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jeudi 30 avril 2020
mercredi 29 avril 2020
CONSEIL DES MINISTRES DU 29 AVRIL 2020
Le Conseil des ministres s’est tenu le mercredi 29 avril 2020 en visioconférence, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, en ce début du mois béni de Ramadan, adressé ses chaleureuses félicitations et souhaiter ses meilleurs vœux à la Oumah Islamique. Il a saisi cette période de ferveur religieuse et de solidarité pour prier, avec l’ensemble de la Nation, pour la consolidation d’un Sénégal prospère dans la paix, la santé et le bien-être des populations.
Le Président de la République a informé le Conseil avoir participé, le lundi 27 avril, en visioconférence, au Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), à l’effet de valider le Plan de Riposte communautaire face à la pandémie du COVID-19.
Le Chef de l’Etat, revenant sur la stratégie nationale de lutte contre le COVID-19, a souligné l’impératif d’accroître la vigilance collective et d’asseoir le sens civique des populations, afin d’assurer l’appropriation optimale et l’efficacité de la stratégie de lutte déployée depuis le 02 mars 2020. Il a, à ce titre, demandé au Gouvernement de renforcer la mobilisation efficace de l’ensemble services de l’Etat et des personnels de santé, ainsi que la mise en œuvre d’une communication de proximité efficiente et adaptée.
Le Président de la République, face à la multiplication de comportements à risque a requis, l’application de nouvelles mesures plus coercitives au niveau des transports interurbains, des lieux de commerce et espaces publics.
Il a, par ailleurs, invité le Ministre de la Famille, avec le soutien du Ministre de l’Intérieur et du Ministre de la Santé et de l’Action sociale, à dérouler, sur l’ensemble du territoire national, un dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile.
Le Chef de l’Etat, au sujet du soutien stratégique de l’Etat aux entreprises à travers les mécanismes du FORCE COVID - 19, a rappelé aux membres du Gouvernement l’urgence d’intensifier l’exécution des mesures administratives, financières, fiscales et sociales, sans précédent, initiées par l’Etat. Il a, à cet effet, demandé au Ministre de l’Economie et du Plan, en rapport avec les ministres impliqués, l’APIX et les organisations patronales, de définir une feuille de route intégrant des actions consensuelles chiffrées, afin de préserver les emplois et de relancer durablement l’activité économique nationale.
Le Président de la République, évoquant la fête internationale du travail, a saisi l’occasion du Conseil pour adresser ses chaleureuses félicitations, ses encouragements et son soutien permanent aux vaillants travailleurs, dont la contribution dynamique à la prospérité nationale et à la stabilité sociale du Sénégal reste exemplaire. Il a en outre salué la décision historique des centrales syndicales de ne pas présenter cette année de cahier de doléances et de sursoir à toutes les festivités. Il a particulièrement félicité les syndicats pour leur engagement patriotique remarquable dans la lutte contre le COVID-19.
Le Chef de l’Etat a invité, dans cet élan, le Ministre du Travail et du Dialogue social, à œuvrer avec le Patronat et les membres du Gouvernement, à la finalisation du Pacte de Stabilité sociale et d’Emergence économique (PSSEE), symbole du nouveau contrat social sur la période 2020-2025.
Le Président de la République a, enfin, insisté sur l’importance primordiale qu’il accorde à l’élargissement notable de l’accès à la formation professionnelle pour promouvoir l’emploi. Il a rappelé sa décision d’allouer, depuis 2019, l’intégralité de la Contribution Forfaitaire à la Charge de l’Employeur (CFCE) au Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT). Le Président de la République a, ainsi, demandé au Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat, d’accélérer la construction des 15 centres de formation professionnelle et technique prévus cette année, ainsi que l’aménagement et la construction du site de recasement des mécaniciens.
Au titre des Communications :
Le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République a fait une communication sur le suivi des directives présidentielles, notamment de l’état d’avancement du TER.
Le Ministre des Finances et du Budget a fait une communication sur la mobilisation des ressources du FORCE COVID-19.
Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur a fait une communication sur la situation de l’assistance à nos compatriotes dans la diaspora.
Le Ministre en charge de la Solidarité nationale a fait le point sur le démarrage de la distribution de l’aide alimentaire d’urgence.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la situation de la pandémie du COVID-19.
Le Ministre de l'Agriculture et de l’Equipement rural a fait une communication sur la préparation de la campagne agricole 2020-2021.
Le Ministre de de l’Eau et de l’Assainissement a fait le point sur les mesures prises pour lutter contre les inondations.
Le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime a fait le point sur la délivrance des licences de pêche au Sénégal.
Les Ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle ont fait des communications sur la reprise des enseignements. Le Conseil a arrêté la date de reprise des cours, à compter du 02 juin 2020 pour les élèves en classe d’examen. S’agissant de l’Enseignement supérieur, le Conseil a recommandé aux académies, de réfléchir sur les modalités de reprise globale des enseignements dans la période du 02 et le 14 juin 2020.
Le Ministre de la Culture et de la Communication a fait le point sur les fonds d’aide à la presse et à la culture dans le cadre du COVID-19.
Le Ministre du Travail et du Dialogue social a fait une communication sur la célébration de la fête internationale du travail de cette année.
Le Ministre en charge du Suivi du Plan Sénégal Emergent a fait le point sur les avancées et la mise en œuvre des réformes.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
- le projet de loi relative aux modalités d’exercice par l’Etat de ses pouvoirs de police en mer ;
- le projet d’ordonnance portant aménagement des sanctions relatives aux violations des dispositions prises pour lutter contre le COVOD-19 dans le secteur des transports terrestres.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Monsieur Lat DIOP, Administrateur civil Principal, est nommé, Directeur général de la LONASE, en remplacement de Monsieur Amadou Samba KANE.
- Monsieur Babacar BA, Administrateur civil est nommé, Secrétaire général de l’Agence de la Sécurité de Proximité (ASP), en remplacement de Monsieur Boubacar Traoré.
mardi 28 avril 2020
lundi 27 avril 2020
Abdoulaye Wade prie pour ...
Dakar ACTU
RAMADAN ET COVID-19 : Abdoulaye Wade prie pour la communauté musulmane et appelle à s’engager consciemment et pleinement dans l’offensive mondiale contre le virus.
Chers compatriotes,
Aux étrangers vivant parmi nous,
A tous les membres de la Communauté musulmane du monde,
En ce début du mois de ramadan, je voudrais rendre grâce à Dieu et exprimer mes félicitations à toute la Umma islamique et particulièrement à tous les musulmans et toutes les musulmanes du Sénégal, et les étrangers de notre communauté islamique vivant parmi nous.
Cette année 2020 aura la particularité d’être marquée par l’agression sans précédent d’un virus, le covid19, qui a déjà emporté de nombreux membres de notre communauté au Sénégal et dans le monde.
Certains d’entre nous sont menacés de ne pas être parmi nous au prochain ramadan.
Je vous demande tous de vous engager consciemment et pleinement dans l’offensive mondiale contre le covid-19, de veiller et de faire veiller au strict respect les prescriptions largement diffusées par l’OMS ainsi que les mesures-barrières décidées par le Gouvernement.
Je formule, à nouveau, des prières de prompte guérison à nos compatriotes qui sont déjà affectés et à toutes les victimes du Covid-19 dans le monde.
Je prie ALLAH, le Tout Puissant d’exaucer tous nos vœux et d’agréer toutes nos dévotions, en ce mois de pénitence, de miséricorde et de solidarité agissante.
Que le Miséricordieux veille sur le Sénégal.
Dewenety!
Abdoulaye Wad
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dimanche 26 avril 2020
samedi 25 avril 2020
CONSEIL DES MINISTRES DU 23 AVRIL 2020
Le Conseil des ministres s’est tenu, le jeudi 23 avril 2020 en visioconférence, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, abordé la question du renforcement significatif de la vigilance, des dispositifs de prévention et d’alerte, face à la transmission communautaire du COVID-19. Sur ce sujet, il a insisté, auprès du ministre de la Santé et des autres membres du Gouvernement, sur l’impératif de prendre des mesures appropriées pour freiner la transmission communautaire sur le territoire national. A cet effet, il a insisté sur l’urgence de bâtir une communication et une sensibilisation adaptées en direction des populations.
Le Président de la République a, également demandé aux ministres concernés de veiller à l’application stricte de nouvelles mesures préventives, au niveau des marchés, des transports, espaces de commerce et autres lieux recevant du public.
Le Chef de l’Etat, a indiqué le maintien des horaires du couvre-feu. Il a, en outre, exhorté le Gouvernement à œuvrer pour la confection locale de masques homologués et la généralisation de leur port par les populations.
Le Président de la République a, informé le Conseil avoir pris part, les 22 et 23 avril 2020, à des sessions de visioconférence du Bureau élargi de l’Union africaine et du Sommet extraordinaire de la CEDEOA au sujet de la riposte contre le COVID-19.
Il a par ailleurs, informé le Conseil du montant de la contribution financière du Sénégal au fonds africain de riposte contre la pandémie, pour un montant d’un milliard de francs CFA.
Revenant sur la création du Fonds de riposte et de solidarité « FORCE COVID-19 », il a souligné que cet instrument de financement inédit, vise à prendre en charge intégralement le plan de contingence de la pandémie, et à consolider durablement la résilience économique et sociale du Sénégal. A ce titre, il a magnifié les contributions volontaires effectuées par les personnes physiques et morales qui s’élèvent à 17. 33 milliards de francs CFA, au 21 avril 2020.
Le Chef de l’Etat a, notamment, insisté sur la nécessité de démarrer dans les meilleurs délais les activités du Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force COVID – 19, dont il a nommé le Président et les membres, représentants l’ensemble des forces vives de la Nation.
Le Président de la République a, par ailleurs, rappelé l’importance qu’il accorde au maintien et à la relance des activités économiques post-crise, à travers le déploiement optimal du Programme de Résilience économique et social (PRES). Il a, dans cet élan, invité le Gouvernement à accompagner particulièrement les secteurs du tourisme, de l’artisanat, de la pêche, ainsi que les différents acteurs de l’économie informelle.
Le Chef de l’Etat a également demandé au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, en rapport avec les ministres sectoriels, de finaliser un document d’évaluation et de planification du soutien de l’Etat aux différents secteurs de l’économie nationale.
Le Président de la République a, au titre du financement de la campagne agricole 2020-2021, insisté sur l’impératif d’assurer la souveraineté alimentaire du Sénégal, à partir de ses avantages comparatifs et compétitifs en matière de production agricole, horticole et industrielle. Il a, à ce titre, demandé au Ministre de l’Agriculture, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre de l’Economie, de prendre toutes les dispositions nécessaires au financement du programme national d’autosuffisance en riz (PNAR).
Le Chef de l’Etat a, également, invité le Ministre de l’Agriculture à actualiser, les composantes et les objectifs du Programme Agricole National pour les cinq (5) prochaines années, à la lumière de nos ambitions en matière de production, de transformation et de consommation.
Le Président de la République a en outre demandé au Gouvernement de prendre les dispositions pour le lancement, sans délai, par l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) et les collectivités territoriales, des opérations pré-hivernage d’entretien des réseaux d’assainissement.
IL a, enfin, au sujet, de l’amélioration durable du cadre de vie des populations, demandé aux ministres concernés, en étroite collaboration avec les collectivités territoriales et les autorités administratives, de veiller à la propreté et à la sécurité des marchés et autres espaces publics sur l’ensemble du territoire national.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur la prise en charge des doléances syndicales à l’occasion de la fête internationale du travail.
Le Président de la République a, enfin, félicité et souhaité ses meilleurs vœux à toute la Oumah Islamique, à l’occasion du mois béni de Ramadan qui va débuter dans les prochains jours.
Au titre des Communications, le conseil a enregistré les communications de différents ministres.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté:
- le Projet d'ordonnance aménageant des mesures dérogatoires au fonctionnement des conseils départementaux, municipaux et de ville ;
- le projet d’ordonnance relative aux mesures fiscales et en soutien aux entreprises dans le cadre de la pandémie du COVID-19 ;
- le projet d’ordonnance relative à l’admission en franchise des droits, taxes et matériels sanitaires destinés à la lutte contre la pandémie ;
- le Projet de décret portant plan comptable de l’Etat ;
- le Projet de décret fixant la liste des programmes et des dotations budgétaires ;
- le Projet de décret relatif à la gestion budgétaire de l’Etat.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
- Madame Tening Sène, Docteur Vétérinaire est nommée Directeur général de l’Agence Nationale de l’Aquaculture en remplacement de Monsieur Magatte BA, admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite.
- Docteur Abdoulaye SOW, Chirurgien-Dentiste est nommé Directeur de l’hôpital de Agnam
vendredi 24 avril 2020
jeudi 23 avril 2020
mercredi 22 avril 2020
mardi 21 avril 2020
lundi 20 avril 2020
samedi 18 avril 2020
vendredi 17 avril 2020
jeudi 16 avril 2020
CONSEIL DES MINISTRES DU 15 AVRIL 2020
Le Conseil des ministres s’est tenu le mercredi 15 avril 2020, en visioconférence, sous la présidence du Chef de l’Etat, son Excellence, Monsieur Macky SALL.
Le Chef de l’Etat a, à l’entame de sa communication, adressé ses chaleureuses félicitations à la communauté chrétienne, au sortir de la semaine sainte et de la célébration de la fête de Pâques. Le Président de la République a en outre remercié toutes les autorités religieuses du Sénégal qui se sont engagées avec l’Etat et les populations dans la lutte contre la pandémie du COVID-19.
Le Chef de l’Etat, abordant la question de l’accompagnement des citoyens dans le contexte du COVID-19, a informé le Conseil avoir procédé au lancement des opérations d’aide alimentaire d’urgence. Il a, à cet effet, demandé au Ministre du Développement communautaire, en rapport avec le Ministre des Forces armées et le Ministre de l’Intérieur de veiller à l’acheminement rapide à destination et à la distribution, dans les meilleures conditions par des commissions créées au niveau territorial, des dotations alimentaires.
Le Président de la République a salué les contributions des collectivités territoriales.
Il a, par ailleurs, demandé au Ministre des Collectivités territoriales et au Ministre des Finances et du Budget de faciliter aux collectivités territoriales, les procédures administratives et budgétaires en vue de l’allocation complémentaire de secours aux populations vulnérables.
Le Président de la République a insisté sur la nécessité de déployer, dans les meilleurs délais, l’assistance de l’Etat à nos compatriotes de la Diaspora affectés par la pandémie.
Le Chef de l’Etat a, au sujet de la maitrise de la pandémie du COVID-19 et du plan national d’investissement dans le secteur de la santé, demandé au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, en relation avec les ministres concernés de renforcer davantage les dispositifs de prévention, de veille et d’alerte précoce au niveau des structures sanitaires et des lieux publics, au regard du développement de la transmission communautaire.
Le Président de la République a, dans cette perspective, informé le Conseil avoir eu une séance de travail en visioconférence le jeudi 09 avril 2020, avec des universitaires et spécialistes de la Santé afin de renforcer davantage la riposte et de préparer l’après COVID-19 pour notre système de santé. Il a, à cet égard, magnifié les compétences de nos ressources humaines nationales en matière de santé publique et réitéré les félicitations et encouragements de la Nation aux personnels concernés, tout en les invitant à participer activement à la mise en œuvre du Grand Plan National d’Investissement quinquennal, dont la finalisation est prévue en fin avril 2020.
Le Président de la République a, dès lors, demandé au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de poursuivre les réformes entamées dans le cadre de la modernisation de notre système judiciaire et de l’administration pénitentiaire.
Le Chef de l’Etat, revenant sur la gestion et le suivi des affaires intérieures, a abordé la situation scolaire et universitaire. Il a à cet égard, demandé au Ministre de l’Education nationale et au Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, et au Ministre de la Formation professionnelle de mener des concertations urgentes avec les partenaires sociaux en vue d’évaluer l’impact global du COVID-19 sur le secteur éducatif. Il a également demandé aux ministres d’élaborer une feuille de route pour la poursuite des enseignements de même qu’un agenda des évaluations, examens et concours, tout en tenant compte aussi de l’impact sur les établissements d’enseignement privés.
Le Président de la République a, au titre du fonctionnement des institutions financières durant la pandémie du COVID-19, demandé au Ministre des Finances et du Budget, en relation avec celui de l’Economie et de l’Observatoire de la Qualité de services financiers, d’engager, avec les responsables de la BCEAO, des établissements de crédit et des institutions de microfinance, des consultations afin de sécuriser davantage le traitement diligent des opérations financières et de faire bénéficier aux différents agents économiques, d’un report d’échéances de leurs crédits sur une période à convenir.
Le Chef de l’Etat a clos sa communication sur le suivi de la coopération, des partenariats et sur son agenda.
Au titre des Communications, le Conseil a enregistré les interventions de différents ministres.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté:
- le projet de loi relatif à la prorogation des délais en matière civile, commerciale, sociale et administrative et à la suspension des mesures d'expulsion ;
- le projet de loi portant suspension des recours, de l’exécution des sentences et prorogation de certains délais, en matière pénale ;
- le projet de décret portant règlement général sur la comptabilité publique.
mercredi 15 avril 2020
L’AFRIQUE ET LE MONDE FACE AU COVID-19 : POINT DE VUE DU PRÉSIDENT MACKY SALL
À l’échelle nationale, de nombreux pays ont adopté des plans de contingentement pour endiguer la propagation du virus.
Mais, le niveau d’impréparation dû à la survenance brutale de la pandémie, à son évolution rapide et à l’ampleur des besoins montre clairement les limites des mesures nationales.
S’y ajoutent les difficultés inhérentes à l’importation des équipements et des produits médicaux et pharmaceutiques nécessaires à la lutte contre le COVID-19, dans un contexte de forte demande et de perturbation du trafic aérien.
Si nous voulons gagner le combat contre le COVID-19, il nous faudra maintenir à niveau les capacités de riposte, notamment :
- disposer en quantité suffisante d’équipements et de matériels médicaux et de protection : kits de test, masques, équipements de protection individuelle ;
- aménager et équiper des centres d’isolement et de traitement des malades ;
- assurer la détection précoce des cas d’infection liée au CODIV-19 au niveau de sites de référence ;
- assurer l’isolement rapide et la prise en charge des cas suspects et confirmés d’infection liée au CODIV-19 ;
- renforcer les mesures de prévention et de contrôle de l’infection ;
- assurer une bonne coordination des interventions.
Il faut dire qu’en dépit des efforts jusque-là consentis, les pays africains n’ont pas encore atteint les normes préconisées par l’Organisation Mondiale de la Santé en infrastructures sanitaires et personnels qualifiés dont la répartition reste encore inégale au détriment des zones rurales.
De façon générale, les besoins de l’Afrique dans le secteur de la santé se posent en ces termes :
- construction, réhabilitation et équipement des structures sanitaires de base et de référence ;
- acquisition d’équipements lourds et de matériels roulants : générateurs d’oxygène, scanners, appareils d’angiographie, ambulances médicalisées, entre autres ;
- formation de ressources humaines en qualité et quantité suffisantes ;
- utilisation optimale des TIC dans le domaine médical (télémédecine et autres applications) ;
- mise en réseau des expertises nationales au sein et entre les pays ;
- création de plateformes régionales pour faciliter le déploiement d’opérations d’urgence, à l’instar de la plateforme de Dakar qui a servi de base aérienne et logistique lors de la crise d’Ebola qui a frappé certains pays de l’Afrique de l’Ouest.
- appui aux initiatives pour la Couverture maladie – ou sanitaire – universelle.
Pour en revenir au COVID-19, il faut rappeler que nous sommes en présence d’une pandémie, c’est-à-dire une épidémie à l’échelle mondiale. Les efforts jusque-là menés au quatre coins de la planète n’ont pas encore permis de découvrir tous les secrets de ce grand inconnu qui a fini de révéler au grand jour les limites de tous les systèmes nationaux, même les plus sophistiqués. Tous les pays, surpris et débordés, se sont retrouvés dans une sorte de sauve qui peut, dévoilant au quotidien les lacunes des uns et des autres.
La première leçon à retenir de cette crise majeure, où l’infiniment petit fait trembler le monde entier, c’est que, devant des menaces transfrontalières, grands ou petits, riches ou pauvres, nous sommes tous vulnérables.
Deuxième leçon, le COVID-19 renvoie au monde ses propres contradictions. Nous vivons, en effet, une ère de paradoxes. La terre est assurément ronde, mais quelque chose, quelque part, ne tourne pas rond. L’homme continue de faire des progrès tous azimuts, reculant chaque jour les limites de la science et de la technologie, y compris dans la conquête de l’espace. Pendant ce temps, sur terre, il manque de masques, de kits de test, d’équipements de protection individuelle, de lits, de respirateurs ; autant de produits, matériels et équipements indispensables à la prise en charge des malades et à la protection des personnels de santé, véritables héros engagés au front d’une lutte risquée et potentiellement mortelle contre un ennemi invisible à l’œil nu. Il est donc temps de revenir sur terre !
Troisième leçon, enfin, et sans être exhaustif, la pandémie de COVID-19, tout comme, du reste, les périls de l’environnement et du terrorisme, confirme les limites objectives de l’État-Nation dans la réponse aux menaces transfrontalières Revenons sur terre et revenons à la sagesse des aînés, comme nous l’y invite notre compatriote Cheikh Hamidou Kane qui, dans son roman à succès, « L’aventure ambiguë », publié il y a 59 ans, énonçait, à la page 92, ce message prémonitoire : « Nous n’avons pas eu le même passé… mais nous aurons le même avenir, rigoureusement… l’heure des destinées singulières est révolue…nul ne peut vivre de la seule préservation de soi. »
C’est dire que quels que soient sa puissance et ses moyens, l’État-Nation ne peut plus se suffire à lui-même. Devant les défis planétaires, nous avons tous besoin les uns des autres, surtout quand nos vulnérabilités communes s’ajoutent à nos fragilités individuelles.
Alors, il est temps d’apprendre de nos erreurs et de nos limites, de redéfinir l’ordre des priorités, de redonner plein sens à l’économie réelle en investissant plus dans l’agriculture, l’énergie durable, les infrastructures, la santé, l’éducation et la formation, pour réaliser un développement soucieux du bien-être de l’homme intégral.
Il est temps de travailler ensemble à l’avènement d’un nouvel ordre mondial qui met l’humain et l’humanité au cœur des relations internationales.
Il est temps de considérer les questions de santé publique au même titre que la paix, la sécurité, l’environnement, la lutte contre le terrorisme et autres criminalités transfrontalières.
Ce nouvel ordre mondial, que j’appelle de mes vœux, suppose une confiance mutuelle et une volonté sincère de coopérer autour de questions d’intérêt commun et de valeurs partagées, dans le respect de nos différences et de nos diversités.
Il postule surtout un nouvel état d’esprit qui reconnait que toutes les cultures et toutes les civilisations sont d’égale dignité ; et qu’il ne saurait y avoir de centre civilisationnel supérieur qui dicterait aux autres la façon d’être et d’agir. Comme le dit une sagesse africaine, l’arc-en-ciel doit sa beauté aux tons variés de ses couleurs.
Ramené aux questions planétaires de santé publique, ce nouvel ordre mondial devra exclure toute forme de discrimination, de stigmatisation et de préjugés, en particulier envers notre continent.
L’Afrique, berceau de l’humanité et terre de vieille civilisation, n’est pas un no man’s land. Elle ne saurait, non plus, s’offrir comme terre de cobayes. Exit également les scénarios catastrophistes qui s’évertuent à dessiner un futur d’apocalypse pour le continent. Ce continent a subi des épreuves autrement plus périlleuses et plus cruelles.
Il est resté résilient et tient plus que jamais debout !
Ce qui importe aujourd’hui, c’est plutôt de tirer les leçons de la crise et mettre en commun nos moyens et nos intelligences pour faire face, dans un même élan de solidarité humaine, à notre ennemi commun : un tueur silencieux qui se joue des frontières, des idéologies et des différences entre pays développés et en développement.
En dépit de son retard, l’Afrique regorge de ressources humaines de qualité, y compris d’éminents experts, praticiens et chercheurs compétents, qui contribuent au quotidien au progrès de la médecine.
Avec la mise en place du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, qui travaille en relation avec des structures nationales correspondantes et des laboratoires qualifiés comme l’Institut Pasteur de Dakar dont les origines remontent à 1896, le continent dispose d’un réseau scientifique de qualité et connecté au dispositif mondial d’alerte et de gestion de crises sanitaires internationales.
Il faut saluer aussi le leadership de l’Organisation Mondiale de la Santé. Elle réussirait mieux sa mission avec une mobilisation plus conséquente de ressources en sa faveur, un meilleur soutien à son Système d’Alerte et d’Action et un appui plus significatif aux systèmes nationaux de santé publique.
Sur le plan économique, les effets paralysants du COVID-19 se font déjà lourdement sentir au plan mondial. L’Afrique, essentiellement exportatrice de matières premières et importatrice de produits finis et semi-finis, n’est pas en reste.
Les pays développés les plus touchés, à ce jour, par la pandémie achètent pour 51 % des exportations du continent. Les pays membres de l’Union Européenne, à eux seuls, absorbent près de 40 % des exportations africaines.
La baisse des exportations africaines vers ces pays affecterait principalement les hydrocarbures (pétrole et gaz), le cuivre et les produits agricoles.
Pour les importations, outre les produits industriels finis et semi-finis, l’Afrique s’approvisionne à l’étranger en produits de grande consommation comme le blé, le sucre, le riz, l’huile, le lait, etc.
Toute pénurie ou hausse des prix sur ces produits affecterait donc le continent.
En raison des mesures de contingentement liées à la fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes, les secteurs des transports, du tourisme et de l’hôtellerie sont fortement impactés par le Covid-19. La Commission Économique Africaine évalue ces pertes à 56 milliards de dollars US.
De même, les transferts financiers des migrants connaissent un effondrement drastique.
C’est dire que si l’impact de la crise est mondial, les économies les plus faibles sont les plus affectées. En plus des besoins énormes d’investissement pour le développement, il faudra supporter le choc du COVID-19 et pour certains pays africains, continuer à faire face à une lutte sans répit contre le terrorisme.
D’après les premières estimations de la Commission économique pour l’Afrique, le continent pourrait perdre au moins 1,4 % de croissance (soit 29 milliards de dollars US) et passerait de 3,2 % à environ 1,8 %. Selon nos propres évaluations, celle du Sénégal chutera de 6,8 % à moins de 3 %.
À travers le monde, chaque pays, suivant ses capacités, prend des mesures de soutien à son économie. Différents instruments et mécanismes ont été mis à contribution. À titre d’exemple, l’Union Européenne a suspendu la règle de discipline budgétaire selon laquelle le déficit annuel ne doit pas excéder 3 % du PIB.
Les pays africains se mobilisent également face à la crise. Ainsi, le Sénégal a mis en place un Programme de Résilience Économique et Sociale (PRES), d’un coût global de 1000 milliards de FCFA, soit environ 2 milliards de dollars US, en vue de lutter contre la pandémie et soutenir les ménages, les entreprises et la diaspora.
Nous avons créé un Fonds de Riposte contre les Effets du COVID-19, FORCE-COVID-19, financé par l’État et des donations volontaires, pour couvrir les dépenses liées à la mise en œuvre du PRES.
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. La responsabilité première de faire face à la crise nous revient. Nous l’assumons pleinement. Il est tout aussi juste et légitime que nos efforts internes soient soutenus dans le contexte mondial de riposte à la crise. L’Afrique ne doit pas être laissée pour compte dans un combat planétaire contre un péril planétaire. C’est tout le sens de mon appel pour l’annulation de la dette publique africaine et le réaménagement de sa dette privée selon des mécanismes à convenir.
Je me réjouis, enfin, de la position africaine commune adoptée à l’issue de la réunion en visioconférence, du bureau du Sommet de l’Union Africaine élargi à l’Éthiopie, au Sénégal et au Rwanda, le 3 avril 2020.
Ensemble, restons unis et mobilisés, debout et combatifs face au COVID-19 !
Macky SALL Président de la République du Sénégal
mardi 14 avril 2020
lundi 13 avril 2020
Coronavirus : pour en sortir plus forts ensemble
POLITIQUE
[Tribune] Coronavirus : pour en sortir plus forts ensemble
10 avril 2020 à 17h47
Par Jeune Afrique
Mis à jour le 11 avril 2020 à 15h20
Par Jeune Afrique
Mis à jour le 11 avril 2020 à 15h20
Vingt-cinq intellectuels africains dont Kako Nubukpo, Alioune Sall, Felwine Sarr, Achille Mbembe, Reckya Madougou, Souleymane Bachir Diagne, Franck Hermann Ekra et Hakim Ben Hammouda cosignent cet appel à la mobilisation des intelligences, des ressources et de la créativité des Africains pour vaincre la pandémie de Covid-19.
Covid-19 est le nom scientifique du virus responsable d’une maladie respiratoire très contagieuse pouvant devenir mortelle. Épidémie puis reclassée pandémie par l’OMS le 11 mars 2020, ses effets sont dévastateurs : il sème la mort, plonge les économies les plus puissantes dans la récession, et constitue une menace sans précédent pour l’existence des sociétés humaines. Selon certains experts, ce virus serait annonciateur des plus funestes jours à venir pour le continent africain et ses habitants.
L’Afrique n’est pas le foyer d’origine de cette pandémie, pourtant elle fait face à ses durs effets, par les contagions humaines en nombre croissant et la contraction brutale d’une partie significative des activités sociales et économiques essentielles. Le continent est donc sommé d’apporter une réponse indispensable, puissante et durable à une menace réelle qu’il ne faudrait ni exagérer ni minorer, mais bien rationaliser.
Il s’agit de battre en brèche les pronostics malthusiens qui prennent prétexte de cette pandémie, pour donner libre cours à des spéculations à peine voilées, sur une prétendue démographie africaine démesurée, désormais cible des nouveaux civilisateurs. C’est une opportunité historique pour les Africains, de mobiliser leurs intelligences réparties sur tous les continents, de rassembler leurs ressources endogènes, traditionnelles, diasporiques, scientifiques, nouvelles, digitales, leur créativité pour sortir plus forts d’un désastre que certains ont déjà prédit pour eux.
Le continent le moins impacté
Nous allons dans les prochains jours dépasser la barre de deux millions de contaminés par le Covid-19 dans le monde entier. Le virus se propage à une vitesse incommensurable et la résistance des systèmes de santé des pays africains face à ce dernier est au cœur des interrogations. L’offre de services sanitaires, équipements, personnels qualifiés, etc. est désormais la source de toutes les inquiétudes. L’OMS a même appelé récemment les pays africains à « se réveiller » et à « s’attendre au pire ».
Il convient de rappeler que l’Afrique est pour le moment le continent le moins impacté, avec son premier cas confirmé en février 2020 en Égypte, sans que l’on puisse apporter à ce constat, à ce jour, une justification concrète et documentée. Que les écosystèmes locaux, les facteurs démographiques, la nature mutante du virus, l’intensité des flux internationaux et d’autres éléments limitent la propagation de la pandémie reste hypothétique, mais il faut relever aussi la part prise par un certain nombre de mesures drastiques décidées par les gouvernements : fermetures des frontières, des écoles, des commerces et lieux de cultes…
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Bien que la nature anxiogène de la pandémie, les contextes politiques locaux plus généralement, incitent à une demande sociale impatiente d’efficacité, l’observation des réponses publiques inégales apportées dans le monde, l’imprévisibilité relative de la pandémie, peuvent expliquer un processus d’essais et d’erreurs.
Systèmes de santé repensés
Si l’appréciation de la réactivité des pays africains est variable, à juste titre, il faut reconnaître pour s’en souvenir, l’effet catastrophique des décennies d’ajustements structurels sur la santé publique et l’offre sanitaire dans les pays africains. Malgré tout, nombre de systèmes de santé ont substantiellement évolué, tirés par la volonté d’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) en 2030 nonobstant les gaps à combler et des défaillances évidentes.
L’état de l’équipement sanitaire africain, selon les pays, est certes globalement peu satisfaisant et mal doté, mais il serait méprisant de postuler une offre sanitaire inexistante préparant à un mouroir inévitable. De plus, la prise en charge de la santé est souvent sociale et de proximité, bénéficiant aussi des filets culturels qui prescrivent solidarité et gestion familiale des maladies.
Pour ces raisons, les prophéties auto-réalisatrices ne sauraient se justifier. Les scénarios-catastrophes, envisagés çà et là pour le continent, pourraient de facto avoir un impact négatif sur les économies et l’évaluation des risques généralement défavorables à l’Afrique d’avant Covid-19, les investisseurs étant dans un contexte d’incertitude totale.
Les systèmes de santé en Afrique doivent être repensés totalement au regard de nombreuses considérations et limites actuelles, et nous ne devrions pas attendre les possibles effondrements engendrés par une pandémie de cette ampleur pour agir diligemment et efficacement.
Quelques pistes sont envisageables à cet effet :
• À court terme, une véritable union des pays africains sur les plans économique et sanitaire pourrait permettre une mutualisation des réponses aux risques engendrés par le Covid-19 et au-delà. Les initiatives multiples prises pour mobiliser des ressources financières suffisantes afin d’éviter que s’ajoute une crise économique majeure à la crise sanitaire annoncée sont à saluer. Nous appelons vivement, à la fois à une gestion rigoureuse desdites ressources, et à une coordination sous-régionale et régionale efficientes des actions, afin que lesdites initiatives gagnent en synergie et en complémentarité.
• De même, le partage de connaissance, de savoir-faire et de matériels médicaux sera un élément décisif.. L’énorme patrimoine culturel et traditionnel d’où est issue la pharmacopée africaine devrait être davantage mobilisé, mutualisé, panafricanisé, en association avec la médecine et les recherches dites modernes, comme l’ont fait avec succès certains pays comme la Chine. La créativité et l’ingéniosité locales devraient être stimulées, et l’offre artisanale valorisée à l’instar des équipements hydratants hygiéniques nouveaux proposées dans de nombreux pays (Ghana, Cameroun, …).
• L’Afrique doit apprendre de ses expériences et des autres régions du monde frappées par la pandémie, elle devrait davantage favoriser la solidarité dont elle possède les gènes, la sensibilisation massive, notamment en zone rurale, et le dépistage massif des populations. Les exemples provisoires de réussites montrent que ce ne sont pas nécessairement les moyens a priori abondants des pays à PIB très élevés qui produisent les meilleurs résultats sanitaires, à l’instar du Vietnam donnant 550 000 masques à 5 pays de l’Union européenne ou même de Cuba exportant son expertise dans la médecine d’urgence vers les pays dits développés
Le coronavirus est révélateur d’une certaine « fin de l’histoire » et de l’existence de modèles alternatifs. Il revient à l’Afrique d’inventer les siens. Notre continent dispose de ressources étendues, d’une population active mobilisable et créative, de professionnels formés pour résister et vaincre la pandémie. Il faudrait pour cela qu’il prenne les bonnes décisions et les ajuste au besoin. L’existence d’une nouvelle conscience reliant le continent à ses diasporas, ses nouveaux réseaux d’intellectuels, de professionnels, de chercheurs, de militants, d’associations, de politiques, d’indépendants, devrait pouvoir apporter des voix neuves et disruptives dans ces débats.
• À moyen terme, le principal enseignement de la crise du Covid-19 devrait être le constat pour l’Afrique qu’elle continuera d’être d’autant plus vulnérable aux chocs exogènes qu’elle ne trouvera pas de réponse structurelle aux défis de son développement. Assertion valable aussi bien pour la santé que tous les autres domaines. En effet la dépendance sanitaire reste un problème épineux et le coût des évacuations sanitaires des élites pose un cas d’injustice sociale et d’irrationalité économique, dans la mesure où nombre de ces services sont réalisables en Afrique à moindre frais. La perpétuation d’un modèle d’économie de rente, fondé sur l’exportation de matières premières non transformées en attendant des recettes extérieures volatiles est suicidaire. L’urgence africaine, c’est en l’occurrence la production locale de services sanitaires qualitatifs étendus, la transformation sur place des matières premières, vectrice de création de valeur et d’emplois, et la diversification de la base productive.
Défis de taille
C’est alors même que le Covid-19 met les économies à l’arrêt, sème la mort et la désolation dans les pays, perturbe le fonctionnement des sociétés, criminalise les formes de sociabilité les plus ancrées, perturbe les calendriers politiques, que paradoxalement, sonne pour l’Afrique l’heure de relever ses défis et de réinventer les modalités de sa présence dans le monde.
Certes le défi auquel nous sommes confrontés est de taille car en plus de nos économies à l’arrêt, la pandémie du coronavirus a offert à certaines chancelleries occidentales matière à réactiver un afro-pessimisme que l’on croyait d’un autre âge. Dans les scenarii qui y sont élaborés, le visage de l’Afrique est celui d’un continent vulnérable, où les morts pourraient se compter non pas en milliers mais en millions d’individus. Il nous faut affirmer que ce scénario n’a rien d’une fatalité historique à laquelle le continent ne saurait échapper. Il en dit plus sur ses auteurs que sur la réalité d’un continent Africain, dont nul ne saurait préempter l’avenir et l’assombrir par principe. Il est temps de se rappeler que les périodes de basculement du monde ont toujours engendré un renouvellement paradigmatique, culturel et parfois civilisationnel pour ceux qui embrassent les exigences du changement. Il nous faut donc faire face aux défis qui se profilent et engager résolument les combats nécessaires.
Nous en appelons à tous les intellectuels africains, aux chercheurs de toutes les disciplines, aux forces vives de nos pays, à rejoindre le combat contre la pandémie du Covid-19, nous éclairer de leurs réflexions, de leurs talents, nous enrichir des fruits de leurs recherches et tous de leurs propositions constructives. Il nous faut nous fixer un cap optimiste tout en ayant courageusement conscience des lacunes à combler. Une autre Afrique est possible tout comme l’est une autre humanité dans laquelle la compassion, l’empathie, l’équité et la solidarité définiraient les sociétés. Ce qui pouvait ressembler jusqu’ ici à une utopie est entré dans l’espace des possibles. L’Histoire nous observe qui nous condamnera si nous nous laissons aller à conjuguer notre avenir au passé.
Osons ne pas perdre confiance en l’avenir ou en nous-mêmes. Osons lutter ensemble contre la propagation du Covid-19 et osons vaincre ensemble le précariat mondial auquel donne naissance la pandémie éponyme. Oui, l’Afrique vaincra le coronavirus et ne s’effondrera pas.
Cette tribune a été cosignée par: Kako Nubukpo, Alioune Sall, Reckya Madougou, Martial Ze Belinga, Felwine Sarr, Carlos Lopes, Cristina Duarte, Achille Mbembe, Francis Akindès, Aminata Dramane Traore, Souleymane Bachir Diagne, Lionel Zinsou, Nadia Yala Kisukidi, Demba Moussa Dembélé, Franck Hermann Ekra, Alinah Segobye, Mamadou Koulibaly, Karim El Aynaoui, Mamadou Diouf, Hakim Ben Hammouda, Paulo Gomes, Carlos Cardoso, Gilles Yabi, Adebayo Olukoshi, Augustin Holl, Abdoulaye Bathily, Lalla Aicha Ben Barka, El Hadj Hamidou Kassé.
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