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samedi 9 juillet 2016

État / Grand cadre

État / Grand cadre : La bataille se poursuit à l’Oit

Le Saems-Cusems et le Cusems ont déposé hier au niveau de l’Oit une plainte contre l’Etat du Sénégal. Ils accusent le gouvernement d’avoir violé le droit de grève et la liberté syndicale avec les menaces, les intimidations et les ponctions sur les salaires effectuées suite au déroulement de leurs différents plans d’actions pour exiger le respect des engagements pris par l’Etat.

Le combat des syndicats d’enseignants pour dénoncer la violation du droit syndical par le gouvernement s’internationalise. Comme ils l’avaient annoncé, le Saems-Cusems et le Cusems ont porté plainte contre l’Etat hier au niveau du Bureau international du travail (Bit) et de l’Orga­nisation internationale du travail (Oit). Si ces syndicats ont rangé les armes pour sauver l’année scolaire suite à la médiation des chefs religieux, ils ne comptent pas toutefois classer sans suite ce qu’ils appellent la violation du droit syndical par le gouvernement. Le document signé par Abdoulaye Ndoye et Mamadou Lamine Dianté est revenu sur la genèse du contentieux ainsi que «la procédure légale» suivie pour contraindre les autorités à matérialiser les accords signés avec les syndicats. Les syndicalistes informent l’Oit que le «gouvernement, qui non seulement n’a pas respecté ses engagements, s’est permis de procéder à la violation systématique du droit de grève et la liberté syndicale consacrés par la Constitution du Sénégal et la convention C87 de l’Oit». De même, il accuse le gouvernement d’avoir versé dans «l’intimidation, les menaces et brimades» avec les demandes d’explication, les réquisitions et menaces de licenciement, entre autres. Pour les syndicalistes, le comble de l’injustice est «la ponction illégale sur les salaires des enseignants en faisant fi de toutes les dispositions prévues par la législation nationale et la convention C95 du 8 juin 1949 de l’Oit». Ainsi, les syndicalistes citent les articles 3, 6, 8 et 10 qui régissent cette législation. Ils soulignent que l’article 6 «interdit à l’employeur de restreindre de quelque manière que ce soit la liberté du travailleur de disposer de son salaire à son gré», aussi l’article 8 qui stipule que «des retenues sur les salaires ne seront autorisées que dans des conditions et limites prescrites par la législation nationale ou fixées par une convention collective ou une sentence arbitrale». Dans le même article, on ajoute que «les travailleurs devront être informés de la façon que l’autorité compétente considèrera comme la plus appropriée, des conditions et des limites dans lesquelles de telles retenues pourront être effectuées». Les rédacteurs de cette plainte, pour étayer leurs arguments, ont aussi cité l’article 10 de cette convention susmentionnée qui dit que «le salaire ne pourra faire l’objet de saisie ou de cession que selon les modalités et dans les limites prescrites par la législation nationale». «Le salaire doit être protégé contre la saisie ou la cession dans la mesure jugée nécessaire pour assurer l’entretien du travailleur et de sa famille», a-t-on rappelé. 
Le Saems-Cusems et le Cusems estiment que ces violations «remettent fondamentalement en cause le droit de grève en le vidant de toute sa substance et des nombreuses atteintes sus-énumérées aux droits des travailleurs enseignants». Ils exigent ainsi une condamnation ferme de l’Etat du Sénégal par l’Oit «pour violation du droit de grève et de la cessation immédiate de toutes mesures de représailles et de rétorsion du fait de l’exercice d’une grève légale ainsi que de rétablissement de tout droits légaux aujourd’hui suspendus». 

Le Quotidien

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