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jeudi 21 juillet 2016

Conseil interministériel de Dakar Rufisque-Mot introductif de Monsieur le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah DIONNE

Rufisque, le 19 juillet 2016

Mesdames, Messieurs les membres du Gouvernement,
Honorables Députés et membres du Conseil Economique, Social et Environnemental,
Monsieur le Gouverneur, Mesdames, Messieurs les Préfets et Sous-préfets,
Monsieur le Président du Conseil Départemental de Rufisque,
Mesdames, Messieurs les Maires,
Mesdames, Messieurs les partenaires, représentants du secteur privé, des organisations paysannes, des associations de femmes, de jeunes et de la société civile,
Autorités religieuses et Coutumières,
Chères populations de Dakar,
Mesdames, Messieurs,

En lançant en 2012 le concept de conseil délocalisé de développement, Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République, a posé un acte majeur concernant un nouveau modèle de gouvernance et de prise de décision pour traiter les problématiques de développement.
En effet, les attentes et préoccupations des populations n’étaient souvent portées à la connaissance des autorités centrales, que par voix épistolaire, de rapports ou de comptes rendus ou à l’occasion de campagnes ou de tournées économiques souvent éloignées.
Aujourd’hui, c’est le Chef de l’Etat, le gouvernement, les directeurs et chefs de services centraux qui se déplacent dans les régions, dans une approche de proximité planifiée, pour dialoguer directement avec les populations et leurs élus pour mieux apprécier leurs difficultés et leurs attentes, afin d’y apporter des réponses appropriées. Il en résulte la prise en charge correcte au niveau national des programmes d’investissements des collectivités locales.
Cette nouvelle approche du Président de la République Macky Sall, cette rupture devrais-je dire, dans la façon d’adresser les questions de développement avec les populations, trouve sa source dans les enseignements tirés, notamment, de sa longue marche à travers le Sénégal entre 2009 et 2012. Le candidat d’alors, futur Chef de l’Etat, s’est en effet, rendu compte à cette occasion, que l’un des meilleurs moyens pour connaitre les difficultés du Sénégal des profondeurs et de leur trouver des solutions, c’est d’aller sur le terrain pour voir, écouter et discuter directement avec les concernés.
Le présent Conseil interministériel vient clôturer une série de rencontres engagées dans les 13 régions du Sénégal dont la première s’est tenue le 6 juin 2012 à Saint Louis. Cet exercice a donné lieu à des programmes d’investissements pluriannuels dont on peut à présent se réjouir du niveau de réalisation.
A la date du 31 août 2015, les besoins en matière d’investissements avaient été évalués à deux mille huit cent soixante douze milliards trente quatre millions (2 872 034 000 000) francs CFA. Ils ont été pris en charge à hauteur de 1 573 milliards de francs CFA à fin août 2015, soit un taux d’exécution de 55%.
Les niveaux d’exécution des investissements varient naturellement d’une région à l’autre avec 73% pour Saint Louis, 57% pour Kaolack, 73% pour Ziguinchor, 34% pour Fatick, 46% pour Tambacounda, 141% pour Matam, 78% pour Louga, 72% pour Kolda, 59% pour Diourbel, 72% pour Thiès, 20% pour Kédougou, 12% pour Kaffrine, 20% pour Sédhiou. Ces taux sont aujourd’hui largement dépassés et une nouvelle évaluation sera faite à fin août 2016.
J’évoquerai seulement quelques unes des réalisations de ces programmes d’investissements, en attendant de revenir sur un bilan plus détaillé pour les différentes régions.
En ce qui concerne l’agriculture, on note une progression des aménagements de 111.000 à 130.000 ha, avec un potentiel accru grâce à la réalisation de l’émissaire du Delta et ses adducteurs qui permettent d’irriguer plus de 36000 nouveaux ha. En matière d’acquisition d’équipements agricoles pour le monde rural, plus de cinquante-deux milliards (52 991 177 900) de francs CFA exactement ont été mobilisés entre 2012 et 2015.
Ce montant sera porté à 90 milliards de FCFA à fin 2017. Ces ressources ont permis l’acquisition par les producteurs de 14 690 unités de matériels de culture attelés, composés de 13 000 semoirs mono rang, 650 houes sine, 1040 houes occidentales, de 55 tracteurs de puissance 75-78 CV, de 350 tracteurs de 90-125 CV, 55 Offset 22 disques, 350 Offset 28 disques, 13 moissonneuses batteuses, 30 charrues à 4 socs réversibles etc.
Le soutien aux activités agropastorales, c’est aussi des parcs à vaccination, des forages pastoraux et des marchés pour le bétail à Birkilane (région de Kaffrine), Thillé Boubacar (région de Saint-Louis), Djiguinoum (région de Ziguinchor) et Séwékhaye (région de Thiès) pour un coût global de 420 000 000 de FCFA.
Les investissements en matière d’hydraulique ont donné lieu à un nouveau maillage du territoire et à une nouvelle carte de l’alimentation en eau potable dans les principaux centres urbains avec la réalisation de :

  • dix-sept (17) forages et dix-sept (17) Châteaux d’eau ;
  • deux (02) usines de traitement des eaux ;
  • plus de 720 km d’extension de réseaux ;
  • 53 000 branchements sociaux ;
  • le renouvellement de 255 km de réseaux ;
Les efforts en matière d’assainissement se sont traduits par la réception d’ouvrages de traitement des eaux usées pour cinq centres secondaires comprenant un package constitué de stations de pompage, de branchements domiciliaires, de station d’épuration, d’édicules, d’ouvrages d’assainissement individuels et collectifs, de stations de traitement de boue de vidange pour un coût global de 16,4 milliards de FCFA.
Un programme d’assainissement des 10 villes que sont Dakar, Louga, Matam, Pikine, Rufisque, Saint-Louis, Tambacounda, Tivaouane, Touba, Ziguinchor, d’un coût global de 60 milliards de FCFA, est déjà lancé afin de renforcer l’offre d’ouvrages structurants.
A cela s’ajoutent :

  • les investissements concernant les infrastructures scolaires avec 7674 salles déjà réalisées, 3 lycées construits (Bambey, Nguidjilone et Khombole), 3 lycées en cours d’achèvement, 89 collèges construits et 32 en cours dont 3 collèges franco arabe pour une enveloppe globale de 82,2 milliards FCFA ;
  • la réalisation des infrastructures pédagogiques des Universités de Thiès, Saint Louis, Diourbel et Ziguinchor, l’ISEP de Diamniadio, les centres de formation de Dimaniadio et Diama, les lycées professionnels de Fatick et Sandiara ;
  • la réhabilitation des stades Mawade Wade de Saint Louis, Caroline Faye de Mbour, Massène Sène de Fatick, Amadou Barry de Guédiawaye, de celui de Kolda déjà fonctionnels et ceux en cours au niveau de Alassane Djigo à Pikine, et Ngalandou Diouf à Rufisque ;
  • les infrastructures de transport fluviomaritimes avec l’acquisition des bateaux Aguène et Diambogne, les entrepôts frigorifiques du port de Ziguinchor, le port de Ndakhonga à Fatick ;
  • la construction des quais de pêche modernes à Soumbédioune, Yoff, Pointe Saréne et Ngaparou et des aires de transformation pour les femmes de Thiaroye sur Mer, Mbao, Ngoxou Mbacc et Fass-Boye ;
  • les infrastructures communautaires avec les programmes du PNDL et de l’ADM ;
  • le financement d’un programme de 17,5 milliards pour la gestion des déchets solides dans la région de Dakar, les communes de Kaolack, Tivaouane et Touba Mosquée ;
  • la modernisation des cités religieuses.
  • Les infrastructures routières ne sont pas en reste avec l’achèvement d’un linéaire de 965,9 km de routes revêtues et 2281 mètres linéaires (ml) de ponts, pour un coût total d’environ 238,847 milliards FCFA, entre 2012 et 2015. A cela s’ajoutent d’autres projets en cours de réalisation pour un linéaire de 810,8 km de routes, et 550 ml de ponts, pour un coût global de 815,508 milliards de FCFA et l’Autoroute Ila Touba de 113 km, pour un montant de plus de 460 milliards FCFA.
Il convient de citer également l’important programme de modernisation des villes du Sénégal (PROMO-VILLES) dont la première phase concerne 13 villes, pour un total de 114 km de routes et un coût de 89 milliards FCFA comprenant également les volets assainissement collectif, éclairage public et amélioration du cadre de vie. Ce programme sera lancé par le Chef de l’Etat.
S’agissant des pistes rurales, 2007 km ont été réalisés depuis 2012, pour un coût de 17,5 milliards FCFA.
Aujourd’hui, le nombre de villages électrifiés est passé de 1648 à 2840, et la population ayant accès à l’électricité en milieu rural est passée de 1 700 000 à 2 160 000 personnes. Ainsi, le taux d’électrification rurale est passé de 24 % en 2012 à 31,5% en 2016.
A ce jour 110 milliards FCFA ont été mobilisés pour électrifier 1400 villages entre 2016 et 2017 dans le cadre du Programme d’Urgence d’Electrification Rurale.
Le PUDC est en train d’amplifier toutes ces réalisations au profit du monde rural avec la réalisation de :

  • 35 km de pistes déjà réceptionnés, 787 km de pistes en cours de réalisation et plus 1000 km en cours de lancement ;
  • 114 forages réalisés, 68 châteaux d’eau achevés et 1949 km de réseau ;
  • la fabrication en cours de 24900 poteaux et la finalisation des études techniques pour l’électrification de 406 villages avec des projets en instance de démarrage.
  • 314 équipements en cours d’installation et 3569 en cours de fabrication, pour le matériel d’allègement des travaux des femmes ;
Comme vous le constatez, toutes les régions portent aujourd’hui les impacts visibles et indélébiles des projets retenus dans le cadre des Conseils délocalisés. Pour les populations, bénéficiaires, le Chef de l’Etat a encore plus d’ambitions et le Gouvernement, sous sa haute impulsion, entend amplifier ses réalisations.
Les populations de la ville de Dakar, qui bénéficient aussi d’une partie de ces investissements structurants, puisque nous sommes dans un processus d’investissement continu depuis 2012, souhaitent elles aussi, avec raison, une prise en compte adéquate de leurs préoccupations spécifiques.
C’est ce qui justifie nos échanges d’aujourd’hui ; échanges que nous souhaitons franc et direct pour dégager ensemble un consensus sur un programme d’investissements sur le court, moyen et long termes, répondant aux attentes des populations.
Le gouvernement s’est prêté à cet exercice avec un engagement résolu depuis le conseil délocalisé de Saint-Louis jusqu’à celui de Dakar qui se tient aujourd’hui à Rufisque, ville emblématique, dont d’illustres fils ont marqué de leur empreinte, l’histoire politique, économique, culturelle et religieuse du Sénégal et de l’Afrique. Je peux citer Ngalandou DIOUF, 1er élu africain en 1909 au Conseil Général du Sénégal, le professeur Abdoulaye Sadji, le Ministre Alioune Badara Mbengue, le médecin Thianar Ndoye, le député Mbaye Jacques Diop, l’éminent Chef religieux El Hadji Ibrahima Sakho et tant d’autres encore.
Nous rendons donc grâce à Dieu de nous avoir permis de relever jusqu’ici le défi de l’organisation du Conseil Interministériel et du conseil des Ministres dans toutes les régions visitées. Je suis convaincu que la région de Dakar, la dernière mais pas la moindre ne sera pas en reste.
Située à la pointe la plus avancée de l’Afrique occidentale, la région de Dakar, jadis région du Cap Vert jouit de l’enviable statut d’héberger la capitale économique et politique de notre pays. Historiquement, Dakar a toujours occupé une place stratégique et joué un rôle de premier plan dans la période pré coloniale comme coloniale qui ont fait de cette aire géographique, le témoin d’une riche histoire que nous partageons avec l’Afrique et le reste du monde.
En effet, l’objectif de notre présente rencontre est de permettre aux forces vives réunies dans cette salle, les élus, les membres du secteur privé et de la société civile, les représentants des associations de jeunes et de femmes, chefs de services, chefs religieux et coutumiers, partenaires techniques et financiers, d’examiner les problèmes de la région de Dakar en vue de leur trouver des solutions dans un horizon temporel approprié.
En plus d’être la capitale administrative et politique du Sénégal, Dakar est le siège d’une intense activité économique et sociale. En tant que pôle d’attraction et en raison de sa macrocéphalie par rapport au reste du pays, la région connaît de plus en plus des difficultés d’urbanisation liées à l’occupation anarchique de l’espace, au chômage des jeunes, aux problèmes d’encombrement, à la sécurité, à l’insalubrité, au déficit d’infrastructures et de services sociaux de base dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau et de l’assainissement, de l’énergie, du transport, etc.
Eh oui, les difficultés sont importantes et les défis à relever également.
Nous sommes ici pour les affronter courageusement de manière concertée et planifiée.
Tels sont le sens et la portée de ce Conseil interministériel de Développement.
Je dois dire que dans tous les secteurs, des programmes d’investissement hardis, chevillés à des politiques sectorielles sont en cours d’exécution. Les ministres concernés vous en feront tout à l’heure l’économie dans leurs secteurs respectifs.
Le gouvernement est donc là pour écouter tous les acteurs, de manière à bâtir un programme d’investissement cohérent et pertinent, pour inscrire la région de Dakar dans une dynamique irréversible d’émergence.
J’ai pu noter avec satisfaction que rien n’a été négligé pour créer les conditions d’une discussion directe, ouverte et franche sur les contraintes et les défis à relever.
Je n’en veux pour preuve que la forte mobilisation des populations, de leurs élus et des autorités administratives pour une organisation réussie du Conseil. Je remercie les populations de Rufisque et de la région de Dakar pour leur accueil chaleureux.
A cet égard, je voudrais saluer la bonne préparation et la coordination de l’organisation de ce Conseil ainsi que la qualité du rapport introductif réalisé grâce au travail rigoureux et aux efforts consentis depuis de longs mois, dans un bel élan de synergie et de générosité, par les chefs de services techniques, les élus, les chefs de projets et de programmes, les responsables d’ONG et le personnel de l’Agence régionale de Développement, sous la supervision rapprochée du Gouverneur de la région de Dakar et de ses collaborateurs, des Préfets et des Sous Préfets.
Je voudrais, à cet égard, exprimer à tous et à toutes, ma satisfaction et mes vives félicitations. Votre travail remarquable a permis, dans le cadre d’un exercice de planification stratégique, de mettre en évidence les potentialités et les atouts de la région et d’identifier les investissements pertinents, aptes à apporter les réponses idoines.
Nous allons les examiner en gardant à l’esprit la nécessité : 1. d’un bon ciblage des interventions prioritaires ; 2. et l’adoption d’une programmation pluriannuelle réaliste des investissements, soutenable financièrement, et bien articulée au Plan Sénégal Emergent.
Je souhaite que le conseil se déroule dans d’excellentes conditions et que ces conclusions soient à la hauteur de nos attentes.
Je donne, à présent, la parole au Secrétaire général du gouvernement pour préciser les modalités de déroulement des travaux.
Je vous remercie pour votre bien aimable attention.

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