7 février 1986 – 7février 2017
Il ya 31 ans disparaissait Pr. Cheikh Anta Diop : restaurateur de la
conscience noire et pionnier l’afrocentricité (Par Gallo Thiam, Bibliothèque
Universitaire, Ucad)
"C’est à la hardiesse des
grandes tentatives qu’on doit souvent
la découverte des plus grandes vérités"
Helvétius
la découverte des plus grandes vérités"
Helvétius
Généralement, la vie d’un écrivain éclaire
toujours son œuvre. Chez les scientifiques, c’est plutôt leurs œuvres qui
éclairent leur vie et expliquent toute leurs dimensions. Trente et un ans après
sa disparition, l’œuvre du Pr. Cheikh Anta Diop est toujours d’actualité.
Intacte. Nous sommes assez bien renseignés des événements qui ont marqué la
parcours de cet homme exceptionnel, de sa situation professionnelle vécue avec
des moyens limités (!), de ses démêlées politique avec le Président
Senghor, et des diatribes de ses détracteurs comme Alain Froment (cf. Le combat
ambigu de Cheikh Anta Diop in Patrick, Petitjean, Les Sciences hors d'occident
au XXème siècle, volume 2, les sciences coloniales : figures et institutions, .
Nous ne saurions trop nous élever contre ces attitudes assimilables à un
attentat intellectuel perpétré par une intelligence dite hellèniste dont les
appréciations et champs d’action ne se limitaient qu’à la déconstruction de
l’homme noir, autant d’un émancipé comme Cheik Anta Diop. A l’époque, la situation
des étudiants et intellectuels africains étaient très difficile puisque la
pensée occidentale, dans sa cohérence et sa solidarité agissantes entretenaient
une hégémonie soi-disant supérieure. C’est justement là qu’il faut mesurer
toute la témérité et la perspicacité de Cheikh Anta Diop qui, outre les
conditions choquantes d’études, celles-ci émaillées de fusillades enragées de
ses maitres, s’est élevé au-dessus de toutes les entraves. Là, inévitablement,
la question que l’on se pose est de savoir si le Pr Cheikh Anta Diop pouvait
assumer autre rôle que celui d’un historien de rétablir la vérité ou d’un
scientifique friand de découvertes. La réponse coule de source : «
la première exigence de l’intellectuel, , est de chercher et de trouver une
parcelle de vérité susceptible d’élargir les connaissances, et de faire reculer
les frontières de l’ignorance en ajoutant du nouveau au trésor de la science et
de la sagesse humaine », pour citer Feu Bernard Fonlon, grand intellectuel
camerounais Homme discret, simple, Cheikh Anta Diop symbolisait la puissance
raisonnée des sciences sociales et humaines, ici en Afrique. D’où tout le mythe
qui l’entourait. L’étudiant à vie qu’il était, s’il ne s’est pas illustré dans
l’arène politique, c’est qu’il était plus exposé à la fatigue de l’étude et à
la méditation. Sa thèse Nations Nègres et Cutlure dont Aimé Césaire dira que
c’est « le livre le plus audacieux qu’un Nègere ait jusqu’ici écrit, et
qui comptera à n’en pas douter dans le réveil de l’Afrique » et Les
Fondements économiques et culturels d’un Etat fédéral d’Afrique noire sont une
parfaite illustration. Cette réclusion studieuse et scientifique a permis au Pr
Diop de rallumer le passé de l’Afrique, un passé glorieux jadis ciselé et noyé
sous l’horizon de la conspiration. Ce 7 Février 2017, que la communauté
africaine ou afro-américaine, sénégalaise en particulier, se souvienne de ce
grand panafricain, devrait marquer, le retour du Pr Cheikh Anta dans la
poursuite de la vérité, sa principale préoccupation.
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