera soumis avant la fin du premier
semestre 2018.
C’est aussi une telle préoccupation qui fonde notre
adhésion à l’Initiative pour la Transparence dans les industries Extractives,
et la publication et le partage de manière régulière des rapports annuels sur
les ressources générées par les activités minières.
Hautement soucieux des intérêts des populations, le
Gouvernement veillera par la Loi, à la conclusion de contrats miniers et
pétroliers encore plus équitables en termes d’exigence fiscale et de justice
sociale. C’est cela la direction que nous a indiquée le Chef de l’Etat.
Ceci passe évidemment par le renforcement des
capacités de notre pays en expertise technique, juridique et financière dans ce
domaine, d’où l’urgence de disposer de ressources humaines qualifiées pour
mener à bien les négociations de contrats complexes de l’industrie extractive,
afin que le pays en tire tout le bénéfice attendu.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Après le défi de l’énergie, le Gouvernement est en
train de relever celui de la mise en place des infrastructures de connectivité,
qui sont déterminantes pour l’atteinte de notre objectif de croissance forte et
inclusive. Notre ambition, dans ce domaine, est motivée par, au moins, quatre
objectifs, à savoir :
- bâtir un réseau structuré favorisant un développement plus équilibré du territoire ainsi que l’émergence de pôles d’activités économiques ;
- désenclaver les zones à fortes potentialités économiques (agricoles, pastorales, halieutiques, minières et touristiques) en facilitant l’accès des populations aux services sociaux de base, à travers un réseau de routes, de pistes rurales et d’ouvrages de franchissement ;
- renforcer l’attractivité et la compétitivité de l’économie en réalisant des infrastructures structurantes qu’appellent les corridors d’intégration ;
- développer un réseau autoroutier, bien articulé, permettant la liaison par voies rapides des principaux pôles générateurs de croissance.
C’est dans ce cadre que s’inscrit la réalisation des
chantiers d’axes comme la VDN3 entre Golf Club et Tivaouane Peulh, l’échangeur
Aliou Sow, l’autoroute Diamniadio-AIBD-Sindia, les axes Fatick-Kaolack,
Dinguiraye-Nioro-Keur Ayib, Touba-Dahra-Linguère, Keur Waly-Passy-Sokone,
Joal-Samba DIA-Djiffer ainsi que le Pont de Kédougou.
A côté de ces projets routiers achevés, d’autres ont
en cours de réalisation : la VDN 2ème section entre le pont CICES et le
Golf club dont la réception est prévue avant la fin du premier semestre 2018,
la route des Niayes, les axes Dialocoto-Mako, Ile à Morphil,
Ndioum-Ourossogui-Bakel Kedougou-Salemata, la Boucle du Boudier, le Pont de
Foundiougne, la route Léona-Lompoul-Potou-Gandiole.
Entre 2012 et 2017, plus de 1.362 km de
routes, 52 km d’autoroutes et 13 nouveaux ponts et plus de 2500
km de pistes rurales pour près de 1300 milliards de FCFA.
Cette dynamique de densification du réseau routier
national sera poursuivie avec la réalisation d’autres projets de grande
envergure comme la réhabilitation des routes Kaffrine-Mbacké,
Fatick-Foundiougne-Passy, du Pont de Marsassoum, la reconstruction du pont
Moustapha Malick GAYE à Saint Louis, la réalisation des ponts de Halwar 2,
Nianga Edy et Guédé, situés dans une zone à fort potentiel agricole. Au total, en
fin 2019, c’est un linéaire de 2900 km de routes revêtues qui sera
construit et réhabilité.
Avec la réalisation des tronçons autoroutiers,
Diamniadio - AIBD (17 km), AIBD - Sindia (20 km), AIBD - Thiès (16 km), Thiès -
Touba (113 km) et Thiès - Tivaouane (21 km), le Gouvernement aura construit 187
kilomètres d’autoroute, entre 2012 et 2019, contre 32 kilomètres réalisés de
1960 à 2012, pour 1166 milliards de FCFA.
L’autoroute Ila Touba sera mise en service en fin
2018, soit un an avant la fin des délais contractuels. Il en sera de même pour
l’autoroute AIBD - MBour - Thiès dont la section AIBD - Thiès sera ouverte à la
circulation en fin d’année 2017, début 2018.
Avec le prochain Programme d’actions prioritaires du
Plan Sénégal Émergent, le développement du réseau autoroutier se poursuivra
avec les nouveaux axes Mbour - Kaolack et la Côtière entre Dakar et Saint-Louis
en passant par Kayar, Mboro et Lompoul. Ces axes seront développés dans le
cadre de partenariats public-privé et de concessions de service public qui ne
nécessitent pas une mobilisation importante de ressources budgétaires pour
l’Etat.
La réalisation de l’autoroute de la Côtière nous
offrira de nouvelles opportunités pour le développement d’activités
touristiques, de production de biens et de services divers, et d’émergence d’un
nouveau pôle de croissance sur cette frange de la côte ouest du pays.
D’ores et déjà, la densification du réseau autoroutier
que nous vivons à présent et qui est appelée à s’amplifier, nous impose la mise
en place d’une société de gestion autoroutière. Elle sera créée en 2018,
avec pour missions, de développer le réseau et d’assurer son exploitation et
son entretien, à travers des processus de contractualisation gagnant-gagnant
entre l’Etat et les opérateurs privés. Il s’agit là, pour le Gouvernement d’une
instruction du Président de la République. Le projet de loi vous parviendra
prochainement.
Encore une fois, pour le Gouvernement, la mobilité est
à la fois un enjeu économique mais aussi une exigence d’équité,
qui doit contribuer à réduire, voire éradiquer les fractures sociales et
territoriales.
Aujourd’hui, notre ambition, c’est de construire un
réseau de transport adapté permettant à tout individu de se mouvoir dans des
modes collectifs structurants et de réduire les coûts générés par la congestion
des routes, qui a aussi pour conséquences un nombre élevé d’accidents aux coûts
sociaux et économiques inestimables.
En effet, toutes les couches de la population doivent
pouvoir se déplacer facilement à l’intérieur des villes et des campagnes, quels
que soient leur origine sociale et leurs niveaux de motricité ou de revenus.
C’est pourquoi, nous avons aussi fait l’option de
promouvoir le transport de masse avec la construction d’un système de transport
public intégré, prenant en compte la dimension multimodale, avec une politique
tarifaire soutenable. C’est tout le sens du projet de Train express Régional
(TER), qui est également le premier jalon d’un réseau ferroviaire interurbain
appelé à s’étendre. Le TER reliera les 55 kilomètres qui séparent la gare de
Dakar au nouvel aéroport Blaise Diagne.
Le TER permettra de transporter 115.000 voyageurs
par jour et d’assurer la desserte d’une grande partie de la banlieue à
travers quatorze gares et haltes dont les principales seront connectées à un
système de transfert par bus et minibus diffuseurs, à l’intérieur des zones
périurbaines.
En plus du TER, sera réalisé le projet de Bus Rapid
Transfer (le BRT), qui assurera la liaison du Sud au Nord de la ville de
Dakar, et le transport de près 300.000 voyageurs par jour, pour un coût
de 267 milliards de FCFA. Les travaux démarrent en 2018, pour une durée de deux
ans.
La densification du réseau ferroviaire intérieur sera
aussi engagée, à travers la nouvelle ligne Dakar - Tambacounda, dotée d’une
plateforme logistique à Tambacounda pour l’accès au marché sous-régional, via
le Mali. C’est là, encore une opportunité pour l’émergence d’un nouveau pôle de
croissance à l’Est du pays.
De nouvelles lignes ferroviaires sont aussi
envisagées, à plus long terme, pour desservir les capitales régionales, vers le
Sud pour le développement du tourisme et de l’agrobusiness, vers le Nord pour
l’exploitation des gisements de phosphates et vers l’Est pour l’exploitation
des ressources minières, notamment l’or et le fer.
Le développement de la mobilité passera aussi par le
renforcement et la réorganisation du transport collectif urbain et inter-urbain
public et privé. Le réseau a déjà bénéficié de l’apport de 1.607 minibus
pour Dakar et de 500 autres remis aux opérateurs de transport des villes
de l’intérieur du pays. Ce programme sera poursuivi en 2018, avec l’injection
dans le réseau de 537 nouveaux bus et minibus, en partenariat avec le
secteur privé.
Dans la même veine, la société Dakar-Dem-Dik s’est
repositionnée aujourd’hui comme le véritable leader du transport urbain. Le
renouvellement de son parc, avec l’acquisition, en 2016, de 475 autobus en
2016, lui permet d’étendre aujourd’hui son offre dans le segment du transport
interurbain en desservant les régions de l’intérieur.
Les moyens de la société seront accrus pour étendre
encore plus son périmètre de desserte.
La mobilité en milieu rural est une question
essentielle, pour le désenclavement des zones à fortes potentialités
économiques et pour l’accès des produits aux marchés et des populations aux
services sociaux de base. Le Gouvernement fait de cette question une de ses
plus fortes priorités. Aussi, a-t-il entrepris depuis 2012, la mise en œuvre de
plusieurs projets et programmes qui ont permis la réalisation de plus de
3.500 km pistes rurales en cinq ans.
Ces infrastructures sont en train de transformer
aujourd’hui substantiellement la vie des communautés.
Les réalisations en matière de pistes rurales
prendront encore plus d’ampleur au cours des trois prochaines années,
conformément aux engagements du Chef de l’Etat vis-à-vis du monde rural.
La modernisation des systèmes de transports maritimes
figure aussi en bonne place dans nos priorités. Ainsi, après la réalisation des
ports de Ndakhonga, la modernisation et l’extension du port de Dakar, le
renforcement des équipements du port de Ziguinchor, le Gouvernement envisage
une montée à l’échelle des activités du secteur avec la réalisation :
- d’un port minéralier, pétrolier et vraquier moderne en eaux profondes à Bargny-Sendou, d’un coût de 290 milliards F CFA, sur financement entièrement privé, les travaux viennent d’être lancés ;
- et d’un port multi-fonctions en eaux profondes à Ndayane dont la vocation est d’accueillir, à terme, le trafic du Port de Dakar. Les travaux démarreront en 2018, dans le cadre d’un financement mobilisé par Dubai Port World.
Ces deux infrastructures constituent un maillon
important pour le positionnement stratégique de notre pays en matière de
transports maritimes dans la sous-région. Elles joueront un catalyseur pour
stimuler encore plus l’activité économique, notamment, l’exploitation des ressources
minières, pétrolières et gazières.
Quant au transport aérien, il est en train de prendre
un nouvel envol avec l’ouverture après-demain, de l’Aéroport International
Blaise Diagne de Diass. Cet aéroport, conçu pour une capacité initiale de 3
millions de passagers par an, sera déterminant pour la promotion de la
destination Sénégal.
Son activité aura des effets d’entrainement sur les
autres secteurs de l’économie, sur la production de services liés aux activités
aéroportuaires et sur le développement de la zone économique spéciale qui
jouxte l’aéroport.
En même temps que le démarrage de l’AIBD, sera lancée
une nouvelle compagnie aérienne Air Sénégal, qui, desservira les réseaux
domestiques et le proche voisinage, avant d’exploiter le réseau continental et
transcontinental, à partir de 2018, avec une flotte aux meilleurs standards
internationaux.
Les aéroports régionaux de Saint-Louis, Ziguinchor,
Tambacounda, Matam et Kédougou seront complètement réhabilités dans le cadre
d’un programme qui sera exécuté sur une durée de quatre ans, à partir de 2018,
pour un coût de près de 100 milliards de F CFA.
Toutes ces activités de connectivité bénéficieront de
la révolution des technologies de l’information et de la communication.
L’économie numérique, qui a un fort effet
d’entrainement et un pouvoir de transformation sur le reste de l’économie, est
aujourd’hui au cœur de la croissance et de la compétitivité des Etats et des
entreprises.
Formidable accélérateur de l’inclusion financière,
l’économie numérique, en tant que source de progrès et de gains considérables
pour tous les secteurs d’activités économiques, est déterminante dans
l’inclusion sociale. En plus d’assurer la diffusion de la connaissance et du
savoir, elle contribue aussi à l’amélioration de la gouvernance et à la
facilitation de toutes les transactions.
C’est pourquoi, le Chef de l’Etat a décidé de faire de
l’économie numérique, dans le PSE, un des leviers essentiels de la croissance,
avec l’ambition pour le Sénégal d’être dans le peloton de tête des pays
africains tirant le meilleur parti de tout le potentiel du secteur.
C’est dans cette perspective qu’a été élaborée en
2016, la Stratégie "Sénégal Numérique 2025", dénommée SN2025, avec
une vision forte qui est "en 2025, le numérique pour tous et pour tous
les usages avec un secteur privé dynamique et innovant dans un écosystème
performant".
Dans le cadre de cette stratégie, 28 réformes et 69
projets seront mis en œuvre avec comme objectifs la création de plus de 35000
emplois directs pour le secteur.
A cet effet, nos actions seront orientées vers le
renforcement du cadre juridique, la qualité des infrastructures de connectivité
permettant un accès équitable et à moindre coût à l’internet à toute la
population. L’accent sera aussi mis sur la promotion d’incubateurs
d’entreprises de TIC et de Startups, le développement de formation mieux
adaptées et des mécanismes de financement spécifiques pour les jeunes porteurs
de projets TIC. L’Etat continuera à encourager le développement de Data Center,
de plateformes de développement et de création de services à valeur ajoutée, de
centres multimédia permettant de capitaliser le potentiel de créativité des
jeunes entrepreneurs et porteurs de projets.
Le projet de Parc des Technologies Numériques d’un
coût de 40 milliards dont l’implantation est prévue à Diamniadio, s’inscrit
dans cette option et permettra, à terme de créer 35 000 emplois directs et 105
000 emplois indirects d’ici 2025.
Elément structurant pour le secteur, le Code des
Télécommunications sera mis à niveau l’année prochaine alors que le Conseil
national du Numérique sera mis en place au cours du premier trimestre 2018,
pour faciliter la gouvernance du secteur.
S’agissant du sous-secteur de la communication, il
nous faut tous saluer le consensus qui a permis l’adoption du Code de la
presse, aboutissement d’un long processus entamé il y a dix ans. Ce code devra
faciliter l’assainissement du secteur et stimuler ses activités. Compte tenu du
rôle éminent de la presse dans la vie publique, l’Etat veillera à adapter son
accompagnement aux entreprises de presse publique et privée, en tenant compte
des évolutions technologiques et de leurs exigences de viabilité économique,
dans un contexte de mutations profondes du secteur de la communication.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Avec le redressement de la production de l’énergie et
le renforcement de ses infrastructures de connectivité et du numérique, le
Sénégal se prépare de mieux en mieux pour consolider sa croissance économique,
à partir d’une compétitivité et d’une attractivité plus renforcée.
A cet effet, notre pays a besoin, comme toutes les
économies développées ou émergentes, d’investissements massifs pour se
structurer et se diversifier. Mais, ces investissements ne sont drainés que
vers les pays ayant des niveaux de productivité et de compétitivité élevés.
D’où la nécessité d’accélérer les réformes pour dynamiser
l’environnement des affaires.
Notre pays s’est engagé dans cette voie avec la
simplification des textes et procédures pour la création d’entreprise, la
réduction à 5% des droits d’enregistrement pour les acquisitions d’immeubles,
la mise en place de plateformes électroniques de délivrance d’actes
administratifs et de facilitation des transactions.
Des modes alternatifs de règlement des conflits
commerciaux ainsi que des textes relatifs aux contrats de stage et
d’apprentissage ont été intégrés dans la législation du travail afin
d’accroître l’employabilité des jeunes. Des mesures ont été aussi prises pour
un dispositif fiscal et juridique incitatif et simplifié, de même que
l’amélioration de la compétitivité des facteurs de production et le
renforcement des infrastructures de connectivité.
Le cadre juridique de partenariats public privé,
adopté depuis 2013 permet à l’Etat de s’engager dans des financements
d’investissements structurants avec des opérateurs privés.
Dans le cadre de la promotion de l’investissement
privé, un nouveau dispositif législatif et institutionnel a été mis en place,
instituant les Zones Economiques Spéciales (ZES) pour offrir aux
investisseurs privés des espaces aménagés avec des normes de gouvernance aux
meilleurs standards internationaux.
Le redressement des classements d’attractivité et
l’amélioration de la compétitivité, valent à notre pays d’être cité parmi les
meilleurs réformateurs et parmi les économies les plus compétitives en Afrique
subsaharienne. Toutefois, il nous faut aller plus vite et plus loin dans les
réformes pour stimuler davantage l’investissement privé, en particulier pour
attirer encore plus d’Investissements Directs Etrangers qui devront se déployer
en synergie avec le secteur privé national.
En effet, après les efforts substantiels de l’Etat, en
matière d’investissement, il est nécessaire pour le secteur privé de prendre le
relais pour continuer à dynamiser la croissance. Le volume des Investissements
Directs Etrangers (IDE) s’est accru ces dernières années, passant de 160
milliards en 2011 à 242 milliards en 2016.
Mais, notre pays a encore besoin de plus
d’investissements privés pour accélérer la structuration des chaines de valeurs
et son intégration dans l’économie mondiale.
Des partenariats renforcés, en joint-venture, entre
les investisseurs étrangers et le secteur privé national, devraient offrir à
notre pays de nouvelles opportunités de créer des moteurs d’exportations, tels
qu’identifiés comme éléments essentiels pour diversifier les sources de
croissance dans le PSE.
Ce renforcement des IDE favorisera également la
recherche-développement, le transfert et la diffusion des technologies, autant
d’éléments favorables à la modernisation et au développement d’unités de
produits locaux, le relèvement du niveau de qualification du capital humain.
Cela se traduira nécessairement par une amélioration de la productivité et une
affectation plus efficiente des ressources.
Des mesures plus hardies seront prises pour encourager
le développement d’agropôles, de plateformes industrielles intégrées de
transformation agro-alimentaires et halieutiques, de hubs miniers et de
services, d’industries touristiques.
Il y’a donc de fortes attentes et ce sont des milliers
d’emplois qui sont en jeu. C’est pourquoi, un accent particulier sera mis sur
l’accélération des réformes structurelles et sectorielles, notamment, celles
portant sur la rénovation des différents codes, le cadre juridique des
Partenariat Public Privé, la poursuite de la simplification de la fiscalité.
Occupent également une place de choix dans ces
réformes, la réduction des coûts des facteurs et frais indirects de
transactions, la promotion des zones compétitives, à travers des plateformes
d’investissements, la poursuite de la dématérialisation des procédures liées à
l’investissement et au commerce ainsi que la réforme en profondeur de
l’Administration publique.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
On ne peut parler de Sénégal de tous, de Sénégal pour
tous, sans une prise en charge correcte de la question sécuritaire, qui, vous
en conviendrez avec moi, reste et doit rester une préoccupation centrale du
Gouvernement, pour la bonne et simple raison que sans sécurité, il n’y a ni
stabilité, ni paix, ni développement.
Autrement dit, notre marche résolue vers l’émergence
est fortement dépendante de notre capacité à assurer la sécurité nationale et
la protection des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire
national et au niveau de nos axes frontaliers.
Voilà une tache bien difficile au regard du contexte
sécuritaire qui prévaut dans le monde et en Afrique, mais qu’il faut accomplir
avec responsabilité et sans faiblesse. L’Etat, les familles et les communautés
doivent être mieux protégés contre la cybercriminalité et les menaces des
réseaux extrémistes et criminels impliqués dans des activités illicites de
natures diverses.
L’Etat est résolument engagé dans cette tâche.
C’est ce qui justifie, depuis 2014, le renforcement
des équipements, des moyens de surveillance, de renseignement et d’intervention
des forces de défense et de sécurité.
Des efforts substantiels ont été aussi faits pour la
mise en place d’une Cellule de Lutte anti-terroriste, la construction de
nouveaux commissariats, de postes avancés, de postes et hôtels de police à
l’intérieur du pays et au niveau des zones frontalières.
Cet effort a été accompagné du recrutement de plus de
5000 nouveaux personnels de police et de 13 000 Agents de Sécurité de
proximité, déployés au niveau des services publics, parapublics et des
collectivités territoriales. Un Cadre d’Intervention et de Coordination
interministériel des Opérations de lutte anti-terroristes ainsi des Unités
spéciales ont été mis en place avec des équipements de dernière génération.
La législation pénale a été adaptée pour mieux lutter
contre la menace terroriste et la cybercriminalité.
L’Etat veillera au renforcement de tous ces
dispositifs et au maillage du territoire en unités opérationnelles. Sur les
trois prochaines années, le gouvernement engagera la construction de 15
nouveaux commissariats de police à Dakar et dans les régions, de 22
postes frontaliers et de nouvelles casernes.
Les installations, équipements et moyens de
surveillance et d’intervention opérationnel scientifique et technique des
forces de défense et de sécurité seront davantage renforcés. Il est aussi prévu
la construction d’une dizaine (10) de Brigades gendarmerie, la
réhabilitation de sept (07) casernes et le déploiement d’escadrons de
surveillance le long des frontières. Ce programme démarre en 2018.
Dans la même dynamique, les effectifs des forces de
défense et de sécurité seront renforcés en rapport avec nos impératifs de
défense de l’intégrité et de la sécurisation du territoire national dans ses
dimensions terrestre, maritime et aérienne, avec le recrutement de 3800
élèves officiers et élèves gendarmes sur 3 ans, en plus des recrutements
dans les Forces Armées et la police.
En outre, compte tenu du caractère transnational des
menaces, la coopération sous régionale, régionale et internationale sera mieux
développée, pour une synergie des actions, notamment dans le domaine du
renseignement, de la modernisation des systèmes de surveillance et de contrôle
aux frontières.
Concernant la protection civile, il est prévu le
relèvement des niveaux d’équipements des services des Sapeurs Pompiers par la
construction de 20 nouvelles casernes réparties dans onze départements pour
rapprocher les moyens aux zones d’interventions.
Des mesures de protection civile seront également
prises concernant tous les lieux recevant du public, notamment les marchés, qui
bénéficieront d’un programme global de modernisation, en relation avec les
acteurs économiques et les collectivités locales concernés.
Des actions diligentes seront menées pour une bonne
exécution de la stratégie de lutte contre les risques et catastrophes,
comprenant une meilleure sensibilisation du public, des mécanismes de prévention
et d’intervention rapides et mieux coordonnés ainsi qu’une prise en charge
adéquate des victimes.
Sécuriser le citoyen, garantir le respect de ses
droits et libertés, voilà des éléments essentiels dans une démocratie. L’Etat
de droit, que nous avons l’ambition de consolider, a pour soubassement une
justice, équitable, rapide et humaine.
Aussi, le Gouvernement a-t-il engagé des réformes
importantes pour l’amélioration de la qualité de l’accès et de l’efficacité de
la justice et le rapprochement de la justice du justiciable par la définition
d’une nouvelle politique pénale et la mise en place de la nouvelle carte
judiciaire, avec une redéfinition des compétences des juridictions.
En matière de politique pénale, le gouvernement est en
train de finaliser la mise en place des organes de l’aménagement des peines, en
offrant la possibilité au juge de substituer aux courtes peines, le travail au
bénéfice de la société, la semi-liberté, la dispense ou le fractionnement. Cela
contribuera à mieux lutter contre la surpopulation carcérale. Ces actions
s’inscrivent dans la dynamique d’amélioration de la distribution de la justice
pénale dans le respect des droits de l’Homme.
Au niveau de la formation initiale, un plan
stratégique de recrutement sur dix ans a été élaboré avec la Direction des
Services Judiciaires (DSJ). Sa validation et sa mise en œuvre permettront
d’anticiper sur les départs massifs à la retraite des cadres de la justice et
de résorber le gap déjà important de ces ressources humaines par un accroissement
et un renouvellement des effectifs.
Le renforcement des capacités des acteurs sera
poursuivi, à travers une actualisation constante de leur savoir-faire.
La politique du Gouvernement en matière de justice
intègre également un volet important qui est le rapprochement de la justice aux
justiciables. A cet effet, dans le cadre de la nouvelle réforme, six (6) Cours
d’appel, dix neuf (19) Tribunaux de grande Instance, 45 Tribunaux d’Instance,
un Tribunal de Commerce et des Chambres commerciales d’Appel ont été créés.
En termes de perspectives, il conviendra de retenir le
parachèvement du processus de mise en œuvre de la carte judiciaire, avec la
construction des Tribunaux de Grande Instance et de Tribunaux d’Instance et de
Courq d’appel pour couvrir tout le territoire. Au-delà des juridictions, 2019
verra le démarrage des travaux de construction de la nouvelle Maison d’Arrêt et
de Correction de Sébikotane, de la construction de l’Ecole Nationale de la
Magistrature et la livraison de 11 maisons de justice.
Un vaste programme de renforcement des ressources
humaines est aussi engagé pour le recrutement dans la période 2015-2035,
de quatre cent cinquante (450) magistrats et cinq cent vingt-cinq
(525) greffiers seront recrutés, en même temps que le renforcement des
effectifs de l’Administration pénitentiaire.
Monsieur le Président,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Au plan extérieur, notre pays s’emploie à renforcer la
coopération internationale, l’intégration régionale et à promouvoir une
diplomatie économique, s’inspirant du PSE, et prônant une participation plus
active de la diaspora au développement national.
A cet égard, le Sénégal continue d’œuvrer pour le
renforcement des dynamiques communautaires, la poursuite des programmes
économiques régionaux ainsi que la recherche de solutions durables aux
questions stratégiques liées à la sécurité alimentaire, aux politiques
agricoles, au règlement des questions énergétiques et aux grands projets
d’infrastructures. Le développement d’une diplomatie économique proactive fait
aujourd’hui de nos représentations à l’étranger des leviers essentiels pour
promouvoir le Sénégal aux fins de mobiliser auprès des investisseurs des
ressources nécessaires au financement du développement, à la promotion
culturelle et touristique ainsi qu’au transfert de technologie.
L’action du Sénégal en faveur de la paix, du respect
des droits humains, de la stabilité et de la sécurité dans l’espace
sahélo-sahélien, sur le continent et dans le monde se traduit par la
mobilisation de contingents importants, sous l’égide des Nations unis, de
l’Union Africaine et de la CEDEAO.
Notre pays fait partie aujourd’hui des 10 premiers
pays contributeurs de troupes au monde. Le dynamisme de notre diplomatie s’est
aussi traduit par notre élection au Conseil de Sécurité des Nations Unis pour
un mandat de 2 ans.
Le Sénégal vient, encore une fois, d’être élu au
Conseil exécutif de l’Unesco pour la période 2015-2019 et il siègera au Conseil
des droits de l’Homme à partir du 1er janvier 2018, pour la 3ème fois. Cela
traduit toute la reconnaissance de la communauté internationale pour notre
attachement à la paix, à la protection et la promotion des droits de l’homme.
La promotion des Sénégalais de l’Extérieur occupe une
place centrale dans notre politique extérieur. Elle exprime une forte volonté
du Chef de l’Etat d’impliquer la Diaspora dans le processus de Développement
économique et social du pays, d’assurer sa protection et le respect de ses
droits partout dans le monde.
Les meilleures illustrations de cette volonté sont la
prise en charge, à chaque fois que de besoin, des sénégalais en détresse,
l’érection de la Diaspora en 15ème région du Sénégal avec l’élection de 15
députés à l’Assemblée nationale pour cette 13ème législature.
Je peux aussi évoquer le relèvement substantiel de
l’enveloppe du Fonds d’Appui à l’Investissement des Sénégalais de l’Extérieur
(FAISE) qui est passé de 340 millions FCFA à 2 milliards FCFA ainsi que
les financements accordés aux femmes de la Diaspora pour un montant de 1,5
milliard de FCFA. Ces ressources seront toutes consolidées pour mieux
accompagner la Diaspora.
Il reste aujourd’hui à mieux canaliser les envois de
fonds de la Diaspora, plus de 1.000 milliards de FCFA, vers plus
d’investissements et capitaliser davantage leur expertise et expérience pour le
développement du pays. La mise en place du Haut Conseil des Sénégalais de
l’Extérieur dans les prochaines années contribuera à une meilleure prise en
charge de ces questions.
Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Honorables Députés,
Honorables Députés,
Vous l’aurez tous constaté avec nous, notre pays, le
Sénégal est bien en mouvement. L’économie va mieux depuis l’adoption du Plan
Sénégal Émergent, avec des performances fort appréciables et parfois inédites
au plan macroéconomique, sectoriel et social.
Ce mouvement est appelé à s’amplifier parce que nous
sommes en train de construire les bases durables d’une économie plus
diversifiée, d’une économie plus compétitive et plus attractive.
Ce mouvement est aussi appelé à s’amplifier parce que
nous sommes en train de bâtir une économie plus résiliente, une économie dont
la base de ressources est en train de s’élargir.
En effet, au-delà de nos ressources inestimables au
plan agropastoral, halieutique, touristique, artisanal, nos richesses minières,
pétrolières et gazières fondent aujourd’hui tous les espoirs d’un pays promis à
plus de prospérité.
Ce moment est donc un tournant décisif dans notre
histoire.
Plus que jamais, nous avons besoin d’une forte
mobilisation nationale pour conforter la bonne dynamique d’émergence que nous
avons impulsée, pour un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Nous y arriverons, si nous passons à la vitesse
supérieure, si nous franchissons un nouveau palier, en mobilisant notre
jeunesse pour renforcer davantage nos capacités productives.
Cette jeunesse est donc notre capital le plus
précieux. Nous miserons sur toute son énergie et son talent que nous
stimulerons par des investissements conséquents sur sa santé, son éducation, sa
formation, pour mieux développer son employabilité et lui donner toutes les
opportunités d’étaler toute la preuve de son génie.
Nous y arriverons aussi si chaque citoyen se voit dans
le sénégalais nouveau qui doit accompagner cette dynamique d’émergence ;
un sénégalais bien imprégné des valeurs de référence au triple plan de
l’éthique, de la discipline et de l’amour du travail. Ces valeurs de référence
que charrient toutes nos cultures et nos croyances religieuses.
C’est donc dans notre tréfonds culturel, notre fonds
commun de valeurs partagées que nous puiserons toute la force nécessaire pour
transcender tous les défis. En effet, pour un Peuple uni, confiant en ses
capacités, un Peuple résolu à réaliser ses ambitions, il n y a pas d’obstacles
insurmontables.
Je réitère donc, ici, l’engagement solennel du
Gouvernement au dialogue et à la concertation avec les partenaires sociaux, le
secteur privé, la société civile et les acteurs politiques, car je sais,
qu’au-delà de nos quelques divergences, nous partageons tous la même passion
pour le Sénégal ; un Sénégal que nous voulons tous uni, prospère et
solidaire.
Nous y arriverons enfin, si notre pays recouvre tout
son potentiel à partir d’une paix définitive en Casamance ; cette paix que
nous devons ensemble construire, dans le respect de la dignité de tous les acteurs,
mais aussi et surtout, à partir d’un véritable développement territorial, un
développement inclusif, participatif, solidaire et durable qui intègre et
valorise toutes les localités.
Cette nécessité d’aller à l’émergence uni, dans une
parfaite réconciliation des esprits et des cœurs, le Chef de l’Etat, Son
Excellence, Monsieur Macky SALL, la résume de manière éloquente, en nous
rappelant je le cite : « Ne perdons jamais de vue que le Renouveau et
l’émergence du Sénégal ne se feront qu’avec une Casamance réconciliée avec
elle-même, pacifiée, respectée, stable, prospère et émergente." - fin de
citation.
Que la miséricorde du Tout-Puissant se répande sur le
Sénégal. Je vous remercie de votre bienveillante attention.
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