Cérémonie officielle d’ouverture de la réunion de ministres de la première conférence de parties de la mutuelle panafricaine de gestions des risques (ARC) - Discours de Monsieur Abdoul MBAYE, Premier Ministre
Dakar, du 27 février 2013
Mesdames, Messieurs les Ministres,Excellences, Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs les Partenaires techniques et financiers,
Monsieur le Directeur par intérim de l’African Risk Capacity (ARC),
Distingués Délégués, Honorables invités, Mesdames, Messieurs,
Je voudrais tout d’abord, au nom de Monsieur le Président de la République du Sénégal, du Gouvernement et du peuple sénégalais, souhaiter la bienvenue sur cette terre à l’hospitalité légendaire, à l’ensemble des délégations qui prennent part à cette première Conférence des Parties de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques, African Risk Capacity.
Votre présence massive honore le Sénégal, mais surtout elle témoigne du fort l’intérêt que le continent tout entier accorde à cette grande initiative de l’Union Africaine, consistant à porter sur les fonts baptismaux l’institution spécialisée qu’est l’ARC, dans le but de répondre à une préoccupation commune et majeure parmi les multiples risques qui menacent la sécurité, voire la survie, de la planète, et qui inquiète particulièrement l’Afrique : je veux parler du changement climatique.
Il s’agit là d’un phénomène particulièrement redoutable, d’abord par le nombre de pays qu’il concerne, puisque, en réalité, tous les pays, sans exception, sont concernés ; y compris ceux que les aléas de la Nature ont, pour le moment, préservé de ses conséquences les plus directes.
En effet, le changement climatique est redoutable par les variations erratiques qu’il introduit dans les températures, dans les précipitations ou encore par son influence sur le niveau des mers.
Il est souvent porteur d’un lot de catastrophes naturelles telles qu’inondations, sécheresses ou érosion côtière accélérée.
Mais au delà de la souffrance directe et spectaculaire, du Sahel jusqu’à la Corne de l’Afrique, de la Méditerranée jusqu’au Cap, le changement climatique fait payer le tribut le plus lourd à nos économies essentiellement rurales et agricoles ; il est l’une des premières causes de l’insécurité alimentaire qui meurtrit les plus vulnérables de nos concitoyens.
Et le Sénégal a pris toute sa part de ce douloureux fardeau puisque, pour ne parler que de l’année dernière, les productions agricoles ont accusé dans notre pays une baisse de 36% pour les céréales et 59% pour l’arachide par rapport à la campagne précédente, baisse qui s’élève à respectivement 20% et 31% par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Ces mauvaises récoltes n’ont pas affecté uniquement nos performances économiques en 2012 ; elles ont fait pire, puisqu’elles ont frappé de plein fouet 60% de la population active du Sénégal qui vivent dans le monde rural.
Dans un tel contexte, on perçoit aisément la menace qui pèse sur l’atteinte des objectifs de développement économique et social, notamment ceux du Millénaire pour le Développement (OMD) dans la plupart des pays du continent, si des solutions efficaces et innovantes ne sont pas trouvées et appliquées.
C’est en cela que le Projet "African Risk Capacity" trouve toute sa pertinence puisqu’il va nous offrir le mécanisme de réponse rapide, efficace, mutualisé et solidaire qui manquait à l’Afrique, un mécanisme fécondé par les Africains, pour les Africains.
L’ARC est donc conçue pour être un outil performant à la disposition des gouvernements pour réduire les délais de réponse face aux catastrophes, délais qui demeurent anormalement longs, du fait d’une double insuffisance :
- insuffisance de fonds disponibles ;
- insuffisance des procédures permettant de réaffecter à la gestion des crises les ressources destinées aux activités de développement.
Ce sont toutes ces raisons et motivations fondamentales qui ont emmené les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Afrique à adopter la décision de création de l’ARC.
Ici, au Sénégal, c’est la volonté clairement affirmée de Son Excellence Monsieur le Président de la République Macky SALL de bâtir la résilience des populations face aux catastrophes, qui a conduit le Gouvernement du Sénégal à signer le Protocole de pré-participation ainsi que l’Accord portant création de la Mutuelle panafricaine de gestion des risques. Au cours de cette première conférence des parties et pendant deux jours, il vous incombe la tâche de, successivement :
- mettre en place le Conseil d’administration,
- créer la filiale financière ARC-F,
- définir le processus de sélection du Directeur Général de l’ARC
- et enfin, étudier le programme de travail ainsi que le budget de l’institution.
L’Afrique compte sur vos talents réunis et votre dévouement à la tâche pour que lesdits habits ne soient ni trop larges, ni trop étroits, mais taillés sur mesure pour donner à la fois, corps à la volonté des gouvernants, réconfort et soulagement à la détresse des populations en proie au risque climatique.
Mesdames, Messieurs,
Je suis comme François GUIZOT, et crois que « Le monde appartient aux optimistes, les pessimistes ne sont que des spectateurs ». Je demeure donc persuadé que cette Conférence produira d’excellents résultats qui permettront un bon fonctionnement de l’institution ARC.
C’est pourquoi, je ne terminerai pas sans féliciter et remercier tous les participants à la réunion des experts qui a préparé cette conférence. En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouverte la réunion des Ministres de la Première conférence des Parties de l’African Risk Capacity.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire