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mercredi 2 janvier 2013

Message à la nation prononcé par le président de la République du Sénégal, à l’occasion du nouvel an

Message à la nation prononcé par le président de la République du Sénégal, à l’occasion du nouvel an

Sénégalaises, Sénégalais,
Hôtes étrangers qui vivez parmi nous,

Je suis heureux de m’adresser à vous, au seuil du nouvel an. En ces moments de joie et d’espérance, j’ai d’abord une pensée affectueuse pour nos malades et pour tous ceux qui souffrent des aléas de la vie.
Je salue avec respect, la mémoire de nos morts, dont d’illustres fils de la Nation ravis à notre affection récemment.
Puissent les valeurs élevées d’amour patriotique, de culte de la paix et de la fraternité humaine qu’ils ont incarnées nous servir de viatique sur le chemin de notre destin partagé.
Par une belle coïncidence des calendriers, qui traduit l’harmonie de notre Nation dans sa diversité, le nouvel an correspond cette année, quelques jours après les fêtes de noël, avec le Grand Magal de Touba, occasion privilégiée de retrouvailles et de communion spirituelle.
Retrouvailles dans la paix et la communion, c’est notre vœu le plus cher pour la Casamance. Et l’espoir est permis, avec la libération de nos soldats qui étaient retenus en otage pendant plusieurs mois. Je me réjouis, une fois de plus, de ce geste de bonne volonté.
Au nom de la Nation, je renouvelle mes sincères remerciements à tous ceux qui ont facilité ce dénouement heureux.
Je reste, pour ma part, déterminé à poursuivre le dialogue déjà engagé pour le règlement pacifique et durable de la crise casamançaise.
Mes chers compatriotes,
Au cours de l’année qui s’achève, nous avons vécu des moments de tension et de fortes émotions avec une période pré électorale agitée et de graves inondations qui ont occasionné des pertes énormes.
Mais en toute circonstance, nous avons montré que ce qui nous unit, est plus fort que ce qui nous divise ; que nous sommes une Nation debout, résolue à préserver ses acquis.
Face aux défis et aux épreuves, l’esprit de résilience, de solidarité et de partage hérité de nos traditions ancestrales a prévalu. Et le mérite en revient à chacun de vous.
Ces vertus, mes chers compatriotes, nous devons les cultiver pour relever les défis à venir.
Restons mobilisés, parce que nous n’avons pas encore fini de solder notre passif de ces dernières années, avec un cumul de dettes de 3041 milliards de fcfa, dont 700 milliards au titre de la dette intérieure. S’y ajoute un contexte sous régional de crise qui affecte négativement notre économie.
En dépit de toutes ces difficultés, nos efforts de réduction du train de vie de l’Etat et de rationalisation des dépenses budgétaires nous ont permis de dégager d’importantes ressources pour assister les populations touchées par la crise alimentaire, subventionner le prix de l’électricité et soutenir la campagne agricole ; le tout pour un montant de 169 milliards.
Et avec la collaboration des partenaires, nous avons pu sauver l’école d’une année blanche qui aurait été préjudiciable pour nos enfants et notre pays.
Mais il nous faut, dès le mois de janvier 2013, tenir les concertations pour stabiliser notre système éducatif et améliorer sa qualité dans tous ses aspects.
J’accorde, à cet égard, une attention particulière à la promotion de la formation technique et professionnelle à tous les niveaux, pour répondre aux besoins du marché de l’emploi.
Mes chers compatriotes,
Malgré nos bonnes performances agricoles de cette année, l’autosuffisance alimentaire reste encore un objectif à atteindre pour notre pays.
Nous devons engager une véritable révolution agricole par un meilleur aménagement des terres et une allocation plus conséquente de moyens pour la maîtrise de l’eau, la sécurisation de semences de qualité, la transformation agroalimentaire, et la mécanisation de notre agriculture.
A ce titre, je suis heureux d’annoncer que le Gouvernement compte acquérir plus de 1000 tracteurs et divers équipements ruraux, dans la perspective de la prochaine campagne agricole.
Je tiens, par-dessus tout, à ce que le producteur soit rémunéré au juste prix de son dur labeur. Voilà pourquoi nous avons porté cette année le prix de base du kilogramme d’arachides à 190 fcfa.
L’urgence pour 2013 c’est aussi la nécessité de redonner du souffle à notre économie, fragilisée par une année de fonctionnement au ralenti.
A cet effet, le Gouvernement a déjà mobilisé 250 milliards pour l’apurement progressif de la dette intérieure.

Les conclusions du dernier Conseil présidentiel de l’investissement, visant l’amélioration de l’environnement des affaires seront appliquées, avec diligence ; en particulier pour mettre un terme aux lenteurs inacceptables qui entravent l’octroi du permis de construire et le transfert de propriété.
Nous allons, dans le même sens, innover en matière de financement du développement avec le Fonds souverain d’investissements stratégiques (FONSIS) et le Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP).
En mobilisant des ressources additionnelles, ces mécanismes nouveaux renforceront les capacités d’intervention de l’Etat dans les investissements d’intérêt public et l’appui aux groupements de femmes et de jeunes, aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu’aux artisans et exploitants agricoles.
Il s’agira, à terme, de générer 30 000 emplois directs par an.
Dans l’immédiat, il sera procédé au recrutement de 5 500 nouveaux agents dans la fonction publique, dès le début de l’année 2013.

En complément des efforts de relance de l’activité économique et de création d’emplois, le Gouvernement poursuivra sa politique de soutien aux ménages et de lutte contre la pauvreté et les inégalités sociales.
Ainsi, à la fin du mois de janvier 2013, la baisse de l’impôt sur les salaires sera effective. Elle se traduira par des gains de 15 000 à plus de 90 000 Fcfa par mois, selon la catégorie salariale. Avec cette mesure, l’Etat transfère aux travailleurs 29 milliards de Fcfa par an pour soutenir leur pouvoir d’achat.
Lutter contre la pauvreté et les inégalités sociales, c’est également organiser la solidarité nationale pour soutenir les plus démunis parmi nous et faciliter à tous l’accès aux soins de santé.
C’est à cette double exigence que répondent la Bourse de Sécurité Familiale et la Couverture Maladie Universelle par une dotation budgétaire déjà inscrite de 10 milliards de fcfa.
Dans sa phase pilote, la Bourse bénéficiera à 50 000 foyers, pour un montant annuel de 100 000 fcfa par famille ; l’objectif étant d’atteindre 250 000 familles en 2016.
La Couverture Maladie Universelle quant à elle, est un nouvel instrument de solidarité nationale devant permettre à chaque sénégalais, quelle que soit sa condition, d’accéder à un minimum de soins.
Il sera, en outre, délivré aux personnes vivant avec un handicap, une Carte d’égalité des chances donnant droit à des services spécifiques, dont la gratuité des soins dans les structures publiques. J’ajoute que nous tiendrons prochainement des concertations sur l’état de notre système de santé.
Mes chers compatriotes,
Cette année encore, nous avons été durement éprouvés par les inondations. J’ai personnellement mesuré l’ampleur des dégâts en me rendant sur les lieux.
Vous avez été nombreux à contribuer financièrement, faire des dons en nature, nourrir et loger des voisins sinistrés.
Je salue cet extraordinaire élan de générosité dont des sénégalaises et sénégalais de toutes conditions, ici comme dans la diaspora, ont fait montre pour venir en aide aux victimes.
Il nous faut, à présent, apporter une réponse durable au phénomène récurrent des inondations. C’est l’objet du nouveau Département Ministériel chargé de la restructuration et de l’aménagement des zones d’inondation.
Dans le cadre du programme de réinstallation des familles déplacées, plus de 2000 nouveaux logements sociaux seront construits dans les prochains mois.
Cet effort sera élargi avec l’ambitieux programme d’habitat que nous avons initié pour offrir à chaque famille la possibilité d’acquérir un logement décent.
S’agissant du coût élevé des loyers, le Gouvernement mettra en place une Commission de régulation pour enrayer la spéculation devenue insupportable pour les locataires.
De même, la subvention des prix de l’électricité sera maintenue. Au titre du programme d’électrification rurale, plus de 32.000 ménages seront connectés au réseau avant la fin de l’année 2013.
Mes chers compatriotes,
J’ai engagé avec vous un contrat de confiance basé sur la bonne gouvernance. Ce contrat est en cours d’exécution et je compte le remplir fidèlement pour mettre le Sénégal nouveau en marche.
Tout comme la démocratie et le respect de l’Etat de droit, la gestion vertueuse des affaires publiques est, plus que jamais, une exigence citoyenne. C’est aussi un impératif économique absolu et une question d’équité et de justice sociale.
J’ai mis en place un Office National Anti-corruption (OFNAC) doté de larges pouvoirs de saisine et d’investigation pour traduire en actes notre aspiration commune à une gestion saine, soucieuse de la sauvegarde de l’intérêt public.
Dans le même esprit, la Cour des Comptes a été réformée pour renforcer son indépendance et ses moyens d’intervention, notamment avec l’institution d’un Parquet général.
J’ai également instruit l’Inspection générale d’Etat de publier un rapport annuel sur l’état de la gouvernance publique. Il sera, en outre, établi un dispositif de coordination pour assurer plus de cohésion dans les activités des corps de contrôle de l’Etat.
Dans l’exercice de toute mission de service public, personne ne peut se soustraire de l’obligation de transparence et de rendre compte. Je sais que toute dynamique de changement dérange ; parce qu’elle ébranle des certitudes, parce qu’elle bouscule des habitudes établies et, que, pour certains, elle remet en cause des acquis et des privilèges indus.
Mais rien ne me détournera de l’objectif de bonne gouvernance. Par conséquent, toutes les procédures engagées en matière d’audits et d’enquêtes sur des ressources et biens mal acquis seront rigoureusement menées jusqu’à leur terme. Et la justice suivra son cours.
Mes chers compatriotes,
En Afrique et dans le monde, notre diplomatie retrouve ses marques. Avec la rationalisation de nos Représentations diplomatiques et consulaires et la revalorisation de certains postes, nos moyens sont désormais recentrés sur nos priorités essentielles.
Il s’agit de mieux protéger nos compatriotes vivant à l’étranger, cultiver le bon voisinage et l’intégration africaine et favoriser une coopération axée sur le développement.
Mes chers compatriotes,
L’année qui s’annonce nous ouvre de nouvelles possibilités de poursuivre la réalisation de nos aspirations à une vie meilleure, sur le fondement de nos acquis.
Bâtir le Sénégal de nos rêves est à notre portée. J’ai pleinement confiance dans nos capacités d’y parvenir si nous restons mobilisés autour des vertus du travail, du civisme et de la discipline individuelle et collective.
C’est fort de cet espoir et de cette confiance que je vous présente mes vœux pour le nouvel an.
Vœux de bonne santé, de longévité et de réussite, pour chacun de vous ; Vœux de paix, de cohésion nationale et de prospérité croissante pour notre cher pays.
DEWENATI ET BONSOIR.

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