Le Sénégal a appelé vendredi ses pêcheurs n'étant pas en règle en
Mauritanie à ne plus pêcher dans les eaux de ce pays voisin pour éviter
des incidents, après l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation
mauritanienne concernant les pêcheurs étrangers.
« Nous demandons
à nos pêcheurs qui ne sont pas en règle de ne plus pêcher dans les eaux
mauritaniennes », a affirmé vendredi à l'AFP le ministre sénégalais de
la Pêche, Oumar Guèye, en visite jeudi et vendredi dans la capitale
mauritanienne Nouakchott.
Il a rappelé « à tous (les
pêcheurs sénégalais) l'obligation de respecter les lois et règlements de
la Mauritanie » voisine où de nouveaux textes sur la pêche ont commencé
à être appliqués début février.
Cet appel a lieu après
un récent incident maritime au cours duquel des garde-côtes mauritaniens
ont tiré sur des pêcheurs sénégalais, en blessant certains, ont
rapporté des pêcheurs sénégalais.
L'accord de pêche
liant Dakar à Nouakchott "n'a pas été renouvelé depuis janvier 2016 en
raison du refus des Sénégalais d'observer l'obligation de débarquement
de leurs prises en Mauritanie prévue par la réglementation"
mauritanienne, a affirmé à l'AFP un responsable au ministère mauritanien
des Pêches, Mohamed Elhafedh Ijiwen.
« Une période
transitoire de 13 mois qui s'est achevée le 31 janvier 2017 avait alors
été donnée aux armateurs étrangers pour se conformer à la nouvelle
réglementation » visant tous les pêcheurs étrangers dont une majorité de
Sénégalais, a-t-il expliqué.
Le ministre sénégalais de
la Pêche a également annoncé à l'AFP un programme de « retour
volontaire » dans leur pays concernant plus de 400 pêcheurs sénégalais
actuellement en Mauritanie, "en raison de la nouvelle loi" sur la pêche
dans ce pays.
Dakar et Nouakchott se sont également
entendus pour des patrouilles mixtes sur leurs frontières maritimes pour
« faire respecter (leurs) réglementations et prévenir d'éventuels
incidents », selon leurs autorités.
Les pêcheurs
sénégalais, particulièrement ceux de Saint-Louis (nord), sont confrontés
à une raréfaction de la ressource halieutique dans leur pays due
notamment à une surexploitation. Ils dépendent en partie des eaux
poissonneuses de la Mauritanie voisine, selon des professionnels de la
pêche.
Des incidents entre gardes-côtes mauritaniens et
pêcheurs artisanaux de Saint-Louis, souvent accusés de violer l'espace
maritime mauritanien, sont fréquents ces dernières années.
AFP
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