Atelier international sur le partenariat public-privé dans le secteur de l’eau et de l’assainissement - Discours de Monsieur Abdoul MBAYE, Premier Ministre de la République du Sénégal
Hotel King Fahd Palace - Dakar 06 juin 2012
Monsieur le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement,
Messieurs les Ministres et représentants des pays amis,
Madame la Directrice Régionale de la Société Financière internationale,
Messieurs les Représentants du Parlement et du Sénat,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers,
Mesdames, Messieurs les représentants du Secteur Privé et de la Société Civile,
Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs Nationaux ;
Mesdames, Messieurs, Chers Participants.
Messieurs les Ministres et représentants des pays amis,
Madame la Directrice Régionale de la Société Financière internationale,
Messieurs les Représentants du Parlement et du Sénat,
Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Mesdames, Messieurs les représentants des partenaires techniques et financiers,
Mesdames, Messieurs les représentants du Secteur Privé et de la Société Civile,
Mesdames, Messieurs les Directeurs Généraux et Directeurs Nationaux ;
Mesdames, Messieurs, Chers Participants.
Permettez moi tout d’abord, au nom de son Excellence,
Monsieur le Président de la République, Macky Sall et au nom de tout le
gouvernement de vous souhaiter la bienvenue en terre sénégalaise.
Cet atelier co-organisé par la Société Financière
Internationale et le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement
revêt une importance de tout premier plan
pour nos pays respectifs, eu égard à l’utilité et à la nécessité du
recours croissant au partenariat public privé pour accélérer nos
objectifs de développement économiques et sociaux.
Les partenariats Public-Privé peuvent être définis comme
l’ensemble des relations possibles entre secteurs public et privé
dans le but de permettre la délivrance de services qui sont
traditionnellement assurés par l’Etat. Ils sont alors à même de
contribuer efficacement à l’accélération de l’atteinte des objectifs de
développement ou à la réalisation de projets de meilleurs rapports
qualité/prix, tout en préservant les objectifs d’intérêt général.
En effet, la contractualisation avec des opérateurs
privés contribuant à la prise en charge des lourds investissements dans
le secteur de l’hydraulique urbaine et de l’assainissement, permet à
l’Etat de libérer des ressources affectées à ces secteurs hautement
capitalistiques et de les diriger avantageusement vers d’autres
priorités.
Elle constitue, à cet égard, une réponse appropriée à la
problématique de mobilisation des ressources pour le financement
public, sans alourdir l’endettement de nos pays.
Les PPP sont donc un bon moyen de mise en œuvre d’une
stratégie de développement des infrastructures dans le domaine de l’eau
et de l’assainissement au sein de nos pays.
Les PPP peuvent se limiter à une délégation de service à
assurer. Ils peuvent aussi consister en un partage des investissements
à réaliser, en particulier de ceux relatifs aux infrastructures si
indispensables à notre développement économique.
Toutefois, il faut bien noter que le Partenariat
Public-Privé n’est pas une panacée. Il n’est pas non plus une fin en
soi, mais un instrument puissant, qui, utilisé à bon escient, permet de
parvenir à la fois, à la réalisation des investissements pour le compte
de l’Etat, en même temps qu’à une rémunération adéquate des
investissements consentis par les opérateurs privés.
Mais c’est surtout et surement une bonne voie pour parvenir à la satisfaction des besoins des populations.
Enfin, il permet de garantir d’une part, une meilleure
offre des services publics et d’autre part, la création de valeur
ajoutée et des emplois.
L’intérêt et l’espoir suscités par les PPP, notamment dans le domaine de
l’eau et de l’assainissement, amènent les chercheurs, experts et bien
d’autres spécialistes du continent
à se retrouver à travers des plateformes d’échange pour approfondir la
réflexion sur ce mécanisme à valeur de levier, en vue de sa
vulgarisation.
C’est dans ce cadre que s’inscrit cet important atelier de Dakar.
Le Sénégal est heureux de l’accueillir puisque le
Président de
la République, Monsieur Macky SALL et son Gouvernement accorde au
secteur de l’eau et de l’assainissement un degré de priorité élevé.
Le Programme Eau Potable et Assainissement du Millénaire
(PEPAM), qui s’inscrit dans une perspective globale et à long terme, a
déjà élaboré le cadre, à travers lequel les objectifs de réduction de la
pauvreté dans le secteur de l’eau et de l’assainissement seront mis en
œuvre au Sénégal.
L’approche du Partenariat public privé en sera l’un des
piliers.
La pratique des PPP en Afrique n’est pas encore vieille. Mais nous
pouvons déjà tirer profit des enseignements de certaines
expérimentations, en vue d’enrichir la pratique.
Dans cette perspective, le Gouvernement encouragera
toujours de telles rencontres d’échange et de partage d’expérience sur
les stratégies de développement au niveau national, régional et
continental. Il s’ouvrira également aux leçons tirées d’expériences
vécues sur d’autres continents.
L’exemple du Sénégal dans le secteur de l’eau et de l’assainissement est
la preuve que le Partenariat Public Privé est fortement porteur de
synergies.
Qu’on en juge :
En 1996, le Sénégal et son opérateur public se heurtaient aux difficultés et défis suivants :
En 1996, le Sénégal et son opérateur public se heurtaient aux difficultés et défis suivants :
- un important déficit de production à Dakar (50 000 m3/jour) et également dans les centres de l’intérieur ;
- une situation financière qui ne permettait plus de faire face à la continuité de l’exploitation ;
- un besoin en investissements très important qui se chiffrait à plus de 200 milliards de FCFA ;
- un secteur de l’assainissement inopérant du fait de la rareté des ressources pour financer ses activités ;
- une productivité du réseau très en deçà des standards internationaux, soit 68%.
La sortie de crise ou du chemin qui y menait tout droit a
été assuré par la mise en œuvre d’un PPP dynamique et souple ayant
permis d’atteindre largement les objectifs attendus.
Nous avons pu ainsi augmenter la production de plus de 55%, passant de 93 millions de m3 en 1997 à 148 millions en 2012.
Près de 235 000 branchements, 600 bornes fontaines et 2200 km d’extension du réseau ont pu être réalisés.
Enfin, les longues files d’attente de femmes portant des
bassines sur leurs têtes à la recherche de points d’eau ont disparu de
la capitale et des villes du Sénégal.
Dans la même période le taux d’accès à l’eau de la population urbaine s’est établi à 98,7%.
Aujourd’hui, nous pouvons donc dire que le recours au
Partenariat Public-Privé pour relancer le secteur de l’eau et de
l’assainissement au Sénégal aura été un franc succès.
Ce succès inspire aujourd’hui d’autres initiatives en
milieu rural avec le transfert de la maintenance de notre parc de 1430
forages ruraux motorisés au secteur privé, ainsi que l’introduction de
délégations de service public d’eau potable.
Nous sommes toutefois conscients qu’il reste encore
beaucoup à faire, face aux nouveaux besoins en investissements nés d’une
forte croissance de la population au cours des dix dernières années.
Pour accompagner l’atteinte plus que probable des
objectifs du millénaire, le Gouvernement du Sénégal s’apprête
aujourd’hui à entrer dans une réforme de 3ème génération qui passera
donc, j’en suis sûr, par une consolidation des acquis et un renforcement
de notre expérience dans le Partenariat Public Privé.
Dans le domaine de l’eau et de l’assainissement en
particulier, la réflexion doit porter sur le passage possible d’un
contrat d’affermage simple à un affermage concessif.
Il est également sans doute temps que la réflexion s’attache à
trouver les passerelles permettant d’élargir les sources de financement de PPP à l’épargne nationale, et même populaire.
Chercher à transformer le citoyen en bailleur de
l’investissement national en infrastructures autrefois dévolus à la
puissance étatique, c’est nécessairement mieux l’engager dans la prise
en charge des enjeux.
C’est lui donner conscience de l’importance des efforts financiers à
consentir pour la réalisation des priorités du développement.
C’est déjà mieux justifier la tarification du service qui en découlera et ses variations.
C’est mieux l’associer demain au souci d’entretien et de maintenance.
C’est tout simplement approfondir la démocratie en renforçant sa dimension économique.
Le citoyen, directement associé au choix de
l’investissement, à son financement, aux coût et prix de la prestation
de service qui en découle est mieux préparé à en assurer la pérennité.
Cet atelier sera donc pour vous l’occasion d’une revue
critique du PPP et, croyez le, nous resterons très attentifs aux
recommandations et conclusions de vos travaux.
En souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare
ouvert l’atelier international sur les partenariats public-privé dans le
secteur de l’eau et de l’assainissement.
Je vous remercie de votre bien aimable attention
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