Les inscriptions pour l’obtention de la carte
d’Identité numérisée tenant lieu d’inscription sur les listes
électorales avec la suppression de la carte d’électeur, prennent fin ce
dimanche 23 avril.
A l’étranger, les opérations ont pris fin depuis le 16
avril. A ce jour, le Président de la République a donné le chiffre de plus
de 5 millions d’inscrits en ce début d’avril, ce qui, selon lui, dépasse
largement les prévisions. Toutefois, à quatre jours de la clôture des
inscriptions, un léger rush a été noté au niveau des commissions généralement
installées dans les Mairies. Les Sénégalais ayant la réputation de ne
réagir qu’à la dernière minute.
Les retardataires tiennent pourtant à
s’inscrire pour faire d’une pierre deux coups, à
savoir détenir la carte d’identité Cedeao tenant lieu de carte
d’électeur et d’inscription sur les listes électorales. A coup sûr,
il y aura encore beaucoup de monde qui risquent de ne pas s’inscrire d’ici
là. De nombreux facteurs expliquent ce retard. Le premier a été lié au
délai trop court qui sépare la date de démarrage des inscriptions à celle
de sa clôture. Les inscriptions ont démarré ce mois d’octobre
2016, avec beaucoup de polémiques.
On a parlé du payement d’une somme de dix mille francs
pour ce qui n’arriveraient pas à s’inscrire à la date butoir. Il y a eu
des gens qui ont passé la nuit à faire la queue. C’était le
sauve-qui-peut. Pour des inscriptions, avouons que c’était très mal
engagé par les autorités concernées. Le second facteur est lié à la
désorganisation avec l’insuffisance des commissions, leur installation
quasi-anarchique avec des localités favorisées et d’autres laissées en rade.
Aujourd’hui, des efforts ont été faits. Des
commissions mobiles ont sillonné les différentes localités du
pays. L’administration territoriale a été pratiquement réquisitionnée. Les gens
faisaient des nuits blanches. Malgré tout, il y aura encore des
retardataires. Et même si nous ne pouvons pas épiloguer sur le chiffre, il
serait important, pour l’autorité, de réfléchir, déjà, sur les
mesures conservatoires à prendre. Car, nous avons pu constater,
hier, après nous être rendus dans un centre d’inscription, que pour ceux
qui se sont inscrits ce 18 avril, la date prévisionnelle de retrait est
fixée au 17 juillet 2017, c’est-à-dire quelques jours avant le début du
scrutin.
Eh bien, cela veut dire, concrètement, qu’une
prorogation du délai d’inscription est possible, mais avec la
certitude que ces nouveaux inscrits n’auront pas leurs cartes d’identité
à portée de main. Alors, soit on maintient la date du dimanche 23 avril,
soit on proroge la date et on réfléchit sur la possibilité déjà dénoncée
par l’opposition, de rendre valable le récépissé pour le vote. Déjà, nombre
de citoyens, pris de court malgré tout ce tintamarre qui a accompagné le
processus, sollicitent déjà un nouvel report. Mais, tout indique que, dans
ce cas, les cartes ne pourront pas être établies à temps.
Du coup, une autre éventualité pourrait être étudiée.
C’est celle de reporter les législatives. Déjà la coïncidence de la date avec
la période la saison des pluies dans de nombreuses localités pose problème.
S’il faut battre campagne en faisant des gymnastiques avec la pluie,
cela va impacter sur les résultats, notamment dans
certaines localités où les ruraux seront plus préoccupés à cultiver
la terre. Il s’y ajoute que ce sera en pleine période de distribution de
vivres de soudure pour des départements du pays comme Bambey, Kolda et
autres qui ont durement été frappés par l’insécurité
alimentaire.
Assane Samb
dakarmatin
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