Circulaire sur les effectifs par classe: les explications de Serigne Mbaye Thiam
Dans une note rendue publique du ministre de l’Education nationale
signée par Madame Marie SIBY FAYE, Porte-parole du Ministère, cette
dernière révèle qu’à l’heure actuelle, le ministère de l’Education
nationale consacre 85,10% de son budget à la prise en charge des
salaires et rémunérations. « Ce taux, particulièrement important, risque
de progresser très sensiblement, dans les années à venir, et d’obérer,
par voie de conséquence, les capacités d’intervention du Gouvernement
dans l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages et
dans la construction d’infrastructures, s’il n’est pas mis fin à
certaines pratiques notées dans le système éducatif et qui vont à
l’encontre de l’impérieuse nécessité d’une rationalisation des
ressources, conformément aux principes du Programme d’Amélioration de la
Qualité, de l’Equité et de la Transparence (PAQUET) » indique-t-elle.
C’est dans ce contexte et pour mettre fin à ces pratiques au profit
d’une minorité mais au détriment de l'intérêt général du système
éducatif , que les règles relatives à l’utilisation du personnel ont été
rappelées pour certaines, édictées pour d’autres : par circulaire n°
5979 en ce qui concerne le Préscolaire et l’Elémentaire et par
circulaire n° 5980 pour le Moyen-Secondaire, toutes deux datées du 25
novembre 2015.
Ces lettres circulaires, indique Madame Faye,
reviennent sur plusieurs dispositions comme celles régissant les charges
horaires hebdomadaires de l’enseignant, les conditions de nomination
d’enseignants suppléants, de surveillants ou de chargés de cours, les
décharges des directeurs d’école et des principaux de collèges, la
gestion des enseignants malades, etc.
Parmi les pratiques qui
vont à l’encontre d’une gestion rationnelle des ressources humaines, il
en est une courante, qui consiste à scinder, au bon vouloir de certains
directeurs d’école et chefs d’établissement, une classe en deux
cohortes, en violation des dispositions réglementaires qui régissent
cette opération et, dans la plupart des cas, pour tout simplement
maintenir un enseignant en surnombre ; c’est pourquoi, les deux
circulaires rappellent et réactualisent les règles à appliquer en la
matière. « Ainsi qu’on le constatera à la lecture de ces dispositions, il
n’est dit, nulle part, tant pour l’Elémentaire que pour le
Moyen-Secondaire, que les effectifs, par classe, doivent être de 80
élèves ; bien au contraire, c’est à partir de 80 élèves qu’on
peut scinder la classe en deux. Or, il a été enregistré plusieurs
réactions tendant à faire accréditer cette thèse d’un impératif de 80
élèves par classe, du Cours d’initiation à la Terminale, que le
ministère de l’Education nationale aurait institué ; cela procède de
commentaires faits soit sans une lecture préalable des circulaires, soit
d’une mauvaise compréhension des textes, soit, pour certains, d’une
volonté manifeste de véhiculer des contrevérités pour semer la
confusion ».
Il importe de souligner, note Madame Faye en outre, à
l’attention de ceux qui affirment que ces circulaires ont été prises de
manière unilatérale et sans concertation, qu’ils ont fait l’objet, d’abord, d’une réflexion interne au niveau des professionnels enseignants et inspecteurs du ministère,
du mois d’août au mois d’octobre 2015, avec la participation de
représentants des inspecteurs d’Académie, des inspecteurs de l’Education
et de la Formation, des principaux de collège, des proviseurs de lycée,
des directeurs d’école, des directions nationales en charge de
l’Elémentaire, du Moyen-secondaire, des ressources humaines, etc., sous
la direction du Secrétaire général du Ministère. Ce comité interne a
tenu trois réunions en vue d’élaborer les avant-projets des deux
circulaires. Ensuite, le lundi 26 octobre 2015,
l’ensemble des syndicats d’enseignants a été convié, par une convocation
en date du 19 octobre 2015, au Centre national de Ressources
éducationnelles (CNRE) à une réunion de partage des avant-projets de
circulaire en vue de recueillir leurs avis et observations,
comme en témoigne la feuille de présence signée qui peut être consultée à
tout moment au ministère de l’Education nationale. Sur un nombre total
de 38 participants à cette réunion, vingt-cinq (25) étaient des
représentants d’organisations syndicales dont les observations
pertinentes ont été prises en compte dans la finalisation des projets de
circulaire. Il est, dès lors, incompréhensible que les responsables de
certaines de ces organisations syndicales, pourtant dûment représentées,
comme en atteste la signature de leur mandant sur la feuille de
présence, affirment par voie de presse n’avoir pas été associés, ni de
près, ni de loin, à l’élaboration de ces circulaires ; de telles
affirmations ne correspondent pas à la vérité.
Enfin,
rappelle-t-elle à tous que les dispositions de ces circulaires visent à
préserver l’équité dans l’espace scolaire, notamment dans l’allocation
des ressources humaines ; il n’est en effet pas admissible que, si
certains enseignants acceptent de dispenser leurs enseignements devant
plus de 90 apprenants, ce qui obère la qualité des apprentissages,
d’autres, par des subterfuges, se retrouvent devant des effectifs
oscillant entre 20 et 30 élèves ; il faut également noter que la
multiplication indue des cohortes entraînent d’autres conséquences qui
vont à l’encontre de l’efficience; augmentation des charges de
personnel, des indemnités des responsables d’établissement, non respect
de la charge horaire par enseignant, etc...
dakaractu
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