VIDEO

jeudi 14 septembre 2017

Djibo Kâ : L’homme d’Etat s’en va avec ses…secrets

Né le 21 février 1948 à Thiarny (Linguère) Djibo Leyti Kâ a marqué son temps. Homme politique de grande envergure, sa vie durant, il a montré qu’il était un véritable homme du sérail, fidèle parmi les fidèles du Président Léopold Sédar Senghor, pour avoir été son dernier Directeur de cabinet.

Militant du Parti socialiste (Ps) alors qu’il était très jeune, patron des jeunesses de cette formation politique, la plus ancienne du Sénégal, celui qui était affectueusement surnommé «Peul bou rafet» (le beau peul) a tiré sa révérence. Décédé ce 14 septembre, jour symbolique – coïncide avec l’anniversaire du décès de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh et l’installation de la treizième législature, Djibo Kâ fait partie des hommes politiques sénégalais qui se sont faits un nom.

À la suite de la démission du Président Senghor, il rejoint le giron des hommes de confiance du Président Abdou Diouf. Et, de 1981 à 1995, il occupe successivement des postes ministériels de grande importance. 1981 à 1988 – Ministre de l’Information et des Télécommunications dans le gouvernement d’Habib Thiam, en remplacement de son oncle Daouda Sow. En 1983, il garde son poste dans le gouvernement de Moustapha Niasse ; 1988 à 1990 – Ministre du Plan et de la coopération ; 1990 à 1991 – Ministre de l’Éducation nationale ; 1991 à 1993 – Ministre des Affaires étrangères ; 1993 à 1995 – Ministre de l’Intérieur.

Considéré par nombre de ses pairs comme le véritable potentiel successeur d’Abdou Diouf, il n’avait pu digérer une pilule de forte dose lorsque ce dernier fit d’Ousmane Tanor Dieng le patron du Parti socialiste (Ps) lors du fameux Congrès sans débats. La suite est connue de tout le monde.

Après plusieurs années de combat au sein de cette formation politique – au coeur d’un courant de pensée partagé avec d’autres ténors, il démissionne de ce parti. Nous étions en 1998. Peu de temps après, il participe aux législatives de la même année et remporte onze sièges. La clé du changement était passée par là sans oublier l’Union pour le renouveau démocratique (Urd).

Cependant, après avoir demandé le départ du Président Diouf, il le soutient au second tour de cette élection remportée par Me Abdoulaye Wade. Confiné dans l’opposition, Djibo Kâ rejoint plus tard le régime du Sopi en 2004 et devient ministre de l’Economie maritime puis patron du département de l’Environnement. Député sous la douzième législature, il décide de soutenir le Président Macky Sall qui en fit le président de la Commission nationale du dialogue des territoires (Cndt).

C’est dire qu’il a vécu dans tous les régimes qui se sont succédé au Sénégal depuis 1960. Homme d’Etat autant dans le comportement que dans les actes, « Peul bou rafet » s’en est allé. Il part rejoindre ses pères politiques comme Senghor, Lamine Guèye. Mais, comme disait l’autre, les morts ne sont pas morts. Il est monté au ciel, mais son image reste à jamais dans les esprits, ses empreintes dans les circuits de l’Etat. Il part, emportant beaucoup de secrets jamais révélés parce qu’il est resté un homme…d’Etat. Au vrai sens du mot.

dakarmatin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire