Sénégal: Dakar sous la hantise de singes carnivores, terreurs des humains,
chasseurs de moutons et de chiens
Sénégal: Dakar sous la hantise de singes carnivores,
Par
A Bopp, un quartier, jadis résidentiel de Dakar,
la psychose a pris ses quartiers et risque de s’implanter pendant longtemps. A
l’origine de cette peur panique, un ou des singes qui s’attaquent aux
habitants, mordent les chiens, et tuent les moutons pour se nourrir de leurs
chairs. Et cette situation dure, depuis plus d’une semaine transformant
littéralement le réflexe de survie des populations. Enquête sur les traces
de la terreur de Bopp.
Bopp, quartier résidentiel de
Dakar. Nous sommes le vendredi 7 mai et il 10 heures à la rue 5. Dans ces
rues jadis réputées tranquilles, sévit un ou des singes. Il se raconte ici que
de nombreux moutons comme un chien et un homme ont été mordus par un ou des
primates. L’humain victime des morsures s’est retrouvé interné dans le pavillon
des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann et un mouton de la race Laadoum
a succombé à ses blessures.
A la villa 136, celle de Ndèye
Binta Fall qui a reçu, il y a cinq jours, la visite inopinée d’un animal fou
furieux accusé être responsable de la terreur sous laquelle ploie le quartier,
on rumine sa colère et on maudit l’animal. « Il s’agit, selon la dame,
d’un singe de couleur marron, vivant à Ouagou Niayes. »
Une description, un quartier
tout trouvé. Suffisant pour indexer le seul propriétaire de primate du coin et
son animal. Dans son témoignage, Ndèye Binta Fall a déclaré qu’un matin,
« l’animal débarqué brusquement et s’est dirigé directement vers
l’enclos de (ses) moutons. Là, il a trouvé (sa) sœur qui a crié pour (les)
alerter. » Heureusement, ils ont réussi à le chasser. Tout le monde
n’a pas eu cette chance.
D’autres personnes, qui ont
fait la rencontre de l’animal, n’ont pas gardé de lui de bons souvenirs. Ils
racontent tous que « l’animal a un bon flair. Et, il ne viserait que
les moutons. » Ainsi notre animal terreur de Bopp serait responsable de la
morsure de nombreux moutons dans le quartier. « A la rue 4,
quelqu’un a eu son bélier mordu par ce singe », a indiqué Mme Fall. A
l’écouter, l’animal responsable de ces attaques est «très grand et
fort».
Pour conforter sa description,
Cheikhna, un jeune garçon teint clair, ami du fils de Ndèye Binta Fall nous a
livré un film de 40 secondes. Dans cette capture de téléphone, on y découvre
une minuscule bête de couleur rouge, en promenade sur les toits des
maisons.
Ici et au delà de cette
rue, la psychose est bien réelle. Mais, si la peur dompte les uns, la
colère emporte les autres. Les enfants, insouciants, en font une affaire
de plaisanterie. L’animal hante les Boppois et enrage Ndeye Fall qui appelle au
secours : «nous sommes fatigués. Il faut que les autorités compétentes
viennent le capturer».
Dans son viseur, se trouve
Bokassa. Il serait à en croire nos confrères de Sen TV qui ont donné le scoop,
âgé de «20 ans», il serait méchant et dépeint comme un carnivore.
Bokassa ne fait pas peur aux moutons de Ndeye Fall. Mais, il
terrorise ceux de Moussa, un jeune éleveur installé à la rue 6.
Ici, devant la demeure de
Moussa Ndiaye, des jeunes et des femmes s’amassent, attirés par la présence de
notre équipe qui enquête sur l’affaire. Moussa, comme s’il avait besoin d’une
oreille attentive, s’est empressé de sortir ses moutons, ce serait comme
d’habitude pour les attacher sous l’ombre de l’acacia. C’est, exactement, à cet
endroit-là que ses moutons avaient été attaqués.
Reconstitution des
faits : « Ce jour-là, comme à l’accoutumé, je les ai attachés ici.
C’est ici, qu’ils passent souvent toute la journée. Et le singe les a trouvés
sur place, les a attaqués et a mordu celui-là, (un bélier). Il est vraiment
dangereux ».
Le jeune-homme, soucieux de la
survie de ses ovins, s’emporte et invite à la chasse du singe pour le tuer. Il
dixit : «Tous les jeunes du quartier doivent se mobiliser pour le trouver
et le tuer» Awa Ndiaye, une sexagénaire «témoin oculaire» de l’attaque du
primate renchérit : « ce n’est pas prudent. Les enfants vont à l’école, tôt le
matin, et on ne sait jamais. Il peut les attaquer. D’ailleurs, nous avons
entendus qu’il a mordu un chien dont le propriétaire habite à la rue 3 et
a tué un mouton de race Laadoum. Quand il traversait la rue, le jour où il s’en
est pris au bélier de Moussa, je l’ai vu de mes propres yeux.»
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